Quelques précisions à propos de ma visite au domaine Buisson-Charles en juillet 2016 : les deux crus (2015) ont été dégustés dans l'ordre qui suit et étaient placés entre Puligny-Montrachet "Le Cailleret" et Meursault "Goutte d'or" (dont j'ai déjà parlé au-dessus).

- Meursault 1er Cru "Les Cras" : nous changeons de registre et partons sur des connotations plus minérales et fruitées, mais encore un très grand équilibre : la plus belle cuvée selon mon accompagnateur _ Coup de cœur !

- Meursault 1er Cru "Les Charmes" : un peu plus de fruit et de fraîcheur mais aussi d'épice que sur la cuvée précédente : nous ne quittons pas les géants viniques ! Coup de cœur !

J'étais assez loin d'imaginer l'évolution des Cras puisque j'évoquais alors des connotations minérales tandis qu'aujourd'hui, je parlerais plus aisément d'impressions chaleureuses ... preuve que le vin est un élément vivant et que dame Nature est une grande magicienne.

PS) Si certains sont intéressés par la totalité du CR de cette visite, je joins le lien suivant : bonvmvinvmlaetificat... .

Meursault, Les Tessons, 2009



LesTessons sont certainement le climat village de Meursault le plus renommé et le plus distingué ! D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si le docteur Lavalle les a placés en "Première Cuvée", c'est-à-dire dans la catégorie : Charmes (dessus), Genévrières (dessus), Bouchères et autre Goutte d'Or ... tous des premiers crus aujourd'hui ! Alors comment se porte ce terroir renommé sur un millésime adulé par les uns (dont je fais partie) et décrié par les autres (en blanc)...

Bouchon imbibé sur 1/10.

La robe est dorée mais pas dans l'exagération : un beau medium !

Le nez est complexe et diversifié : dès les premières effluves, le dégustateur reconnaît la finesse grâce aux apports de fleurs blanches (acacia, aubépine, chèvrefeuille), de fruits à chair blanche, d'une menthe fraîche et d'un soupcon végétal propre aux appellations du village.

En bouche, l'attaque est une véritable "Invitation à la valse" qui nous entraîne en un milieu de bouche à la fois délicat, profond et savoureux ... le retour nous guide dans une longue sensation de finesse.

Cette cuvée, ce n'est pas du Wagner, mais plutôt la représentation vinique d'un très beau passage de Chopin (qui n'a fait que des beaux passages d'ailleurs). Il y a quelques jours, j'ai entendu de façon inopinée le prélude n°4 et dans ma tête, je me suis entendu dire : "C'est ça !" : une impression délicate ponctuée de la sonorité incisive du piano ! C'est Les Tessons mis en musique !
17.5 / 20.

Meursault "Charmes" 2002 - domaine Buisson Charles


Quelle déconvenue ! Encore une sur un blanc bourguignon, en particulier de ce domaine...
Le Tessons 2002 était pourtant superbe en janvier. Là, ce Charmes aurait dû être encore plus intéressant. Mais non, c'est évolué en couleur, évolué au nez (notes champignonnées) et en bouche. Un vin trop simple, anormalement pas au niveau. On pourra toujours prétexter d'un défaut de bouteille mais non, c'est une nouvelle fois inadmissible pour une région qui se prétend au sommet qualitatif et qui nous propose à la place des vins défectueux à haute dose...
Je ne suis quasiment plus client de vins bourguignons hormis quelques vignerons restés raisonnables sur leurs prix. Cette nouvelle déconvenue me conforte dans mes convictions.

