Nous sommes réunis ce mercredi soir chez fx pour une session consacrée à l'Alsace et au millésime 2010. 12 Grands Crus à l'affiche, sans compter before et after, une belle soirée en perspective !
Vous aurez droit, bande de petits veinards, en plus de mes commentaires, à ceux d'olivier Mottard.
Les vins sont comme toujours servis à l'aveugle, aux alentours de 11° pour les blancs.
Tous les cépages étaient autorisés, mais vous constaterez que nous sommes quelque peu monomaniaques du riesling...

Before


Pommery – Louise – Champagne Brut 1995
Luc Javaux : Robe jaune paille, bulle fine. Très beau nez, brioché, floral, fruits rouges, légèrement miellé. Attaque vive, dosage bien intégré, bulle sans agressivité, très bel équilibre, belle longueur. Très bien
Olivier Mottard : Robe or et nez brioché, de fruits secs qui évolue même sur une note de fruit rouge. Bouche vineuse à la bulle assez présente, petite amertume en dégustation et final long sur une note de noisette.

Alsace Grand Cru 2010

Les vins sont servis par paires, si possible cohérentes (même cépage, même origine)



1. Domaine Dirler-Cadé – Alsace Grand Cru Saering - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune pâle. Nez sur le citron et de fines notes d’hydrocarbure, pas très complexe mais agréable, avec une petite touche épicée. La bouche confirme le caractère citrique, avec une acidité tranchante, qui domine l’équilibre, donnant un style droit et tendu, salivant. Belle longueur. 15/20
Olivier Mottard : Robe jaune or. Nez sur l’encaustique qui se développe sur les agrumes et les fleurs. Bel équilibre, de la tension avec des arômes d’agrumes. Final assez long, traçant et dynamique. J’aime. 15,5/20

2. Domaine Vincent Stoeffler – Alsace Grand Cru Schoenenbourg - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune paille. Nez un peu déroutant, fermentaire, beurre rance, sans les notes variétales habituelles, notes pierreuses. La bouche ne semble pas en place, avec une attaque ample, qui semble un peu molle dans un premier temps, avec un retour d’une acidité forte en fin de bouche, citrique et peu agréable. Pas compris et pas de plaisir à ce stade. 11/20
Olivier Mottard : Robe jaune or. Nez essentiellement fruité sur l’orange. Belle attaque sur des notes d’agrumes. Le vin semble au premier abord un peu joufflu avant que la tension n’apparaisse mais sans véritable lien entre l’entrée de bouche et le final assez moyen. Attendre pour qu’il s’harmonise ? 13/20



3. Domaine Albert Mann - Alsace Grand Cru Schlossberg - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune pâle. Nez plus classique, citron essentiellement, très légers terpènes, pas très complexe. Attaque tranchante, citrique, sec, pas très couillu, limite fluet, presque plus proche du jus de citron que du vin. Finale tendue, dominée par l’acidité, de longueur moyenne. 13/20
Olivier Mottard : Robe or clair. Nez de citron frais relayé par des notes de fruit blanc. La bouche est de demi corps parcourue par une tension importante qui impacte toute la dégustation exacerbant la vivacité du vin. 14/20

4. Domaine Weinbach - Alsace Grand Cru Schlossberg - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune pâle. Le nez est marqué par des notes florales, épicées, pas très variétal (ce n’est pas un défaut), même si le citron confit se trouve à l’arrière-plan. En bouche, la fraîcheur, indéniable, en bien balancée par la matière et une pointe de sucre qui équilibre bien l’ensemble, qui se goûte tout de même sec en finale, marquée par des notes pierreuses et une fine amertume. Très belle longueur. Très beau, mais à attendre. 16/20
Olivier Mottard : Robe or clair. Nez singulier mais plaisant sur des arômes de fleur qui m’évoque le muguet, le lilas, le chèvrefeuille. La bouche est caractérisée par ces mêmes arômes avec une entrée assez riche et un corps que j’aurais souhaité un peu plus présent. Final salin et citronné. C’est néanmoins un beau vin qui évoluera bien. 15/20



