Hier, était organisée une dégustation « Les Grandes Cuvées de Champagne » chez un célèbre caviste proche de la Place de la Madeleine. Pas moins de quinze cuvées étaient présentées, ce qui fut l’occasion de découvrir les dernières sorties (Dom Pérignon 2002, Cristal 2004…) et redécouvrir celles commercialisées depuis déjà un certain temps, et ce à moindre frais.
Voici un compte-rendu de mes dégustations, qui apparaissent dans l’ordre de mes préférences. Ce classement est réalisé à partir du plaisir immédiat que ces cuvées m’ont procuré et non de leur potentiel futur. La plupart ont été dégustées une deuxième fois au cours de la soirée pour confirmer mon sentiment. Il faut dire que les conditions de dégustation n’étaient pas absolument idéales comme toute dégustation publique : Quinze cuvées dans un même verre, souvent servies trop fraîches, dans un certain brouhaha, debout et parfois proches de belles, tout juste re-parfumées pour l’occasion !
Pour les notes attribuées, l'échelle est la suivante : très bon (de 15 à 16,5), excellent (de 17 à 18,5).
Les cinq premières cuvées tenaient pour moi le haut du pavé, ce soir-là. De grands vins, remarquables, brillants. Indéniablement de Grandes cuvées de Champagne !
Krug, Grande Cuvée
Le style Krug ! J’adore cette cuvée, qui me donne toujours autant de plaisir à la dégustation. Le nez est expressif et d’une grande complexité. La bouche offre une explosion aromatique sur le fruit, les épices douces, la noisette avec des notes finement boisées, beurrées et un bel équilibre. C’est puissant, complexe, et en même temps tellement fin et élégant. La finale est quant à elle superbe. La bouteille venait tout juste d’être ouverte et le vin était servi un peu frais… c’est dire !
18,5/20
Gosset, Célébris Extra-Brut 1998
C’est indéniablement mon coup de cœur de la soirée ! Le nez est superbement fruité, d’une rare intensité, sur des notes de fruits jaunes juteux. La bouche est très aromatique, sur un fruit explosif, avec une belle rondeur. L’équilibre est parfait et la longueur remarquable. C’est délicieux ! Là encore, on n’est pas déçu du voyage…
18+/20
Bollinger, La Grande Année 2000
Je l’ai dégusté juste après trois quatre cuvées quelque peu décevantes et je commençais à me remettre en question. Mais à peine j’approche mon nez du verre, que je suis saisi ! C’est beau ! Des notes vanillées et boisées d’une grande intensité et d’une rare élégance. C’est vineux, profond avec une longueur remarquable. Je pense cependant qu’il gagnera en complexité avec le temps. Un grand vin !
18/20
Charles Heidsieck, Blanc des millénaires 1995
Le nez est caractéristique, difficile à décrire. C’est frais et brioché. La bouche offre une belle expression aromatique, sur des notes de fruits blancs avec une belle élégance et une jolie longueur. Une cuvée remarquable ! 1995 est le plus récent millésime pour cette cuvée, et c’était quand même il y a 15 ans ! C’est dire le temps de vieillissement en cave avant sa commercialisation. Le 1996 n’est pas encore sorti, mais ne devrait pas tarder. Il était pourtant annoncé pour cette rentrée !
17,5+/20
Joseph-Perrier, Joséphine 2002
Un nez intense, très joliment fruité, vraiment très agréable, avec une pointe d’agrumes. La bouche est expressive, ronde, gourmande, sur des notes de fruits jaunes, confits. Un champagne d’une belle finesse et parfaitement équilibré. On se régale, on en redemande ! Là encore une grande cuvée.
17,5/20
Les cinq cuvées suivantes sont d’un très grand niveau, mais moins parfaites ce soir-là que les précédentes. On a beaucoup de plaisir à les boire mais il manque un petit quelque chose, l’étincelle qui illumine nos sens à la dégustation !
Taittinger, Comtes de Champagne 1999
Le nez est expressif, frais, sur des notes de fruits blancs et florales également. Je lui trouve une typicité que je retrouve bien à chaque fois que je le déguste. En bouche, c’est rond, assez riche, solaire, toujours sur le fruit, avec des amers nobles en finale et une certaine fraîcheur. La longueur est belle mais je me demande si ce n’est pas un poil trop dosé à mon goût.
