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Des Saint-Julien sans grande année, oui mais uniquement des Léoville !

  • Jean-Loup Guerrin
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Le thème de dégustation de LPV Versailles était assez pointu cette fois-ci : les trois Léoville !
Certes on n’a eu ni 1982, ni 1989, ni 1990, ni 2005 ni même 2000 ou 2003, mais dans les années fraîches ou bonnes explorées, nous avons pu trouver notre bonheur !

L’autre intérêt était de trouver des caractéristiques constantes à chacun des châteaux, voire de remettre en cause les points de vue relativement arrêtés de certains. Vous ne serez pas surpris si je considère que nous n’y sommes arrivés que partiellement…

Before : une paire de blancs
C’était en fait un clin d’œil à la dernière dégustation sur le thème de la Loire, au cours de laquelle il n’y avait pas eu de Guiberteau (il avait bien fallu faire des choix ! ;) ). Il s’agit donc de sa même grande cuvée sur deux millésimes différents.

CR: Domaine Damien Guiberteau – Saumur – Brézé – 2012
Robe or clair.
Nez très expressif, sur un beau fruité (fruits blancs et jaunes), un côté crayeux et un léger boisé.
Bouche à l’acidité traçante, voire lame de rasoir, très longiligne. On peut lui reprocher un manque de sapidité et de matière mais j’aime son style épuré.
Bien ++ / Très Bien

CR: Domaine Damien Guiberteau – Saumur – Brézé – 2008
Robe d’un or très marqué.
Nez très intense, sur les fruits jaunes, le foin et une note oxydative indéniable.
Bouche large, dense, à l’élevage bien présent, très différent du 2012.
Problème de bouteille ? En effet j’avais plus apprécié son style plein et mûr en décembre 2016, toujours avec LPV Versailles, mais la bouteille précédente avait un boisé et des notes oxydatives moins présentes.
Bien +(+)

Première triplette : les trois Léoville sur le millésime 2002

CR: Château Léoville Barton – Saint-Julien– 2002
Robe assez sombre, présentant un début d’évolution.
Nez d’une belle intensité, sur des fruits noirs, du fumé et une touche de poivron révélatrice du millésime mais pas dérangeante.
Très bel équilibre en bouche, sur la finesse et la fraîcheur, tanins souples, belle persistance. On peut lui reprocher une matière manquant de volume et de maturité mais j’aime aussi ce style en faisant un rapprochement osé avec le Guiberteau Brézé 2012…
En tout cas un vin qui a atteint son plateau d’apogée.
Très Bien (+)

CR: Château Léoville Poyferré – Saint-Julien– 2002
Robe sombre, peu évoluée.
Nez intense, fruits noirs, cuir, note métallique.
Bouche à la fois tendue et concentrée, impression d’une grosse matière mais comprimée, tanins gras.
Un vin qui doit être attendu pour en tirer la quintessence.
Très Bien en l’état.

CR: Château Léoville Las Cases – Saint-Julien– 2002
Robe sombre et encore bien jeune.
Très beau nez épanoui, au fruité mûr et radieux, élevage sensible mais classieux, juste une note lactique qui disparaît à l’aération.
Bouche dotée d’une belle matière, sans aucune trace de sous-maturité, enrobée par un boisé bien présent et une masse tannique imposante, belle finale saline.
Un vin qui doit impérativement être attendu.
Très Bien en l’état.

Deuxième triplette : celle-ci est en fait constituée d’un vin seul (qui aurait dû faire partie d’une paire avec Las Cases 2001, mais jamais arrivé faute d’essence dans la voiture apporteuse :X ;) ) et d’une paire de Poyferré dans des millésimes différents.

CR: Château Léoville Barton – Saint-Julien– 2001
Robe sombre et assez jeune.
Nez très intense, au fruité épanoui, complété par des arômes balsamiques et des notes mentholées.
Bouche corsée, d’une belle austérité toute pauillacaine, de grande fraîcheur, aux tanins qui accrochent encore un peu, de bonne persistance.
Très bien +(+)

CR: Château Léoville Poyferré – Saint-Julien– 2006
Vin aéré pendant dix à onze heures (bien vu, François).
Robe sombre et assez jeune.
Nez bien ouvert aux arômes de fruits presque compotés, d’encens, de menthe et de vanille.
Grosse matière en bouche, boisé encore bien sensible, tanins légèrement saillants mais souples, belle allonge.
Etonnamment semblant déjà prêt à boire, en tout cas après une telle préparation et à table.
Très Bien +

CR: Château Léoville Poyferré – Saint-Julien– 1998
Robe sombre et présentant un début d’évolution.
Nez expressif, au fruité secondaire, dégageant des senteurs de sous-bois ainsi que des notes mentholées (décidément le point commun de cette triplette !).
Bouche ronde, fondue, d’une grande finesse, au toucher caressant.
Un très beau vin à point.
Très Bien ++ / Excellent

Troisième triplette : une mini-verticale de Las Cases avec des vins espacés de presque dix ans

CR: Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1970
Robe assez sombre, très évoluée.
Nez bien ouvert, classieux et complexe, déroulant une aromatique changeante entre fruité secondaire, sous-bois, cuir noble, havane et des notes de café.
Bouche d’une grande rectitude et d’une forte acidité, certes avec peu de matière mais l’ensemble n’est pas trop austère. Au contraire son profil épuré et tout en filigrane ravit les amateurs d’élégance.
Excellent

CR: Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1979
Robe sombre et bien évoluée.
Nez aux arômes évolués, sur le bois précieux, le sous-bois, le fumé et des touches foxées et très légèrement liégeuses.
La bouche, au contraire, ne laisse aucun doute sur la qualité du vin : charnue, d’une très belle ampleur, à l’équilibre abouti. Son élégance et sa superbe finale savoureuse et salivante achèvent de séduire le dégustateur.
Excellent (+)
A ce stade je me prends à rêver d’un vin avec le nez du 1970 et la bouche du 1979 ! zX

CR: Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1988
Robe sombre avec un début d’évolution.
Nez intense axé sur les fruits noirs très purs, n’ayant pas encore acquis une grande complexité (il est vrai que les 1988 sont en général d’une évolution bien lente) mais quand même teinté de touches balsamiques.
Bouche très dense, au volume charnu, presque sphérique, qui ne demande qu’à s’affiner encore un peu avec le temps pour en faire un grand vin, peut-être encore plus que ses deux aînés et sparring-partners d’un soir.
Très Bien ++ / Excellent en l’état

Première paire : une (très) mini horizontale sur 1981, dont le premier vin permet de poursuivre la verticale précédente avant de virer à 90 °.
Les deux vins proviennent de la cave de Bougival, souvent repérée dans nos dégustations comme retardant l’évolution des vins plus qu’ailleurs.

