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CR: LPV Versailles découvre la Rive droite

  • Jean-Loup Guerrin
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CR: LPV Versailles découvre la Rive droite a été créé par Jean-Loup Guerrin

Bon, ce n’était pas vraiment une découverte, mais pour certains dégustateurs, dont moi, et certains vins… oui ! Et vous aurez vite compris de quelle Rive droite il s’agit… ;)
La soirée a été préparée de main de maître par Philippe (tu) et s’est révélée fort intéressante. Pas d’immense coup de cœur pour ma part, mais un niveau d’ensemble élevé et des confrontations pleines d’enseignement.
Le programme est fourni, donc allons-y !

Première paire
Deux vins du même domaine dans deux millésimes successifs, que l’on n’attendait pas aussi différents.

CR: Castillon Côtes-de-Bordeaux – Clos Puy Arnaud – 2010
Robe sombre dénotant sur la frange un tout début d’évolution.
Nez intense et fruité, sur un fruité déjà légèrement compoté, empreint d’une minéralité ferreuse et au boisé élégant.
La bouche présente une certaine rondeur en attaque, tout en restant fraîche, puis elle prend un profil plus longiligne, la belle longueur étant parée d’un fruité intense.
L’ensemble donne une impression d’équilibre épanoui, même si ce vin en a encore sous la pédale.
Très Bien

CR: Castillon Côtes-de-Bordeaux – Clos Puy Arnaud – 2009
Robe très sombre, plus que celle du 2010, et presque jeune, en tout cas beaucoup plus que celle du 2010.
Nez moyennement intense, au fruité primaire complété par des arômes chocolatés.
La bouche est concentrée et charpentée, à la matière généreuse de maturité sur la même aromatique qu’au nez. La masse tannique assèche un peu la bouche en finale.
C’est un vin qu’il faut absolument attendre, au moins cinq ans de plus, en espérant que l’ensemble va s’assagir et s’affiner quelque peu.
Bien (+)
Quelle confrontation intéressante ! Je savais que 2010 dépassait 2009 en général, avec notamment un meilleur équilibre, mais sur ce vin la démonstration est éclatante !

Deuxième paire
Une paire qualifiée par Philippe de « particulière ». En fait elle le sera autant par l’écart d’appellation, de style et de millésime entre les deux vins que par leurs propres spécificités.

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Château Pavie-Macquin – 2003
Robe sombre, bien évoluée.
Beau nez intense révélant une certaine évolution par ses fruits compotés, notamment la cerise, et d’autres arômes tertiaires comme la fourrure animale.
C’est l’harmonie de la bouche qui frappe, certes une harmonie relativement sudiste peu typique de l’appellation mais sous l’effet combiné du style moderne du domaine et du millésime. La chair est assez dense et bien fruitée, la persistance très sapide, et l’acidité sous-jacente porte l’ensemble bien loin.
Un style qui a une fois encore partagé les dégustateurs.
Très bien +(+) pour moi.

CR: Saint-Georges-Saint-Emilion – Château Saint-Georges – 1989
Robe sombre aux reflets acajou qui affirment un âge certain.
Nez ouvert, d’abord sur des arômes assez désagréables de carton mouillé, puis il se met en place à l’aération pour révéler des arômes tertiaires de sous-bois et de vieux cuir, avec des notes végétales rendant l’ensemble très frais.
La bouche est dotée d’une austérité marquée et d’une grande verticalité, ce que j’aime bien en Bordeaux, surtout en Rive gauche, mais la matière fluette et pas très mûre ne peut pas contrebalancer ce caractère strict.
Un vin au style à l’ancienne, à l’opposé du Pavie Macquin, et qui a d’ailleurs été desservi par son passage en parallèle avec celui-ci, ayant certainement dépassé assez nettement son apogée (mais c’est une affaire de goût).
Bien +

Interlude
Un très beau blanc pour cet interlude.

