Bonjour à tous,
Hier soir, se tenait le premier rendez-vous du LPV Paris Champagne Club
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La soirée s’est déroulée chez ma femme et moi, dans une très bonne ambiance et autour de bien belles bouteilles. Les vins ont été dégustés à l’aveugle, sauf pour moi qui devait déterminer le moment de dégustation des bouteilles, les accords et gérer les ouvertures.
Apéritif : Toasts saumon fumé / Pata negra sur un “pan con tomate” / Gougères au fromage
Nous commençons par deux champagnes assemblés en partie avec d’anciens cépages.
Champagne Laherte Frères, Les Clos, Non Dosé (L. 09)
Ce premier champagne est issu d’une parcelle située à Chavot (au sud d’Epernay) et de 7 cépages différents (ancienne cuvée "Les 7" ). Il est assemblé à 50% de cépages traditionnels (18% Chardonnay, 18% Meunier et 14% Pinot noir) et à 50% de cépages anciens (17% Pinot blanc, 15% Petit meslier, 10% Fromenteau et 8% Arbanne).
La robe est jaune or et le nez est d’abord sur la pomme, puis se révèle très minéral, crayeux. En bouche, c’est plutôt rond, gourmand et très aromatique sur les agrumes, avec une trame très minérale et un côté légèrement herbacé. Il y a une pointe d’acidité, ce qu’il faut pour lui donner une bonne fraîcheur. J’ai beaucoup apprécié ce champagne qui possède une belle typicité et une bonne longueur en bouche.
Très bien (15,5/20)
Champagne L. Aubry Fils, Le Nombre d’Or, Sablé Blanc des Blancs 2003
Le second champagne est un monocru de Jouy-lès-Reims, assemblé à 40% de Chardonnay, 30% d’Arbanne et 30% de Petit meslier.
La robe est d’un jaune or plus soutenu, avec une mousse bien dense et persistante. Le nez est expressif, complètement différent du champagne précédent, sur des notes de raisins murs, confits. En bouche, c’est gourmand, vineux, sur des notes de fruits murs et une pointe champignonnée. J’aime le style de ce champagne. Malheureusement, la fin de bouche est légèrement aigre et s’arrête net.
Bien + (14,5/20)
Entrée : Duo de foie gras, un alsacien nature et un aux figues
Champagne Charles Heidsieck, Réserve Privée, Mis en cave en 1998
Le nez est bien expressif, frais, très typé Charles Heidsieck avec ces arômes un peu grillés et levurés, de la fleur et de la noisette. En bouche, on sent clairement que le vin est bien dosé, mais avec quand même une certaine droiture. On a toujours ces notes grillées, avec une belle fraîcheur et une très bonne persistance en bouche. Je l’ai bu il y a moins d’un mois et je le goûte vraiment mieux ce soir là.
Très bien (16-/20)
Champagne Egly-Ouriet, Brut Tradition Grand Cru
Ce champagne est issu de trois terroirs classés Grand Cru : Ambonnay, Bouzy et Verzenay. Il est assemblé à 70% de Pinot noir et à 30% de Chardonnay. La bouteille a été dégorgée en août 2009, après un vieillissement en cave de 37 mois.
Le nez est moins expressif mais agréable. On perçoit de fines notes de zestes d’orange et un côté lacté (yaourt, crème fraiche). En bouche, il y a de la rondeur, du gras et on est clairement sur le fruit. Il est plus court en bouche que le Charles Heidsieck mais bu seul, je le préfère.
Très bien + (16,5/20)
Sur le foie gras toutefois, le Charles Heidsieck devient superbe. Il est sublimé. On dirait qu’il est fait pour ce mets (peut-être est-ce lié au dosage). Au contraire, le Egly-Ouriet se révèle plat et perd toute sa saveur, je trouve.
Plat : Saint-Jacques, Risotto aux truffes
Les deux champagnes suivants sont des 100% Chardonnay, sur le même millésime : 1997.
