Quand Catherine et les garçons volent au secours de Philippe Modat !!
De prime abord, l’objet du mail de Philippe, paraissait pour le moins inquiétant :
HELP vigneron en danger !!
SOS suivi d’une invitation plus qu’alléchante façon
Agapes the blues feeling !-D
Chers amis
Vous savez que je dispose d’une cave conséquente avec des vins bons à boire maintenant.
Pour ne pas gâcher, j’ai décidé de les boire.
Seul je risque de devenir alcoolique.
Pour m’aider à ne pas le devenir, je vous propose de me retrouver le samedi 16 janvier 2016 à compter de 20h pour boire une partie de ces bouteilles avec quelques fromages, terrines de poissons, gibiers et salades.
[size=large]Autrement dit déstockage de cave à OK Modat !![/size] :
Soirée grandiose mêlant quelques impétrants de
Catherine et les garçons, aux amis, amateurs de vins, de Philippe et d’Hélène. Seul problème : les rencontres, échanges, rigolades - et grande paresse du scribe, je l’avoue:? - suivies un peu plus tard d’un
Let’s Dance collectif, ne laissèrent aucune place, vraiment aucune, à la prise de notes - hélas Philippe Barret bandolisait pour
le Rouge et le Blanc. Garder cet évènement sous silence ? Bah non, ne serait-ce que pour remercier Philippe, de sa folle générosité
dont je ne peux rendre compte qu’à coup d’impressions plus que fugaces et de cr anciens, car je vous avoue que le crachoir n’a pas été beaucoup utilisé !
D’autres échos, Catherine, Olivier... ou Philippe ?
APERITIF : Champagne :
Lenoble à Chouilly, grand cru, brut, blanc de blanc en magnum.
superbe blanc de blanc puissant, vineux et fin dont la délicatesse de la bulle tranche avec la générosité de la matière. Très classieux à l’apéro.
Larmandier Bernier, rosé de saignée 1er cru extra brut (1).
étonnant rosé savoureux et corsé mêlant la fraise à l’agrume qui derrière sa mousse fine, révèle un vin rosé qui n’est pas sans évoquer le coté vineux du Tavel.
Pascal Agrapart Avizoise 2009, extra brut, blanc de blanc(1).
prenez la cuvée Minéral, rajoutez lui quelques étages, en plus boisé, un peu plus rond, un peu moins “caillou” et demandez-vous comment ce blanc de blanc d’exception peut garder une telle pureté, une telle finesse.
Françoise Bedel l’Origin’elle 2011 extra brut (pinot meunier) (1).
fine oxydation et léger rancio sur grosse matière ; en comparaison du précédent, çà jouerait les gros bras, mais c’est vraiment savoureux...mais pas au gout de tout le monde.
TERRINES DE POISSONS (Saint Jacques, saumon) : Vins blancs :
François Raveneau, Chablis 1er cru Butteaux 1999 (2).
la première bouteille, un peu oxydée, a un coté un peu lourd, pâteux en comparaison de la seconde assez sublime par son volume, sa tension, son gras fruité (poire) miellé, vanillé, savoureux et fin, d’une élégance rare.
Marcel Deiss, grand cru Schoenenbourg 2007 (1).
un vin d’architecte, comme par strates empilées, superbement équilibrées ; vin d’esprit sec dont le moelleux du sucre apparent, repose sur un corps sec et élancé, superbe !
TERRINES DE GIBIERS (faisan, canard, lièvre) : Vins rouges :
Jacques Frederic Mugnier. Musigny grand cru 1994 (2).
un peu déçu car pas vraiment au niveau d’un GC avec un profil un peu acide, manquant de rondeur et de saveur gourmande, à mon gout.
Lynch Bages 1990, Pauillac (2).
étonnamment jeune, concentré, puissant, très peu sur les arômes tertiaires ; n’a pas beaucoup évolué depuis quatre ans, quand la grandeur de la même bouteille, avait sauvé mon honneur devant mes cousins belges - plus Bordeauxphiles, tu meurs - vu l’état déclinant du Pontet Canet 90 servi en parallèle.