CR: Macon-Pierreclos – Domaine Guffens-Heynen – Chavigne – 2002
Robe très dorée.
Nez d’une très belle intensité, riche et complexe. Le grillé domine en premier puis fait de la place à des arômes briochés et fruités (poire) et une note minérale bienvenue.
La bouche est ronde et d’un volume confortable. Une belle fraîcheur est apportée par une grande minéralité, tout en conservant un grand fruit sur la longueur.
Un vin classieux qui étonne par sa jeunesse.
Très Bien ++

Troisième paire
Deux Pomerol dans un beau millésime sous-estimé à sa sortie (pour tous les Bordeaux) mais que les LPViens savent apprécier à sa juste valeur.

CR: Pomerol – Château Haut Tropchaud – 2001
Robe sombre, assez trouble, aux reflets tuilés.
Nez bien ouvert, marqué par une belle évolution, notamment sur un fruité secondaire et du bois précieux.
L’élégance en bouche s’associe à une grande matière, une superbe ampleur et une bonne vivacité. Les tanins, encore perceptibles, sont bien polis et seule une très légère amertume sur la finale m’empêchent de le qualifier de grand vin.
Très Bien ++

CR: Pomerol – Château Clinet – 2001
Robe très sombre, également relativement trouble, dénotant un début d’évolution.
Nez au fruité très intense et pur, sur des fruits noirs de cassis et de mûre, complété par des notes chaleureuses chocolatées.
Bouche très ample et ronde, encore bien jeune, au toucher moelleux en milieu de bouche et relevée par des tanins légèrement saillants qui n’arrivent pas à masquer la belle finesse qui ressort dans la finale étirée.
Très Bien +
Autant le Haut-Tropchaud est à point, autant le Clinet est en devenir.

Première triplette
Une belle triplette de Saint-Emilion 1er Grand cru classé dans un millésime pas trop facile.

CR: Saint-Emilion Grand cru classé – Château Troplong Mondot – 2004
Robe sombre aux reflets tuilés.
Nez très intense, au beau fruit profond (cassis) et aux notes d’élevage bien intégrées.
De grande classe, la bouche est dotée d’une grande envergure, d’une matière mûre et concentrée qui ne verse pas dans l’épaisseur et d’une chair au grain serré. La finesse n’est pas en reste et la belle allonge ravit : c’est un régal !
Très Bien ++ / Excellent

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Château Beauséjour Bécot – 2004
Robe sombre et encore assez jeune.
Nez intense mais moins que le Troplong Mondot, il est également axé sur les fruits noirs.
La bouche est sur un axe assez rigoureux, bien entouré par une matière déliée et fine, d’un profil rectiligne.
Ce vin plus apprécié il y a quelque temps (voir le CR de Durocher et le mien en janvier et février 2014) a peut-être souffert de la présence du Troplong Mondot.
Très Bien (+)

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Château Beauséjour Duffau-Lagarosse – 2004
Robe sombre et encore assez jeune, identique à celle de son cousin.
Nez intense où les fruits noirs dominants se mêlent à des notes de vanille et de graphite.
D’un style voisin de Beauséjour Bécot, la bouche propose une belle austérité toute médocaine, une matière moyennement charnue et assez rustique, des tanins encore saillants et légèrement amers.
Ayant lui aussi souffert de la comparaison avec le Troplong Mondot, il n’en reste pas moins une bonne réussite pour le millésime et il passe très bien sur une viande en sauce.
Très Bien (+)

Quatrième paire
Retour sur ce beau millésime 2001, cette fois-ci avec deux Saint-Emilion 1er Grand cru classé.

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Château Beauséjour Bécot – 2001
Robe sombre, marquant peu d’évolution.
Nez somptueux, démonstratif et complexe, associant beaux fruits noirs et épices douces.
L’équilibre de la bouche est presque parfait, légèrement décalé du côté de la richesse par son style moderne, son profil sphérique et son fruité épanoui, mais qui sait faire preuve de nuances et de subtilité.
Un beau retour en force de ce beau domaine qui nous avait laissé sur notre fin sur le millésime 2004.
Très Bien ++ / Excellent

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Château Belair – 2001
Robe sombre et tuilée sur la frange.
Nez ouvert qui donne une impression de jeunesse par son fruité très pur et de fraîcheur par ses touches mentholées.
La bouche va se révéler peu à peu et alors qu’elle semblait d’abord dominée par la richesse du Beauséjour Bécot, son élégance aristocratique, son profil droit et très long, son toucher très fin vont se mettre en évidence.
Un superbe vin pour pdf !
Très bien ++ / Excellent
Deux styles tellement différents que certains préfèreront nettement l’un à l’autre mais mon caractère consensuel et ouvert à toutes les bonnes choses ne me permet pas de les différencier dans la notation !