Champagne Jacquesson, Avize Grand Cru 1997
Un champagne issu de trois parcelles de Chardonnay d’Avize. Dégorgé au premier trimestre 2007, il a été dosé à 3,5 g./L.
Wouaw ! Il n’y a pas à dire, c’est sacrément bon ! Le nez est beau, frais, minéral, légèrement beurré. En bouche, on a du gras et une superbe minéralité. C’est complexe, fin et élégant. La finale est longue et sur les Saint-Jacques et le risotto, c’est un pur régal.
Excellent (18/20)
Champagne Janisson-Baradon & Fils, Les Toulettes 1997, Non Dosé
J’avais hâte de gouter ce champagne qui est la première édition de la cuvée parcellaire "Toulettes", issue de vieilles vignes de Chardonnay de 1947. Le vieillissement s’est fait sous liège pendant près de 13 ans, avant que la bouteille ne soit dégorgée le 25 février 2011.
Le nez est très expressif, sur les fruits jaunes, très abricoté, avec au départ des notes d’œuf et de coquille d’œuf un peu déroutante, mais qui ont un peu disparu à l’aération. En bouche, on a une belle rondeur, sur les agrumes confits, les fruits exotiques et une fine amertume en finale. C’est un champagne à l’aromatique particulière, très fruits jaunes et fruits exotiques je trouve. Personne n’aurait parié sur un 100% chardonnay. Je l’ai pour ma part trouvé très bon, mais loin du style du 2004 et du 2005, plus Chardonnay et peut-être plus racé aussi.
Très bien + (16+/20)
Fromages : Conté 24 mois / Ossau Iraty 17 mois / Coulommiers
Champagne Bollinger, Grande Année 1985
La robe est ambrée, profonde, avec une bulle bien présente. Au nez, il n’y a aucun doute, on est sur un vieux champagne. Au départ discret, il se révèle un peu plus sur de fines notes d’agrumes et une pointe d’oxydation. En bouche, c’est rond, sur des arômes de fruits matures, de noisettes, de raisins mûrs, un peu confiturés. C’est un vin mature, mais avec une fine acidité en finale. Un beau champagne.
Excellent – (17/20)
Sur le fromage, je trouve que l’accord se fait bien sur le Ossau Iraty, moins sur le Coulommiers, sans doute un peu trop fort en bouche et qui prend un peu le dessus à mon goût.
Dessert : Mousse au chocolat, Fruits exotiques (ananas, mangue, fruit de la passion) et Tuile aux amandes
Jacques Selosse, Il était une fois, Liqueur (moût de raisins et alcool)
Comme je l’ai dit dans la rubrique "Champagne", cette cuvée serait le pendant avec du Chardonnay d’Avize et de Cramant du Palomino de la région de Cadix pour l’Olorosso medium. Anselme Selosse a eu en effet la volonté de montrer que la Champagne et l’Andalousie sont deux régions cousines par leur roche mère calcaire et blanche.
Il s’agit d’un jus de raisin fortifié avec de l’alcool et élevé à l’air libre en condition oxydative. La liqueur est issue d’une solera de 1995 à 1999. A la mise en bouteille, le degré alcoolique était de 15,2% et il y avait 156 grammes de sucre par litre.
Le nez est liquoreux, sur des arômes de datte et de banane flambée. En bouche, on a les mêmes arômes, avec du raisin sec également. C’est plutôt fin, élégant avec une acidité qui contrebalance bien la présence de sucre et qui le rend au départ léger. Mais c’est quand même un "vin" puissant et je pense par ailleurs qu’à l’aveugle, j’aurais dit qu’il titrait plus en degré alcoolique.
Très bien + (16,5/20)
L’accord s’est indéniablement fait sur les fruits.
En conclusion, nous avons passé avec ma femme une très bonne soirée dans une bonne ambiance, en présence de personnes sympathiques et amicales et autour de vins qui nous ont beaucoup plu. Nous vous remercions tous pour ce beau moment de partage.
C’est quand vous voulez pour la deuxième édition ! :)o
Julien