Après quelques incompréhensions et grimaces dans des restaurants ‘contemp’ ayant à leurs cartes ‘à la mode’ des vins ‘natures’ je ne voulais pas en rester sur des à prioris ou des caricatures de vins, et donc je tenais à me rendre compte d’une large production et digne représentation. Et quoi de mieux pour ce faire et se convaincre du contraire que ce Salon Rue 89 adoubé et béni par certains blogs et critiques et qui fait figure de référence.
Des jeunes en majorité et souvent bien sympathiques, une bonne ambiance décontract. Singulier et convivial salon mix bobo-écolo-militants. Fabriquer ces vins et les consommer est en ces temps confus et tourmentés avec des pertes de valeurs un acte militant, collectif, social, revendicatif, associatif, du marketing anticapitaliste? soit. Ils invoquent avec leurs vins être dans le Vrai, dans l’absolue source, pourquoi pas...Des vignerons et quelques vigneronnes bien courageuses. Pour certains un peu inconscients, pourfendeurs, fiers de s’être lancé avec le noble étendard de la bonne conscience,en soit estimable, récemment dans la mode des vins bio et ‘natures’ gages de propreté mais je ne pense pas de prospérité ni surtout de qualités est c’est la que le bas blesse. Certains depuis des années, beaucoup sur le tard car c’est dans le propice bel air du temps. Qu’ils soient fiers de leurs productions c’est bien légitime, qu’ils cherchent des clients c’est normal, qu’ils souhaitent en vivre cela semble marginal pour nombre d’entre eux. Mais que certains critiques, blogueurs ou chefs ‘in’ ou ‘tendance’ les couvrent de louanges ou de lauriers, que leurs nobles revendications empiètent sur les non moins nobles rendus qualitatifs il y a une certaine marge. Ce qu’il y avait de bon ce furent les noms et trouvailles imaginatives des logos de certaines cuvées. A part des échanges sympas et intéressants autour de cigarettes ce fut une perte de temps (quelque 5 heures sur place) et de gouts. Une forte déception, une grande amertume et acidité de voir tant de moyens déployés pour de si faibles rendus qualitatifs. Quels que soient les partis pris, quels que soient les cépages connus, sous-estimés ou méconnus (j’adore découvrir) j’ose affirmer souhaiter boire du vin simplement convenablement foutu et qui procure du plaisir.
Chacun ses revendications. Mais je ne bois pas des slogans. Du moins ils sont difficilement solubles dans ce que je recherche. Je me fiche pas mal des redondants basiques élémentaires ‘aromes de cerise et de mures’, de vins mis en barrique durant l’équinoxe ou par une nuit de pleine lune. Quasiment aucun plaisir, des vins fort prématurés souvent datant de quelques jours (on ne met pas à la dégustation publique ou surtout pro des bouteilles d’amateurs sorties de cuves depuis 1 semaine ou 15 jours c’est insensé, indécent, contre-productif et s’est se mettre une balle dans le pied... Un peu de bon sens bon sang! Si on rien d’autre on s’abstient décemment et attend de les présenter lors d’un Salon plus tardif dans l’année), d’autres avec bien peu de structures ou improvisés. Des vins parfois bien trop chers pour ce qu’ils représentent et évoquent (par ex 22 euros pour un tout petit Beaujolais village imbuvable dont je tairai le nom). Si des blancs furent corrects pour certains, les rouges furent en grande majorité impossibles, troubles, déséquilibrés, non structurés, simplistes ou alcooleux, trop solaires, oxydatifs...Tous se ressemblant plus ou moins d’une région l’autre. Beaucoup assomés par un élevage marquant et suspect, pour masquer certains raisins? Mais où certains ont ils appris à vinifier? Certains devraient prendre des cours du soir ou de rattrapage sur internet. Ce n’est pas parce qu’on a 1 ou 5ha de vignes que l’on sait faire du vin ni que chaque vignoble peut donner un vin bon ou correct. Ce n’est certainement pas uniquement avec de la bonne volonté que l’on devient vigneron ou viticulteur, cela se saurait. On a l’impression que chez les candides vins natures tous les raisins se valent, et que des vieilles vignes oubliées ou délaissées (certainement en grande partie pour de bonnes raisons) sont opportunément bons à (re)prendre, qu’en une seule ou en deux années de culture on candidement pourrait parvenir à sortir produire un vin qui se tient, peu importe pour certains le cahier des charges et les méthodes. Impasses et impairs à part deux Beaujolais et un pétillant bien sympa chez un jeune couple. Un dernier tour de piste chez un italien présent avec 4 pétillants (couleur et gout genre vin en cours en en fin de fermentation) avec un gout d’herbe et de terre mouillée..ouf.
Sans soufre pour une majorité selon les slogans fièrement revendiqués mais un mauvais mal de tête en soirée (la première fois depuis 5 divers Salons). Mais c’est dans l’air du temps faussé de se targuer aimer les vins ‘nature’, comme certains créateurs ou modistes actuels c’est chic d’avoir plutôt mauvais gout. Mais la mode passe et se démode. Il restera bien 3 ou 4 vignerons, je leur souhaite de perdurer. Fait on de bons vins avec seulement de belles idées? Evidemment ce billet est subjectif car il n’y avait en majorité que des 2014, 2013 ou un peu de 2011.
Toutefois je serais seul et trop injuste? voir le lien instructif du post LPV que je viens de découvrir ‘j'en ai marre
...des vins nature dénaturés ! de Daniel Popp.
la coupe est pleine, ras-le-bol d'acheter ou de déguster des cuvées nature portées au pinacle par les cavistes et bars à vins à la mode, qui s'avèrent être d'infâmes daubes. Accident, laisser aller, négligence, amateurisme ? Je laisse aux spécialistes le soin d'en débattre
Ps / il me revient une bière belge (de Bruxelles) bien sympa découverte sur ce Salon nommée ‘Jambe de bois’.