Les amis, c'est la vie !
Vacances en pays cathare
Albi, quand la brique rouge répond au ciel bleu roi
Ceux qui me connaissent intimement savent que si une âme de Bobo* sommeille en moi et que pour la gentillesse, je fais de gros efforts pour dépasser mon naturel de Jean Pierre Bacri, niveau organisation, force est de constater que quand le temps des congés payés approchent, là, ça dérape sévère pour plonger dans l'indigence !
*déconnez pas, celui des Bronzés, hein, pas le hipster barbapoux composteur de tofu sur son balcon parisien !
Et parfois, ce handicap lourd crée des regrets terribles, de ceux qui m'accompagneront jusqu'aux pissenlits.
Alors que tous les copains ont un jour profité de leur bascule de décennie respective pour écrire une nouvelle ligne de tranche de vie merveilleuse entre Alamis, fallait bien que le gros busard de service laisse trainer les années courantes et voit Alain rejoindre la table de Bacchus avant que j'ai pu espérer lui renvoyer un peu de tout le bonheur qu'il m'avait si souvent offert.
Alors je sais bien que les cages à lapin parisiennes n'incitent pas aux moments à la Sautet et que le temps de la maladie dévorait les calendriers en épuisant les moments possibles...
Mais mince, j'aurais dû...
Mais c'est trop tard maintenant pour autre chose que des regrets.
Ne remettez jamais trop à demain les occasions de montrer à ceux que vous aimez combien ils comptent pour vous.
Mais heureusement, je n'en manque pas !
Donc cette fois, ça y est, on va les fêter ces 40 piges, même si elles sont déjà sacrément bien entamées.
La patronne a vaillamment porté la sélection du lieu de vacances qui nous permettra de découvrir la splendeur de Carcassonne et d'Albi tout comme l'authenticité de Cabardès et du Minervois, des régions encore préservées du bétonnage à tout va et du tourisme bétaillé, de ces coins où l'accent roucoule en version rocaille, où les oreilles en chou-fleur sont signes de belles valeurs humaines et où le gras n'est pas vilipendé mais défendu comme un acquis de l’humanité !
Le teint blafard est prêt à resplendir...
Le slibard de bain aura sûrement encore rétréci cette année, donnant une excellente raison à son propriétaire de le laisser au fond du sac...
Le coffre est calé avec quelques topettes de secours en cas d'hydratation urgente...
Les bonnes adresses à voir m'ont été données par mon partenaire admin qui connait sur le bout des doigts son terroir local...
Les vins dorment bien masqués dans la cave de Pélusse depuis plusieurs mois déjà...
Allez, en route pour un nouvel épisode !
Domaine Daniel et Martine Barraud, Pouilly-Fuissé, Les Crays, 2010
Bouchon parfait.
Robe nettement dorée.
Nez pesant et monolithique, sur un élevage prégnant, entre le beurre frais, la crème et la planche vite écœurante.
Confirmation en bouche où une matière riche est masquée par cette aromatique lourdaude.
La présence d'une amertume terrible finit de clouer le cercueil du plaisir possible.
C'est quand même pas simple, le vin, car
ma précédente bouteille
n'avait rien à voir avec ce gros machin boisé...
Domaine Hubert Lamy, Saint Aubin 1er cru Derrière chez Edouard, 2015
Bouchon Diam10 très long.
Robe cristalline à peine marqué d'un léger gris vert.
Nez compliqué, peu ouvert et un peu dissocié, quand des notes anisés répondent à un petit boisé mal intégré.
La bouche est très compliquée à lire car le vin semble bien doté mais tous ses éléments ne se fondent pas : l'acidité présente, la matière d'une certaine épaisseur et des amers un peu trop présents tirent chacun la couverture à lui dans un ensemble qui ne trouve pas son équilibre ni sa cohérence.
Finale mutique et un peu amère.
Absolument rien à voir avec la bouteille
bue au printemps
et qui nous avait mis sur le cul !
Et y'en a encore pour avoir des certitudes sur le vin ? Moi, de moins en moins...