CR: Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1981
Robe sombre et un peu terne (mais j’avais le fond de bouteille), aux reflets marquant seulement un début d’évolution.
Nez très intense et classieux, mêlant des arômes d’eucalyptus, de cuir noble et de de cassis.
Bouche puissante et racée, ne manquant pas de finesse, d’une bonne énergie l’aidant à lui procurer une belle allonge.
Excellent en l’état

CR: Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 1981
Robe assez sombre, évoluée.
Nez très intense, dénotant une évolution du vin encore plus importante qu’à la robe, où le floral domine le fruité, et quelques touches végétales rappelant le poivron.
Bouche combinant chair et finesse mais l’acidité prégnante et le léger manque de maturité sont encore plus révélées par rapport à son compagnon.
Très Bien

Deuxième paire : une (très) mini horizontale sur 1995

CR: Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 1995
Robe sombre assez jeune.
Nez intense mais assez austère où le cuir l’emporte sur les fruits noirs.
La bouche ne dépareille pas, également d’une certaine austérité, à la matière dense, avec de la mâche et des tanins encore présents.
Bien ++

CR: Château Léoville Barton – Saint-Julien – 1995
Robe sombre assez jeune.
Nez très intense, sur les fruits noirs teintés de notes vanillées.
Bouche étoffée, à la belle matière bien mûre et au toucher voluptueux, d’une persistance tout à fait intéressante.
Très Bien +(+)
La plupart des convives ont inversé les deux châteaux d’après les caractéristiques de ces deux bouteilles…

Et un petit « After » pour le dessert :

CR: Clos Le Comte – Sauternes – Cuvée Emilie – 2013
Une petite surprise avec cette friandise comportant 40 % de muscadelle dans son assemblage !
Robe d’un or moyen.
Nez très intense, aux arômes floraux prégnants, complétés par des touches miellées, d’autres d’agrumes et encore d’autres exotiques.
La bouche reste fraîche, légère et avenante. Elle ne sature pas le palais et fait preuve d’une bonne allonge.
Une belle découverte pour tous !
Très Bien


Il est difficile de tirer une conclusion nette de cette dégustation des Léoville puisque nous n’avons pu rassembler qu’une seule horizontale des trois châteaux, de plus sur le millésime très moyen qu’est 2002. Certaines paires sur la même année ont cependant pu permettre de compléter l’analyse qui conduit une tentative d’assertion : les Barton sont les plus austères, les Poyferré les plus fins et les Las Cases les plus charpentés. Mais nous avons eu tellement d’exceptions à cette affirmation un peu simpliste !
De plus ceci ne repose que sur mes impressions et il y a eu des avis tranchés nettement différents sur de très nombreux vins ! Je n’étais à l’aveugle sur aucun vin et je me demande si les meilleures notes que j’ai attribuées à Las Cases sont dues à l’étiquette ou l’âge des flacons, et dans le deuxième cas soit parce que j’apprécie encore plus les vins âgés ou tout simplement parce qu’ils étaient à leur apogée.
Les autres CR devraient pouvoir apporter des éléments complémentaires et chacun se fera donc sa propre conclusion.
Quant au lecteur de LPV, je crains qu’il soit un peu noyé par des avis assez différents, mais c’est tout l’intérêt de LPV d’avoir accès à ces points de vue diversifiés. Et c’est l’intérêt de LPV Versailles que de pouvoir faire des dégustations aussi pointues !

Amitiés oenophiles,

Jean-Loup
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01 Jui 2017 21:18 #1

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Las Cases 79 se tient bien, c'est rassurant :)

Sylvain
01 Jui 2017 22:47 #2

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Sylvain,
Je ferai mon CR plus tard mais mon avis sur ce Las Cases 79 est assez différent de celui de Jean-Loup. Je l'ai trouvé excessivement foxé, animal avec une bouche qui se tenait, certes, mais dont le plateau de maturité m'est apparu assez nettement dépassé. J'ai trouvé les 70, 81 et 88 nettement plus cohérents.

Denis
02 Jui 2017 07:56 #3

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Cher Denis,

Au grand regret de te déplaire, mon ressenti va exactement dans le même sens que celui de Jean-Loup... J'ai trouvé ce LLC 1979 dans la plénitude, et c'est le vin qui m'a le plus impressionné, dans un style différent du 1988 qui m'a lui je pense le plus ébloui dans son excellence d'ensemble. Quant au 1970, je l'ai trouvé magnifique, mais un poil en dessous. Pour le 1981, c'est son insolente jeunesse et son caractère presque bodybuildé/massif qui ont dérouté mon pdf...
CR à venir, mais j'en ai déjà tellement en retard... :oops:

sincères amitiés

Vivien
02 Jui 2017 08:24 #4

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Ton avis ne me déplait pas. Il ne manquerait plus que ça... :)
Pour autant, au même titre que le Poyferré 81, ce Las Cases 79 était foxé. Il y avait quasi unanimité sur ce point. Et pour moi, un vin qui foxe à ce point, ça n'est pas très noble. Je préfère le clacissisme des autres Las Cases précités.

Denis
02 Jui 2017 09:07 #5

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Allez, je me lance :)
Une soirée organisée de main de maitre par Jean-Loup avec un agencement audacieux dans l'ordre des vins. C'était parfait !
Tout le monde a joué le jeu en offrant de belles bouteilles à maturité.

1ère paire :
Saumur blanc "Brézé" 2012 - domaine Guiberteau
Saumur blanc "Brézé" 2008 - domaine Guiberteau

J'ai adoré le 2012. On reproche souvent à Romain Guiberteau de boiser durement ses vins mais là, c'est d'une pureté exemplaire. Un vin vif, gouleyant, complexe. Il est encore extrêmement jeune mais promet beaucoup.
Très bien +
Le 2008 m'est apparu trop évolué. On l'avait bu avec le même groupe il y a quelques mois et il s'était alors montré d'un tout autre niveau. Ca se boit quand même mais il y avait quelque chose...

