Nous avons 3027 invités et 9 inscrits en ligne

Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

  • Jean-Loup Guerrin
  • Portrait de Jean-Loup Guerrin Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 9262
  • Remerciements reçus 16854

Un seul Julien mais des grands Saint-Julien ! a été créé par Jean-Loup Guerrin

J’avais choisi l'AOC Saint-Julien pour ma dégustation thématique de printemps. Il n’y avait qu’un seul Julien, mais du beau monde autour de lui pour le club que j’appelle de plus en plus « LPV du grand Centre de la France » ! Ils sont en effet venus de Bourges, Paris, Montargis, Olivet et même Limoges !

Le printemps était bien là et c’était même presque l’été, avec 25 ° à l’ombre. C’eut été dommage de s’enfermer à la cave … nous étions donc dans le jardin. Mais l’ombre, il fallait la chercher, avec des feuilles encore trop maigrichonnes pour être efficaces. Nous nous sommes donc déplacés au rythme du soleil…
Enfin les Saint-Julien, présentés par paires, chacune ayant sa logique, étaient bien sûr des grands crus classés, car sur cette appellation le contraire est rare…

Il me fallait une mise en bouche, et cela a été un Champagne, accompagné des traditionnelles galettes de pomme de terre.

CR: Champagne – Domaine Egly-Ouriet – Extra Brut –Vieillissement Prolongé

70 % PN, 30 % C, 78 mois de vieillissement, dégorgement en janvier 2015.

La robe est parée d’un or assez intense et d’une bulle délicate.
Le beau nez développe une aromatique de fruits blancs mais surtout de fruits secs et des notes briochées.
La bouche développe à la fois une forte densité et une acidité traçante pleine de rythme. La sapidité ne ressort que dans la finale, par ailleurs d’une persistance longue à souhait et très salivante.
Très Bien +


Première paire : un même château, dans le haut du panier, mais sur deux millésimes peu réputés.
Plat : terrine de bœuf et filet de porc au cognac et aux noisettes, une terrine très fine !
Epaulées pendant deux heures puis carafées pendant une heure.

CR: Château Léoville Barton – 2002

La robe est sombre, marquant un début d’évolution.
Intense, le nez dénote un grand classicisme, sur des arômes de cèdre et d’eucalyptus, sur un fond de fruits rouges et noirs.
La bouche subtile et à point joue dans le registre de la finesse et des arômes tertiaires ; la chair est encore bien présente, les tanins sont complètement fondus, rien ne dépasse, la persistance toute en fraîcheur.
Etonnamment, nous avons débuté avec le seul vin de toute la dégustation dont on peut penser qu’il n’a pas trop d’avenir … Mais quel beau vin abouti, et quelle réussite pour le millésime !
Très Bien ++

CR: Château Léoville Barton – 2008

La robe sombre paraît bien jeune.
Le nez s’ouvre généreusement à l’aération dans le verre sur des fruits noirs et du pruneau. Il fait très jeune et plus sudiste qu’il ne l’est.
D’une matière pleine et dense, la bouche impressionne par son étoffe et ses tanins gras ; plus large que longue, elle ne manque en aucun cas d’acidité et elle dévoile une légère amertume en finale.
Très Bien +(+) en l’état mais ira d’après moi plus loin que le 2002.

En termes d’accord avec la terrine j’ai préféré le 2002 pour la similitude de finesse, le 2008 s’imposant plus en force.


Deuxième paire : un même très bon millésime, à point, et une astuce qui aurait dû permettre une triplette.
Plat : samossas au bœuf et aux champignons, très goûteux !
Epaulées pendant une heure et demie puis carafées juste avant service.

CR: Château Branaire Ducru – 1996

La robe encore sombre possède de beaux reflets tuilés.
Le nez très ouvert et épanoui fait très « classe » : du tabac, du bois précieux, un fruité secondaire…
La très belle bouche allie avec brio une matière mûre et charnue et une grande rectitude apportée par une acidité précise, jusqu’à une finale salivante.
Très Bien ++
Les arômes subtils du vin et du plat ont permis un beau mariage.

CR: Château Léoville Barton – 1996

La robe sombre paraît très évoluée.
Le nez intense donne également une impression de grande évolution et fait malheureusement apparaître des notes liégeuses, en tout cas douteuses.
On ressent une belle matière en bouche mais surclassée par une acidité envahissante rédhibitoire.
Verdict unanime : ED.