Domaine Thierry Allemand, Cornas, Reynard, 2007
Bouchon absolument parfait.
Robe grenat sombre, presque violette et sans trace d'évolution.
Premier nez serré, compromis de notes animales (sang frais, viande crue) et de puissantes senteurs d'âtre froid, entre la cendre et l'encens. L'aération libère l'ensemble et le fruit apparaît, sur les fruits noirs.
Attaque équilibrée, sur une belle acidité motrice qui lance une matière agréable quoiqu'assez ferme, d'une densité respectable mais qui reste un peu ferme en toucher de bouche.
Finale un peu austère peut-être mais quelque chose me dit que ce vin aurait gagné à être généreusement aéré.
Bien à très bien.
Domaine Stéphane Bernaudeau, Vin de France, Les Nourrissons, 2009
Bouchon court et en mauvais état, imbibé au 3/4.
Robe sur un doré net qui tire sur le vieil or.
Nez puissant et baroque, compromis de senteurs de tarte tatin, de mandarine, presque d'exotisme (mangue) mais aussi d'une nette présence presque d'oxydation, entre le miel et la cire "fraîche" (pas la térébenthine).
Bouche agréable, en particulier le soir où elle m'a semblé avoir pris plus de cohérence, sur un équilibre plus avenant entre une matière bien mûre et une très belle acidité.
L'ensemble reste néanmoins un peu évolué rococo à mon goût (effet du bouchon douteux ?).
Finale agréable, avec de la présence et une certaine amertume.
Bien à très bien.
Domaine de la Butte, Bourgueil, Mi-Pente, 2005
Bouchon comme neuf mais collé au col du verre.
Je l'ai eu mais j'ai failli y laisser une artère !
Robe sur un violet profond qui commence à évoluer vers une touche brunie sur l'extérieur du disque.
Nez mat et brute, sur l'encre, la fourrure, des notes un peu vaseuses qui masquent un fruit noir trempée dans le racinaire très cabernet franc.
Curieux parcours que la bouche où, à l'ouverture, le vin se présente de manière un peu massif et jeune mais agréable. En revanche et alors que j'espérais que la viande rouge allait tempérer sa fougue, le partenariat d'une entrecôte au BBQ est une catastrophe, révélant une amertume rébarbative.
C'est le lendemain que le vin se présentera le mieux, toujours sur ce nez très fruit noir/végétal mais avec une matière jeune et pleine de jus, sur un volume riche parfaitement tranché par une très belle acidité.
Belle finale encore à attendre afin que le vin gagne en fondu.
Si n'était cette aromatique de cimetière qui me dérange tant sur le fourbe cabernet, je pourrais y prendre un vrai plaisir.
Mais y'a pas, je coince un peu quand même pour sortir les superlatifs...
Château Jouclary, Cabardès, Cuvée Tradition, 2016
50cl
Robe profonde et violacée.
Nez ultra aromatique, totalement expressif mais un peu monocorde, sur la liqueur de cassis à en devenir entêtant.
Attaque de bouche suave presque douce, sur une matière ronde et un peu sucrailleuse, ce qui allié à toujours ce côté très fruits noirs primaires a une petite tendance à écoeurer.
La finale est inexistante mais le vin se boit facilement, jouant sur son accessibilité immédiate.
Honnête.
Le Château de Saissac, la cité de Carcassonne et ses essais d'Art Moderne Wifi Gratuit, le village perché de Minerve
La cabane auprès de l'étang n'est plus là pour nous accueillir.
Mais didjiou, ce que ça fait du bien d'aller se perdre dans le trou du bout de nulle part de cette belle campagne française où seuls le vrombissement des insectes, le pépiement des oiseaux et le meuglement des vaches occupent l'espace sonore.
Le calme est une volupté dont le citadin n'a plus la capacité d'apprécier les charmes.
Y'en a certains que ça emmerde. Moi, ça me ressource !