Deuxième triplette
Constituée par des vins du dernier millénaire, elle comprend en fait une paire tout à fait intéressante avec un même vin sur deux millésimes bien différents.

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Clos Fourtet – 1998
Robe sombre assez évoluée.
D’une très belle intensité, le nez classieux et encore bien jeune mêle de la confiture de fruits noirs à du cuir noble, de belles épices et quelques touches sucrées (miel).
L’harmonie en bouche est remarquable : la structure solide s’appuie sur une bonne acidité qui sert de fondations et s’habille d’une chair fruitée à la matière mûre. La magnifique sapidité de l’ensemble et la remarquable persistance ne sont pas les derniers paramètres comptant pour en faire un grand vin.
Excellent

CR: Saint-Emilion 1er Grand cru classé – Clos Fourtet – 1994
Robe sombre bien évoluée.
Nez au fruité très intense et profond, teinté de touches de végétal noble (les 42 % de cabernet franc ressortent dans ce millésime beaucoup moins favorable).
La bouche fait apparaître un déficit de maturité dans la matière pourtant non dépourvue de consistance, les tanins moins nobles assèchent un peu la bouche en finale.
On ressent toutefois la grandeur du terroir.
Bien ++ / Très Bien
La différence est importante entre un millésime au top en Rive droite et un autre très moyen.

CR: Pomerol – Château La Conseillante – 1985
Robe sombre très évoluée, aux reflets tuilés tirant sur l’acajou.
Nez très intense aux arômes végétaux nobles qui se marient bien à un fruité secondaire, mais c’est le côté ferreux très prégnant qui marque le terroir de Pomerol.
La bouche campe encore une bonne ossature mais a perdu en sapidité mûre dans sa chair. Son côté strict mais noble ainsi que sa longueur de bonne facture laissent entrevoir un passé qui a dû être glorieux.
Très bien (+)

After
Deux liquoreux qui n’ont que le millésime en commun, et encore ce fut le fruit du hasard.

CR: Cadillac – Château Peironnin – 2003
Robe d’un bel or très ambré.
Nez très intense, aux arômes de botrytis pur, de miel et de touches d’agrumes.
La bouche est remarquable par son équilibre, entre les sucres qui ont été parfaitement fondus (sans doute pas si importants au départ), l’acidité structurante étonnante pour le millésime et une belle aromatique complétée par une fine amertume qui relance parfaitement la finale.
Un liquoreux au rapport qualité / prix incroyable, qui n’est malheureusement plus produit.
Très bien +(+)

CR: Quarts de Chaume – Pierre Bise – 2003
Robe d’un bel or très ambré, légèrement plus que celle du Cadillac.
Nez d’une belle intensité, donnant une impression de richesse, sur du coing, du miel et un superbe botrytis.
La bouche présente un profil exubérant, d’une grande liqueur et d’un grand fruit mais elle manque de peps, ce qui n’est pas normal pour un chenin d’un grand domaine et d’une grande appellation. Le millésime y est certainement pour beaucoup mais la température de service trop chaude aussi.
Très Bien

Et voilà qui termine une très belle soirée, riche en discussions animées !
A très bientôt, les amis.