Troisième paire : des vins plus âgés, dans deux millésimes consécutifs réputés mais aux caractéristiques différentes.
Plat : carré d’agneau, tout simple mais à la qualité et la cuisson parfaites.
Epaulées pendant deux heures et demie puis carafées juste avant service.

CR: Château Léoville Las Cases – 1989

Le bouchon étonne par sa jeunesse : la bouteille a été reconditionnée au Château il y a quelques années…
La robe est encore bien dense mais le bord du disque tuilé trahit l’âge du vin.
Peu intense, le nez ravit tout de même par sa suprême élégance et son aromatique de compote de fruits d’automne et ses notes de sous-bois.
La bouche est harmonieuse et parfaitement aboutie, tant par son fruité d’une jeunesse étonnante, sa matière dense et soyeuse, ses tanins complètement fondus et sa grande persistance. Il m’évoque furieusement un « Le Bourg » du Clos Rougeard du même millésime bu il y a trois ans, lui aussi d’une jeunesse incroyable.
Excellent

CR: Château Gruaud Larose – 1988

La robe est sombre et un soupçon plus évoluée que le Las Cases.
Très intense, presque puissant, le nez propose une aromatique plus classique, avec du balsamique, de sous-bois, du havane, le tout sur un fond fruité secondaire.
La bouche possède une très grande fraîcheur qui équilibre bien la matière encore très dense, aux tanins complètement assagis. Je ne lui reproche qu’une petite rusticité qui vient du millésime. Il pourra poursuivre son bonhomme de chemin, comme son associé d’’une après-midi, dans un registre très différent.
Très Bien ++ pour moi mais certains, et notamment des jeunes ( !), l’ont préféré au Las Cases.
C’est son côté très Rive Gauche qui a favorisé un rapprochement plus intime avec le plat…


Quatrième paire : un même très bon et jeune millésime.
Plat : daube de canard aux cèpes, une tuerie !
Epaulées pendant deux heures puis carafées pendant trois heures.

CR: Château Lagrange – 2009

La robe est très sombre et bien jeune : c’est normal !
Très intense, le nez présente un côté syrah par ses arômes de fruits noirs, d’épices et de suie.
La bouche est bien faite, d’un bon équilibre entre charpente, corps charnu et fruité, tanins fins et longueur honnête.
Un Saint Julien réussi mais standard, à attendre pour qu’il se complexifie quelque peu.
Très Bien (+)


CR: Château Gruaud Larose – 2009

La robe est très sombre, plus que celle du Lagrange, mais moins dotée en parure de jeunesse.
Le nez est moyennement intense mais allie grande profondeur et belle complexité. Le merlot (29 %) semble l’emporter par son caractère très fruité et un côté terreux prenant.
La bouche est grandiose, certes jeune par sa puissance et sa matière au fruité éclatant, mais son acidité structurante et équilibrante est magnifique, faisant plus penser à un 2010 qu’à un 2009. La très longue persistance et la finale dynamique laissent augurer un grand avenir.
Très bien ++ / Excellent déjà en l’état !

Il fallait bien la fougue de ces vins jeunes pour épouser la daube riche en saveurs, avec un plus pour le Gruaud.


Cinquième paire : un même bon millésime, moins jeune, et une astuce (les mêmes châteaux que pour la paire précédente)
Plat : comté « entre deux » et délice de Bourgogne.
Epaulées pendant trois heures et demie puis carafées juste avant service.

CR: Château Lagrange – 1998

La robe est sombre et à peine teintée de reflets roussis.
Le nez ne brille pas par sa puissance mais par son caractère avenant et classique : on y trouve principalement des arômes balsamiques mais aussi du café et du cuir.
La matière souple, la grande fraîcheur, la superbe finesse et le profil long et précis sont les marqueurs de cette jolie bouche.
Très Bien +(+)

CR: Château Gruaud Larose – 1998

La robe est dense et encore un peu moins évoluée.
Le nez gagne beaucoup à l'aération dans le verre pour offrir alors un très bel ensemble alliant menthol, balsamique, très beau fruit avec des notes prenantes de cassis.
La bouche affiche un profil large et une matière encore bien dense, un toucher au grain fin, une belle fraîcheur et une finale saline de classe. Que demander de plus ?
Très Bien ++ / Excellent

Les accords avec les fromages n’ont été ni très réussis ni ratés : on ne sera pas surpris, même si c’était plus engageant en d’autres occasions (y compris Bordeaux sur le délice de Bourgogne !).
Personne n’a reconnu les châteaux et le millésime a été placé entre 2001 et 2008… Mais ce n’est pas gentil de ma part de me moquer de mes petits camarades alors que l’exercice est si difficile ! Cela démontre surtout la jeunesse de ces deux bouteilles.