Triplette de 2002 :
Château Léoville Barton 2002
Château Léoville Poyferré 2002
Château Léoville Las Cases 2002

J'ai trouvé Barton 2002 très austère. L'aromatique est végétale et me fait penser à un manque de maturité. Ca se confirme en bouche avec un vin peu gourmand, manquant de chair et au tanin dur. Finale assez longue mais toujours végétale. Pas la grande émotion.
Bien
Poyferré 2002 est autrement plus gourmand. Un vin d'un soyeux de tanin remarquable et d'une densité de matière étonnante. Pour un 2002, chapeau ! C'est doux, suave, complexe. En tête du trio, sans hésiter.
Très bien
Las Cases 2002 était lui aussi de bon niveau mais le boisé ressortait beaucoup. Du coup, cet élevage coco ternissait la copie. Dommage car la matière est belle, veloutée.
Très bien -

deuxième triplette :
Château Léoville Poyferré 2006
Château Léoville Poyferré 1998
Château Léoville Barton 2001

Poyferré 2006 s'est montré étonnamment accessible. Belle matière, tanins enrobés. Bel élevage. Complexe sur des notes finement mentholées. A vrai dire, j'ai trouvé ça très sexy :)
Très bien +
Poyferré 1998 était tout aussi enthousiasmant que le 2006 mais en plus fondu. Le cousinage entre ces deux vins est frappant et je me dis qu'on a le même que le précédent mais avec 8 ans de plus :)
Très bien +
Barton 2001 m'est apparu plus sec. J'avoue n'avoir jamais été très fan de ce vin sur ce millésime. Un vin assez proche du 2002. Ca manque de plaisir. Il a sans doute été desservi par la suavité des 2 Poyferré servis en parallèle et je pense qu'il ferait malgré tout un beau compagnon de table.
Bien ++

Triplette de Las Cases :

Château Léoville Las Cases 1970
Château Léoville Las Cases 1979
Château Léoville Las Cases 1988

Las Cases 70 fait son âge, certes mais sa vigueur et sa matière en bouche ne trompent pas. On est face à un vin de grand niveau. Superbe complexité sur le café, la mine de crayon, le cigare. Bouche droite, tanins patinés, longueur mentholée du plus bel effet. A parfaite maturité. A noter que personne ne le voyait si vieux.
Excellent
Las Cases 79 était lui aussi de bon niveau, surtout pour sa bouche mais l'aromatique me semble trop viandée, foxée. Tanins patinés, belle longueur. Plateau de maturité atteint depuis longtemps et sans doute dépassé pour moi.
Très bien quand même :)
Las Cases 88 : archi classique. Droit, peut être un peu strict mais complexe. Viril mais correct comme aurait dit Thierry Rolland. Lui pour le coup, il parait encore très jeune et bâti pour durer encore 20 ans.
Excellent

Doublette de 1981 :
Château Léoville Las Cases 1981
Château Léoville Poyferré 1981

Je ne m'attendais pas à trouver Las Cases 81 d'un tel niveau. Franchement, ça se tient remarquablement bien. Il a un équilibre idéal, une matière dense et des tanins soyeux. Excellente surprise.
Très bien ++
Poyferré 81 : là, je n'adhère pas. Pour moi, c'est indéniablement bien trop usé. L'acidité ressort, la matière est fluide pour ne pas dire diluée. Peu de plaisir possible.
Moyen.

Doublette de 1995 :
Château Léoville Barton 1995
Château Léoville Poyferré 1995

Surprise totale de voir Barton 95 si gourmand. Un vin absolument remarquable, soyeux, sapide, élégant. Grand nez qui commence à évoluer vers des arômes tertiaires : sous-bois, gelée de cassis, cèdre. Bouche aux tanins carressants et longueur exceptionnelle.
Excellent.
Poyferré 95, c'est plus simple que son voisin Barton. Ca reste joli mais tellement plus simple et évolué.
Bien ++

On termine par un étonnant Sauternes 2013 du clos Lecomte apporté par Jean-Loup. Très intéressant par sa fraicheur typée agrumes, zestes et son bel équilibre acide. On était quelques uns à y voir la buvabilité d'un Loin de l'œil de Gaillac de type Rotier. Merci Jean-Loup pour cette découverte.
Très bien.

Que dire d'une telle soirée hormis que le niveau était très relevé et globalement très homogène. Certains parmi nous n'adhèrent pas plus que ça au style bordelais du Médoc. Ca se respecte. J'ai quant à moi adoré cette dégustation. Nos quelques petites différences d'interprétation sur certains des vins dégustés sont finalement bien peu de choses.
On se retrouve le 21 pour une soirée consacrée à Chablis et Bandol. Ca promet...

Denis
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02 Jui 2017 10:40 #6

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Salut Vivien,
Je ne savais pas que tu aimais les vins viandés ou foxés :roll:
J'ai une palette de Chateau d'Ardennes 1978 si ça peut te faire plaisir.
Amitiés
Stéphane
02 Jui 2017 20:56 #7

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  • Jean-Loup Guerrin
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Merci Denis pour ces commentaires précis !
Penses-tu pouvoir retenir des tendances de style pour chacun des trois châteaux ou finalement l'échantillon ne l'a pas permis comme je ne suis pas loin de le penser ? Il n'était sans doute pas assez fourni... ;)

Nota : j'ai oublié de remercier particulièrement Arnaud et Benjamin qui ont acquis une bouteille chacun de haute lutte pour avoir un apport de très bon niveau, et de remercier quelques autres dont toi qui ont accepté des échanges dans le même but.