Je me souviens, lors d'un salon, m'être trouvé auprès d'une personne qui goûtait des Pouilly-Fuissé ! Cette personne, ayant acheté un nombre intéressant de bouteilles, le vigneron lui propose alors de déguster une cuvée du millésime 2000 (avantage qui n'était pas proposé à tout le monde) ! Contrairement à ce que je m'attendais, le visage de ce client se renfrogne jusqu' à émettre une grimace ... enfin il porte le verre à ses lèvres, fait un signe négatif de la tête et dit enfin : "pour moi il est passé !". Ce client prend ses bouteilles et part ... C'est à mon tour, le vigneron me propose ses cuvées et en fin de dégustation, je lui demande le privilège de goûter le 2000 ... rien à voir avec les cuvées plus jeunes ... une robe beaucoup plus dorée, des sensations olfactives moins vives mais plus veloutées, une bouche moins incisive mais plus nuancée sur des phases de fleurs séchées et une pointe grillée. Pour moi, le nombre des années avait su polir élégamment cette cuvée ... il n'en était pas de même pour le client précédent et je peux comprendre ses motivations ... D'ailleurs, les deux mêmes appellations étaient en fait si différentes selon leur âge, que j'aurais été incapable de les situer sur le même climat ... et si la cuvée la plus jeune pouvait aisément accompagner différents mets, en revanche, j'aurais été bien plus ennuyé pour trouver un acolyte à l'auguste breuvage...
Alors Denis, j'ai lu ton post avec intérêt, je n'ai jamais goûté Les Charmes de ce domaine en 2002, mais peut-être ne serait-il pas inintéressant de faire un petit bilan ... et peut-être trouves-tu davantage de plaisir avec des cuvées plus jeunes ???
J'en reviens toujours à la philosophie du "Connais-toi, toi-même ..." ... c'est ma quête depuis plus de cinquante cinq ans ... pas si simple !

Alors Lessentier, J'ai lu ton post avec intérêt, je n'ai jamais goûté Les Charmes de ce domaine en 2002, mais peut-être ne serait-il pas inintéressant de faire un petit bilan.....et peut-être as-tu du mal à accepter de dire que de tels vins au pédigrée si haut peuvent avoir mal évolué avant l'âge.
J'en reviens toujours à la philosophie du "Connais-toi, toi même..." C'est ma quête depuis plus de quarante-cinq ans....pas si simple...............surtout avec des peut-être au carré.

Lessentier, tu m'as bien fait rire ! Je pense que Denis connait la différence entre un vin qui a bien évolué et un vin mort !

Michel, quelle différence y-a-t-il entre un " vin mort" et un "vin passé" ?
Jmm, je suis doublement ravi ... d'une part tu me rajeunis de plus de dix ans et d'autre part tu n'as plus besoin de "peut-être" par conséquent "tu connais les cieux" : BEATVS HOMO !

Michel, quelle différence y-a-t-il entre un " vin mort" et un "vin passé" ?

Aucune et ?

Et bien mgtusi, je reprends mon exemple du client qui a dit au vigneron que son vin était passé alors que je le trouvais subtil .... c'est tout ... certaines personnes trouvent les blancs bourguignons meilleurs quand ils sont jeunes ... il en est ainsi ... maintenant à savoir si la cuvée évoquée était vraiment passée ou si elle a été mal appréciée ... voilà ce que je voulais évoquer ... toutefois, je pense que si le débat doit être poursuivi, il faudrait l'inscrire dans un autre thème puisqu'il devient général et non pas spécifique au domaine cité !

Lessentier, il faut savoir à qui l'on a affaire ; en l'occurrence, Denis (dt) a suffisamment d'expérience pour reconnaître un vin flingué. Maintenant, j'ai effectivement rencontré des pseudo amateurs qui trouvaient un attrait et même une caractère typiquement murisaltien aux meursaults oxydés.
Ce n'est pas une question d'interprétation personnelle comme tu as l'air de le laisser entendre.

Alors je fais partie de ceux qui aiment les vins flingués ... pourtant !!!!!

Tu as bu la même bouteille que Dt ?

Michel
Il ne s'agit pas de Didier mais de Denis! Et le lascar sait parfaitement bien faire la différence entre un vin oxydé et un vin évolué. Là manifestement on est sur un breuvage avec un électro-encéphalo-gamme plat. Malgré tout on a de ces indulgences avec une région qui ne ménage absolument pas l'état de nos phynances!!
R

Oui, une coquille s'est glissée (comme on dit) dans mon deuxième post (le premier parlait bien de Denis) ; sinon tu dis la même chose que moi, au prénom près

On ne va pas en faire toute une histoire mais tout est dit ici :

'Là manifestement on est sur un breuvage avec un électro-encéphalo-gamme plat.'