Et pour finir, un sucre !

CR: Sauternes – Château Guiraud – 1996
Plat : tarte aux pommes
Epaulée pendant quatre heures puis carafée juste avant service.

La robe présente un or d’un ambre très marqué.
Le nez possède un botrytis d’anthologie mais encore teinté d’agrumes rafraichissants. Le safran très présent vient complexifier l’ensemble.
La bouche riche et étoffée ne verse jamais dans la lourdeur grâce à une acidité salvatrice. Son aromatique pure se maintient sur une allonge remarquablement sapide.
Très Bien ++

Au final, c’est la grande homogénéité de la dégustation qui m’a marqué. A part un échantillon défectueux, tout était très bon, même s’il n’y a pas eu d’immense coup de cœur. Je conclus souvent de cette façon ce genre de dégustation mais le choix de l’appellation a encore renforcé ce sentiment : les Saint-Julien, c’est vraiment bon ! C’est d’ailleurs mon appellation préférée sur l’ensemble du Bordelais…
Merci à ma douce et tendre pour ses plats toujours aussi réussis et à très bientôt les amis !

Jean-Loup
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: claudius, oliv, dt, Vougeot, didierv, Marc C, LADIDE78, bibi64, o_g, Vaudésir, iceteayer, vivienladuche, Agnès C, Frisette, starbuck, jclqu
11 Avr 2017 21:47 #1

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 6416
  • Remerciements reçus 6386

Réponse de Vaudésir sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Jean Loup,
Y a quelqu'un qui m'a dit , pas Julien mais un autre qu'il avait adoré Las Cases 89.
Je vois aussi que Branaire est ainsi bon que celui que l'on avait bu fin d'année dernière.
Ce quelqu'un qui m'a dit aurait du s'en souvenir B)
Stéphane
11 Avr 2017 22:03 #2

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2650
  • Remerciements reçus 1933

Réponse de Nathenri sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Salut Jean-Loup.

Superbe compte-rendu qui me fait vraiment regretter de n'avoir pas pu me libérer pour compléter la liste des chanceux ayant participé à cette dégustation.

Ce n'est pas tous les jours que l'on peut déguster en même temps une aussi longue liste de Saint-Julien, qui comme pour toi, est mon appellation préférée en Bordelais.

J'imagine bien que les plats de Nicole étaient à la hauteurs des vins et des attentes.

Amicalement.

Nathenri.
11 Avr 2017 23:00 #3

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 383
  • Remerciements reçus 10

Réponse de toubi sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Bonjour,

Merci pour le CR.
Gruaud Larose 2009 était dans la quatrième et la cinquième paire?

Cordialement

Julien

_________________________________________________________
"Live and let live"
11 Avr 2017 23:44 #4

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 4804
  • Remerciements reçus 4057

Réponse de LADIDE78 sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Merci Jean Loup , pour ce CR , j ai dans ma cave certaines cuvées que vous avez dégustés , je vois quelles sont en pleine forme , je serais encore patient , avant de les ouvrir , il s agit de Léoville Barton 2008 , Gruaud Larose 2009 , Encore merci , et au prochain CR

didier

Mal-voyant depuis 31 ans et passionné de vins comme vous tous
12 Avr 2017 06:19 #5

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20693
  • Remerciements reçus 7891

Réponse de Eric B sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Dans la dernière paire, Gruaud est un 1998.

Eric
Mon blog
12 Avr 2017 07:31 #6

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 123
  • Remerciements reçus 25

Réponse de ramon sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

coucou Jean-Loup,

très belle dégustation encore, bravo !
Saint Julien est aussi une appellation que j'affectionne sur Bordeaux.
J'ai goûté il y a 15 jours Barton 2002 et je n'aurais pas d'autres mots que les tiens pour l'évoquer.
Vraiment un très bon vin, toutefois surclassé (sur cette bouteille) par un superbe Pichon Baron 2002 goûté en parallèle, plus racé, avec plus de classe et de finesse.
Assurément 2 belles bouteilles sur un millésime pas très réputé !

A bientôt !

++
Ramon
12 Avr 2017 12:50 #7

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 383
  • Remerciements reçus 10

Réponse de toubi sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

Eric B écrit: Dans la dernière paire, Gruaud est un 1998.