La Mission Haut Brion 1988 grand cru de Pessac Léognan (2).
superbe vin, peut être un poil plus évolué que la bouteille venant de ma cave, ouverte en 2012, dont j’avais dit et pourrais dire à nouveau :
Au nez, une fragrance complexe, concentrée, profonde, de fruit mûr (cerise, cassis) comme enrobé de tabac, de cigare, de fumée. Un nez massif, à la trame serrée, impressionnant d'ampleur et de densité, mais un peu fermé de prime abord, comme s'il ne voulait pas totalement se dévoiler, avec un petit manque de générosité et de charme, à mon gout. Mais plus les minutes passent, plus ce monument fait d' un seul bloc se fissure, s'écarte sous la poussée des arômes. Comme si le premier nez n'était qu' une ébauche grossière à l'usage des impatients, qui laisse place maintenant, à un nez formidable d'ampleur, de race, d'émotion. Le plus fou, c'est que le vin protégé sous vacuum, certes ouvert depuis une semaine, n'a aucun signe d'évolution, débordant de jeunesse, très peu sur les arômes tertiaires. Mais c'est en bouche que l'exception de ce vin se confirme, dans son toucher fin et délicat sur la langue, par son corps ample et généreux, coulant au fond de la gorge, dont la texture décline un gout de fumée, de cigare et tant d'autre éléments participant à son jeu de saveurs uniques qui vous marque à jamais du feu doux de leur persistance.
Château Pradeaux 1995, Bandol (magnum).
Décidemment, nous avons quelques bouteilles en commun, car en Juillet 2013, ce que je disais de ce vin sortant de ma cave, peut également s’appliquer aujourd’hui, comme si ces vieux Bandols étaient inusables :
Le nez a un charme fou, subtil, un peu désuet en comparaison des grosses cylindrées du Bandol d'aujourd'hui, mais qui me touche vraiment par l'expression qu'il donne au mourvèdre. Une caresse profonde, sensuelle où le grain du fruit noir imbibé de groseille, est recouvert du cuir le plus fin, sans que le coté animal prenne le dessus, tant il est pénétré d'épices, de subtiles notes florales, d'herbes séchées (tabac, anis) ; le tout comme voilé de notes de champignons et de sous-bois traduisant son âge, qui lui donnent un cachet, une élégance rare (si peu bordelaise, en tout cas sur ce vin !). Trois jours après ouverture (sous vacuum), le nez décline une complexité étonnante, indécelable le soir où nous l'avons gouté : un vrai théâtre d'arômes tertiaires nimbés de fraicheur.
La bouche a une texture veloutée au fruité dense pénétré de saveurs (avec un voile tannique dont on pourrait très légèrement desserrer la maille, à mon gout), mais dont la fraicheur et le beau grain de fruits noirs, groseille, cuir et champignons sur fond d' amers fins, reste un modèle de mourvèdre à l' ancienne.
FROMAGES : Vins blanc et rouge :
La Coume del Mas, Folio 2007 Roussillon (magnum).
Avec les Champagnes, l’une des plus belles découvertes de la soirée, par son intensité aromatique, la gourmandise de sa bouche épicée, tendue, confortée par de très, très beaux amers, le tout imprégné d’une fraicheur réconfortante, après tant de vins goutés.
Porto Niepoort LBV 1982. (1)
Fabuleux, sans pouvoir trouver les images et les mots autres que fin et élégant. Olivier, l’expert en Porto de C&G pourra être plus précis.
DESSERTS :
Albert Mann Riesling Rosenberg VT 1997 (50cl)
Beaux agrumes mêlés aux fruits exotiques, fine acidité, langueur délicate et sensuelle de la texture, sucre subtil imbibé de fruit.
La Tour Blanche, Sauternes 1947 (1)
Sommes nous passés à coté, vu les 90/100 donnés par ID ? ; avec Philippe, nous trouvions que ce vin charmant au demeurant, manquait singulièrement de gras, de niaque et de vivacité...Mais à son âge !
Et pendant que Vincent, son cousin jouait les
crazy DJ, Philippe pour clôturer joyeusement son sauvetage, a servi tout aussi généreusement une très belle
Cuvée des Caudalies. blanc de blanc GC Avize de De Sousa.
Merci Philippe et n’hésite pas à
sending out again an SOS si tu te sens à nouveau en danger !!
Daniel