Oui beau témoignage.
Mais, même en étant sensible et très émotif, je me vois mal verser une larme sur une ( simple, fût-elle grande) bouteille de vin.
Je comprends mieux si c'est l'émotion du moment (amour, solitude, grande tristesse, maladie d''un proche, sublime musique ou autre) qui ajoute au nectar le supplément d'émotion.

jlj

Tout comme Jean-Luc, je n'ai jamais versé de larme en buvant un vin.

Et je suis aussi d'accord sur le fait que le contexte joue bien évidemment sur le ressenti de grandeur.
La différence serait entre le grand vin et le vin exceptionnel de mon côté.

Des grands vins, il y en a quelques uns dans une année, pas énormément mais tout de même 10-15 peut être (? c'est un ordre de grandeur, chacun en aura plus ou moins suivant sa consommation). Le grand vin est à la fois beau au nez et en bouche. Les deux sont liés pour créer une symbiose avec un nez fondu, pur et complexe et une bouche au juste équilibre, sans aucune perception d'alcool et un toucher soyeux, fondu et toujours avec une fraicheur sous jacente.
La bouche prime sur le nez, mais les deux doivent être "en accord".

Le vin exceptionnel lui, c'est le grand vin bu en certaines conditions bien spéciales. Et des vins exceptionnels, j'ai du en avoir 4 depuis que je bois du vin.

julien

Il y a dans le vin une dimension culturelle, humaine, historique, artisanale, 'naturelle'... qui me touche beaucoup. C'est une différence notable que je ressens de manière concrète (certes une intellectualisation... mais tout semble lié chez moi ) par rapport à d'autres 'produits alimentaires'...

Je me retrouve bien dans le texte de jmg.
Des vins m'ont donné des sensations physiques fortes :
- comme si la terre s'arrête de tourner et comme si l'on est seul au monde (Montrachet Bouchard 1864)
- des frissons dans le dos (Yquem 1900)
- le plus souvent, comme un coup de poing sur le sternum (Yquem 1861, Chypre 1845, Musigny Coron 1899)
- coup de massue sur le crâne (Hermitage La Chapelle 1961 ou certains accords exceptionnels entre mets et vins)
- paralysie du bras (un Suduiraut 1928 bu avec un nez et avec Guy Savoy. le parfum était si immense qu'il était impossible de porter le verre à mes lèvres)

Mais je ne crois pas avoir pleuré sur un vin seul.
J'ai pleuré souvent en écoutant La Callas, avec un beau cognac à la main, mais c'était La Callas qui me faisait pleurer et pas l'alcool.
Les pleurs pour moi, en dehors des événements personnels, c'est la musique et surtout le cinéma.

En tout cas on se rejoint sur la sensation de vivre un moment inoubliable.

François,
Finalement, tu prends plus de coups lors de grands moments à table que sur LPV !

Oliv

Pour moi. Le grand vin c'est un vin qu'on imaginait pas... Sans surprise rien d'exceptionnel...

Un fois de plus, je me trouve confronté à un dilemme. Enfin, je dis "une fois" mais cela arrive plusieurs fois par an.

Le dilemme est le suivant : trouver un très bon vin rouge, voire excellent, dans un budget de 15-20€ mini, déjà prêt à boire (voire moins). Le tout en quantité moyennement importante. Et mon problème est toujours le même. Des grandes et belles quilles, il y en a une multitude, en France. Mais des grandes et belles quilles, disponibles aujourd'hui, buvable demain (et pas après^10 demain), c'est une autre histoire.

Si je prends un exemple, une illustration simple. Cette année, j'ai assisté à plusieurs salons. Parmi lesquels j'en retiendrai deux : Le Grand Tasting et Vievinum (Vienne). Mon constat est sans appel. Sur Vievinum, j'ai goûté beaucoup de grands, voire très grands vins. Beaucoup d'entre eux étaient déjà buvables, la plupart même. J'ajouterais qu'ils passent rarement par les périodes de fermeture fameuses dans nos contrées. En revanche, sur le Grand Tasting, si j'ai goûté plusieurs belles choses (pas tant que ça, il est vrai, la faute sans doute au fait que j'ai goûté beaucoup de Bordeaux ), quasiment aucun vin n'était digne d'être bu : tannins durs, bouches peu homogènes et verte... pas des défauts, mais les marques de la jeunesse... et aucun vin de millésimes antérieurs disponibles. Là encore, grande différence : en Autriche, il n'est pas rare de trouver des vins deux deux ou trois ans, voire plus puisque certains pratique la retenue au chai.

Sur le marché export, c'est encore plus problématique : même les vins les plus simples, français, ne sont pas prêt à boire en sortie, ce qui fait que les déceptions sont monnaie courante et ce que j'entends le plus souvent est que les vins français sont chers et jamais bons. Je m'interroge, donc. Est-ce donc impossible de faire des vins moins virils ?