Merci pour l'info. En même temps,à le lecture du CR, ça ne saute pas aux yeux.

Ctdlt

Julien

_________________________________________________________
"Live and let live"
12 Avr 2017 13:59 #8

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 1350
  • Remerciements reçus 1822

Réponse de vivienladuche sur le sujet Un seul Julien mais des grands Saint-Julien !

"Personne n’a reconnu les châteaux et le millésime a été placé entre 2001 et 2008… Mais ce n’est pas gentil de ma part de me moquer de mes petits camarades alors que l’exercice est si difficile ! Cela démontre surtout la jeunesse de ces deux bouteilles."

Si Jean-Loup!!! Moi j'ai dit Lagrange sur le 1er, comme pour le 2009 où j'ai également mentionné Lagrange et tout le monde s'est moqué de moi... snifff!!! :oops: :unsure:
Mais j'ai des témoins!!!
Au final, ne jamais sous-estimer un normand zX
12 Avr 2017 15:18 #9

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 3440
  • Remerciements reçus 1648

Réponse de iceteayer sur le sujet CR: Repas autour des Saint-Julien !

CR: Repas autour des Saint-Julien


Nous nous retrouvons ce dimanche avec l’équipe habituelle chez Nicole et Jean-Loup, reçus comme des rois (ce qui est une constante ici) sur le thème des Saint-Julien !
Comme Jean-Loup l'a dit, nous avons encore eu de la chance, puisque c'est la quatrième année consécutive à cette période où nous pouvons manger dehors les délicieux plats préparés par Nicole.

Let's go!




EGLY-OURIET - VP (dégorgement 01/2015)
Nez expressif et engageant sur l’amande et les agrumes.
Bouche gourmande, avec une matière crémeuse, des bulles fines mais aussi une grande tension qui amène beaucoup de peps et d’énergie à l’ensemble qui poursuit une une finale saline.
Excellent

Commençons, les vins seront servis par paire.

LEOVILLE-BARTON 2002
Nez super expressif, sur un fruité très pur avec la prune, la cerise noire, un boisé qui disparait rapidement pour donner un ensemble élégant, frais et gourmand.
Superbe !
Bouche très bien constituée, matière aux tanins fins, beaucoup de fruit et de gourmandise, fin de bouche avec une fine tension amenant fraicheur et longueur.
Ca commence fort, j’adore !!!

LEOVILLE-BARTON 2008
Un vin plus fermé, plus noir et dense. Nez sur le cassis, la mûre, le cacao et un peu d’épices.
Pas une grosse matière en bouche, assez moelleux, moins d’élégance et de pureté que le premier mais c’est encore jeune.
Bon, à attendre.

2ème paire

BRANAIRE DUCRU 1996
Robe évoluée.
Nez plus sur des fruits confits, cerise, les feuilles sèches et le sous-bois avec un aspect sanguin aussi. Plutôt très complexe et sympathique !
La bouche est dans un registre assez classique, avec une matière élégante et fraiche, tanins en finale un peu « rustre ».
Avec l’aération le fruit en bouche l’emporte et donne un vin plus gourmand qu’au départ.
Très bon !

LEOVILLE-BARTON 1996
Robe trouble.
Nez évolué, sanguin, fumé.
Bouche étrange, qui tombe rapidement à plat sur des arômes assez bizarres.
ED ?


3ème paire


LEOVILLE LAS CASES 1989
Un vin qui va s’améliorer avec l’aération.
On a des arômes de cerise confite, légèrement sanguins. Pas hyper complexe mais gourmand et élégant.
La bouche au départ, assez fine et fluide, s’ouvre et prend de l’ampleur pour avoir un toucher de bouche extrêmement soyeux et une superbe finesse.
Très bon

GRUAUD LAROSE 1988
Nez très causant de suite sur le cassis frais, la mûre, le balsamique, très charnu mais également élégant, jamais outrancier.
En bouche il y a tout, une matière énergique, tanins de grande qualité, aucun bois, du fruit, énorme longueur fraiche.
J’adore !
Superbe vin.

4ème paire


LAGRANGE 2009
Hyper jeune, crème de fruits noirs, légèrement écœurant à mon gout et un peu passe partout, pas de bois cependant.
Bouche jeune, ronde, c’est riche et moelleux et gourmand mais un peu facile.
A attendre

GRUAUD LAROSE 2009
Nez aussi expressif et jeune mais beaucoup plus complexe et charmant que le précédent. On a de la myrtille, des épices douces, de la pivoine aussi et beaucoup de profondeur.
La bouche est puissante mais quel équilibre !
Tanins classieux, pas de bois, de l’énergie, du fruit, une grande longueur fraiche qui appelle à se resservir.
Superbe et surement grandiose dans 10 ans.


