Le comité belge s'est réuni hier soir pour déguster les rouges de la Côtes de Nuits, toutes appellations confondues sur le millésime 2006.
Les vins ont été ouvert à 17h30 pour dégustation à 20h00.
Ils sont servis à l'aveugle, dans un ordre aléatoire, par série de 3 vins.
0. Domaine Vincent Dureuil-Janthial - Crémant de Bourgogne Brut
Pour la mise en bouche, voici un parfait vin d'apéritif, au fruité élégant et à la fraicheur bienvenue.
1. Domaine Bart - Chambolle-Musigny «Les Véroilles» 13/20
De robe rubis intense, le vin nous propose un nez un peu viandé qui s’oriente à l’aération vers la torréfaction et les fruits rouges.
Fraîche, affublée d’une belle acidité, la bouche est bien équilibrée mais manque de longueur.
2. Domaine Confuron-Cotetidot - Vosne-Romanée 1er cru Les Suchots ED
L’échantillon n’est pas net.
3. Domaine Vincent Dureuil-Janthial - Nuits-Saint-Georges 1er cru «Clos des Argillières» 14/20
La robe est concentrée.
Pas vraiment bavard au nez (épice et fruits), le vin propose une belle entame, un corps fluide et des tanins fins.
Une note métallique me perturbe en finale.
4. Domaine Jean & Jean-Louis Trapet - Gevrey-Chambertin cuvée «Ostréa» 15/20
D’emblée, on change de registre avec un nez assez fin sur un beau fruit et une note florale.
Le corps moyen de ce vin est néanmoins très équilibré et élégant.
Les tanins sont fins et la finale fraîche.
5. Domaine Jean-Michel Guillon - Gevrey-Chambertin 1er cru la Petite Chapelle 16/20
Le vin apparaît plus concentré.
On sent l’élevage encore un peu présent mais rapidement, il cède le relais à de belles notes fruitées.
De belle constitution, la bouche apparaît très équilibrée avec des tanins très suaves et une longue finale relevée par un très beau fruité.
6. Domaine Méo-Camuzet Frères & Soeurs - Chambolle-Musigny 1er cru Les Feusselottes 13/20
Voilà bien un échantillon qui m’a interpellé.
La robe est concentrée.
Aromatiquement, j’ai peine à deviner ce que ce vin raconte mais une timide note de pruneau apparaît tout de même.
La bouche est le prolongement du nez, sans relief, manquant même de volume avec des tanins trop présents à mon goût.
7. Domaine François Legros - Morey-Saint-Denis 1er cru «Clos Sorbé» 17/20
Je salue tout d’abord un nez très avenant et complexe sur la cerise, les fleurs voire une note de ronce.
En bouche, l’ensemble est très gourmand et donne naissance à un vin élégant, très équilibré, au corps structuré, soutenu par des tanins mûrs et enveloppés.
C’est un vin qui me semble parfait à boire actuellement et très cohérent dans sa construction.
8. Domaine Bart - Fixin-Hervelets 1er cru 17,5/20
Plutôt épicé au nez, je devine cependant un beau fruité en arrière-plan.
Comme le vin précédent, celui-ci apparaît équilibré avec une certaine gourmandise.
Les tanins sont fins et la longue finale emmène un ensemble savoureux, souple et déjà accessible.
9. Domaine Bart - Marsannay Les Champs Salomon ED
Si le vin n°2 n’était pas net, celui-ci est clairement bouchonné.
10. Domaine Chauvenet-Chopin - Nuis-Saint-Georges 1er cru «Aux Thorey» 15/20
Encore un peu boisé, le nez libère des notes d’écorce d’orange.
De constitution solide, aux tanins mûrs et intégrés, le vin est construit sur une structure sans faille qui se prolonge assez longuement.
Beau vin.
11. Domaine Sylvie Esmonin - Gevrey-Chambertin 15/20
Pourpre concentré, le vin est marqué par son élevage mais le boisé est élégant.
La suite en bouche laisse apparaître un corps structuré, aux tanins abondants mais nullement asséchants.
En revanche, il pèche par un petit manque de longueur.
Il n’est pas dominé par son élevage mais l’ensemble doit encore s’harmoniser.