5. Domaine Muré - Alsace Grand Cru Vorbourg - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune paille. Nez légèrement fermentaire, citron, un peu d’épices. La bouche est marquée par une terrible acidité, qui emporte tout sur son passage, en particulier mes gencives. A ce point, c’est trop pour moi, déséquilibré, et ne m’apporte aucun plaisir. 12/20
Olivier Mottard : Robe jaune or. Nez au départ quelque peu fermentaire évoluant sur les fruits mûrs et les agrumes. La bouche est parcourue de bout en bout par une acidité citrique, assez mordante qui domine toute nuance dans la dégustation. En l’état, il est difficile de cerner l’avenir de ce vin tant le corps me semble faire défaut. 12/20

6. Domaine Julien Meyer - Alsace Grand Cru Muenchberg - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune dorée. Nez sur le citron confit, l’écorce d’orange, épicé sur le gingembre, légèrement tourbé. En bouche, c’est sec, très frais, mais avec beaucoup de corps et de matière, de la puissance, tout en restant superbement équilibré. Très belle finale, longue, presque tannique, avec une fine amertume. Un superbe vin de caractère. 17,5/20
Olivier Mottard : Robe jaune or. Grand nez complexe et chatoyant sur les fleurs, les agrumes confits et une touche tourbée. Vin très équilibré au corps dense et riche, construit sur une acidité parfaitement intégrée. Le final est très long rehaussé par cette note de fraîcheur rendant le vin savoureux. Superbe ! 18/20



7. Domaine Zind Humbrecht - Alsace Grand Cru Rangen de Thann "Clos Saint Urbain" - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune dorée. Très beau nez, avec une belle maturité aromatique, citron confit, ananas, floral, crayeux. En bouche, gras et acidité forte se combinent parfaitement, très légère sucrosité, mais l’esprit est sec et tendu, long et salivant. Très belle bouteille, dans un style classique et bien mûr pour le millésime. 17/20
Olivier Mottard : Robe or. Nez mûr sur l’ananas et une déclinaison d’agrume. Tout comme le vin précédent, le corps est très équilibré, marqué par les arômes d’agrume. Long final dynamique, tonique et subtil avec une rétrolfaction fruitée. Très beau ! 17/20

8. Domaine Martin Schaetzel - Alsace Grand Cru Rangen de Thann - Riesling 2010
Luc Javaux : Robe jaune paille. Nez plus discret, moins fruité et plus minéral que le précédent. En bouche, c’est plus sec, plus tendu, tranchant, citrique mais avec tout de même suffisamment de corps pour obtenir l’équilibre, même si c’est sur le fil du rasoir. Très belle longueur sur de fines notes minérales. 16,5/20
Olivier Mottard : Robe or. Grand nez au caractère minéral évoquant la pierre, touche fumée. Bouche superbe d’équilibre, bâtie sur une structure dense et complexe. Très long final construit sur une acidité idéale qui apporte gourmandise et saveur. Grand vin ! 18/20



9. Domaine Louis Sipp - Alsace Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé - Pinot Gris 2010
Luc Javaux : Robe jaune pâle. Nez sur le champignon de Paris, les fruits blancs, floral et minéral. Bouche très fraîche, avec une sucrosité bien perceptible mais parfaitement équilibrée, dans un style demi-sec, frais et tendu, de belle longueur. Très agréable. 16/20
Olivier Mottard : Robe or clair. Grand nez complexe sur les fruits mûrs et le champignon frais. Très équilibré en bouche, le vin délivre beaucoup de fraîcheur grâce à une acidité précise. Long final gourmand qui préserve la tonicité du vin. Un grand Pinot Gris. 17/20

10. Domaine Zind Humbrecht - Alsace Grand Cru Goldert - Muscat 2010
Luc Javaux : Robe jaune paille. Nez très aromatique, muscat, exotique et floral, rose. En bouche, une petite pointe de gaz apporte une fraicheur bienvenue pour équilibrer la légère sucrosité. C’est un muscat qui évite toute lourdeur, sans le moindre caractère écœurant, d’une grande buvabilité. Très beau. 16/20
Olivier Mottard : Robe or soutenu. Nez qui délivre immédiatement des notes muscatées, de fruits frais évoluant ensuite sur un côté floral. Bouche très équilibrée sur un fruité pur et riche avec, à nouveau, une acidité idéalement calibrée qui apporte de la fraîcheur au vin. Franchement, très beau ! 17/20