5ème et dernière paire

LAGRANGE 1998
Belle élégance, sanguin, myrtille, un peu fumé aussi.
Bouche classe, fruits frais, tanins fins sur une jolie matière et une belle longueur.
Très très bon !

GRUAUD LAROSE 1998
Nez plus frais, un peu de cuir, de cèdre et derrière le fruit arrive avec la myrtille, la cerise et du menthol aussi.
Quel nez magnifique !
La bouche est pure, avec de la finesse et de la fraicheur, superbe longueur.
J’adore là aussi.
Excellent !


GUIRAUD 1996
Nez sur les agrumes confit (orange et mandarine notamment).
C’est riche et sucré mais plutôt bien équilibré grâce à ces notes d’agrumes.


Très belle série, homogène et de haut niveau ! Vraiment beaucoup de plaisir sur la majorité des vins (tu)
Coups de cœur pour le barton 2002 qui se buvait comme du petit lait et les 3 gruaud vraiment magnifiques !

Encore une fois, Nicole, Jean-Loup, merci pour votre accueil, votre générosité et votre simplicité ! (tu)


julien
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: claudius, matlebat, Jean-Loup Guerrin, LADIDE78, bibi64
12 Avr 2017 19:04 #10

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 21871
  • Remerciements reçus 6100

Réponse de mgtusi sur le sujet Repas autour des Saint-Julien !

On dirait que Jean-Loup n'a pas attendu la proposition de François Mauss !

Michel
12 Avr 2017 19:45 #11

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jean-Loup Guerrin
  • Portrait de Jean-Loup Guerrin Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 9262
  • Remerciements reçus 16854

Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Repas autour des Saint-Julien !

Effectivement le Gruaud Larose de la dernière paire était un 1998 (on pouvait le comprendre car j'avais annoncé une paire avec un même millésime, mais moins jeune que le précédent ;)).
Le copier-coller, cela fait gagner du temps, à condition de corriger ce qui est différent de ce que l'on a copié... (td)

Et effectivement Vivien, j'ai oublié ta performance (tu) : toutes mes confuses...
En revanche mon petit doigt me dit que tu as oublié avoir déjà apprécié le Branaire 1996... C'est vrai qu'il y avait plus longtemps ! ;)
12 Avr 2017 21:20 #12

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 2458
  • Remerciements reçus 1308

Réponse de FloLevBen sur le sujet Repas autour des Saint-Julien !

A mon tour de faire de donner mes impressions sur cette belle dégustation de Bordeaux !

CR: Champagne Egly Ouriet - VP extra-brut :
dégorgement janvier 2015
Nez vineux mais pas trop, sur des fruits secs, légèrement crémeux.
Fine bulle en bouche, matière vineuse mais qui reste fine et élégante. Le côté fruit sec est légèrement présent et fait pensé au pinot noir. La fin de bouche est un peu crayeuse avec de beaux amers fins.
TRES BIEN(+)

CR: Château Léoville Barton 2002 :
Nez sur les fruits rouges, la cerise, le bois précieux et la mine de crayon. C’est assez mur contrairement à ce que le millésime pourrait faire penser.
Les tanins sont présents en bouche mais ils sont fins, le fruit est toujours bien présent, juteux. Belle structure et belle longueur.
TRES BIEN +(+)


CR: Château Léoville Barton 2008 :
Robe foncée. Nez moins expressif que le vin précédent. On y trouve les fruits noirs avec la myrtille et le cassis, accompagné de senteurs de menthol.
Bouche très ronde, avec une texture moelleuse et une matière puissante avec des tanins un peu plus présent mais pas gênant. Beau vin en devenir.
TRES BIEN +


CR: Château Branaire Ducru 1996 :
Fruit mur, belle évolution, cendre, on est face à un beau nez classique de Bordeaux arrivant à maturité.
Bouche tendue, stricte, avec une acidité importante mais la structure est belle. Belle longueur également.
TRES BIEN +


CR: Château Léoville Barton 1996 :
Nez qui laisse penser à un léger bouchon, des notes herbacées.
Bouche pas très agréable, avec des tanins durs.
ED ?