Peut-être ai-je une vision déformée au prisme de ce que je connais, ce qui ne représente pas loin de là l'intégralité de la production française, mais encore le mois dernier, j'ouvre une très jolie bouteille de Syrah VDP du Domaine Vernay, parfaitement en place, un rêve de Syrah, simple, typique du Rhône nord... sauf que ce vin simple date de 2007. Et je me dis quand même qu'on frise l'absurde de devoir attendre presque 10 ans, un vin qui constituait l'entée de gamme du domaine. J'en attendrais qu'il soit au top au maximum un an après la sortie. C'est d'autant plus absurde que toutes les statistiques montrent que même en France, l'immense majorité des vins sont consommés dans les deux ans. On est évidemment à moins sur les marchés exports où la notion de bonification des vins au vieillissement est quasi inconnue (moins vrai des marchés mûrs comme UK ou USA, évidemment).

Ainsi, pour ma prochaine prestation, ce sera Autriche. Parce que j'ai beau me creuser la tête, mais je ne trouve pas de produit dans la typologie de rouge qui m'intéresse et qui soit au niveau de ce que je peux trouver là-bas.

As-tu regardé parmi les vins italiens Matthieu ?

Olivier

Et les vins espagnols?

Sylvain

Olivier, l'Italie, en effet, mais bon, l'approvisionnement en France, tu pleures !!

Syl14 : en fait, pratiquement tous les pays font d'excellents vins en jeunesse sur toutes les gammes, mais j'ai l'impression qu'en France, c'est plus difficile. Histoire de cépages, de vinification ?
Le cépage à mon avis est une donnée importante car on a des choses qui demandent du temps, particulièrement les Cabernets. En Italie aussi avec le Nebbiolo. Peut-être qu'on paye ici notre diversité faible en terme de cépages.

mais bon, l'approvisionnement en France, tu pleures !!

Mais non Matthieu, il suffit de passer par superiore.de !

Hyllos,

"Histoire de cépages, de vinification ? "
Je suis d'accord avec toi sauf qu'il y a peut être des régions où la jeunesse est moins problématique dans les 15-20€ à mon goût comme la Loire (sur un millésime solaire), le Rhône Sud, certaisn petits vins de provence et sinon le LR.
Notamment, certains LR dans ces prix sont plus sur la gourmandise et l'instantané que pour la garde.

C'est mon humble avis en lien avec mes goûts actuels.

Cordialement,

Sylvain

Certes mais en LR j'ai l'impression que ça concerne plus des vins autour de 8€. Là je parlerais d'un Chateauneuf, Cornas, Cote Rotie.

ceci dit, il y a des exceptions, évidemment. Mais le constat comparatif est violent.

Ha oui en CNDP, Côte rôtie (je ne connais pas assez Cornas), c'est clair qu'il faut voir cela avec des prix plus conséquent et aussi une garde certaine.

Cordialement,

Sylvain

En rhône nord, je trouve que les Saint Joseph d'entrée de gamme de Coursodon se boivent bien jeune. Dernièrement, j'ai aussi gouté (bien aimé, et trouvé celà assez accessible) le crozes hermitage de graillot 2012. Je repense également au Terrasses du Larzac 2011 du domaine Saint Sylvestre, sous réserve de le carafer quelques heures. Et tout ça pour moins de 20€. Donc oui, pour moi on peux trouver, mais c'est vrai qu'il faut savoir se donner la peine de chercher un peu.

Je n'en citerais que trois qui me viennent immédiatement à l'esprit:

Le domaine Gallety, Delas et Saint Cosme (négoce).

Gallety "pète" toujours le fruit à l'ouverture et à tout âge.
Il en est de même des cuvées de négoce de St Cosme, le Crozes et le St Joseph ont un fruit croquant et exubérant dès leur plus jeune âge et gagnent également à vieillir un peu (paradoxalement les deux Albions, côte du rhône du domaine met plus de temps à se faire....).

PS: Je me suis permis de modifier le titre....

Stéphane

Gallety est un bon candidat, je plussoie, sur toute la gamme.

Phil

Des vins excellents, très buvable dans leur jeunesse.

- Bourgogne rouge - Isabelle et Denis Pommier 8.4 euros tarif propriété
- Ray-jane Vin du pays de Caume - 7.2 Euros
- Château de Roquenégade vendu 8.2 CHF à Cave SA

Et en Italie, Dolcetto d'Alba, Bardolino, Montepulciano d'Abruzzo

En Espagne, il y a aussi de très bon vins pas cher déjà vieilli. Mais parfois, on trouve quelques vins pour Castor

J'ai goûté et découvert cette année le Maury sec 2012 Les Loustics (domaine de la Petite Baigneuse) : pas le plus grand vin du Sud, mais une "buvabilité" assez exceptionnelle, du plaisir liquide !