C'est à dire qu'avant de laisser entendre que le 'pet' est plus sur le dégustateur que sur la bouteille - qui plus est de manière un brin condescendante - il faudrait avant tout bien lire et comprendre la description qui est faite du vin et s'intéresser aussi au degré d'expérience du dégustateur pour évaluer la chose.

Je ne connais pas personnellement Denis, mais vu son expérience et ces précédents commentaires de dégustation, aucune raison de remettre en doute ces dire, je ne pense pas qu'on puisse le considérer comme un perdreau de l'année.

J'ai goûté suffisamment de vieux bourgognes blancs, je pense, pour pouvoir dire que ce Charmes 2002 n'est pas au niveau auquel il devrait être. Le Tessons 2002 du même producteur était d'ailleurs absolument épatant il y a quelques mois et on imagine de droit que le Charmes du même millésime doit lui être supérieur.

Cette variabilité des bouteilles est insupportable (pas que BC d'ailleurs). La simple idée de devoir boire des premiers et grands crus bourguignons avant 5 ans d'âge pour éviter leur évolution précoce me chagrine et m'incite à aller voir ailleurs. C'est devenu limpide dans mon esprit...
La grandeur incontestable de certains chardonnays bourguignons ne suffit plus pour avoir mon indulgence face aux prix élevés et à l'absence flagrante de régularité.

Je ne demande à aucun de mes acheteurs d'avoir de l'indulgence Denis et si la bouteille de dégustait mal, elle se dégustait mal./
Je comprends fort bien qu'un vin qui vaut 150 euros au restaurant et 100 euros chez un caviste porte en lui de nombreuses et légitimes attentes.
Chaque jour nous essayons d'être à la hauteur des terroirs formidables dont nous avons la charge, en investissant, en affinant nos process, en analysant nos déficiences mais le 0 faute auquel nous devons nous astreindre à tendre est terriblement difficile à atteindre. Et c'est un fait avéré, nous n'y sommes pas encore.
Pour autant je ne passerai pas au bouchon synthétique et pas d'avantage à la régulation de mes caves séculaires par la clim'. En revanche croyez moi je bosse dur pour limiter ces désagréments. Et je continue de remplacer chaque bouteille déficiente, comme il se doit.

Patrick, tu ne pourras jamais compenser la déception de l'amateur qui a attendu patiemment un grand chardonnay bourguignon qui n'est finalement pas au niveau espéré. Surtout quand la déception s'exprime à répétition !

La fréquence dans les déceptions associée aux prix devenus quasi indécents des meilleurs crus bourguignons font que le désamour risque d'être profond et surtout durable. C'est très bien de dire que tu travailles dur pour limiter ces désagréments. Je te crois bien volontiers. Par pur bon sens, j'aurais apprécié que les bourguignons s'attachent d'abord à résoudre leurs problèmes qualitatifs avant de matraquer les clients sur les prix... Le sujet dépasse évidemment largement le domaine BC dont j'ai déjà goûté des vins merveilleux...
En ce qui me concerne, on ne m'y reprendra plus. J'ai suffisamment de choix excitants par ailleurs.

Les vins bourguignons se vendent très bien, très chers et ont construit largement leur réputation sur leur capacité de garde. Je pense donc que ton raisonnement est à prendre en compte avec discernement.
Cependant je me penche sur le cas du domaine et je me dis qu'il n'est pas de mon ressort d'évoquer ceux des autres.
Toutes les régions ont leurs lots de désagréments cela dit et en tant qu'acheteur je ne trouve pas que nous soyons plus à stigmatiser que les autres. Mais je ne cherche à convaincre personne, chacun voit midi à sa porte.

Volnay PC Santenots 2009 Buisson-Charles

Robe rubis, traces d évolutions, nez de fruits rouges murs, notes florales, bouche avec une belle structure que je trouve déjà fondue, de la fraicheur, une bonne acidité, belle longueur aussi, on dirait qu’il est très bon à boire maintenant, surpris de son état d’avancement. TB+

Bu lors de cette soirée lapassionduvin.com/f...