CR: Château Léoville Las Cases 1989 :
Nez réservés qui va mettre un peu de temps à s’ouvrir et s’exprimer. On trouve le cèdre, l’olive, le menthol, fruits noirs avec une assez grande précision.
La bouche est impeccable, rien ne dépasse, taillé au scalpel, tout y parait à sa juste place. Il y a du fruit, un équilibre parfait, une très bonne longueur. Le meilleur de la dégustation pour moi.
EXCELLENT


CR: Château Gruaud Larose 1988 :
Nez sur les fruits noirs, des notes balsamiques, de la fraicheur. C’est assez gourmand et très plaisant au premier abord, plus que le Las Cases.
En bouche l’acidité ressort, matière en demi corps, finale sur l’acidité et la fraicheur.
Le millésime se fait sentir mais c’est tout même un beau vin.
TRES BIEN +(+)


CR: Château Lagrange 2009 :
Robe sombre au reflet violet. Le nez est crémeux, crème de mûre, cassis, vanillé et boisé ; de style moderne.
La bouche est tanique, on retrouve la marque du bois, trop à mon goût. La matière est ronde, avec ce fruit crémeux. Vin à mon sens trop jeune, mais pas certain que ça devienne une excellente bouteille. J’espère me tromper.
BIEN +++


CR: Château Gruaud Larose 2009 :
Nez sur les fruits noirs, les épices, presque typé syrah mais très agréable malgré la jeunesse.
Bouche puissante, tannique, légèrement chocolaté et boisé. C’est là aussi trop jeune mais le potentiel est bien là avec une très belle structure.
TRES BIEN +


CR: Château Lagrange 1998 :
Nez sur les fruits, avec de la fraicheur. Pas de trace de bois, et peu d’évolution, surtout par rapport à une bouteille que j’avais pu boire il y a quelques temps.
Matière en bouche fine et fraiche, pas hyper concentrée mais très digeste, avec beaucoup de fruit. C’est très agréable et plaisant mais ça manque d’un petit truc pour que ce soit très très bon.
TRES BIEN

CR: Château Gruaud Larose 1998 :
Nez sur le menthol, le cèdre, les fruits noirs.
La bouche est structurée, les tanins sont beaux, il y a de la fraicheur, de la matière et une bonne longueur.
TRES BIEN +

CR: Château Guiraud 1996 – Sauternes :
Nez sur le safran, la mandarine, les fruits confits.
La bouche est grasse, riche, malgré tout équilibré, avec des amers un peu prononcé à mon goût en fin de bouche. Ça reste tout de même une belle bouteille encore jeune cependant.
TRES BIEN

Voilà qui achève encore une très belle dégustation.
Un grand merci à Jean-Loup pour cette organisation et le choix des bouteilles toujours excellent. Et bien sur je n'oublie pas Nicole qui à encore été formidable pour la cuisine et les accord proposés avec les vins !!

Florent
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: claudius, Jean-Loup Guerrin, LADIDE78
13 Avr 2017 23:40 #13

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 20693
  • Remerciements reçus 7891

Réponse de Eric B sur le sujet CR : Repas autour des Saint-Julien !


Quand arrive mi-avril s'annonce la dégustation de printemps chez l'ami Jean-Loup à Bourges. Le thème choisi par le maître des lieux ne pouvait mieux me préparer au périple bordelais démarrant le surlendemain : les vins de Saint-Julien. Un thème à la fois vague et circonscrit : tous les châteaux et les millésimes sont permis. Après, l'appellation n'est pas si grande que ça et le nombre de domaines limité. Comme d'hab', Nicole se charge du solide avec brio, talent et bonne humeur. Bref 4 heures de bonheur hors du temps, sous un joli soleil printanier.

Est-il utile de préciser que tout est bu à l'aveugle ? C'est tout de même ce qui fait le charme de ce type de dégustation.

Nous démarrons par une bulle qui est trop bonne pour être autre chose qu'un Champagne. La robe est d'un or intense et les bulles sont très fines, laissant imaginer une certaine évolution. Le nez est riche et complexe, très pâtissier, entre frangipane, viennoiserie et fruits secs. La bouche est vive, alliant une grande fraîcheur à une vinosité séveuse. Les bulles sont délicates, tout en montrant de la tonicité. La finale dévoile de beaux amers, soulignée par des notes de noisette grillée et de croissant sortant du four. Vraiment excellent !  Chardonnay ou Pinot noir ? Sûrement les deux, tant il semble complet. Pas surpris à la découverte de l'étiquette : c'est la cuvée VP d'Egly Ouriet (78 mois de vieillissement sur lattes !)

