[size=large]Mon ersatz à la soirée Jura et Châteauneuf de LPVLyon2[/size]
C’est mercredi matin, je remplis mon sac en vue de la soirée qui s’annonce : mes verres à dégustation, mon carnet de notes, mon crayon et mon appareil photo. Nickel, cette fois je n’ai pas de bouteille à amener : pas besoin de me torturer pour savoir quand ouvrir les flacons ni pour être sûr qu’ils soient à la bonne température !
Café à la main, je regarde par la fenêtre histoire de voir où en sont les rues… Le conducteur du chasse-neige municipal doit encore cuver son vin dans son pieu car il n’y a aucune trace de son passage nulle part. Voilà bien une journée qui s’annonce sous le signe de Bacchus !
Je me suis très inopportunément garé en montée, en plein dévers et suis coincé entre deux autres voitures… Le départ va être chaud.
La lumière vacille, s’éteint, revient puis s’éteint définitivement. Là ça sent pas bon pour un moment !
Le balai des voitures commence dans un sens, puis elles repassent dans l’autre pour revenir…
Des arbres couchés sur la chaussée coupent les routes un peu partout, cassés par le poids important de cette neige très collante. Si ce ne sont pas des arbres qui sont en travers, ce sont des voitures…
Bon bé je vais rester au chaud moi… Enfin façon de parler car sans courant et donc sans chaudière, ça va vite se rafraîchir…
Le relai téléphone rend l’âme à son tour. Ca me fait penser à l’Ame Sœur où je n’irai pas ce soir. Mon humeur tourne au vinaigre…
Tiens, Bacchus est sorti de sa rêverie et vient saler les glaçons…
Rien ne se passe de la journée, routes, électricité et téléphones en vrac.
La neige tombe sans s’arrêter, sans doute près de 50 cm sur la journée.
Derrière nos fenêtres, nous enfilons régulièrement des couches de vêtements supplémentaires.
C’est là qu’on se rend compte de l’utilité de l’électricité et aussi de l’heure de la tombée de la nuit.
"-On passe à table ?"
"-Ben non, il n’est que 17h30 !"
Aucun moyen de communication, donc aucun moyen de savoir comment la circulation se passe ailleurs. Régulièrement je suis tenté d’essayer de rallier Lyon, mais ça devient vite un vrai capharnaüm sous la neige là-bas.
J’appelle Bacchus à la rescousse, pas le chasse-neige hein, mais le chasse-spleen, le Dieu Universel du Remonte-Moral. Dans ma Sainte Chapelle, j’en appelle à ses services en farfouillant pour nous faire un thème en rapport avec celui des piliers de bar Lyonnais qui ne me verront pas ce soir. J’ai l’impression qu’il fera bientôt meilleur dans la cave que dans la maison…
On dîne aux chandelles en se cramant les poils au-dessus des flammes quand on se passe les plats. Ca sent un mélange de cire et de cochon grillé.
Les enfants sont aux anges, moi je regarde l’heure et je me dis que, là maintenant, il y a quelqu’un quelque-part qui doit m’attendre…
imageshack.us/a/img1... [size=large]Paul Avril, Le Clos des Papes, Châteauneuf du Pape, Blanc, 2007, Demie[/size]
Bouchon légèrement imbibé sur quelques millimètres. Impossible de décrire la couleur à la lumière des bougies. L’effet est plutôt joli mais inintéressant ici.
Le nez est sur le bois et la noix avec des fruits confits. On sent qu’il y a de la puissance dedans. C’est assez attirant.
En bouche, on retrouve cette noix très présente. Des fruits aussi, abricot sec et gelée de coing. On a aussi des notes florales. C’est amusant comme mélange et pas vraiment ce que j’attendais.
La finale est un peu dissociée, l’alcool se montre un peu et l’amertume du côté oxydé prend le dessus, dommage.
Cependant, la noix est hyper-persistante et plaisante.
Moyen+
Voilà un vin qui assume bien ses origines Jurassiennes… Comment ? Un C9P ? :
Au moins il me permet de répondre à la première partie blancs du Jura de la dégust !
Le lendemain, je peux voir la couleur du vin grâce à un fond de bouteille. Il est moyennement intense et a des reflets cuivrés assez marqués.
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[size=large]Antoine Ogier, Châteauneuf du Pape, Les Safres, 2009 [/size]
Joli bouchon propre.
La couleur est grenat foncé, plus de traces de jeunesse, pas encore de traces d’évolution. Le disque est clair.
Nez plutôt discret mais la température ambiante plutôt fraîche ne doit pas aider.
En sent tout de même les fruits au sirop, mûre et fraise, des touches de cacao.
En bouche c’est très liqueur de cassis, fraise en confiture.
La fin de bouche est plus viandée avec du cacao qui revient.
La matière est assez épaisse mais pas accrocheuse.
Jolie finale ou on sent à peine l’alcool… Vive la coupure du chauffage !
Bien+
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Première bouteille d’une série de trois achetées l’année dernière. Je suis surpris en bien même si je ne peux pas parler d’un bon RQP, ayant payé ces flacons autour de 20€.
La prochaine attendra deux ans avant d’être débouchée pour voir si la complexité qui pointe son nez va aller en s’amplifiant.
Et voilà, il est temps d’aller se coucher histoire de voir si on arrive à se réchauffer sous la couette.
C’est la première fois que je reste totalement bloqué au village et il faut que ce soir un soir de dégust ! Moi qui espérais être le seul du cercle à avoir été présent à tous les RDV de l’année, c’est raté !
Une sacrée aventure !
En tout cas…
Vivement la prochaine
vraie soirée !