Jean-Loup
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, PBAES, matlebat, La Vie est une Fête, LADIDE78, vivienladuche, Frisette, Lomax
17 Mar 2017 20:19 #1

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Réponse de Vaudésir sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

Belle série qui me rappelle celle que l'on a faite il ya un an avec New LPV Paris.
Stéphane
18 Mar 2017 09:21 #2

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Réponse de matlebat sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

Merci Jean Loup pour ce top CR ! Perso, Trolong Mondot m'est souvent apparu comme un peu "too much", j'ai souvent préféré les St Em un peu plus "fuselé" Mais je ne connais que 3 ou 4 millésimes (et pas ce 2004). Cependant à la lecture de ton très clair CR, cela semble confirmer mon ressenti; Merci encore
Amicalement, Matthieu
18 Mar 2017 09:58 #3

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Réponse de dt sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

matlebat écrit: Merci Jean Loup pour ce top CR ! Perso, Trolong Mondot m'est souvent apparu comme un peu "too much", j'ai souvent préféré les St Em un peu plus "fuselé" Mais je ne connais que 3 ou 4 millésimes (et pas ce 2004). Cependant à la lecture de ton très clair CR, cela semble confirmer mon ressenti; Merci encore
Amicalement, Matthieu


Je ne vois pas bien dans le compte rendu de Jean Loup ce qui confirme le côté too much de ce Troplong Mondot qui était incontestablement une des vedettes de la soirée.
J'ai parfois l'impression que certains se forcent à ne pas aimer certains vins pour des raisons idéologiques (trop de bois, trop de rondeur...) en oubliant la notion de plaisir.

En ce qui me concerne, j'ai adoré ce vin. Peu importe le style, c'est du plaisir à l'état pur :)

Denis
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: leteckel
18 Mar 2017 10:58 #4

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Réponse de dt sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

CR: Merci pour ton compte rendu Jean-Loup qui retranscrit très bien L'ambiance de la soirée.

Clos Puy Arnaud 2010
Clos puy Arnaud 2009

La première paire de clos Puy Arnaud était un peu triste. Le 2010 est clairement un vin bien plus intéressant sans être follement excitant. Ça reste frais et buvable.
Bien+
Le 2009 est quant à lui très amer, extrait, asséchant. Aucun plaisir possible pour ce vin.

Château Pavie Macquin 2003
Château saint Georges 1989

Deux vins très différents.
Pavie Macquin est un vin très bien fait, sans aucun signe de sur maturité. Au contraire, c'est plutôt frais, équilibré et buvable. J'ai bien aimé même si j'aurais aimé plus de complexité.
Très bien.
Le saint Georges est bien plus simple. Un vin qui fait un peu ancienne école, un peu viandé, simple. Pas l'extase.
Moyen.

Macon Pierreclos "le chavigne" 2002 - domaine Guffens Heynen
Un bel intermède entre tous ces vins rouges. Il démontre une nouvelle fois le talent de jean Marie Guffens. Ce Macon était en tous points remarquable. Le beau chardonnay, mûr, juteux, profond sans les artifices boisés ou réduits à la mode en bourgogne. Pas de grillé ressenti pour ma part mais un beau fruit pur, des notes de pralin, de poire. Bouche tonique, grasse, complexe. La classe.
Excellent.

Pomerol - Château Haut-Tropchaud 2001
Pomerol - château Clinet 2001

Je savais Haut Tropchaud réussi sur ce millésime. C'est une confirmation. Le château peut produire des merveilles et se révéler d'autres fois parfaitement anodin. Sur 2001, c'est une vraie réussite qui a largement éclipsé Clinet. Le domaine est quand même superbement situé sur le plateau de pomerol, tout près des meilleurs....
Très bien +
Clinet était étonnamment banal. L'élevage m'est apparu surdimensionné et surtout je n'ai pas perçu la noblesse du jus qu'on est en droit d'attendre d'un si beau terroir.
Bien ++

St Emilion - château Troplong Mondot 2004
St Emilion - château Beauséjour Bécot 2004
St Emilion - château Beauséjour Duffau 2004