Tout en mangeant une terrine de boeuf, porc & noisette, nous attaquons le sujet du jour avec une première paire de vins.

Le premier a une robe grenat sombre. Le nez est expressif, sur des notes de cassis, d'âtre de cheminée, avec une touche de cèdre et une pointe de menthol. La bouche est tendue, longiligne, enrobée d'une matière veloutée, charnue, avec une belle fraîcheur aromatique. Il y a de la mâche en finale, mais sans la moindre dureté, avec une bonne persistance sur les fruits noirs et le menthol. On attaque fort dès le premier vin qui est très bon ++ comme écriraient mes amis dégustateurs.

Le second a une couleur plus sombre, un nez plus discret avec des notes d'élevages plus marquées (mais pas rédhibitoires). La bouche est plus élancée, avec une matière presque aérienne,  caressante, puis devenant plus dense. Le tout est un hymne au fruit noir frais, éclatant. La finale, par contre, est encore un peu sévère, avec des notes boisées encore marquées. Un très bon vin à attendre encore patiemment. Il devrait devenir excellent dans 10-15 ans.
Le premier était Léoville Barton 2002, le second Léoville Barton 2008.


Tout en grignotant des samossas de boeuf, nous passions  à la deuxième paire.

Le premier vin a une robe grenat sombre aux reflets légèrement tuilés. Le nez est très fin, charmeur, sur des notes de rose fanée, de Havane, de ronce et de cuir. La bouche est raccord, toute en finesse elle aussi, avec une matière soyeuse, élégante, ce qui n'exclut pas une grande intensité aromatique. La finale est mûre et riche, avec des  tannins denses bien fondus. Un très bon vin à maturité qui en a encore sous le capot. Beaucoup de plaisir !

Le second a une robe plus sombre et étonnamment trouble. Le nez fait plus évolué, avec des notes de sous-bois et de cèdre. Mais c'est surtout la bouche peu harmonieuse qui pose souci : les tannins vont et viennent, avec un côté asséchant marqué. Certainement un problème de bouchon (rencontré sur une autre bouteille bordelaise moins d'une semaine plus tard).

Le premier était Branaire 1996, le second Léoville Barton 1996.


Nous avons poursuivi avec des cotelettes d'agneau et une troisième paire de Saint-Julien.

Le premier a une robe grenat sombre évoluée. Le nez est le plus beau et le plus complexe depuis le début de la dégustation, presque plus proche d'un grand parfum que d'un vin : fruits confits, fleurs séchées, bois précieux. La bouche s'étire en longueur sur une matière séveuse, sensuelle, vibrante, avec une tension qui ne vous lâche pas jusqu'à la toute fin de la finale, riche et expressive. Epoustouflant. Un superbe exemple de l'excellence bordelaise. Si les vins de cette région étaient tous de ce niveau, il n'y aurait pas de Bordeaux bashing.

Le second a une robe assez similiaire. Par contre, le nez est plus tonique, à la fois plus solaire (fruits compotés, cuir) et plus frais (cassis). La bouche est d'une vivacité assez incroyable avec une fraîcheur aromatique (menthol) limite envahissante  qui persiste plus d'une minute après la dernière goutte avalée. La matière est dense et veloutée, mais dans ce contexte frais/vif, elle devient très glou-glou. On en boirait plus que de raison. La finale est encore un peu serrée, laissant imaginer que le vin n'a pas toujours dû être aimable. Mais aussi qu'il pourra tenir encore un bon bout de temps.

Le premier vin est un  Léoville Las Cases 1989 – ce qui ne me surprend guère : très grand cru dans un superbe millésime – et le second un Gruaud Larose 1988 – ce qui ne me surprend pas non plus : tous les 1988 que j'ai bus avaient ce profil très frais, très agréable aujourd'hui mais agressif il y a 15-20 ans.


Sur une daube de canard aux cèpes, nous dégustons une quatrième paire de vins.

Le premier a une robe pourpre sombre. Le nez fait très "Bordeaux moderne" avec des notes de fruits noirs bien mûrs, de boisé grillé/épicé et une pointe de tabac. La bouche est ronde, veloutée, limite suave, avec une juste tension. La finale a une mâche gourmande, aux tannins déjà bien fondus, avec un retour sur des notes d'élevage (vanille, grillé...). Je ne peux reconnaître que c'est très bien fait, mais j'ai l'impression d'en avoir bu 10.000 fois. Pour le coup, c'est typique du Bordeaux ch...t  et standardisé qui fait que nombre d'amateurs se sont détournés des vins de cette région.

