Aucune prise de notes, ce soir là [size=x-small](heu, Catherine, on avait pas dit que l' on était exceptionnellement en vacances de Cr ?)[/size]
donc commentaires succincts au fil de ma mémoire encombrée par les 12000 vins goûtés au SVI :
(sauf sur le Pouilly venant de ma cave et donc j' ai pu regoûter hier soir le fond de bouteille que j' avais gardé sous vacuum).
Belle découverte des deux
Viré Clessé d' André Bonhomme dont j' ai bien aimé la vivacité, la fraicheur, la minéralité, l' équilibre assez fin, avec une petite préférence pour le
Vieilles Vignes 2009, en comparaison de la
Cuvée Spéciale 2009, présentant plus de corps, de gras, de complexité aromatique. Un poil plus cher que les 10€ annoncés, si j' en juge les tarifs domaine (12 pour la Cuvée Spéciale, 14,30 pour le VV) mais qui restent raisonnables vu la qualité des vins bien représentatifs des bons vins de l 'AOC
Pouilly-Fuissé Le Clos 2007 - Tête de Cru - Domaine J-A. Ferret.
nez merveilleux de finesse, de précision ; grain aromatique sculpté par des doigts de fée : arômes de brioche beurrée, fruits blancs (pomme, poire), senteurs d' agrumes, qu' un parfum de tilleul imbibe de fraicheur.
En bouche, texture ronde, dentelle de saveurs, superbe équilibre adossé à un corps d' amers sapides, persistance beurrée toujours empreinte de fraicheur, grand vin assurément....
Mâcon-Pierreclos "Tris des Hauts de Chavigne" 2007, Domaine Guffens-Heynen.
En comparaison du Pouilly, le Guffens joue les gros bras, mais me déçoit un peu de prime abord par son coté massif, un peu monolithique, même si son étoffe, sa richesse de saveurs m' impressionent. En fait, servi un peu frais et pas carafé, je le trouve un peu fermé et ce n' est qu' en fin de soirée, qu' il commencera vraiment à se révéler. Par un curieux jeu de correspondance au fil des heures, le Pouilly que je trouvais un peu en demi-corps en comparaison, semble s' être étoffé, quand le Macon se serait plutôt affiné ; mais assurément, sur un registre différent, les deux sont superbes, même si la finesse superlative du Pouilly, m' émeut un peu plus.
Belle préparation de Saint-Jacques juste marinées, mais en terme d' accords sur quatre vins, çà fait un peu just.
On passe aux rouges, avec un
Fleurie 2011, Cuvée Vieilles Vignes, Terroir Champagne. Domaine de la Grand'Cour, si fruité, si gouleyant, si savoureux, sur une matière souple mais avec du fonds soutenu par de beaux amers floraux, qu' il pourrait figurer comme archétype du bon Fleurie à caractère féminin.
Contre toute attente, la côte de cochon grillée, aussi épaisse que tendre, s' entend comme larron en foire avec le coté charnu, mais tendre du vin.
Mais la cuvée haute couture des
Morgons de
Jean Foillard, la
3.14 millésime 2005, coule déjà dans le Riedel. Un vin vraiment différent par sa structure, sa puissance, sa longueur qui impressionnent et font dire à beaucoup d' entre nous, que c' est une cuvée qui transcende le coté
vin de soif du Beaujolais. Un vin de garde assurément, au charme moins immédiat que le Fleury mais qui se révélera pour de bon en fin de soirée, avec une étoffe fruitée du plus bel effet, portée par une texture d' exception.
Autre cas d' école confirmant cette fois ci la capacité de garde des crus du Beaujolais, le
Fleurie "Les Moriers" 1991 de Michel Chignard qui pinote à souhait et évoque une étroite parenté avec certains Bourgognes évolués, au caractère féminin, par son coté floral tertiaire, un peu rose fanée, un fruit un peu kirsché, mais qui dans ma mémoire un peu confuse, ne me semblait pas sur le déclin et gardait même une certaine tonicité. Comme nous avions trois verres, c' était vraiment passionnant de passer de l' un à l' autre ; belle mise en scène Cyril, même si la grande dégust Beaujolais ( limitée à trois vins ce soir là) reste à faire quand les 2009 commenceront à s' ouvrir !
Comme il y' avait déjà beaucoup de vins sur le premier plat, on avait gardé le fameux
Pouilly-Fuissé "Le Clos de Monsieur Noly" 2001 du Domaine Valette, sur le fromage et là, et là....Je connaissais déjà l' "oiseau", que dis-je, l' ovni, que Cyril nous avait fait découvrir lors de notre première soirée chez Catherine et qui ne ressemble à rien, tant il sort des normes, par sa structure, sa puissance, sa profondeur, la singularité de son goût qui évoquera à certains un élevage sous voile, quand d' autres rappelleront que ce sont ses 70 (ou 75?) mois d' élevage et d' oxydation ménagée, qui lui confèrent ce grain de saveur dense mais imbibé de fraicheur, assez incomparable, [size=x-small]méritant bien mieux que cette évocation un[/size] [size=x-small]peu abstraite ![/size]
Je le classerais dans le même type d' impressions que les vins secs de Jean Thévenet procurent.
Mais comme nous n' avions pas les moelleux de Thévenet pour conclure, Jérémie a eu la belle idée de nous apporter un vin culte dans l'
AOC Jurançon, le fameux Clos Joliette, millésimé 1979.
Légèrement bouchonné ? Peut-être bien, mais ce que je retiens surtout, c' est l' arôme et la saveur de truffe qui vous envahit, jamais ressenti çà à un tel point auparavant, sur une acidité très prégnante, avec un petit déficit d' amers pour équilibrer la tension un peu cinglante à mon goût. Mais plus le vin s' aère, plus il se civilise, plus la truffe vous envahit. Pas vraiment un vin de dessert. Pas totalement sec, pas vraiment demi sec, un ovni à nouveau qui apporte un plaisir un peu intellectuel, bien que la truffe ait un coté résolument charnel !
Merci Cyril d' avoir organisé et mis en scène cette soirée, certes moins sophistiquée en terme de recherche d' accords, peut être moins favorable en terme d' échanges, vu le bruit ambiant, mais comme d' hab' résolument sympathique !
Daniel