Non, pas du tout. Enfin, oui, c'est ce que je veux dire. -
Pas de notes d'oxydation, mais une aromatique spécifique, qui n'évoque pas la noix ou la pomme blette, plutôt une combinaison de grillé/réduit avec des notes qu'on pourrait qualifier de minérales.

Luc

Je vois.
Donc plutôt une approche réductive qui n'est quand même pas ce qui se fait de plus emblématique de la région.
Ce serait donc plus le style Tissot que jurassien qui serait à considérer en l'occurrence

Donc plutôt une approche réductive qui n'est quand même pas ce qui se fait de plus emblématique de la région.
Ce serait donc plus le style Tissot que jurassien qui serait à considérer en l'occurrence

Oui, enfin, on retrouve ces notes chez d'autres vignerons (Pignier, par exemple).

Quelle serait donc la différence entre un grillé/réduit bourguignon (style Coche) et un jurassien ?
Quelles senteurs ou saveurs spécifiques ?

Le caractère "fumé" me paraît assez spécifique chez Tissot.
Mais je ne connais pas Pignier...
Arnould.

Je dirais des notes de fumée, de tourbe, de pomme (pas blette). On retrouve ça autant chez Tissot que Ganevat, Labet ...

En effet chez Tissot les notes fumées/tourbées sont souvent présentes, avec parfois la reduction en plus (grillé/pétard). Chez Ganevat, je trouve que c est beaucoup moins, voire pas, fumé, mais souvent grillé/pétard avec des notes de mirabelle. Voilà quelques marqueurs qui me parle sur ces vins mais ça reste subjectif.

Sur les juras ouillés je retrouve souvent une finale pimentée, que je croyais typique... Et que j ai retrouvé dans un vin de AC Leflaive dernièrement.

J'ai exactement les même marques que JB sur ces vins, faut dire on commence à en avoir bu pas mal ensemble.

Tout ça me semble passablement confus.
Le distinguo fumé/grillé/pétard en particulier, avec ou sans mirabelle...

Bah la tourbe, le fumé c'est différent du petard/pierre à fusil, non?
Après que ça vienne de l elevage, du terroir, ou autre j en sais rien.

La mirabelle (la tarte flambée à la mirabelle pour être plus précis dans mon evocation) est une note que je retrouve souvent dans ces vins, et j'aime beaucoup.

Je dirais des notes de fumée, de tourbe, de pomme (pas blette). On retrouve ça autant chez Tissot que Ganevat, Labet ...

Aussi d'accord avec JB. Pour ce que j'ai bu chez Tissot et Ganevat (un certain nombre quand même), deux styles bien différents et surtout jamais ressenti le fumé/tourbé chez Ganevat...alors que chez Tissot, ça me semble très souvent un marqueur du domaine.
Je trouve que c'est très flagrant sur la Mailloche, et j'ai posé la question à Stéphane TISSOT il y a juste un an sur cette aromatique si particulière. Sa réponse : le terroir. Après, on peut en penser ce qu'on veut...

Arnould.

Depuis près d'un an, Luc publie régulièrement sur LPV des compte-rendus de repas qu'il fait le lundi midi à l'Hostellerie Dispa de Walcourt. Il faut dire qu'au vu des photos, on y mange bien, et que Luc a la possibilité d'amener les bouteilles de sa cave. Non seulement les deux frères qui officient l'un en salle l'autre en cuisine n'y voient aucun inconvénient, mais ils mettent tout en oeuvre pour qu'ils soient mis en valeur.

Cette année, pour des raisons de planning, il était difficile de refaire un repas comme l'année dernière à l'Air du temps. Par contre, il se trouvait que je passais pas très loin de Warcourt lors de ma redescente vers la France. Pourquoi pas faire une halte en bonne compagnie ? Et c'est ainsi que je me suis retrouvé en face des célèbres Javaux & Javaux, accompagnés de leurs épouses.
La vie est étonnante : il y a quelques jours, j'avais dégusté chez un autre LPVien en banlieue bruxelloise un magnifique Pécorino à la truffe. Et voilà qu'on m'en ressert sur des toasts chauds, complété par du lard de Colonnata (fumé). Je ne me rappelle plus trop ce qu'étaient les autres charcuteries (italiennes ou espagnoles, j'imagine).

Et bien sûr, deux bulles en parallèle pour les accompagner (tous les vins seronts servis à l'aveugle)

La première a une robe d'un or intense avec des bulles fines plutôt discrètes. Le nez est fin et intense, sur le pain toasté, les fruits secs grillés, avec en contrepoint de la craie humide. La bouche est vive, tendue, joliment enrobée par une matière mûre/évoluée/classieuse. Les bulles sont raffinées/caressantes. La finale a de la mâche et du caractère, soulignés par des notes d'évolution. Un vin à sa maturité optimale qui ne devrait plus beaucoup s'améliorer. Il s'agit de Terre de Vertus 2008 de Larmandier-Bernier.
La deuxième a une robe un peu plus claire. Son nez fait moins évolué, mais donne une impression de belle maturité avec des notes de fruits blancs mûrs et de miel. La bouche est dense et puissante, fougueuse, avec des bulles plutôt discrètes. La finale se fait plus dans la continuité, sans à-coup, tout en restant sur un registre puissant/tonique. Un vin qui semble en tout début de vie et n'offre aujourd'hui qu'une faible partie de son potentiel. C'est un Rachais 2008 de Francis Boulard & fille.
Il est intéressant de voir que ce sont deux 100 % Chardonnay de 2008, a priori dégorgés tous les deux fin 2013. Quelle différence dans l'évolution !