Bon WE à tous !
Jean-Loup
03 Jui 2017 08:00 #8

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Tu as raison de le rappeler Jean-Loup. On a la chance avec LPV Versailles d'avoir des membres qui font l'effort d'apporter des bouteilles de très bon niveau, quitte à les acheter spécialement pour l'occasion (tu)

Quant à identifier des tendances dans le style de chacun des Leoville, j'en suis bien incapable. Je pensais naïvement Barton plus sec que les deux autres mais le 95 est venu me prouver le contraire alors que le millésime n'est pourtant pas très sexy en général. De même, la gourmandise de Poyferré a été contredite par un 95 plutôt étriqué...
Je ne me hasarderai donc pas à émettre un avis tranché. Je préfère en retenir le très bon niveau général des vins. C'est déjà bien suffisant :)

Denis
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03 Jui 2017 10:55 #9

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Merci à ceux qui ont pris le temps de poster leurs commentaires et surtout un grand merci à Jean-Loup pour ce nouveau rendez-vous LPV Versailles de haut vol !

Un détail concernant mon apport (Poyferré 2006): étant le cadet de la magnifique série de vins apportés (et je m'en doutais), ce sont 10 à 11 heures d'aération lente qui ont été appliquées à la bouteille. Je précise pour remettre ainsi en perspective les commentaires donnés plus haut, et que ceux qui ont ce millésime en cave se fassent un avis sur l'opportunité d'ouvrir maintenant ou laisser encore quelques temps.

Cette dégustation comparative des Léoville fût orchestrée avec génie par Jean-Loup, et se risquer à des conclusions dépasse mon modeste niveau d'amateur. Permettez donc que je m'abstienne et ne vous livre que quelques ressentis:
- Les trois Chateaux m'ont semblé souvent partager un "ADN" de terroir, mais les styles sont toutefois bien distincts ;
- Les supposées "années moyennes" telles que définies par les critiques & autres notes Pro démontrent combien l'exercice est difficile et qu'il conviendrait souvent de s'abstenir de noter !
- En conséquence du point précédent, je ne noterai rien cette fois-ci non plus (!) mais retiens l'élégance - et même la noblesse - que ces St Julien savent développer au fil des ans/décennies, sans toutefois sortir du chemin que leur impose leur rang et le prestige de leur nom (nous ne sommes pas sur un profil enjoleur, ni facile)
- Note à moi-même: avoir arrêté tout achat en Bordelais est une bêtise qu'il va falloir réparer (hélas dans des conditions plus tendues désormais).

Un grand merci à tous pour la qualité de vos bouteilles. LPV Versailles est une école de haut niveau, quelle chance de partager ainsi chaque mois !

Au plaisir de vous retrouver bientôt.
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: vivienladuche
03 Jui 2017 14:58 #10

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Merci pour ces CR instructifs!
Mais depuis quand 70, 95, 01 et 06 ne sont plus des grandes années? (et je n'ai pas dit exceptionnel)

Je suis vieux, mais j'ai vu Dimebag sur scène!.
03 Jui 2017 17:25 #11

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Jean-Loup faisait sans doute la distinction entre les grandes années et les très bonnes années. Finalement, je suis d'accord avec sa formulation. Les vins dégustés étaient issus de belles années, pas de millésimes d'anthologie comme 82 ou 90.
Mais ceci reste anecdotique et je ne pense pas que ce soit ce qui doit être retenu de notre soirée...

Denis
04 Jui 2017 09:49 #12

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CR:
Pour ajouter une autre voix au débat sur les préférences, voilà les miennes, avec toutes les précautions d’usage (aération plus ou moins poussée, effet de séquence, effets de concurrence lors des paires et triplettes parfois hétérogènes…)
Domaine Damien Guiberteau – Saumur – Brézé – 2012
J’ai trouvé ce vin assez peu expressif mais j’ai apprécié sa densité et sa pureté. B/TB aujourd’hui mais je pense avec beaucoup de potentiel.
Peut-être aurait-il fallu boire ce vin moins froid et carafé ?!

Domaine Damien Guiberteau – Saumur – Brézé – 2008
Ce vin beaucoup plus riche, mûr et mielleux nous a fait penser à un Savennières. La trame calcaire de Brézé était bien cachée. Mais j’ai bien aimé sans penser qu’il pourrait s’agir de la même cuvée, en plus dans un millésime frais. B/TB

Château Léoville Barton – Saint-Julien – 2002
Le premier rouge (jamais facile) m’a paru un peu vert, avec des tannins assez fermes. Trop jeune à mon goût. B/TB

Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 2002
J’ai préféré le style plus fin (dans l’expression aromatique comme dans les tannins) du Poyferré même si je l’ai trouvé assez sec et tendu. TB

Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 2002
Ce vin m’a beaucoup étonné par son élevage « caramel » qui m’a fait penser, avec le fruité mûr et les tannins enrobés, à un vin du Nouveau Monde. B/TB aujourd’hui mais avec beaucoup de potentiel si l’élevage s’intègre.

Château Léoville Barton – Saint-Julien – 2001
Un beau poivron mûr au nez et un fruité pur en bouche pour ce vin encore assez tendu. TB

Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 2006
J’ai apprécié le fruité fin et la densité du vin mais je l’ai trouvé trop épais. B/TB aujourd’hui mais prometteur.

Château Léoville Poyferré – Saint-Julien– 1998
Des notes d’évolution au nez (feuilles de thé) et une belle bouche, fruitée, soyeuse, fraîche. TB/EXC

Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1970
Un très joli nez, évolué et toujours fruite. En bouche, le vin me plaît beaucoup par son fruité fin et ses tannins soyeux. EXC

47 ans ??? Incroyable, j’aurais dit 25.

Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1979
Le vin paraît moins mûr, avec du poivron un peu vert et de notes d’évolution plus fortes. En bouche, le vin est mûr, soyeux mais un peu serré. TB

Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1988
J’ai eu plus de mal avec ce vin (beaucoup plus jeune ce qui l’a peut-être desservi dans cette série) : du poivron au nez et une matière épaisse et tannique en bouche, même si le fruit est mûr. Tel quel B/TB (certainement mieux avec une aération prolongée et un plat consistant)

Château Léoville Las Cases – Saint-Julien – 1981
De nouveau, ce vin me paraît trop jeune ! Je le trouve strict au nez et en bouche, mais si la pureté des arômes promet. Je l’ai noté B/TB avec beaucoup de potentiel. Une note bizarre pour un vin de 36 ans, mais sans doute le style de Las Cases.

Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 1981
Tel quel, je lui ai préféré le Poyferré que j’ai trouvé à point, avec de jolies notes d’évolution et un équilibre sur la fraîcheur et la finesse. TB

Château Léoville Poyferré – Saint-Julien – 1995
Un vin un peu végétal au nez et en bouche, avec une matière stricte et dense. B/TB

Château Léoville Barton – Saint-Julien – 1995
Nettement meilleur avec un fruité pur et des tannins fins. TB/EXC

Clos Le Comte – Sauternes – Cuvée Emilie – 2013
Un joli vin au fruité élégant, vanillé, équilibré. B/TB

Conclusion : il faut vraiment attendre les Médoc, et encore plus les Las Cases. Entre Barton et Poyferré, la soi-disante séduction de Poyferré ne s’est clairement pas montrée en 1995.

Ralf

Amateur depuis 30 ans, sur LPV depuis 16 ans, caviste depuis 3 ans
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04 Jui 2017 20:34 #13

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il est intéressant de découvrir les perceptions parfois très différentes ...

pers. je me retrouve plutôt dans le cr de Jean-Loup et pas du tout dans certains autres
2 exemples:
je n'apprécie guère Poyferré 2002 que je trouve plutôt monolithique et monothèmatique ... je ne parviens pas à y trouver la moindre finesse et je doute fort que la chose s'améliore avec le temps
J'apprécie énormément Las Cases 1988 que je trouve à l'apogée de son expressivité

en tous les cas une dégustation très intéressante, merci à vous tous
05 Jui 2017 16:08 #14

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C'est normal. Jean-Loup est le roi des comptes-rendus et parvient à garder une concentration pour ses notes tout en mangeant et en discutant !

Quant aux impressions sur les vins, les appréciations reflètent aussi les conditions d'une dégustation de groupe (tu les as sans doute bu tranquillement à table) là où certains vins auraient à mon avis grandement bénéficié d'une aération plus longue, surtout LLC 1988. Jean-Loup, Denis et moi avons tous noté que ce vin paraissait encore (très) jeune. Après, certains sont plus tolérants à cet état et/ou notent en potentiel.

Quant à Poyferré 2002, il a sans doute bénéficié d'un bonus relatif grâce aux prestations de ses compères...

Ralf

Amateur depuis 30 ans, sur LPV depuis 16 ans, caviste depuis 3 ans
05 Jui 2017 17:13 #15

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Poyferré 2002, c'était bon. Y'a pas à tergiverser sur cette bouteille qui s'est remarquablement bien comportée lors de notre soirée. Des 2002 de ce niveau, je n'en connais pas beaucoup... si je relis nos CR, on est d'ailleurs assez unanime là dessus.

Denis
05 Jui 2017 18:26 #16

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Je peux réconcilier tout le monde : j'ai déjà bu Poyferré 2002, et j'ai trouvé ça très bon, surtout dans le contexte du millésime. Et je suis fan total de Léoville Las Cases 1988. Par contre, il gagne effectivement à être bien aéré.

Eric
Mon blog
05 Jui 2017 18:36 #17

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Poyferré 2002, c'était bon. Y'a pas à tergiverser sur cette bouteille qui s'est remarquablement bien comportée lors de notre soirée. Des 2002 de ce niveau, je n'en connais pas beaucoup... si je relis nos CR, on est d'ailleurs assez unanime là dessus.


Denis, en 2002 essaie Cos d'Estournel, Pichon Comtesse, Vieux Chateau Certan ou Mouton absolument délicieux. De mon côté je vais refaire un essai avec Poyferré mais en l'aérant au préalable. J'en avais acheté 18 ou 24 bt ( je ne me souviens plus) à chaque essai je me suis dit: massif et monolithique. Au début je pensais qu'il fallait avoir de la patience et là dernièrement je l'ai perdue, surtout en le comparant aux 4 autres cités ci-dessus. C'est aussi le cas de Montrose que je trouve très décevant dans ce millésime... mais je vais retenter ma chance en le passant longuement en carafe, chose que je n'ai jamais fait avec ce vin.

Saludos
06 Jui 2017 07:06 #18

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Claude, je ne conteste pas que Poyferré peut être moins bon que mouton ou Cos sur le millésime 2002. Pour autant, et sur la bouteille bue la semaine dernière, rien ne pourrait me faire avoir un avis différent tant le vin s'est montré brillant. Pris pour lui même mais aussi en comparaison des deux autres Léoville, Poyferré était d'un très bon niveau. À vrai dire, je ne me souviens pas d'un 2002 aussi gourmand, hormis peut être le rouge du domaine de chevalier qu'on a bu avec les copains il y a maintenant deux ou trois mois.
Je tenterai Mouton dans les prochains mois pour voir... :)

Denis
06 Jui 2017 07:47 #19

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Moi qui m'étais promis de faire mon premier CR détaillé, ce ne sera toujours pas pour cette fois, m'étant une fois encore laissé emporter par les discussions et mon inaptitude à cracher :-). En même temps, étant donné les masters of CR qu'on a dans le groupe, le mien n'est pas indispensable.

Pour ma part, j'attendais beaucoup de cette dégustation, de la part le fait que je fréquente assez peu l'appellation Saint Julien et d'autant plus ces belles étiquettes. J'ai été un peu déçu gustativement parlant, ayant trouvé les vins plutôt stricts au niveau du toucher de bouche, voire pour certains des tanins assez durs. J'avoue avoir une préférence pour les vins plus caressants voire soyeux en bouche.
C'est pour cela que mes préférences sont :
- Poyferré 1998
- Barton 1995
- Las Cases 1979

Ma grosse incompréhension fut pour Las Cases 1970 que j'ai trouvé assez maigre en bouche (j'ai osé dire décharné) principalement porté par l'acidité.
Mais bon, il est vrai que j'ai surement moins goûté de grands Bordeaux âgés que mes collègues, donc peut être pas le palais formé pour.

Dans tous les cas, cela reste malgré tout une belle expérience, car pour ma part le plaisir de ce genre de dégustation est autant dans la découverte que le plaisir gustatif.

Mea culpa pour le Brézé 12, je savais que je devais le carafer mais j'ai eu la flemme de ramener la carafe ;-).