17+/20
Pol Roger, Sir Winston Churchill 1999
Le nez est sur le fruit mur, chaud comme l’année. En bouche, on a un vin assez ample, expressif, toujours sur la maturité avec une pointe d’épices douces. C’est goûteux, savoureux, élégant, agréable.
17+/20
Dom Pérignon 2002
Ah, le fameux ! A peine commercialisé qu’il recevait la note parfaite de 20/20 par Jancis Robinson, la meilleure des promo. Mais voilà, je n’ai pas été transcendé, bien que je le trouve au-dessus du 2000 !
Le style est bien celui de Dom Pérignon, avec ces notes un peu grillées, épicées. La bouche est savoureuse, avec de la structure, du corps. Un champagne de caractère.
17/20
Laurent-Perrier, Grand Siècle (dégorgement 1er trim. 2010)
Nez frais, légèrement grillé, floral et minéral. En bouche, on a du fruit et des notes légèrement briochées. C’est assez droit, frais, d’une grande pureté je trouve. Assez élégant.
17/20
Louis Roederer, Cristal 2004
Ce nouveau millésime vient après un sublime 2002. La comparaison est donc dure ! Le nez est discret, fermé. On a des notes minérales et une pointe d’agrumes. En bouche, il n’est pas beaucoup plus causant. L’attaque est franche, c’est assez droit, avec toujours de la minéralité, des agrumes et une certaine vivacité. A peine 90 points.
17-/20
Les cinq dernières cuvées sont clairement les déceptions de la soirée. Si ce sont de très bons champagnes, ils n’ont pas pour moi le niveau que devrait avoir une Grande Cuvée, à savoir 90 points (= excellent = 17/20 ).
Ruinart, Dom Ruinart 1998
Nez discret, peu expressif, sur des notes de fleurs et d’épices douces. En bouche, on a une texture veloutée, avec des notes grillées et une pointe d’agrumes.
16,5+/20
Piper-Heidsieck, Rare 2002
Le "World’s Best Champagne 2011" pour le Fine Champagne Magazine ! Le problème avec de tels résultats, c’est qu’après, on en attend toujours beaucoup. Le nez est ici expressif. Pour avoir goûté le Brut récemment, je lui trouve un style assez proche, sur la fraîcheur avec ces fines notes florales et toastées. En bouche, c’est assez vineux, sur des notes de fruits assez mûrs avec des épices et des fruits secs. C’est très bon mais juste très bon.
16,5/20
Pommery, Cuvée Louise 1999
Comique ! La bouteille est à moitié vide quand on me sert ce champagne. Le nez s’exprime sur des notes de liège assez prononcées. Du liège ? Ah oui, la bouche confirme, le vin est bouchonné. Je préviens la responsable du stand qui goûte, puis m’indique ne pas remarquer. Je passe mon chemin et, perplexe, je porte à nouveau le verre à mon nez et je confirme, c’est vraiment bouchonné. Au loin, je vois la responsable mettre la bouteille de côté.
J’y reviendrais plus tard, et si le vin était cette fois bien plus agréable, dominé par un fruit mûr, riche, je ne suis pas conquis.
16/20
Amour de Deutz 2002
Cette cuvée ne m’a jamais convaincu sur le millésime 2000. Le 2002 ne me convainc guère plus. Un nez un peu sur les agrumes, frais. En bouche, c’est rond, crémeux, avec une dominante florale je trouve. Il y a un bel équilibre, c’est très bon, mais cela manque d’élégance.
16/20
Perrier-Jouet, Belle Époque 2002
C’est la cuvée que j’ai la moins apprécié. La bouche est sur le fruit, assez mûr, avec des amers et un dosage vraiment très prononcé. Très en dessous. Grosse déception !
15/20
J’en ai fini et j’espère avoir retranscrit au mieux le style de ces cuvées. Je n’ai pas trop été causant sur les cinq dernières et pourtant, ce sont presque les premières que j’ai dégustées à cette soirée. C’est dire qu’elles m’ont peu inspiré.
J’affinerai le cas échéant à l’occasion du Grand Tasting !
N’hésitez pas à faire part de vos avis… et vos préférences !
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Julien
Auteur du sujet