Bon, y'a bien quelques saloperies de frelons ou de moustiques du Bengale pour venir me rappeler que je suis quand même pas fait pour la vie en extérieur.
Mais force est de constater que de ronquer jusqu'à pas d'heure sans qu'une mobylette ou un camion poubelle viennent vous raccourcir le réveil, ben ça vous requinque !
Il est temps de reprendre la route pour rejoindre Corconne où une soirée de rattrapage spécial nous attend.
Depuis presque deux décennies, une bouteille qui symbolise beaucoup pour moi attend patiemment son heure.
Y'a plus qu'à espérer qu'elle soit à la hauteur des convives et du moment !
En route !
***
Chez les Alamis, on est mieux que chez soi !
Saucisse et magret séchés, saucisse de foie
Domaine Egly Ouriet, Champagne Brut Grand Cru, Blanc de Noirs
Dégorgé en 2016
Oliv
Robe assez nettement doré au cordon de bulles léger.
Beau nez riche et causant, sur des notes finement oxydatives, sur l’orangette, les fruits secs mais aussi pas mal de fruit, avec une impression de richesse.
Confirmation de ces sensations en bouche avec une attaque vineuse et bien mûre au volume quasi crémeux. Le vin déroule une puissance dans un exercice d’équilibre parfaitement réussi car porté par une acidité bien mûre et qui mobilise l’ensemble. La bulle est très fine, presque un peu trop pour un vin pas si vieux.
La finale est longue et vineuse, très persistante de goûts, sur le financier et les fruits secs.
Seule réserve sur cette bouteille, l’impression à l’aveugle d’un vin bien plus âgé.
Pas de souci pour le plaisir immédiat mais sur cette bouteille peut-être pour la longue garde. Mais c'est plus un souci vu qu'elle est éclusée !
Très bon !
Enzo
Joli nez plein de fruits jaunes, des notes de fruit sec d’un léger oxydatif, c’est fin, ouvert, très avenant.
La bouche possède une bulle très fine, peu abondante avec une perception de grande douceur et de rondeur. C’est ample, assez évolué avec une jolie finale bien définie. Vraiment très bon.
Très Bien +.
Domaine Marc Colin, Chassagne Montrachet 1er Cru Les Caillerets, 2008
Oliv
Bouchon neuf.
Robe sur un doré léger.
Nez terne et peu causant, avec un voile beurré qui écrase de trop minces senteurs florales quasiment éteintes.
Bouche équilibrée proposant un volume agréable enroulé dans une acidité bien vivace mais d’un classicisme un peu emmerdant par manque d’expression aromatique.
Finale salivante avec de la fraîcheur mais un peu anodine en persistance.
Un vin avec du nerf et de la trame mais qui manque vraiment trop de complexité pour apporter un réel plaisir.
Et mille sabords de bouzouks bacchiques, encore une bouteille qui ne ressemble en rien au petit bijou
bu chez Bobosse il y a deux ans
.
Enzo
Nez beurré avec un léger côté ananas/vanillé, trop élevé à mon goût.
La bouche est riche, d’un équilibre correct avec un bon volume sans grande expressivité avec un boisé perceptible qui alourdit un peu l’ensemble. La finale parait plus acide et améliore la digestibilité. Quand même pas un grand pied.
Bien +(+).
Bisque d'écrevisses sorties de l'eau Sydd
Domaine Vincent Dauvissat, Chablis 1er cru Forest, 1999
Oliv
Bouchon en bon état, imbibé au cinquième.
Robe assez nettement dorée.
Nez assez fortement réduit, un peu iodé, sur l’algue nori avec des notes beurrées et d’évolution sur la peau d’orange séchée dans un ensemble qui manque de fraîcheur et de précision.
L’attaque en bouche frappe par sa viscosité, sur un volume épais et lent qui prend le pas sur une acidité en retrait.
L’ensemble manque d’allant et de relance, comme si le vin était endormi. Car je n’ai pas perçu de faiblesse de corps ni de début de sénilité aromatique.
Mais en l’état, le côté un peu patapouf lasse assez rapidement.