Mathieu
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06 Jui 2017 16:32 #20

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C'est pour cela que mes préférences sont :
- Poyferré 1998
- Barton 1995
- Las Cases 1979


Tu es très consensuel, Mathieu : un vin de chaque château ! Je suis assez proche de toi, en tout cas pour le meilleur millésime de chaque château.

Jean-Loup
06 Jui 2017 21:25 #21

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A mon tour maintenant de publier le CR: de cette exceptionnelle soirée. Et en images s’il vous plaît… zX

Je tiens à saluer la parfaite orchestration à la baguette de grand chef de Jean-Loup avec un effet de séquence qui a magnifié à mon sens l’ensemble des bouteilles. Bravo !!!
Je tiens à saluer la très belle cuisine du Verre Y Table à Viroflay, vraiment, et l’accueil admirable qui nous est réservé à chaque fois. Chapeau à toute l’équipe et encore un immense merci !!! (tu)
Et quel plaisir d’avoir pu dîner dehors à la fraîche sous les arbres. B)

Avant de commencer le CR, j’avoue avoir eu une immense frayeur à l’ouverture du Léoville Las Cases 1979. Le niveau était entre mi et haut goulot, ce n’est pas là qu’était le problème mais la mèche pourtant relativement longue de mon tire-bouchon ne l’était pas suffisamment pour retirer un bouchon d’une longueur interminable !!! Résultat, celui-ci s’est cassé en dessous du dernier centimètre et à force de tentatives d’extraction, a fini par tomber dans la bouteille. Je remercie grandement le maître d’hôtel du Verre Y table qui en une fraction de secondes est revenu avec une carafe et un filtre. Le morceau de bouchon n’a donc pas eu le temps de mijoter dans la bouteille !!! En mettant mon nez au-dessus de la carafe, aucune odeur de bouchon… Grosse frayeur quand même ! oo,

J’attendais énormément de cette soirée au combien exceptionnelle sur le papier et inutile de dire ô combien j’ai prié de pouvoir y participer sans qu’il m’arrive la moindre écharde… Malheureusement la grève des chauffeurs livreurs de carburant a condamné l’un de nos camarades resté à sec…
Inutile de dire qu’avec ce qui va suivre, c’est une soirée avec des vins de qualité incroyable que nous avons passée et je vous assure qu’elle m’a fait jubiler au-delà du possible !!!

LPV Versailles présente
« Des Saint-Julien sans grande année, oui mais uniquement des Léoville ! »


Une paire de blancs en before…

Vin n°1 :
La robe est or clair. Le nez est riche, puissant, parfumé. La bouche présente une très belle tension, avec un très beau jus de mandarine, de clémentine mûre, avec de beaux amers, une grande longueur, une belle largeur et une finale avec un beau pamplemousse. Un fort joli vin, certes bien jeune encore, mais très bien né !!! Très bien (+)

Vin n°2 :
La robe est d’un or assez évolué. Le nez est très boisé. La bouche est très riche et mûre avec une matière dense, des notes de coquille d’huître également (Savennières ???), avec une grande tension, mais un léger côté oxydatif et des notes de noix qui ne sont pas cohérentes avec le vin dans son ensemble. C’est pas mal, mais sans plus étant donné ce que la matière laissait supposer… Bien

Il s’agit de :
Domaine Guiberteau – Saumur - Brézé 2012
Domaine Guiberteau – Saumur - Brézé 2008
Une paire que je n’ai pas calée dans la dégustation précédente… merci du clin d’œil Jean-Loup !!!
Étonnant, j’avais un bien beau souvenir de ce Brézé 2008 dans sa jeunesse…




Attaquons maintenant les choses sérieuses : que dansent et virevoltent les Léoville !!!


Triplette n°1 :

Vin n°3 :
La robe est d’une très belle teinte violine sombre. Le nez est complexe, fruits, sensation de fourrure, de tabac brun, de bois résineux et précieux, du cèdre. Une très belle matière en bouche, le vin présente une grosse structure, un jus savoureux, avenant. Le jus est très beau, avec de la profondeur. Ce vin semble atteindre son plateau de maturité. Cela commence fort. Très bien +

Vin n°4 :
La robe est sombre, opaque. Le nez est assez discret, un peu de cèdre ressenti seulement. La bouche est superbement structurée, très saline, mais les tanins sont mûrs mais encore très présents. Cette bouche présente une belle allonge, une belle acidité. C’est un vin encore un poil austère mais d’un grand classicisme, avec une grande matière. Le potentiel est beau, il faut être encore un tout petit peu patient… Très bien +

Vin n°5 :
La robe est violine, soutenue. Le nez est une déclinaison de caramel, puis de bonbon et enfin de sorbet de fruits sombres. La bouche présente une grande élégance, c’est juteux, salin, la bouche est de grande finesse, il y a du jus, cela déroule tout seul, avec un superbe jus de cassis sur la finale. Quel dommage que l’élevage soit si présent avec ces notes trop prononcées de caramel, le vin eût été magnifique sinon… La garde lui fera-t-il perdre ces notes caramélisées ? Je ne sais… Très bien (+)

Au final, trois styles différents avec de très beaux vins, j’ai placé une pièce sur le Las Cases sur le 3ème du fait de cette finesse et de cette élégance mais j'ai été dérouté par cet élevage caramel.

Il s’agit de :
Château Léoville Barton 2002
Château Léoville Poyferré 2002
Château Léoville Las Cases 2002



Triplette n°2 :

Vin n°6 :
Très belle robe grenat sombre. Le nez est très porté sur une sensation de velours, avec une très belle note de fruits sombres, évoluant déclinaison de fruits rouges et noirs. La bouche est de belle profondeur, sapide, digeste, juteuse, avec de très belles épices, une grande élégance, une belle fraîcheur, une belle longueur et de la salinité. Il inviterait à se resservir !!! Une superbe bouteille. Très bien ++

Vin n°7 :
Le vin présente une très belle robe bien sombre, dense. Le nez est boisé, le fruit est un peu masqué. La bouche est elle encore relativement boisée t vanillée, mais avec une jolie matière. C’est un vin classique et consensuel, avec des tanins ronds mais encore, c’est un vin qui semble très jeune encore, qui mériterait de se patiner et de se complexifier un peu, mais aucun doute qu’il fera une bien belle bouteille un jour. Un vin à attendre donc. Bien ++ en l’état.