11. Domaine Marcel Deiss - Alsace Grand Cru Altenberg de Bergheim 2010
Luc Javaux : Robe jaune or. Nez mûr, exotique, minéral, floral, épicé, mentholé, un poil fermentaire, très complexe. Bouche riche, ample, avec une sucrosité nette mais également une grande fraîcheur qui équilibre parfaitement l’ensemble. Finale très longue, salivante. J’adore. 18,5/20
Olivier Mottard : Robe or ambré. Nez dense, riche et complexe. Après un léger pétillement en entrée de bouche, le vin déroule tout sa richesse et sa densité. Un corps complet et complexe, très long, au final rehaussé par une superbe fraîcheur. Un très grand vin ! 17,5/20

12. Domaine Zind Humbrecht - Alsace Grand Cru Brand - Riesling Vendanges Tardives 2010
Luc Javaux : Robe jaune or. Nez superbe de maturité et de minéralité, intense et frais, agrumes confits, terpénique. En bouche, c’est parfait. Riche, ample, mais également d’une fraîcheur remarquable qui lui évite toute sensation de lourdeur. C’est tendu et minéral, frais et salivant, très long. Grand vin. 19/20
Olivier Mottard : Robe or soutenu. Tout comme le vin précédent, le nez est complexe et riche. Bouche tout en fraîcheur, superbement équilibrée avec une acidité parfaitement intégrée qui tonifie un long final salivant. Un vin complexe, envoûtant ! 19/20

Vous trouverez ci-dessous le tableau des notes délivrées par les dégustateurs présents :



Au final, une bien belle série, avec beaucoup de très bons vins, voire même quelques grands vins, mais également quelques déceptions liées à des acidités hautes sur des vins un peu voire très fluets.
2010 est-il grand ? Oui si être grand est la capacité de donner naissance à de grandes bouteilles, non si être grand, quand on parle d'un millésime, reflète une réussite (presque) générale chez les bons faiseurs et sur de bons terroirs.

Bon, il est temps de passer à l'after...

After

Toujours à l'aveugle, notre ami fx a envoyé du lourd ! Jugez plutôt...

Luc Javaux : Robe jaune paille. Nez un peu réduit au départ, qui s’ouvre bien sur des notes de fruits secs, de fruits blancs, floral. Bouche très bien équilibré, fraîche avec un beau volume, de la minéralité, une belle longueur. J’aime beaucoup. Très bien +. Je situe en Bourgogne, Meursault, 2008. Domaine Roulot – Meursault Les Luchets 2008. Je suis au bord de l’orgasme…
Olivier Mottard : une note de réduction sur le grillé qui n’est pas sans évoquer quelques domaines bourguignons. Bouche à la fois dense et aérienne sur un long final tonique.

Luc Javaux : Robe jaune or. Nez très particulier, évoquant la gueuze, épicé et floral, miel. La bouche est riche, ample, d’acidité faible, évoquant le sud. La bouche est tout de même belle, et reste équilibrée malgré sa richesse. Très bien. Je pars sur le sud du Rhône, Châteauneuf-du-Pape, 2010. Domaine Yves Cuilleron – Saint-Péray Les Cerfs 2010. C’est la débandade…
Olivier Mottard : nez plus primaire sur des notes fermentaires. Bouche riche qui évoque un vin du Sud, finale fraîche.

Luc Javaux : Robe d’intensité moyenne aux reflets rubis. Nez sur les fruits rouges, légèrement épicé, floral, léger sous-bois. Attaque très fraîche, très bel équilibre, tendu, belle longueur. Très bien ++. Je vote Bourgogne, Volnay 2005. Domaine G. Roumier – Chambolle-Musigny 2005. J'ai déjà été plus mauvais...
Olivier Mottard : nez de fruit très typé qui pinote (cerise). La bouche est dense et longue avec une acidité un poil marquée aujourd’hui.

Luc Javaux : Robe intense aux reflets violets. Nez marqué par les notes torréfiées, fruits noirs, tabac. Si le nez semble marqué par son élevage, la bouche est remarquable de fraîcheur et d’équilibre, dans un style gourmand, long et tendu. Je pars sur l’Italie, Sassicaia 2010. Excellent. Domaine Luciano Sandrone – Barbera d’Alba 2008 . J'ai déjà été meilleur...
Olivier Mottard : robe concentrée. Nez de café frais et de fruits noirs. Bouche très équilibrée au tanin très fin. C’est long et finement fruité.