Pour accompagner ces deux assiettes servies en même temps, nous passons à deux blancs secs.

Le premier a une robe d'un or intense. Son nez est très expressif sur des notes d'agrumes confits et de pomelo, avec une pointe de citron vert. La bouche associe une matière mûre et généreuse à une tension racée, avec une sensation de fraîcheur et d'harmonie. La longue finale sur des notes d'agrumes et de craie confirme la race de vin. Une certaine forme de perfection (pas ch...te). C'est un Pouilly-Fumé Aubaine 2014 de Jonathan Pabiot.
Le second a une robe jaune pâle. Son nez est (trop) discret, sur du bourgeon de cassis et un peu de pomelo. La bouche est ronde,mûre, d'une grande intensité, mais manque de peps et d'allant. La finale est plutôt longue, mais pas très expressive. Bref, on s'emm... un peu. Enfin, moi, en tout cas, car Luc semble apprécier. Je pense que c'est un vin de longue garde en phase de fermeture. C'est un Sancerre Les Culs de Beaujeu 2005 de François Cotat.

L'accord avec les deux assiettes a parfaitement fonctionné.

Pour accompagner le poisson à la cuisson parfaitement maîtrisée - et un terre/mer astucieux - un nouveau duo de vins blancs.

Le premier a une robe d'un or de belle intensité, un nez plutôt discret sur les agrumes, la poire et le tilleul. La bouche est fraîche, tendue, avec une matière plutôt dense, mais un peu trop monolithique. La finale a une fine mâche élégante et une bonne persistance. C'est très bon, bien équilibré, et devrait encore pouvoir se complexifier dans les années qui viennent. C'est un Meursault 2011 de Michel Bouzereau.
Le second a une robe proche du premier, peut-être un peu plus intense. Par contre, y a pas photo au nez, beaucoup plus expressif ; d'abord un peu réduit, il dévoile après agitation des notes de pomme rôtie au beurre, de noisette grillé, avec une pointe fumée. La bouche est plus énergique, avec une matière riche, charnue, généreuse, mais bien équilibrée par une acidité traçante. La finale puissante et longue, sur les notes perçues au nez, est totalement raccord. À côté du Meursault, il ferait presque bourrin. Mais bu pour lui-même, c'est assez jouissif. C'est un Côtes du Jura Chalasses Vieilles Vignes 2008 de Jean-François Ganevat.
Là encore, un duo de vins, rouges, cette fois-ci.

Le premier a une robe grenat très translucide marquée par l'évolution. Le nez est juste magnifique, sur des notes de fraise, d'épices de lard fumé, d'orange sanguine, avec même une élégante touche florale (pivoine ?). Rien que cela laisse imaginer son géniteur... La bouche est ample, soyeuse, caressante, tendue par une acidité arachnéenne. C'est d'une rare intensité tout en étant d'une légèrete irréelle. La finale ne fait que poursuivre tout cela avec élégance sur des notes fruitées/épicées/fumées. Absolument superbe. Bon, on se doute bien que c'est signé Reynaud, mais quelle cuvée ? Côtes du Rhône Fonsalette 2008.
Le second vin a une robe grenat sombre. Le nez est expressif et classieux, sur les fruits noirs bien mûrs, la garrigue (ciste), avec des notes épicées/fumées, et même une pointe d'agrume (orange). La bouche a plus de chair et de profondeur que le vin précédent, mais le toucher soyeux est absolument superbe. L'ensemble est frais et parfaitement équilibré. La finale est puissante, sur des notes de noyau et d'épices, souligné par une noble amertume. Très beau vin, même s'il souffre de la finesse de Fonsalette. Connaissant Luc, je ne suis pas vraiment surpris d'apprendre que c'est un Grange des pères 2005.
En transition avant le dessert, un troisième vin rouge nous est servi. La couleur de sa robe est entre les deux vins, grenat plutôt sombre tirant doucement vers le tuilé. Le nez tout en fraîcheur est trés médocain : cassis, tabac, cèdre. La bouche est fine, tendue, à l'acidité quasi acérée, mais enrobée d'une matière soyeuse, élégante, sans le moindre tannin accrocheur. La longue et intense finale, sur les notes perçues au nez, persiste dans l'élégance. Un vin racé, classieux, juste à point ... mais pas bordelais (mais mériterait d'être citoyen d'honneur) : c'est un Chinon Varennes du Grand Clos 1995 de Charles Joguet (version Franc de pied).