Le second  a une robe un peu moins concentrée. Le nez est encore plus marqué par l'élevage, avec des notes de fumée et de café.  La bouche est par contre plus friande, plus fraîche, moins "travaillée". Hélas, les tannins commencent à apparaître dès le milieu de bouche et ne font que se durcir en finale. Peu de plaisir sur ce vin qui est clairement à attendre.

Le premier était Lagrange 2009 et le second Gruaud Larose 2009.

Du comté...



... et du Brillat Savarin pour accompagner une dernière paire de Saint-Julien.

Le premier a une robe grenat sombre, avec encore quelques reflets violacés. Le nez est fin, sur les fruits noirs frais, le tabac et une touche de fumée. La bouche est ronde, souple, gourmande, avec une belle tension et un fruit bien présent. La finale poursuit sur la goumandise, avec un retour du cassis et du tabac, se concluant sur des notes mentholées. C'est vraiment très bon, ça, et pourrait convertir un Bordophobe. Après, ce n'est pas encore hyper complexe. Pour cela, il faudra encore patienter un peu.

Le second a une robe proche du précédent, mais un peu trouble. Le nez est un peu réduit au départ. Puis s'ouvre sur le cassis et le tabac. La bouche est encore plus fraîche, plus tonique, avec un fruit éclatant et une matière juteuse. La finale est encore plus marquée par le cassis et le menthol. Un vin plein de jeunesse et d'énergie qui offre beaucoup de plaisir.

Bluffé je suis lorsque j'apprends que ces vins ont pas loin de 20 ans ! Il s'agit en effet du même couple que précédemment, dans le même ordre : Lagrange 1998 et Gruaud Larose 1998. Par contre, pas sûr que les 2009 ressemblent à ces deux vins dans 11 ans...

Lorsqu'on voit arriver la tarte aux pommes, on se dit que la série est finie. En effet, Jean-Loup arrive avec une carafe remplie d'un liquide doré...

La robe est entre l'or liquide et le cuivre. Le nez est intense, sur des notes de safran, de truffe noire et d'écorce d'orange confite. La bouche est pure, élancée, avec une matière moelleuse et fraîche, pas lourde pour un sou. La finale est complexe, sur la truffe, le miel de châtaignier, les épices, et un retour de l'orange confite. Ah, si tous les Sauternes étaient comme ça !... (parce que c'est forcément un Sauternes).


Il s'agit en effet de Guiraud 1996.

Merci à Jean-Loup pour les vins et à Nicole pour les bons petits plats. On reviendra !...
 

Eric
Mon blog
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Alex, mgtusi, Jean-Loup Guerrin, LADIDE78, Frisette, LoneWD, Gilles, Damien72
16 Avr 2017 10:20 #14

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 21871
  • Remerciements reçus 6100

Réponse de mgtusi sur le sujet CR : Repas autour des Saint-Julien !

Sobre, clair, bien écrit, pas de répétition inutile.

Ah si tous les comptes-rendus étaient comme ça ! :)

Michel
16 Avr 2017 10:30 #15

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Jean-Loup Guerrin
  • Portrait de Jean-Loup Guerrin Auteur du sujet
  • Hors Ligne
  • Utilisateur
  • Enregistré
  • Messages : 9262
  • Remerciements reçus 16854

Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet CR : Repas autour des Saint-Julien !

Je renchéris !
Superbe CR, Éric !
Et avec des photos magnifiques, bien éclairées par le soleil printanier.
Bravo.

Jean-Loup
17 Avr 2017 09:55 #16

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 21871
  • Remerciements reçus 6100

Réponse de mgtusi sur le sujet Repas autour des Saint-Julien !

La photo des côtelettes d'agneau donne fin dès le petit-déjeuner.

Michel
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Gilles
17 Avr 2017 10:20 #17

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

  • Messages : 10207
  • Remerciements reçus 3824

Réponse de claudius sur le sujet Repas autour des Saint-Julien !

Superbe dégu et crs !
Dommage pour Barton 1996 qui est maintenant parfaitement à point.
Intéssantes notes pour le 2002 qui me donnent envie d'en ouvrir.
Je suis toujours surpris par la qualité de certains 2002 comme Pichon Comtesse, Cos d'Estournel, Vieux Chateau Certan... délicieux à boire maintenant
10 Mai 2017 07:37 #18

Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.

Modérateurs: GildasPBAESMartinezCédric42120Vougeotjean-luc javauxstarbuck