Luc Javaux : Robe de belle intensité aux reflets rubis à grenat. Très beau nez sur les fruits noirs, tabac, cèdre, sous-bois, complexe et très flatteur. En bouche, superbe fraicheur, puissance, équilibre parfait, tannins encore présents, très belle longueur. Je pars sur un vin Italien, cabernet, toscan, 2001. Tout faux. Clos Mogador – Priorat 2000. 10 % de cabernet tout de même, je l’avais senti… Excellent.
Olivier Mottard : nez assez épicé et bouche très fruitée à la limite de la gourmandise totale ! Long final qui s’enrichit d’épice et de fruit. Superbe !

Luc Javaux : Robe de belle intensité, reflets rubis. Nez très flatteur, fruits noirs, cèdre, poivron rouge, floral. Bouche fraiche, superbement équilibrée, stricte, tannins présents mais sans sécheresse, très belle longueur. Je pars sur la Loire, Cabernet Franc, Clos Rougeard Bourg 2005. Caramba, encore raté… Mas Jullien – Coteaux du Languedoc 2005. Excellent.
Olivier Mottard : vin dense et épicé. Bouche élancée au tanin encore présent mais mûr. Belle acidité rendant le vin dynamique. Un très beau vin à servir impérativement à table.

Luc Javaux : Robe intense aux reflets rubis à grenat. Nez sur les fruits noirs, cuir, épices, réglisse, animal. Bouche fraiche et ample, tannique, puissante, longue. Lançons-nous : Hermitage 2005. Pas trop mal pour terminer... Chapoutier – Les Granits – Saint-Joseph 2006. Très bien +
Olivier Mottard : vin encore assez dense, sur les fruits noirs, une note de graphite mais aussi les épices et une touche viandeuse. Corps sérieux, dense et structuré mais le tanin est fin. On peut encore l’attendre mais c’est déjà beau.

Voilà, ce sera tout pour cette fois, rendez-vous le mois prochain, ou nous prierons ensemble Saint-Joseph.

Luc

Impressionné par la belle place du Muenchberg de Meyer. S'il y en a qui doutaient de la tenue dans le temps d'un blanc sans sulfite ajouté, il est une preuve que ça peut le faire (à condition de ne pas être mort-né).

Belle série.
Je vois que je peux attendre les Schossberg Weinbach.
Luc, pas bien compris le classement...

jlj

Pour le tenue dans le temps, c'est peut-être encore un peu tôt pour le dire, ce sont des 2010. On en reparlera dans 10 ans...

Luc

Je suppose deux classements: un des Riesling avec le Muscat et le Pinot Gris. (?)
Un autre classement pour les deux derniers vins?
C'est effectivement compliqué de classer ces vins tellement différents.

jlj

Pour le classement, il y en a deux, un pour les vins secs, un pour les moelleux / liquoreux qui ne sont que deux, mais qui sont hors concours.

Luc

Ce fût une dégustation d'assez haut niveau.
Cependant, j'ai quand même deux déceptions dont notamment le Grand Cru Schoenenbourg de Stoeffler que j'avais goûté avant l'achat et qui ne m'était pas apparu aussi maigre.
Quant au vin du domaine Muré, c'est tout de même très citrique et, en l'état, je ne suis pas convaincu que le corps du vin soit suffisant pour s'imposer.
Au rayon des belles surprises, le Muenchberg de Julien Meyer qui a parfaitement évolué et qui est un superbe vin tout comme le Rangen de Thann de Martin Schaetzel.

Pour le reste, confirmation de la haute qualité des vins du domaine Zind Humbrecht avec un superbe Muscat sur le grand cru Goldert et un phénoménal Brand, suivi de près par l'Altenberg du domaine Deiss.
En ce qui me concerne, le vin du domaine Weinbach se présentait quelque peu fermé mais j'ai confiance pour l'avenir.

Comme Luc, je pense que 2010 a engendré de grandes bouteilles racées et de garde chez les meilleurs mais il existe aussi des déceptions lorsque l'acidité, saillante, emporte tout en dégustation.

Enfin, soulignons la qualité des afters proposés par FX.
J'en retiens une superbe Barbera d'Alba de Sandrone, un Clos Mogador très gourmand, un sérieux Mas Julien mais aussi un Saint Joseph Les Granits de Chapoutier certes abordable mais qui en a encore sous la pédale.