Avec le (délicieux et rafraîchissant) dessert, il nous est servi un dernier vin. Sa robe est d'un or intense. Le nez est superbe, sur les fruits exotiques (passion, mangue) et la truffe. On pourrait alors croire à un Jurançon. Mais en bouche, la rondeur, le moelleux et la fraîcheur bien intégrée oriente plutôt en Loire. La finale est nette, savoureuse, finement amère, avec juste ce qu'il faut de douceur. Là encore, un vin superbe, parfaitement à point. C'est un Montlouis moelleux 2002 de François Chidaine.

Superbes photos Eric!

jlj

Joli CR, ca donne envie de monter en Belgique !

'Le second vin a une robe grenat sombre. Le nez est expressif et classieux, sur les fruits noirs bien mûrs, la garrigue (ciste), avec des notes épicées/fumées, et même une pointe d'agrume (orange). La bouche a plus de chair et de profondeur que le vin précédent, mais le toucher soyeux est absolument superbe. L'ensemble est frais et parfaitement équilibré. La finale est puissante, sur des notes de noyau et d'épices, souligné par une noble amertume. Très beau vin, même s'il souffre de la finesse de Fonsalette. Connaissant Luc, je ne suis pas vraiment surpris d'apprendre que c'est un Grange des pères 2005'

CR qui correspond presque parfaitement à ce que j'ai ressenti sur un 2005 dégusté fin juillet. C'est à noté car j'aime l'idée qu'un vin puisse parfois être plus fort que la subjectivité ou les diférences de goûts et de styles.

Jmm

Merci Eric pour le CR et les photos , surtout celle avec Luc et Jean luc , et ce personnage qui tiens dans ces mains une belle grappe de raisin , tout en veillant sur eux , est il célèbre ?

didier:)-D

Beau CR ! Sympa la photo des Javaux

Didier je me disais la même chose!
Le petit ange tenant la grappe de raisin est parfaitement placé
Ce que je trouve marrant c'est que, si je ne me trompe pas de Javaux, leurs avatars du forum sont fort à propos!

Merci en tout cas pour ces récits qui retranscrivent tellement bien ces moments

Laurent

Merci Eric pour ce très beau CR.
Bon, la première photo, on aurait pu s'en passer, mais comme Saint-Vincent veille sur nous, ça va pour cette fois...
Tiens, hier c'était lundi, et devinez où j'étais ? -

Luc

Merci Luc , comme tout le monde au boulot

didier

comme tout le monde au boulot

Luc ne travaille jamais un lendemain de congé... -

jlj

Il va bien finir par nous faire croire qu'un lundi à Dispa, c'est du boulot!!!

""Bon, la première photo, on aurait pu s'en passer, mais comme Saint-Vincent veille sur nous, ça va pour cette fois ""

Un peu tristounets nos deux amis ....certainement justifiée par une overdose de GDP ...

Un peu tristounets nos deux amis ....certainement justifiée par une overdose de GDP

Tout le monde ne peut se payer des Barolo en veux-tu en voilà ...

jlj

Bon, la première photo, on aurait pu s'en passer, mais comme Saint-Vincent veille sur nous, ça va pour cette fois

Mais non, voyons, pas du tout !
Les noms on s'en fout un peu mais il est toujours bon de pouvoir mettre un visage sur ses interlocuteurs (et non des moindres).
Effectivement, l'éminent praticien en chemise à carreaux et barbe poivre et sel copieusement avachi à côté du mec à lunettes semble avoir un peu forcé sur les Culs de Beaujeu, et je crains fort que ses patients ne repartent avec une cirrhose rien qu'en lui serrant la main !

zupimages.net/up/16/...

Comment ce beau sujet a-t-il pu mourir ainsi ?
Merci en tout cas pour le partage, ça donne faim, soif, et de belles références (oui, je m'essaye au zeugma).

C'est un peu (beaucoup) de ma faute, de nombreux passages n'ont pas été suivis de publication (dont le repas de fin d'année 2017 du CRD-LPV Belgique). Mais j'ai les notes, rien n'est perdu...
Malheureusement, l'Hostellerie est à remettre et cherche un repreneur, changement en vue dans quelques mois, probablement, en espérant que cette belle adresse ne finisse pas par fermer.


Luc

Luc Javaux écrit: C'est un peu (beaucoup) de ma faute, de nombreux passages n'ont pas été suivis de publication (dont le repas de fin d'année 2017 du CRD-LPV Belgique). Mais j'ai les notes, rien n'est perdu...
Malheureusement, l'Hostellerie est à remettre et cherche un repreneur, changement en vue dans quelques mois, probablement, en espérant que cette belle adresse ne finisse pas par fermer.


Luc

Waw! C'est triste cela, Luc.
J'avais téléphoné en décembre pour voir si je pouvais aller manger (et même dormir pour ne pas faire la route) en rentrant de Champagne, comme je passe tout près, et c'était complet car il y avait des festivités.
J'espère que ce sera (bien) repris; et que la tradition des lundis pourra continuer!

jlj

Cela dit, c’est toujours ouvert, il n’est pas trop tard...


Luc