Troplong Mondot est incontestablement un des vins de la soirée. Sur un millésime comme 2004, c'est même une prouesse de sortir un jus pareil. C'est fin, crémeux, complexe, séduisant. Grande longueur et superbe buvabilité. J'ai dit Bécot à l'aveugle !
Excellent.
Bécot 2004 était un peu en retrait sur cette série de trois. Un vin discret. À retenter avec un peu de vieillissement.
Bien +
Duffau était en revanche de très bon niveau, à peine inférieur à Troplong Mondot qui le dépasse en termes de gourmandise et de maturité. Ça reste très buvable et le jus est enthousiasmant.
Très bien ++

St Emilion 2001 - château Beauséjour Bécot 2001
St Emilion 2001 - château Belair 2001

Une très belle paire de deux grands domaines. Peut être les plus beaux terroirs du plateau de St Emilion.
Bécot est carrément sublime. Le jus est fantastique. C'est généreux, complexe, soyeux. Le grand merlot noble, sans artifice boisé excessif ni extraction démesurée ! Quel vin...
Grand vin.
Belair est presque au même niveau mais plus strict. On sent malgré tout une noblesse de bouquet qui ne trompe pas et une finale de grande classe.
Excellent.

Pomerol - Château La Conseillante 1985
St Emilion - clos Fourtet 1998
St Emilion - clos Fourtet 1994

La Conseillante fait très évolué. Viandox, fruit tertiaire, cuir. La bouche est bien plus intéressante avec une belle matière mais je le pense largement au delà de son plateau de maturité optimum.
Tres bien.
Clos Fourtet 98 est superbe. Je le situe au niveau des plus grands vins de la soirée. Grande noblesse aromatique, incroyable présence en bouche avec des tanins de grande qualité et une longueur appréciable. Rien à dire, c'est du très haut niveau !
Excellent.
Clos Fourtet 94 est en revanche plus limité. Le millésime se fait ressentir avec une légère amertume et une maturité pas complètement aboutie. Du coup, c'est moins gourmand, moins complexe et plus étriqué. À boire.
Bien ++

Cadillac - château Peironnin 2003
Le millésime est excellent dans le coin en liquoreux et ce Cadillac est carrément enthousiasmant. Un vin riche mais sans lourdeur. Beau confit, notes de safran, de pêche Rôtie. Jolie longueur.
Très bien +

Quarts de Chaume 2003 - domaine Pierre Bise

Je suis en revanche très sévère avec ce QdC anodin, riche mais sans nuance. Un vin concentré mais à qui il manque la complexité qu'on est en droit d'attendre d'un tel terroir. Contrairement à jean Loup, je n'ai pas perçu la moindre note de botrytis mais des nuances de fruits secs qui signent plus un vin passerillé que botrytisé (à confirmer évidemment).
Bien seulement.

Vivement la prochaine. (tu)

Denis
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, PBAES, Moriendi, Jean-Loup Guerrin, vivienladuche, Frisette
18 Mar 2017 15:51 #5

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Réponse de claudius sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

CR: merci pour les crs intéressants

je ne peux que confirmer la qualité étonnante -vu le millésime- de Troplong Mondot 2004 que j'ai aussi trouvé aussi excellent.

Un Pomerol inconnu, Château Haut Tropchaud, qui bat Clinet 2001, c'est à noter !
18 Mar 2017 16:35 #6

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Réponse de rkrk sur le sujet CR: LPV Versailles découvre la Rive droite

Ce n'est pas que je n'ai pas envie de faire un compte-rendu...

mais après les descriptions pertinentes de Jean-Loup et de Denis, je ne veux pas gagner le prix de la redondance...

Alors, juste quelques remarques:

- j'étais très positivement surpris de la buvabilité de ces vins relativement jeunes (2001, 2004) qui n'étaient pas masqués par le bois comme tant d'autres à Bordeaux à cet âge-là. Les choix du MC Philippe qui a écarté quelques bombes y est sans doute pour quelque chose.
- j'ai bien apprécié les deux Clos Puy Arnaud, dans un style fruité rare à Bordeaux, comme le 2012 bu quelques jours auparavant. Mais il est vrai que la différence entre les deux millésimes est flagrant et que la chaleur de 2009 n'étaient sans doute pas très facile à gérer.
- Le St. Georges 1989 m'a bien plu dans son genre évolué. Le nez était un peu monolithique sur les feuilles de thé mais il y avait encore du fruit en bouche.
- le Beauséjour Héritiers Duffau-Lagarosse 2004 m'a surpris par son style : au début je l'ai trouvé bizarre (notes animales et très acide) mais il a très bien évolué dans le verre, affichant un joli fruité sucré et beaucoup de finesse.