Phil

Le dilemme est le suivant : trouver un très bon vin rouge, voire excellent, dans un budget de 15-20€,

Beaune 1er cru Les Sizies Bruno Colin 2010 (Caves du Chapitre), moins de 15 en GD, franchement ça se boit comme du petit lait, et ça risque d'être assez redoutable dans 5 ou 10 ans

Le cotes du roussillon de mas karolina (13 Ou 14€ de memoire) est extra et se boit hyper bien sur le fruit.

Matthieu,
les fleuries 2013 du clos de la roilette, en cuvée tradition ou cuvée tardive, à moins de 10€, sont de très belles bouteilles, disponibles, prêtes à boire ...
Dans le beaujolais, on en trouve des multitudes, des vins à moins de 20€, prêts à boire de suite et disponibles !

Oui mais tous ces vins bons dans leur jeunesse sont-ils de grands vins?

Oui mais tous ces vins bons dans leur jeunesse sont-ils de grands vins?

Si je ne m'abuse, l'énoncé de départ est : Le dilemme est le suivant : [size=medium]trouver un très bon vin rouge, voire excellent, dans un budget de 15-20€, déjà prêt à boire.[/size]
Très bon ou excellent ne veut pas dire nécessairement grand, sans quoi l'énoncé devient : impossible de trouver un grand vin rouge jeune et prêt à boire à moins de 20 euros, et le débat va dévier une fois de plus sur la notion de grand vin, un grand vin peut-il être jeune et si oui est-il aussi grand jeune que quand il sera vieux, la notion de maturité a-t-elle un sens, s'il y a des grands vins à moins de 20 euros pourquoi en proposer à plus de 2, 3 ou 400, etc, etc, etc.
Bref, dans l'état actuel de l'énoncé, il est évident qu'on peut trouver de très bons, voire excellents vins rouges plus ou moins jeunes à moins de 20 euros, je serais tenté de dire heureusement, et je pense que la Bourgogne (quand même, oui), le Beaujolais effectivement et de nombreuses autres régions proposent de tels vins. Quant aux vins de garde, ce sont des vins de garde qu'il ne faut par conséquent pas boire jeunes, c'est aussi simple que ça. On peut aussi discuter des qualités et tarifs des vins français disponibles à l'étranger, et convenir qu'on n'est pas toujours dans ce qui se fait de mieux.

D'excellents vins à moins de 20 euros, bien sûr. J'avais compris "de grands vins", mal compris donc, peut être trompé par le titre. Des grands vins à moins de vingt euros ça existe aussi, mais comme je lisais des vins décrits comme très bons, je pensais qu'on dérivait du sujet, mais apparemment on est donc en plein dedans.

ps : à noter que si hyllos parle effectivement de très bons voire excellents vins à moins de vingt euros, il enchaîne après sur de "belles et grandes quilles" , ce qui peut entretenir une certaine confusion.

Et du côté de la côte chalonnaise ? Joblot and co... peut-être plus accessible en jeunesse...

Slts Cédric

ps : à noter que si hyllos parle effectivement de très bons voire excellents vins à moins de vingt euros, il enchaîne après sur de "belles et grandes quilles" , ce qui peut entretenir une certaine confusion.

Emmanuel,

J'ose espérer que l'on puisse parler de belles et grandes "quilles" de plaisir pour des vins jeunes.

PS: PEUT-ON CHANGER CE TITRE QUI ME BRÛLE LES YEUX????

Stéphane

J'ose espérer que l'on puisse parler de belles et grandes "quilles" de plaisir pour des vins jeunes

On peut toujours, si on n'attend pas qu'ils aient les caractéristiques de vins de 15 ou 20 ans d'âge. Un grand vin est déjà grand dans sa jeunesse, mais on part du principe qu'il le sera plus encore avec l'âge. On peut aussi partir du principe qu'un grand vin peut fort bien ne pas être taillé pour une très longue garde, ou tenter de faire des vins jeunes qui fassent plus vieux que leur âge (après tout, on entend souvent les amateurs de vins vieux s'extasier devant la relative fraicheur et la jeunesse apparente des vins en question). Le goût français s'est quand même construit sur la notion de vin de garde, c'est à dire des vins souvent virils et peu causants qui s'arrondissent et livrent un discours plus complexe avec l'âge. Les phases de fermeture (on pourrait dire de réflexion, de retraite ou de méditation) auxquelles Hyllos fait allusion sont le reflet d'une certaine pratique viticole, au même titre que l'acidité ou les tannins rêches.

Côtes du Roussillon - Les Sorcières

Peut-être pas un grand vin, mais un excellent vin, prêt à boire de suite!!

Thibault

Dans cette gamme de prix (en direct propriété, car je les paie un peu plus cher généralement), la Pialade d'Emmanuel Reynaud revient sans cesse à mon esprit.

Désolé, ça m'a échappé.
Phil