Stéphane

Domaine Buisson Charles Meursault-Charmes 1er Cru 2001 :

Robe vieil or brillante.
Nez expressif de cire d'abeille, de miel, de tilleul, de feuilles mortes.
Bouche à la longueur honorable sans être transcendante. Puissance moyenne sur une trame acide équilibrée.
A l'aération, une touche de caramel très fugace apparaît. Puis, cela tire nettement et agréablement sur le champignon.
Au final, même si l'on n'est pas là devant la Ferrari des vins du secteur, on déguste un très beau Meursault.

Cordialement,

Hervé

Merci pour ce retour Hervé, il est très conforme à mes impressions sur cette bouteille bue il y a 8 mois. J'aime consigner les notes dans un carnet au domaine et en relisant celle écrite sur ce vin je m'aperçois que j'ai également évoqué cette touche "caramel" assez incongrue. Provient elle du léger botrytis de ce millesime tardif et frais?...peut être, mais honnêtement ce n'est pas ce que je préfère dans un blanc. Pourtant pas de bois neuf sur cette cuvée dans ce millésime. Michel a toujours eu horreur de cela.
Sinon pour les comparaisons je pense qu'au domaine nous sommes plus à l'aise avec les Maserati! -))
Bonne soirée.
PE

tu as revendu ton Opel Tigra ? -))

Ford Cougar Jérôme! T'y connais rien.-))

Bonjour à tous,



Meursault, Buisson Charles Tessons 2007 : Un nez très élégant de poire, d'amande avec une fine note grillé qui devient evanescente à l'aération, sur fond de roche, craie pointe de sésame classe en diable. La bouche attaque large, puis ça se tend, c'est profond, matière ronde avec un touché séduisant parfaitement soutenu par la tension, c'est droit, profond, sur la poire, note chèvrefeuille, aubépine, la pointe sésame et le fond de craie de roche. La finale est fraiche, droite, délicate, mais pesque puissante, reprenant du peps, et une belle persistance de poire, d'amande, aubépine, pointe chrevrefeuille, fond de roche craie. Excellent vin, pas dans l'esbroufe, la densité de matière, mais dans la précision, le cristallin, avec classe et élégance. Chapeau bas, niveau 1er Cru sans question. Excellent 92 (16,5+) Dernière bouteille et la meilleure (91, 90, et donc 92)...

Amicalement, Matthieu

Après un millésime 2006 peu acide et marqué par un léger manque de tension dans certaines cuvées, nous retrouvions une année tardive faites de raisins pas complètement mûrs à la fin de Septembre. Il fallait attendre quand en 2006 il aurait fallu sans doute couper 3/4 jours plus tôt. Pas toujours aisé de prendre la décision la plus judicieuse. Mais cela permet d'acquérir de l'expérience.
2007 est la troisième année où nous triions dans les parcelles sur une table rudimentaire. Cela nous a permis de rentrer des raisins juste mûrs sans les notes citronnées qui simplifient à l'excès les arômes.
En 2009 la table s'est faites plus efficiente et les petites caisses ont fait leur apparition pour presser en raisins entiers.

Domaine Buisson-Charles, Meursault "Vieilles Vignes" 2011

Nez très complexe difficile à définir... tilleul, amande, léger fumé... bref. L'attaque est vive, mais la bouche est très belle avec une belle complexité et pas mal de fraîcheur. La finale est tendue, mais ce n'est pas un monstre de longueur. Beaucoup voir énormément de plaisir.
17/20.

Merci pour ce retour positif Kalmah. J'ai toujours eu un faible pour les 2011 et leur finesse aromatique. Ce ne sont pas les vins les plus concentrés de la décennie mais ils ont une séduction immédiate remarquable je crois.
En 2011 la cuvée VV du domaine a donné 9000 bouteilles et a été élevée avec 15% de bois neufs. Le reste en fûts de 1 à 6 ans et pour un quart en cuve inox. Depuis tout a été vinifié en fûts avec 15/20% de bois neufs. Mais la cuve justement dosée a du bon dans ce genre de millésime je pense.