Ralf

Amateur depuis 30 ans, sur LPV depuis 16 ans, caviste depuis 3 ans
22 Mar 2017 13:00 #7

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Réponse de vivienladuche sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

Je prends grand plaisir à retrouver mensuellement les érudits versaillais au Verre Y Table à Viroflay.
A noter un délicieux paleron de bœuf, vraiment goûteux !!! Je vais rajouter une couche de CR puisque j’ai quelques divergences et pas que des convergences avec vous chers amis.
Encore un immense merci à Philippe pour le parfait choix cohérent des vins et leur ordonnancement.

CR:

Paire n°1

Vin n°1
La robe est grenat sombre avec des reflets un peu violacés. Le nez présente de belles notes de fruits sombres : mûre, framboise, quetsche. La bouche est pleine de fruits, juteuse, gourmande, acidulée, avec des tanins mûrs. C’est un peu épicé, avec un joli volume, de la salinité. Le vin est digeste, facile à boire en demi-longueur, avec une très belle acidité sur des notes de framboise. C’est un fort joli vin pour commencer. Très bien (+)

Vin n°2
La robe est encore plus profonde, opaque. Le nez est chocolaté, café, fruits noirs compotés voire confiturés. La bouche est dense, extraite, les tanins sont relativement asséchants. J’y ressens comme de l’élevage, dû à une très (trop) haute maturité, une petite note de menthol, c’est assez puissant, solaire, un peu pataud et pesant. A attendre ??? Bien mais sans plus

Il s’agit de :
Clos Puy Arnaud – Castillon Côtes de Bordeaux 2010
Clos Puy Arnaud – Castillon Côtes de Bordeaux 2009



Paire n°2

Vin n°3
La robe est légèrement orangée. Le nez présente des notes de coulis de tomate, de mûre, de sucrosité, d’épices, de kirsch. La texture en bouche est belle, c’est élégant, plein, rond, avec un très joli fruit, un peu de kirsch, des tanins très mûrs, bien enrobés, et toujours ce superbe fruit très présent, le tout sur un joli volume. Le vin ne manque pas de finesse. La bouche est très belle, c’est très digeste, légèrement mentholé, avec une belle longueur. Très belle bouteille. Très bien +

Vin n°4
La robe est soutenue, avec des franges largement orangées. Le nez n’est pas avenant, sur des notes de carton mouillé, de sous-bois, le fruit ne venant qu’après. La bouche est assez creuse, où l’on ne ressent véritablement que l’acidité, les tanins sèchent. C’est fluet et ça manque clairement de fond, le vin est en fin de vie. Moyen

Il s’agit de :
Château Pavie-Macquin – Saint-Emilion Grand Cru Classé 2003
Château Saint-Georges – Saint-Georges Saint-Emilion 1989



Interlude

Vin n°5
La robe est d’un bel or. Le nez est beurré, pâtissier, très floral, très expressif. C’est intense en bouche, profond, gras, élégant, avec un très beau jus. C’est riche, complexe, porté par une fine acidité basale, qui s’exprime de plus en plus à l’ouverture et tend le vin. Une très belle longueur, de la poire, des fruits blancs, des fleurs capiteuses, un jus très fin. Magnifique équilibre, quelle sapidité !!! C’est une superbe bouteille. Excellent
Il s’agit de : Domaine Guffens-Heynen – Mâcon-Pierreclos – Le Chavigne 2002



Paire n°3

Vin n°6
La robe est grenat opaque, très trouble. Le nez est axé sur des notes de cacao, mais de cacao « frais », avec de jolis fruits, presque un petit côté syrah (violette, fin lard, sanguinité). La bouche est très stylée, très intense, délicate et fougueuse, mentholée, avec une belle précision, une belle acidité basale, une grande fraîcheur, une belle longueur, une grande et belle acidité et de la salinité. Très belle bouteille. Très bien +

