Christian (Winaddict 33) m'avait proposé de passer chez lui goûter quelques très vieux champagnes acquis en salle des ventes récemment. Il est peu de dire que j'ai été "déçu en bien", car ce n'était pas le haut du pavé du Champenois qui m'était proposé ce soir là. Et pourtant tout a été d'un bon, voire très bon niveau. Y a pas, le gaz carbonique et l'acidité, ça conserve !
Comme promis, je me suis occupé du repas, avec dans l'idée d'accompagner ces vénérables bouteilles (milieu des années 60 pour les non-millésimées)
Pour l'apéro, j'avais refait mes fameux
roulés aux pommes et foie gras.
Champagne Henri Dépeaux : la robe est couleur paille, aux bulles rares. Le nez est sur la pomme au four et le curry. La bouche est fine, fraîche, légèrement perlante, et surtout très persistante, sur des notes épicées. Un bon début !
Champagne Vollereaux : la robe est dorée, les bulles fines et un peu plus présentes. Le nez est très fin, sur le beurre noisette, la brioche, les épices. La bouche est douce, élégante, aux bulles caressantes, avec une belle vinosité. Finale sur une noble astringence. Grande persistance. Un de mes coups de coeur de la soirée !
Champagne Vollereaux 1966 : la robe est dorée, mais n'a plus de bulles. Le nez est plus puissant, dominé par le curry. La bouche est plus intense, plus riche que le précédent, mais presque too much. C'est tout de même très bon !
Nous passerons ensuite au plat : c'était une
fricassée de poulet aux pommes, lardons fumés et châtaignes. Ca s'est très bien marié avec les champagnes qui suivent (surtout le Pommery).
Champagne Perrier Jouet "grand brut" : nez fin sur des notes de champignons de Paris qui auront tendance à disparaître à l'aération. Bouche ample, puissante, avec une acidité assez marquée qui devait être redoutable dans sa jeunesse. Belle persistance (le moins bon de la soirée, à mon goût).
Champagne Pommery: robe d'un joli doré. Nez sur la crême brulée, le caramel et les épices. Bouche riche, intense, avec beaucoup de droiture et des bulles délicates. Très belle matière. Longue persistance. Très bien !
Blanc Cuis 1er cru 1971 (provenance Pierre Gimonnet à Cuis) : nez superbe sur la noisette, les agrumes, la brioche toastée. Bouche vive, droite, avec une grosse fraîcheur. La matière est puissante, vibrante. C'est hyper bon, et d'une jeunesse hallucinante pour un champagne de 38 ans ! Il peut encore tenir 20 ans sans problème. Je ne peux m'empêcher de faire un zoom sur l'étiquette, car elle vaut aussi le détour :
J'avais recommandé à Christian d'acheter un
Chaource car ça se marie bien avec les vieux champagnes. Ca c'est confirmé ce soir-là. Un régal !
En dessert, j'ai fait une
tarte aux poires et noix caramélisées.
Comme nous avions épuisé le sujet champagne, Christian a sorti un
Gewurztraminer GC steinert 2001 "sélection de grains nobles" de Pierre Frick. Nez de toute beauté sur la rose, les fruits confits et les épices. Bouche vive, fraîche, digeste, aérienne, d'une pureté aromatique incroyable. On sent à peine les 93g de sucre. Je ne suis pas gewurzmaniaque, mais là, je suis conquis !
Conclusion de la soirée : oubliez certaines bouteilles au fond de votre cave ; vous risquez d'avoir de très belles surprises !