Pas fan. A attendre ?
Enzo
Nez peu précis avec un léger réduit qui a du mal à s’envoler. On perçoit un côté alcool, coquille, pralin, beurré dans un ensemble peu précis.
La bouche est très grasse, si visqueuse que j’aurai juré un grand cru. Si elle a pas mal d’énergie, elle manque d’harmonie, elle n’est pas en place et encore jeune. Quelque peu décevant.
Bien ++/Très Bien.
Domaine Mugneret Gibourg, Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Chaignots, 2008
Oliv
Bouchon parfait.
Robe grenat clair, sans trace d’évolution.
Nez discret et un peu parasité par une trace d’élevage beurré qui ne s’évacuera que le lendemain pour libérer totalement des jolies senteurs de fruits rouges, entre la groseille et la fraise.
Bouche nerveuse construite autour d’une acidité pointue mais absolument pas mordante et qui porte une belle matière franche. Le charme aromatique, entre la fraise et la cerise, participe au plaisir et porte le vin jusqu’à une finale pas interminable mais d’une grande fraîcheur.
Très bien.
Enzo
Nez élevé, beurré et pas grand-chose d’autre.
La bouche est droite, austère avec une acidité élevée sur les fruits rouges. Le bois du nez n’a pas envahi pour l’instant la bouche, il y a du fruit, c’est peu évolué mais ça manque clairement de gourmandise. Un vin trop strict pour moi. Bien +.
Ce vin fait partie des rares 2008 sur lesquels j’ai eu un vrai beau plaisir. Je m’étais donc dit qu’il fallait faire goûter ça à la bande de pénibles pour voir ce qu’ils en diraient à l’aveugle.
Bon, je vois au loin l’Enzo qui crisse dans les virages et meugle au cistercien ! Pas gagné mon affaire… Mais miracle, le reste de la table à l’air de survivre à l’exercice et rembarre le DinEnzore ! Même Pélusse a le sourire alors que j’ai pas encore fait péter le sud, c'est dire !
Ca ne facilite pas le service avec une quille dans chaque main mais je croise les doigts pour que la suite déride mon vieil Enzo !
Côte de Boeuf Aubrac à la Pélusse, girolles des Cévennes cueillette Enzo et pommes de terre au four
Domaine Guigal, Côte Rôtie La Mouline, 1998
Oliv
Bouchon en parfait état.
Robe bordeaux avec un peu d’évolution brune.
Nez délicieusement gourmand, sur les fruits noirs, la figue, le laurier, le thé noir, l’orange sanguine, des notes fumées. Ca part dans tous les sens et c’est sacrément attirant !
Bouche baroque et juteuse, d’une gourmandise immédiate par un volume plein à la douceur légère mais très agréablement tempérée par l’acidité et des tanins présents mais parfaitement intégrés. Le vin concilie volume et buvabilité dans un côté sexy facile assez irrésistible.
Là, un peu comme sur Grange des Pères 2005, faudrait être un sacré grincheux pour ne pas s’éclater sur un vin si évident.
Finale avec une grande allonge et qui klaxonne redoutablement l’envie de se resservir.
Excellent !
Enzo
Nez très ouvert sur les fruits noirs, les agrumes, avenant.
La bouche est diaboliquement sexy, gourmande sur un superbe équilibre aux tannins fondus. C’est très digeste avec une grande fraicheur malgré un caractère qui fait sudiste qui m’embarque irrémédiablement vers une GDP et une belle matière. Très long en finale, superbe de plaisir immédiat.
Excellent.
Domaine Jean-Louis Chave, Hermitage, 1998
Oliv
Bouche imbibé à 80% avec une petite saillie qui a dû un jour laisser passer une goutte.
Robe quasi identique à celle de la Mouline, un tout petit peu plus claire peut-être.
Alors qu’à l’ouverture, le nez était nettement plus muet que le Côte Rôtie, 4 heures plus tard à table, l’ensemble s’est posé sur de belles senteurs franches de fruits noirs frais, presque sur les fruits des bois, l’olive noir légèreet un ensemble thé fumé et poivré qui apporte une grande fraîcheur. Ça sent la belle syrah classique tout ça !