12. Domaine Bart - Bonne-Mares Grand Cru 16/20
Si l’élevage est encore un peu présent au nez, il ne masque cependant pas un beau fruité.
Le vin se livre tout en finesse et en élégance mais pas au détriment du corps.
Son très bel équilibre, couplé à un soutien tannique et acide mûr, parachève un ensemble de haut vol qu’il faudra savoir attendre patiemment quelques années.
13. Domaine Armand Rousseau Père et Fils - Charmes-Chambertin 18/20
Plutôt assez claire de robe, le nez déploie immédiatement un fruité très pur et un côté floral qui signent beaucoup d’élégance.
A l’instar du nez, la bouche est très pure, enveloppée dans un corps tout à la fois suave et structuré qui rend l’ensemble accessible aujourd’hui mais lui assure aussi un avenir radieux.
Des tanins nobles et une acidité mesurée achèvent de me convaincre.
Le grand vin de la soirée.
14. Domaine Rossignol-Trapet - Gevrey-Chambertin Aux Etelois 13/20
La robe est concentrée et le nez peu disert.
La bouche est stricte avec, en ce qui me concerne, des tanins à la limite de l’asséchance.
Un corps moyen et une longueur insuffisante ne me permette pas de mieux noter ce vin.
15. Domaine Bart - Chambertin Clos de Bèze Grand Cru 15/20
La robe est concentrée.
Voici un vin strict, un peu serré et peu bavard aromatiquement.
Cependant, son équilibre, ses tanins mûrs et sa longue finale au retour fruité me donnent entièrement confiance quant à son avenir.
Un vin à attendre pour qu’il s’affine et se développe.
Voilà qui achève une dégustation intéresante.
J'ai, pour ma part, déploré un manque de fruité sur pas mal de vins.
Les meilleurs d'entre eux se goûtent déjà bien mais peuvent encore vieillir sereinement.
D'autres, à l'image du vin de Sylvie Esmonin ou du Chambertin Clos de Bèze de Bart, doivent être encore attendus.
Je compte sur mes camarades pour poster le tableau des notes et le classement.
Mais je peux annoncer sans surprise que le
Charmes-Chambertin de Roussau a été largement plébiscité devant le
Fixin-Hervelets 1er cru de Bart et le
1er cru la Petite Chapelle de Jean-Michel Guillon.
Suivent ensuite le
Clos Sorbé de François Legros et le
Bonne-Mares du domaine Bart qui, rappelons-le, classe 2 vins dans le quintet de tête.
Ensuite, pour l'
after, votre serviteur a proposé, servis à l'aveugle pour mes compagnons de la soirée, les vins suivants.
Je suis volontairement laconique dans mes notes car je connaissais les vins.
Je laisse donc la délicate mission de fournir des commentaires plus fournis à d'autres.
Domaine François Villard - Saint Péray «Version» 2007 : belle acidité et beau fruité.
Domaine Leflaive - Puligny-Montrachet 1er cru Les Pucelles 2002 (carafé depuis 12h00) : encore un peu jeune à mon avis bien qu'offrant beaucoup de noblesse.
Ensuite, pour accompagner le civet de marcassin, pomme purée aux truffes et chutney de coing (et toujours à l'aveugle) :
Domaine Eric et Joël Durand - Cornas 2003 : gourmand, solidement constitué mais suave.
Pour moi le meilleur accord des 3 vins rouges sur ce plat.
Château Feytit-Clinet - Pomerol 2001 : noble, plus longiligne et moins gourmand que le Cornas, il appelle une cuisine moins
rustique.
Domaine Jean-Paul et Jean-Luc Jamet - Côte-Rôtie 1999 : toute l'élégance et la finesse d'une belle Côte-Rôtie.
Puis, en
dessert et à l'aveugle :
Domaine Jean-Louis Chave - Hermitage Blanc 1995 : un peu oxydatif, manquant de fraîcheur et de longueur plutôt moyenne.
Domaine Henri Bonneau - Châteauneuf-du-Pape cuvée Marie Beurrier 1997 : du cuir, des fruits très mûrs mais l'ensemble est gourmand.
Olivier