Olivier

Je suis surpris du comportement du Schlossberg de chez Mann. Les derniers commentaires sur le forum étaient plutôt très positifs.
Il va falloir que j'ouvre rapidement ma bouteille pour voir cela
En tout cas bravo pour cette très belle dégustation qui fait saliver !!

J'avais ouvert le 1er janvier de cette année le vin du Domaine Muré - Alsace Grand Cru Vorbourg - Riesling 2010 et je l'avais trouvé magnifique, un côté très agrume et parfaitement équilibré, je ne reconnaît pas du tout le vin que j'ai bu dans vos commentaires.

Ce n'est nullement une critique évidement.

Non seulement des vins qui donnent sacrément envie et un compte-rendu qui m'a fait rire Luc, avec tes petites phrases par ci par là

julien

Tout faux

Tu es dur! Retrouver les 10% de cabernet dans un Priorat de 15 ans, chapeau bas!

jlj

Je sais, mais il me faut rester modeste, parce que le génie dégustatoire, à ce point, ça peut faire peur...-

Luc

au sujet du vin du Clos Saint Landelin Riesling dans ce millésime 2010 : goûté en 2012 :

lapassionduvin.com/p...

Je rejoins entièrement Xavier à propos du riesling Vorbourg 2010 de Muré,
les commentaires ne reflètent pas ce que j'ai pu boire il y a deux mois environ... problème de bouteille peut-être ??

Hugo

A noter, Jérôme, qu'il ne s'agit pas de la même cuvée.
Le Clos Saint Landelin étant a priori plus mûr que le "simple" GC Vorbourg, je te laisse imaginer la perception de l'acidité sur ce vin...

Et non, a priori, pas de problème de bouteille, nous avons eu quelques bouteilles avec des acidités redoutables.

Amitiés,

Luc

Bonjour,
Merci pour ces beaux reflets d'une bien belle série, très intéressant!
Pour le Stoeffler, la paire formée avec le Dirler était peut être un peu compliquée à goûter, le Schoenenbourg donne toujours des arômes assez particuliers et est dur à faire mûrir sur millésime froid. De plus, cela peut surprendre à côté d'un Saering déjà bien en place. Mais je n'ai pas goûté le 2010 chez Vincent!

Sinon d'accord pour dire qu'il y a aussi des vins pas mûrs en 2010. Il a fallu attendre bien tard sur ce millésime pour arriver à des maturités abouties. Compliqué en terroirs froids, où les meilleures réussites sons sans doute en moelleux.

Pour le Muenchberg de Patrick Meyer, je pense qu'il aurait pu troubler et paraître oxydatif/peu net jusqu'il y a deux ans, il s'épure clairement avec l'âge. Sur ce type de vinifs, quand la matière est solide comme c'est le cas ici, ne pas tirer de conclusions hâtives du type il est déjà ox à 2 ans donc c'est mort.... ils s'épurent souvent avec le temps!?!

Florian

'il aurait pu troubler et paraître oxydatif/peu net jusqu'il y a deux ans, il s'épure clairement avec l'âge

Et cette "épuration" (qu'entends-tu exactement par là?) est réductrice, Florian?

jlj

FloLevBen écrivait:

---

> Je suis surpris du comportement du Schlossberg de
> chez Mann. Les derniers commentaires sur le forum
> étaient plutôt très positifs.
> Il va falloir que j'ouvre rapidement ma bouteille
> pour voir cela
> En tout cas bravo pour cette très belle
> dégustation qui fait saliver !!

Très étonné aussi, en voyant le vin en photo dans le résumé, je me disais "bonne pioche" et qu'il allait se retrouver dans le peloton de tête. Et si les commentaires se rejoignent, je n'ai pas le souvenir d'un vin fluet ou en demi-corps, au contraire.