Mais c’est la bouche qui me convainc totalement, en particulier dans son mano à mano de style avec le Guigal.
Car à la première passe, le côté offert sexy froufrou de la Mouline prend le pas sur une certaine réserve austère qu’évoque l’Hermitage.
Mais le repas aidant, le vin gagne en allonge, en classe, en fraîcheur, prenant un côté froid mais plein assez génial de puissance motrice pour proposer, au final, un équilibre d’une extrême noblesse, à la fois aristocratique et pour autant irrésistible.
La présence en bouche me semble toute en verticalité et en puissance maîtrisée, d’une complexité de goûts remarquable et d’une tenue d’une toute grande classe et à peine sur un début de maturité.
La finale est brillante de persistance et de plaisir, jouissive sur l’exceptionnelle Côte de Bœuf au BBQ de Pélusse.
Magnifique !
Enzo
Nez très typé syrah en vendange entière, finement poivré/mentholé, complexe, qui bouge beaucoup dans le verre avec des notes d’encens. Superbe.
La bouche est fraiche et gourmande à la fois, plus droite que la Côte Rôtie et très juteuse avec une grande qualité de tannins également, tannins que l’on perçoit encore tant le vin parait encore assez jeune. Finale très longue sur les épices douces, très salivante et juteuse. Somptueux. Excellent (+).
Ouf, cette paire que j'attendais depuis si longtemps et dont l'une des bouteilles avait une histoire intime très importante pour moi a apporté du plaisir à tous.
Et là, c'est le drame !
Mais vous le croyiez que l'Enzo à qui l'on avait confié cette tâche a oublié... le fromage !
Oooooooh, déconnez pas, les copains ?! Y'a Marcel Belliveau qui est en train de filmer, là ?
A croire qu'ils s'étaient tous consultés ou qu'ils avaient reçu un mail de mon toubib, de ma maman ou de mon Raph', toujours soucieux de la quantité de crème qui coule dans mes veines.
Alors que tout le monde le sait, seule la qualité compte...
Tomme de Sasvoiepas, Crottins d’Air de chez Queduvent et Pavé d'Alzheimer
Mas Amiel, Maury Vintage Réserve, 2012
Robe quasi noire.
Beau nez franc, sur le coulis de fruits noirs, entre la mûre et la cerise, et de puissantes senteurs épicées, sur la cannelle et la cardamome.
Bouche riche mais sans excès, sur une sucrosité fraîche et de petits tannins vivifiants qui font saliver.
L’alcool est bien intégré et si l’ensemble n’est pas d’une grande complexité encore, le vin se livre avec une vraie buvabilité.
L’accord avec le superbe dessert de Fio est parfait.
Bien à très bien.
Fraisier Chocolat blanc alla Fiona
***
Florilège des autres vins du week end
Domaine Ganevat, Côtes du Jura, Florine, 2012
Robe jaune paille.
Superbe nez élégant, sur une petite réduction parfaitement tournée, sur l’huile d’arachide, un très fin fûmé, des notes minérales qui évoquent la pierre chaude et des senteurs de citron jaune.
Bouche pleine, sur un volume assez riche en attaque mais qui louvoie un peu à compter du milieu de bouche, avec un petit creux qui se relance toutefois par la suite grâce à de beaux amers.
L’ensemble manque un peu de complexité aromatique pour m’emporter totalement mais sa générosité et sa franchise en font tout de même un joli vin.
Très bien.
Az. Agricola Antoniolo, Gattinara, Osso San Grato, 2004
Robe assez sombre, sur un bordeaux avec un peu d’évolution.
Beau nez sérieux et droit, sur le chocolat blanc, des notes épicées qui enrobent de senteurs de fruits noirs, entre la cerise et la figue fraîche.
