Que des amateurs ou non achètent des vins à un prix élevé, qu'ils le goûtent alors que ce n'est absolument pas le bon , et qu'ils s'extasient devant parce qu'ils sont convaincus que c'est un Pétrus ou autre de telle année, cela me parait également très probable !!
Assurément, et le problème n'est finalement pas si grave quand le but du jeu est uniquement de poser des bouteilles prestigieuses sur la table pour épater la galerie. Je n'irai pas jusqu'à dire que les frimeurs et autres spéculateurs qui se font escroquer l'ont bien cherché, mais je ne me sens pas non plus de verser une larme sur leur triste sort.
La contrefaçon touche tous les milieux (celui de l'art n'y échappe pas non plus), à partir du moment du moment où des sommes d'argent suffisamment considérables sont en jeu.
Il y a la contrefaçon officielle, si on veut, comme les montres Cartier ou les fringues de marque à 10 euros, dont tout le monde sait pertinemment, à commencer par le consommateur, qu'il s'agit de faux plus ou moins grossiers.
Là où ça se gâte, c'est quand les véritables amateurs sont victimes des agissements de ce genre de commerçant peu scrupuleux.
A noter que la contrefaçon de vins récents est beaucoup plus aisée, avec des étiquettes et des bouchons neufs, et des produits qui ne sont pas censés être ouverts avant 10 ou 15 ans, voire 20 ou 30, qu'avec des vins anciens destinés à une consommation immédiate ou quasi, et qui nécessitent des manipulations autrement complexes pour être convaincants. Il n'est pas exclu que certains, en débouchant leurs précieux flacons dans 20 ans, aient l'amère surprise d'une déception qui les conduise, par exemple, à dénigrer les vins de Bordeaux...
Le problème des faux ne pourrit donc pas le marché du vin dans son ensemble (bien moins à mon sens que les mauvais vins ou ceux qu'on pourrait qualifier de "vrais faux" ), mais concerne essentiellement une certaine catégorie de produits de luxe et d'acheteurs afférents.
Je pense que quelqu'un comme François est trop malin (et accessoirement parano) pour se laisser avoir facilement par des vieux flacons (pas évident de voir débouler des vins des années 50 avec des bouchons flambant neufs, par exemple, et des étiquettes nickel, même si on vous affirme qu'ils n'ont pas bougé de leur caisse depuis des lustres), même si des dommages collatéraux (excès de précipitation, baisse de vigilance ou travail particulièrement soigné) sont toujours envisageables.
Cela dit, bien sûr, quand on ouvre un Châteauneuf-du-Pape de négoce des années 40 ou 50, on ne peut jamais être sûr à cent pour cent de ce qu'il y a dedans, et c'est sans doute à cela que François faisait allusion en évoquant le caractère psychédélique de mon précédent post.
Comme le fait remarquer Benoit, le problème de la cupidité et la malhonnêteté ne se pose pas.
Les compétences de l'expert et du dégustateur, par contre, peuvent être à tout moment remises en cause et prises en défaut.
Cela dit, j'ai cru remarquer que malgré la contrefaçon, les grands vins continuent à se vendre et les prix à grimper.
Psychédélique, François ?