J'ai été heureux de lire le commentaire de Florian qui est particulièrement intéressant, d'une part parce qu'il confirme le caractère froid du millésime 2010 (qui a pourtant bonne voire même très bonne réputation) et surtout parce qu'il souligne le fait qu'il faut pouvoir nuancer tout cela en fonction des différents terroirs et de leurs caractéristiques propres.
J'avais déjà été frappé, la dernière fois que j'étais passé au Domaine Deiss, grâce aux explications lumineuses et claires de Florian M, par la différence entre les Schoenenbourg 2010 (presque sec, nerveux, tendu et austère) et 2009 (plein, gourmand, mûr et jouissif) qui m'avaient fait préférer le 2009 sur ce terroir, alors que c'était l'inverse sur l'Altenberg de Bergheim.
Et je ne doute pas que d'autres, qui recherchent en priorité de la tension dans un blanc, préfèreront le Schoenenbourg 2010 au 2009, estimant sans doute, à tort ou a raison, je ne saurais le dire, qu'il possède davantage de fond.
Tout cela est donc bien une question de goût, mais est également lié au principe même de la dégustation comparative.
Si le jour où vous avez goûté le Schoenenbourg de Stoffler, le Schlossberg de Mann ou le Vorbourg de Muré, vous aviez envie d'un vin tendu et tranchant, ils auront à coup sûr répondu à vos attentes, mais quand on les place en face de vins à la maturité plus aboutie, en dégustation pure, ils ont un peu de mal, du moins à ce stade de leur évolution.

Luc

Bonjour Jean-Luc,
Difficile à expliquer d'un point de vue chimique, la remarque était plutôt au niveau du ressenti. Globalement les sulfites aident à "épurer" ces arômes d'élevages/filtration/embouteillage, qu'ils soient oxydatifs, levuriens ou autre. La filtration enlève surtout les notes levuriennes d'élevage mais peut rendre le vin un peu dur dans les jours qui suivent. Le temps sait aussi donner cette épure si on ne filtre pas et sulfite pas, mais il faut un peu de patience... et de confiance dans la matière première, car si elle n'est pas bonne, c'est patatras....

Absolument Luc, les goûts, le type de terroir, les accords mets-vins apportent des variables à ce type de dégustation.

parce qu'il confirme le caractère froid du millésime 2010 (qui a pourtant bonne voire même très bonne réputation)

Les journées étaient aussi chaudes en 2010 qu'en 2009. Par contre les nuits étaient beaucoup plus fraîches. D'où des acidités plus marquées.

Attention aux moyennes Eric, elles ne traduisent pas toujours tout. Tout dépend des périodes que tu prends. Pour l'acidité, c'est bien la période de maturation qui compte. Et ne pas oublier de prendre en compte l'ensoleillement: 20° sans soleil ne dégrade pas l'acidité que 20° avec du soleil sur les raisins! Et effectivement ces nuits très fraîches ont contribué à ces acidités.

Florian

Sur le Schoenenbourg 2010 Deiss, Luc parle d'un vin presque sec. Je crois, cependant, que techniquement on est à 40 g de SR/l. Le vin se goûte donc sec sans l'être. Jean-Michel Deiss conseille une longue garde pour ses Schoenenbourg ; peut-être parce que ce vin met du temps à s'exprimer.

Il faut voir également les effets de séquence...
Je l'ai goûté au domaine après les Altenberg 2009 et 2010 et avant le Schoenenbourg 2009. Parmi ces 4 vins, c'était assurément le plus sec. Derrière le Vorbourg de Muré, c'est certain qu'il me serait apparu bien moins sec.
C'est effectivement un vin qui peut mettre du temps à s'exprimer, mais d'un autre côté, le 2009 s'exprime superbement aujourd'hui.

Luc

Bonjour,

De toute cette belle série je n'ai bu que le Riesling Rangen de Thann Clos Saint Urbain 2010 de Zind Humbrecht, à table à deux reprises en 2014 et 2015.

J'ai souvenir d'un vin pas très expressif, agréable au premier abord mais qui devenait assez fatiguant/lassant par la suite.

Nous lui avions également trouvé un soupçon de verdeur qui se confirmait au fur et à mesure de la dégustation.

Pour ma part ce vin m'avait déçu compte tenu bien sûr du prix auquel j'avais payé les bouteilles (une cinquantaine d'euros).

Je suis par contre convaincu qu'en dégustation pour lui-même, sur un seul verre, je lui aurais mis moi aussi une bonne note.

Cdt

Guillaume

Je reviens sur les afters.
Content de voir que le Mas Jullien 2005 vous a visiblement séduit.
Pour avoir bu plusieurs fois cette cuvée ainsi que les Etats d'âme dans ce millésime, je leur ai souvent trouvé un côté austère, le vin ne se donnant pas vraiment totalement, surtout le Mas Jullien.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les critiques ont souvent été assez dures sur le forum...
Espérons que c'est en train de se mettre en place!

jlj