Dans le Roussillon, la densité "traditionnelle", c'était 1,50 m x 1,50 m, soit 4000 pied à l'hectare. Cinq coursons, deux yeux, dix raisins de 120 à 140 g, soit à qq chose prêt 5000 kg/ha, on est à 40 hl/ha, ce que l'appellation permet. Ne me chipotez pas au g prêt, c'est pas une science exacte ;-). Pour autant, il y les manquants, les yeux qui ne donnent pas de raisin, etc, etc. J'ai 80 ares de carignan qui me font chaque année des grappes de plutôt 200g, j'en suis ravi pour apporter de la fraîcheur aux sorcières.
En Espagne, on descend parfois jusqu'à 2 000 pieds/ha, ce qui n'est pas beaucoup. Mais c'est plus la tendance. Cette époque est révolue. Je conseille à tous la lecture du pdf sur le priorat, les terrasses, les a-priori et les réalités de l'irrigation. On peut arroser modérément pour faire des grands vins de garde, en fonction des années, on peut aussi chercher des rendements de 60/80 hl hectare, qui n'ont rien de déshonorant pour faire des vins de demi-corps (je pense à Raimat, entre des centaines d'autres, puisqu'on est en Espagne). Ceci étant, la plaine de Béziers ou la Salanque chez nous n'ont pas besoin d'irrigation pour monter allègrement à 150 ou 200 hl/ha pour faire de la villageoise. Il en faut pour tous les goûts ;-). Les vignes ont l'eau à 3 mètres et elles savent où la trouver. Rien n'est ni si noir, ni si blanc qu'on le dit. Bordeaux n'a pas de leçon à donner dans le domaine de l'éthique, de la chapta à l'osmose... Comparer un "métier d'artisan d'art" avec une "industrie" de marque n'a pas finalement pas de sens, sauf bien sûr à se rendre compte qu'on a donné l'AOC aux deux...
Pour Christian11. Sur les pesticides, dont le nom, et je le regrette, englobe effectivement tout et donc ne défini rien et rend tout débat difficile, je te faisais juste remarquer, pour que tu comprennes, que l'essentiel des résidus que l'on retrouve dans le vin proviennent des traitements, en particulier des derniers insecticides et anty-botrytis qui sont appliqués très tard, en septembre, parfois sans respecter le délai dit "DAR" ou "Délai Avant Récolte". Si il est de trois semaines, ce qui courant, si on vient de le passer et si on annonce cinq jours plus tard une semaine de temps atroce, bien rares sont ceux qui, en climat océanique, vont respecter le DAR avec au final des conséquences graves... Si ces règles étaient contrôlées et vérifiées, ce qui va bien finir par arriver car c'est un scandale sanitaire, un vigneron en bio comme Jean-Michel ne serait pas défavorisé mais bien alors avantagé car il pourrait vendanger au plus prêt des maturités et du climat ! Alors que les autres devraient attendre quoi qu'il arrive, quitte à tout perdre... Le bio a cela de bon (entre autre) que ses règles de conduite sont (globalement bien, même si certains trichent de temps en temps, ce qui est humain...) contrôlées, alors que le traditionnel ne l'est pratiquement pas (les pulvé à partir de cette année seulement, par exemple...). Donc, on balance des produits qui, bien utilisés, à bon escient, en petite quantité, seraient "peu" voir pas nocifs mais qui, mal utilisés, à mauvaises doses et même quand on en a pas besoin, le sont terriblement. Au final, tout le monde est perdant parce qu'on les interdit un par un, à cause des abus et parce que les firmes ne veulent défendre que les produits chers, un peu comme les médicaments. Il faut dire, pour en revenir au paragraphe précédent, que quand on fait de petits rendements, on a aussi moins de "besoin" que quand on fait pisser. Pour le blé, c'est pareil. A 50 quintaux, tu te passes de bien des choses. A 130, sans chimie à outrance, tu récolte pas. Pour comprendre, il faut remonter loin...
Sur les sols, bien sûr que certains résidus restent, passent dans les nappes, etc. Mais ils migrent, justement, et vont polluer ailleurs. Donc, on les retrouve pas souvent dans le raisin ou le vin mais... ailleurs. Comme les résidus de pilules, qui dérèglent les poissons ou le chlore ou dichlore), une vrai saloperie et qui pourtant est partout dans notre vie... Finalement, dans la production comme dans la consommation, il faudrait agir avec modération si on veut durer. On en est loin...