Restaurant Radio à Chamalières
Gardant un bon souvenir de notre dîner au Radio il y a onze ans, nous y sommes retournés. Le restaurant possédait et possède encore 1 macaron Michelin. La cuisine est toujours de très bon niveau, technique, lisible, maîtrisée, avec quelques associations originales. Rien à dire sur l'assiette, pas de faiblesse, c'est très bon. Prix du menu dégustation 120 €. Un peu cher peut-être. Il existe aussi un menu à 85 €.
Mais là où le bât blesse et c'est fâcheux, c'est sur le vin.
La carte des vins n'est pas cohérente avec de nombreux trous partout. Les prix... c'est n'importe quoi. Tout est très cher avec en plus des références qui pour la plupart ne font pas rêver. La Bourgogne est principalement représentée par JF Coche Dury. Merci du cadeau! Ça va de l'aligoté au Corton-Charlemagne sur plusieurs millésimes et de 79 € à 1900 €, les Meursault (village) flirtent avec les 300 €. Pfff...
Alors, dans les cas graves, je vise les flacons les moins chers qui sont souvent l'occasion de découvrir des vins que je n'aurais jamais choisi dans d'autres circonstances. Nous nous sommes donc rabattus sur le local et ne l'avons pas regretté avec un bien bon Côtes d'Auvergne, Anthéus 2020 (chardonnay) du domaine Sauvat, légèrement boisé, avec un fin grillé, une bouche bien structurée et fraîche qui a parfaitement combiné avec la cuisine du chef (44 €). Ensuite nous avons pris un verre de Châteaugay (100% gamay) de Benoît Montel (11,50 € le verre, plus que le prix de la bouteille je pense). Couleur sombre, nez sur les fruits noirs, un vin qui a de la chair avec un beau fruit rond et une acidité enveloppée dans des tannins mûrs pour un ensemble équilibré et à la jolie profondeur. On s'est régalés!
Pour ce qui est du service, l'équipe apparaît essoufflée et installée dans une certaine routine. Les échanges sont pauvres. Quant au sommelier, un vieux de la vieille, il semble en permanence pressé de ne pas s'attarder aux tables. Je remplis les verres et je file.
Tout cela sent un peu la fin de règne et c'est vraiment dommage parce que le lieu mériterait autre chose. Tout l'hôtel et le restaurant sont un hymne à l'Art Déco. La construction du bâtiment date de 1930 et rien ne semble avoir bougé depuis cette date. Un bâtiment entièrement dédié à ce style et parfaitement conservé est rare, alors posséder un tel outil et ne pas chercher à en tirer le meilleur est un regrettable gâchis, surtout quand on possède en cuisine un chef qui manie les casseroles avec talent.
Jean