La bouche est remarquablement bien construite, sur un volume encore jeune et riche parfaitement tranché par une acidité vertébrale très agréable. L’ensemble déroule sa structure concentrée sans excès jusque dans une finale épicée longue et encore jeune, sur une acidité et des tanins qui peuvent encore gagner en fondu.
Une superbe bouteille, avec encore du potentiel.
Domaine Moreau-Naudet, Chablis, 2016
Robe jaune paille très claire.
Nez agréable, pur et floral avec une petite pointe de zeste d’agrume. C’est délicat, bien mené et appétissant.
La bouche est un petit peu moins à mon goût, agréable mais un chouia trop riche à cœur alors que j’aurais préféré plus de tension et de tranchant pour porter cette belle pureté aromatique.
Alors, pas d’blague, hein, ça reste un Chablis quand même, on est pas sur d’la roussanne non plus. Le vin a de la fraîcheur mais fallait bien que je me fasse conspuer un bon coup comme buveur de vins pas mûrs comme au temps des grandes heures.
Le Petit Chablis du domaine était plus à mon goût, simple question de style et de dégustateur.
Bien pour moi, plus pour d’autres.
Domaine Gérard Boulay, Sancerre, Clos de Beaujeu, 2010
Robe jaune paille à peine teintée.
Nez très agréable, pur et droit et qui travaille bien dans le verre, exprimant des senteurs florales et d’agrumes (citron vert) avec presque une pointe pétrolée, le réchauffement ramenant un début d’exotisme, sur le fruit de la passion. Pas une once de primaire sauvignonné en vue !
La bouche est délicieuse et possède la niaque qui m’avait manqué dans le Moreau Naudet de la veille, avec une trame acide qui propulse et relance le vin en bouche en créant un point de fraîcheur et de buvabilité remarquable.
Sa précision aromatique, toute en délicatesse et en pureté participe au plaisir ressenti.
Finale droite et aérienne avec beaucoup de gourmandise pourtant.
Délicieux !
Giuseppe Mascarello, Barolo, Monprivato, 2008
Bouchon parfait.
Belle robe profonde, sur un grenat pourpre bien brillant.
A l’ouverture, le nez est bizarre, pris dans une gangue lactée fumée peu avenante.
Deux heures plus tard lors du service, changement de registre où tout s’est épuré, offrant un joli fruit net, sur le guignolet, la figue fraîche, la prune et une petite réduction pralinée agréable.
La bouche est superbe, sur un jus pulpeux d’une grande douceur, sur une concentration naturelle remarquable de maîtrise et sans une once d’austérité.
L’ensemble goûte encore très jeune au niveau aromatique, encore un peu trop primaire pour apporter une émotion mais au vu de la qualité du toucher de bouche, le plaisir devrait être au bout de l’attente.
Très beau !
Le Château de Lastours, Narbonne, le gouffre de Cabrespine, Corconne, Sauve
Toutes les bonnes choses ont une faim et comme toujours dans cette rubrique, si le ventre n'est pas distendu et que les zygomatiques sont courbaturés, l'émotion du triloulou n'est pas loin au moment de prendre la route du retour.
D'autant qu'une peau de banane imprévue nous a envoyés deux jours dans le décor...
Marc, promis, on rattrape l'occasion ratée très vite.
Alors vous allez le croire ou non mais imaginez le gars qui fait 800 bornes du sud vers le nord sous un temps parfait et un joli 28° au thermomètre pour vous adoucir le triloulou.
Et là, dans une scène pas croyable que
si elle apparaissait dans un film, on la trouverait surjouée
, je passe à peine la barrière de péage de Fleury que le ciel s'éteint et qu'il se met à flotter !
Et quelques kms plus loin, s'ils nous avaient épargné jusque là sur la route comme dans le verre, y'a plus de doute, on est rentrés : les bouchons sont de sortie !
Bon, ben ça y est, aucun doute... on est rentré...
Les copains, comme toujours, un énorme merci pour avoir accueilli les squatteurs.
On remet ça très vite !
Bonne rentrée à tous,
Bises
Oliv