Vin n°8 :
La robe est violine, soutenue, un peu brunie. Le nez est plus évolué que les précédents, mais avec de superbes notes de paprika, de tomate séchée. La bouche présente un superbe jus et une matière absolument remarquable, soutenus par une magnifique et juste acidité. Le vin est sanguin, juteux, avec des notes de groseille, il est de grande plénitude, de grande longueur. C’est très très très beau !!! Excellent

Il s’agit de :
Château Léoville Barton 2001
Château Léoville Poyferré 2006
Château Léoville Poyferré 1998

A noter qu’un Las Cases 2001 aurait dû accompagner le Barton 2001 (maudite grève !!!) et que la paire de Poyferré était initialement séparée.



Triplette n°3 :

Vin n°9 :
La robe est très évoluée. Le nez présente un doux parfum, des notes de café, de caramel (oui mais pas un caramel d’élevage !!!), de chocolat au lait, de gelée de fruits noirs, c’est très intense et magnifique !!! La bouche est très concentrée, délicate, intense, de très grande maturité. Le vin est sèveux, avec une très fine acidité, un magnifique fruit, puis un fruit compoté, voire confituré et surtout il reste de grande puissance. Une superbe fraîcheur couplée à une grande longueur. Un vin impressionnant, magnifique. Excellent (+) / Grand vin

Vin n°10 :
La robe est encore très évoluée, largement brunie. Le nez est très tertiaire, vieux fût, pruneau, sous-bois, humus, mais aussi présente de superbes notes de myrtille. La bouche se révèle avec une matière d’une grande noblesse, c’est de grande maturité, de grande densité, avec un toucher de bouche splendide. On y retrouve des notes de truffe, de moka, de chocolat, et surtout une magnifique acidité. Le vin est salin, très long et de grand équilibre. Je suis totalement fan. Excellent + / Grand vin

Vin n°11 :
La robe apparaît plus jeune, d’un pur grenat. Le nez est de grande intensité, il est fumé, très terrien, sanguin. Ce côté absolument terrien, qui respire le terroir explose en bouche, toujours avec cette sanguinité. La bouche est de très grande classe, d’une finesse et d’une intensité redoutables, le tout est porté par une splendide acidité. Le vin est très concentré, d’une grande salinité et d’une digestibilité magnifique. Le toucher de bouche est somptueux, la longueur est maximale. Un vin pour moi absolument fascinant, je suis totalement conquis !!! Excellent + / Grand vin

Cela ressemble à une belle triplette de Las Cases, le mien étant au milieu… La question que je me pose par contre : est-il le plus vieux de la série… ou pas ???
Bon bah… ou pas !!!

Il s’agit de :
Château Léoville Las Cases 1970
Château Léoville Las Cases 1979
Château Léoville Las Cases 1988

Incroyable 1970, quelle tenue !!!



Paire n°2 :

Vin n°12 :
La robe est grenat très sombre. Le nez est très profond, tabac brun, cèdre, bois précieux, fruits sombres très mûrs. Quelle intensité et quelle puissance ! La bouche est d’une immense puissance, c’est presque massif et bodybuildé pour mon pdf. Le vin est démonstratif, mais quel fruit, quelle matière, quelle densité. La finesse derrière cette énorme matière est redoutable, le vin est d’une structure sensationnelle et d’une longueur superlative. Un grand fruit, beaucoup d’épices, un côté très juteux. Un vin d’une jeunesse éclatante, bâti pour défier quelques décennies encore !!! Un vin absolument déroutant pour moi, mais très clairement magnifique. Excellent

Vin n°13 :
La robe est très évoluée. Le nez renarde, évoque des notes de sueur de cheval, de cuir, de sellerie, mais aussi d’humus, il est relativement austère. La bouche est également assez austère, avec une grosse acidité, un corps qui semble relativement maigre. Malgré une belle salinité, le vin ressort sur l’alcool et manque de chair et de fond. Cette bouteille semble avoir entamé sa pente descendante, mais reste en tout point buvable. L’effet de séquence avec le vin précédent le dessert peut-être aussi… Bien +

Il s’agit de :
Château Léoville Las Cases 1981
Château Léoville Poyferré 1981

Et une joie toute personnelle d’avoir pu goûter ces deux vins…


Paire n°3 :

Vin n°14 :
La robe est sombre, dense. Le nez est puissant, sur des notes de fruits sombres, de cèdre, il apparaît relativement confituré. La bouche présente un superbe jus, le vin présente une belle plénitude, une belle intensité, une belle profondeur et une très belle matière. Un vin tout en élégance, au superbe toucher de palais, avec beaucoup de fruits, une belle salinité et une belle fraîcheur. C’est une très belle bouteille que j’ai beaucoup appréciée. Très bien +

Vin n°15 :
La robe est grenat d’une superbe profondeur. Le nez est plus discret que le précédent, mais c’est bien le seul point qui sera en retrait par rapport au vin précédent. La bouche présente un magnifique toucher de bouche, le vin est d’une immense suavité, de grande concentration. Il est juteux, avec une matière noble, une grande intensité aromatique, un magnifique fruit. Il présente une belle salinité, une superbe acidité, seuls les tanins ressortent très légèrement sur la finale, mais je chipote… Une magnifique bouteille pour terminer !!! Excellent

Il s’agit de :
Château Léoville Poyferré 1995
Château Léoville Barton 1995

Une superbe paire qui a été idéalement placée de l'avis de tous, parfaite pour achever cette glorieuse série de Léoville (tu)




Extra ball susucre !!!

Vin n°16 :
La robe est d’un bel or. Le nez est très exotique, fruits de la passion, fruits exotiques. La bouche est de grande fraîcheur, avec un côté que je qualifierai presque de désaltérant, les sures ne sont pas trop présents, on retrouve toujours de belles notes exotiques, d’agrumes. C’est très frais et parfait pour terminer. Très bien (+)
Il s’agit de : Clos Le Comte - Sauternes - Cuvée Émilie 2013
à noter 40% de muscadelle dans ce vin




Le débrief…



Mais quelle immense soirée !!! Hors normes…
Quel pied. Trop de la balle atomique qui explose sa race !!! :woohoo:
J’ai A-DO-RE !!!! Que de souvenirs cela va laisser dans ma tête…
Je me sens très privilégié de pouvoir participer à de telles dégustations au sein d'un groupe expert, généreux et super amical.
Merci encore Jean-Loup pour cette parfaite organisation de main de grand maître. Merci à tous pour vos apports exceptionnels.