Vin n°7
La robe est très sombre, opaque également. Le nez est très clairement chocolaté, torréfié, café, mûre, prune, quetsche, cerise, fraise mûre. La bouche est structurée, super juteuse, gourmande, avec un léger trait végétal, une grande complexité, beaucoup de volume, une belle ampleur, c’est très long, très beau dans un style largement plus démonstratif que le vin précédent. Très bien +

Il s’agit de :
Château Haut-Tropchaud – Pomerol 2001
Château Clinet – Pomerol 2001



Triplette n°1

Vin n°8
La robe est noire. Le nez est racé avec un grand fruit profond et pur. En bouche, on le sent, le jus est là, il y a du vin !!! C’est classieux, séveux, profond, puissant, avec une grande matière, un magnifique équilibre. La longueur est kilométrique. Le vin est porté par un panier de fruits noirs d’une grande pureté, c’est très aromatique, de grande profondeur, complexe. Ce fruit subtil et délicieux tapisse le palais. Magnifique bouteille pour moi. Excellent

Vin n°9
La robe est profonde, mais moins sombre que le précédent. Le nez est sur la fraise, les fruits rouges en confiture. La bouche présente une belle austérité, un vin que je qualifierai de noblesse de campagne, avec de la prestance alliée à une rusticité qui a de la gueule. Le vin est assez épicé, de belle longueur mais souffre par rapport à ses deux concurrents. Très bien -

Vin n°10
La robe est très sombre, profonde. Le nez est très fruité, très intense, on est encore gorgé de fruits. La bouche est élégante, raffinée, pleinement acidulée, de grande fraîcheur donc, juteuse, salivante, avec un grand volume, beaucoup de fruits (groseille, mûre). C’est d’une digestibilité redoutable avec de la finesse, de la salinité. Une très jolie bouteille que j’apprécie beaucoup. Très bien +

Il s’agit de :
Château Troplong-Mondot – Saint-Emilion Grand Cru Classé 2004 à noter pour Jean-Loup que Troplong-Mondot n'est 1er GCC qu'à partir du classement de 2006
Château Beau-Séjour Bécot – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 2004
Château Beauséjour Duffau-Lagarosse – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 2004



Paire n°4

Vin n°11
La robe est très profonde, très dense. Le nez est lui aussi très profond quant à son aromatique, très intense, concentré. La bouche est savoureuse, une grande matière, c’est juteux, élégant, très précis. Quel jus !!! En relisant mes notes, je m’aperçois que j’ai noté trois fois le mot juteux, trois fois l’expression superbe ou grande matière, deux fois le mot savoureux (je biobiote totalement passé un certain stade, pourtant j’ai craché !!!). Le vin est assez démonstratif, porté par une grande longueur et un magnifique toucher de bouche. Magnifique bouteille. Très bien + / Excellent

Vin n°12
La robe est grenat. Le nez est d’une très grande finesse, sur un grand fruit très subtil. La bouche est d’une immense délicatesse, là aussi très subtile, de grande précision, très fine, de grande fraîcheur, avec un toucher de bouche soyeux, avec de la largeur sur le fruit, un léger menthol. Un vin d’un charme fou, intense, délicat et subtil. J’adore !!! Excellent -

Il s’agit de :
Château Beau-Séjour Bécot – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 2001
Château Bélair – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 2001



Triplette n°2

Vin n°13
La robe est soutenue, le nez est séveux, avec des notes intenses de fruits sombres, avec une sensation de fourrure ou de velours. Quelle bouche !!! Le vin est dans la pleine force de l’âge, avec une structure de grand équilibre, alliant fruits noirs très présents, matière noble, jus complexe et superbe volume. Le vin est d’une terrible élégance et d’une véritable harmonie. Ce vin est un vrai ensemble de grande classe !!! La fin de ce vin regoûtée le lendemain soir m’a de nouveau véritablement enchanté. Le vin de la soirée pour moi !!! Excellent

Vin n°14
La robe est sombre, mais à franges orangées. Le nez présente un caractère assez végétal, où l’on ressent plus le côté cabernet du vin. La bouche présente une noblesse stricte, c’est relativement austère, sur une grosse structure et une grosse acidité. Le vin reste néanmoins dense et de belle longueur, mais on sent que le millésime a été plus difficile et qu’il lui manque du fruit. C’est un beau vin plus cistercien et traditionnel. Très bien -

Vin n°15
La robe est largement évoluée. Le nez est très sanguin, terrien. La bouche est très évoluée, sanguine elle aussi, très jus de viande, très terroir, particulièrement kirschée. La sensation de haute maturité, de présence alcoolique et d’eau de vie se fait clairement ressentir. Le vin paraît un peu trop évolué pour moi. Ce n’est pas du tout mon style et je n’accroche pas. Bien sans plus

Il s’agit de :
Clos Fourtet – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 1998
Clos Fourtet – Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé 1994
Château La Conseillante – Pomerol 1985



Paire n°5

Vin n°16
Très belle robe or brillante. Le nez présente de belles notes de mangue mûre, puis de botrytis. On y ressent de fins amers. La bouche est bellement équilibrée, de belle finesse, de grande fraîcheur, avec des notes de fruits exotiques, de safran, de curry, de botrytis, de sucre de canne. Le sucre n’est pas écrasant, permettant une belle digestibilité. La finale est fraîche, avec de beaux amers. Très belle longueur. Très belle bouteille. Très bien +

Vin n°17
Très belle robe or, la même que le vin précédent !!! Le nez présente des notes de sucres d’orge, de coing confit, de botrytis, de pâte de fruits. La bouche présente une grande sucrosité, du sucre d’orge toujours, du miel, de la cire, de l’encaustique, de la pâte de coings, du raisin confit, du botrytis, de belles épices, mais le vin n’est pas contrebalancé par une acidité qui s’avèrerait salvatrice. Cette jolie aromatique s’en retrouve du coup un poil alourdie et légèrement pataude et cela fait qu’on en prendrait un verre, mais pas deux. C’est très dommage car l’aromatique est vraiment beau, mais le vin manque cruellement d’acidité. Très bien -

Il s’agit de :
Château Peironnin – Cadillac 2003 (dans le thème rive droite)
Château Pierre-Bise – Quarts de Chaume 2003 (hors thème)



Une bien belle soirée encore où je place Clos Fourtet 1998 juste devant Troplong-Mondot 2004 et Bélair 2001.



Je suis heureux d’avoir fait découvrir le Cadillac du Château Peironnin à des dégustateurs émérites et je suis heureux que ce dernier ait été apprécié. Ce vin produit par une amie sur la commune de Rions, de façon relativement confidentielle, n’existe certainement plus sur le marché français depuis sa vente à des chinois en 2011. Il n’aura donc certainement jamais une rubrique alimentée sur LPV. Il produisait également deux cuvées de Premières Côtes de Bordeaux rouge, un blanc sec, un moelleux de Premières Côtes de Bordeaux et un rosé certaines années. Le Cadillac n’a été produit que dans les grands millésimes, en conditions climatiques idéales de réalisation d’un liquoreux, à savoir 2001 et 2003 seulement.


Rendez-vous le mois prochain chers amis. Et ce sera : « LPV Versailles prend le chenin du cabernet en Val de Loire »


Portez-vous bien +++


Vivien


PS :va falloir sérieusement penser à vous mettre à la photo... zX
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22 Mar 2017 16:54 #8

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet LPV Versailles découvre la Rive droite

A noter pour Jean-Loup que Troplong-Mondot n'est 1er GCC qu'à partir du classement de 2006

Exact, Vivien ! C'est corrigé.

PS : va falloir sérieusement penser à vous mettre à la photo...

Ben non, tu fais cela trop bien !

Bravo pour ton CR complémentaire, Vivien !

Jean-Loup
23 Mar 2017 22:22 #9

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