Au sommet : Las Cases 1988 puis 1979. Viennent ensuite Las Cases 1970, 1981, Barton 1995 et Poyferré 1998
Que de somptueux flacons mes amis…

J'adresse au passage un petit message aux Bordeauxphobes qui se moquent des amateurs de Bordeaux. Surtout n’en achetez donc pas et laissez-nous en profiter pleinement (sans vous par ailleurs…). Et s’il faut savoir être hautement patient durant parfois plusieurs décennies, les grands Bordeaux restent éternels et leur profondeur provoque chez moi une réelle émotion. J’en reviens à cet extraordinaire Mouton 1966 dégusté il n’y a pas si longtemps…


Portez-vous bien très chers amis versaillais et rendez-vous très prochainement pour Chablis/Bandol !!!


Vivien
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08 Jui 2017 14:17 #22

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Super CR comme d'habitude Vivien, même si on n'a pas passé la même soirée.
J'espère que tu ne me classes pas dans les Bordeauxphobes, d'ailleurs je m'étais éclaté à la soirée Rive droite, rétrospectivement je pense juste que j'ai un palais plus merlot que cabernet sauvignon :-).

Mathieu
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: vivienladuche
08 Jui 2017 14:36 #23

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Cher Mathieu,
Je sais être réputé pour mon côté sniper franc tireur, mais je ne vise absolument personne en particulier... et encore moins au sein des gens que je fréquente et que j'apprécie. Cela reste un message à teneur généraliste. Je suis entièrement désolé, si tu t'es senti visé et je t'adresse mes plus sincères excuses.

Vivien
08 Jui 2017 14:46 #24

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Bonjour à tous,



J’arrive un peu après la bataille mais il est important de redire à quel point l’organisation de cette soirée fût parfaite. Un immense merci à Jean-Loup.



Quelques commentaires de mon côté :



- Sur les Brézé : les 2 m’ont paru bons, le 2012 très délicat, élégant et demandant encore 1 an ou 2 (ou carafage) pour plus s’exprimer. Le 2008 (que j’avais apporté) avait probablement un petit pet’ au vu de la couleur et des arômes qui partaient sur l’évolution (caramel, tatin). C’était ma dernière de 6 dont les précédentes étaient toutes plus fringantes.

Bien que très intéressante et avec quelques belles surprises, j’ai trouvé la série des 13 Léoville un peu avare en plaisir, c’est une remarque très personnelle, mais il faut croire que mon cœur est plus au pinot en ce moment !


- La première série de Léoville (horizontale 2002) m’a peu séduit. C’est sans doute en partie lié au fait qu’on attaquait avec ceux-ci et que les tanins étaient globalement sur la dureté. En regoûtant plusieurs fois (la science exige bien des sacrifices) j’ai modifié mes appréciations pour, à l’arrivée, noter Poyferré un peu au-dessus car plus abordable en bouche et distingué au nez. Barton avait une meilleure longueur… hélas sur le végétal et le bois vert

- Barton 2001 m’a semblé classique / sur le graphite, frais mais bon avec une belle finale

- Parmi les 2 Poyferré 2006/1998, le 98 sortait très bien avec plus de suavité, un côté délié non sans rappeler ce qui lui a donné son avantage dans les 2002. Noté TB pour la bouche, donc.

- Dans la série de Las Cases 70-79-88, je n’ai pas été séduit contrairement à pas mal d’entre vous par le 88 auquel je n’ai pas trouvé de grande vertu, ni celles de la jeunesse, ni celles de l’âge. J’ai en revanche très bien noté 1979 qui semble aboutit aromatiquement (belles notes tertiaires) mais de bonne tenue en bouche (rondeur, tension et longueur). 1970 ne s’en sortait pas mal si ce n’est ce côté metallique en bouche que j’interprète comme l’approche de la fin !

- La paire de 1981 (Poyferré / Las Cases) était, techniquement, plutôt en dessous, avec aussi un côté metallique et des bouches plus faibles. On pourrait s’en tenir à ce constat mais c’est, je pense, louper la poésie de ces vins (voilà que je me mets à parler comme François Audouze) qui ne sont pas morts et, pris isolément dans un petit dîner entre amis, doivent permettre un bon moment contemplatif.

- Enfin, la belle paire de 95 fermait la marche, assez proches en termes de performance, mais néanmoins indiscutablement dominée par Barton (noté TB+) plus classe, plus net que Poyferré trop végétal.



Au bilan mon top-3 est le même que celui de Mathieu, et probablement un peu pour les mêmes raisons (qualités en bouche)

- Las Cases 79
- Barton 95
- Poyferré 98


Je suis arrivé sans savoir distinguer les 3 châteaux, et c’est encore le cas !

Amicalement
Benji
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09 Jui 2017 10:36 #25

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- Enfin, la belle paire de 95


J'ai toujours été fan des belles paires de 95!!! ;)

Flo (Florian) LPV Forez
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09 Jui 2017 13:10 #26

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J'ai toujours été fan des belles paires de 95!!!

Qu'il est coquin ce Florian ! ou amateur
Gaëtan
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09 Jui 2017 19:06 #27

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Merci à Vivien pour son magnifique CR et ses superbes photos, et à Benjamin pour ses commentaires affûtés.
Tout ceci montre que nous n'avons pas tous les mêmes ressentis dans ce groupe et que nous sommes prêts à les défendre, ce qui est très bien !

Jean-Loup
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10 Jui 2017 12:29 #28

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Je confirme Le soyeux et la belle maturité du CR: Poyferré 2002.
Un peu de fruit noir, du tabac , de la longueur en bouche.
Un beau vin.
Sur une entrecôte aux herbes au barbecue, avec une belle vue sur les montagnes, et en bonne compagnie on ne pouvait imaginer plus parfait.
Ceci dit j'avais été enchanté par un las cases 2002 il y a quelques mois.

Il n'y a qu'avec le vin que la muse hic...
17 Aoû 2017 23:06 #29
Pièces jointes :

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