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LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

  • jean-luc javaux
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LPV-BW teste les "1996" 20 ans après a été créé par jean-luc javaux

CR:
Lors de notre précédente session LPVienne sur le RIESLING, j'avais lâché en fin de soirée, à l'évocation du futur thème: "et si on goûtait les 96? ".
L'idée de faire le tour de ce millésime à ses 20 ans a de suite rallié l'ensemble de l'assemblée et trouver une date avant la fin de l'année s'imposa vite, histoire de rester dans le timing du jubilé...
Pour ce beau projet, c'est kéké (Philippe K) qui s'y colle et nous reçoit ce jeudi soir.
On est dix pleins d'espoir et d'entrain autour de la table.
Il faut dire qu' à sa sortie, il promettait dans l'ensemble du vignoble français ce millésime et que l'idée de faire un tour des régions, sans autre critère que l' année de naissance était emballant.
Ce lendemain matin, avec le recul et quelques courtes heures de sommeil, l'image est un peu ternie. Si quelques unes des 26 bouteilles "du thème" étaient de très bon niveau, les déceptions étaient quand même majoritaires.
Comme, en comptant les mises en bouche et les afters, on est dans la trentaine de bouteilles ouvertes, j' essaierai d'être bref (et clair autant que possible...)

Mises en bouche:



- Veuve Fourny et Fils, Champagne Rosé Premier Cru Brut (6gr/l - PN 70 et CH 30)
La robe est pelure d'oignon, avec des notes cuivrées.
Le nez "pique" un peu au départ puis se calme vite, sur la grenadine, le menthol.
La bouche est vive, tendue; c'est sec, sur les fruits rouges, la groseille, la grenadine et les herbes aromatiques. Belle mise en bouche.

- Georges Descombes, Morgon, "Vermont" 2011 (un "one shot" sur des vieilles vignes arrachées depuis)
La robe est grenat, assez intense.
Nez animal, sur le cuir, d'un beau fruité aussi.
La bouche est droite, avec de la mâche, une belle trame, un beau fruité qui prend le pas sur un boisé qui se fond peu à peu. Ce très beau vin, vite placé à Morgon, est en train de se mettre en place mais aucune urgence en ce qui le concerne, tant il paraît encore jeune. Belle bouteille dans encore 5 ans.

Allez! On plonge avec courage et enthousiasme dans les 1996!
Tout est évidemment servi à l'aveugle (sauf bien sûr nos apports personnels) , deux par deux, et Philippe a du boulot! On a décidé d'un ordre rouges (Bordeaux puis Bourgogne et pris de façon aléatoire) puis blancs (secs puis moëlleux pour terminer). C'est clair?
Le rythme soutenu ne favorisera pas les envolées lyriques; cela tombe bien...
Les proportions des cépages sont à titre informatif et peuvent évidemment se révéler approximatives.



1- Château Léoville Poyferré , Saint Julien (CS 70, M 25 PV 5)
La robe, rubis, est encore assez intense, disque un peu évolué.
Le nez est très séduisant, gourmand, sensuel presque; sur le vieux cuir, le cigare et les fruits noirs.
La bouche, ronde, ne montre cependant pas une grande matière, avec un petit creux en son milieu; le vin servi assez frais fait sans doute que cela paraît un peu corseté, et l'acidité marquée rend la finale fraîche, toutefois sur des tanins un peu stricts.
D'un beau fumé, sur le cassis et la mûre, le nez me charme plus que la bouche.
Vin intéressant toutefois, sans doute avec encore un devenir.

2- Pavillon Rouge de Château Margaux, Margaux (CS 75, M 20, PV 3 CF 2)
Pas grand chose à dire si ce n'est un problème de bouchon qui s'accentue bien (si je puis dire) au réchauffement et à l'ouverture.

3- Château Sociando-Mallet, Haut-Médoc (CS 55, M 40, CF 5)
Nez sur les fruits noirs, le chocolat, du poivron et quelques épices.
En bouche, les tanins semblent plutôt verts, un poil astringents, l'acidité est assez marquée.
Un vin terreux, ferme, vigoureux, avec une bonne longueur.
Plus intéressant quand on y revient après son comparse de PL.

4- Château Carbonnieux, Pessac-Leognan (CS 60, M 30, CF 7, PV et C 3)
Nez de grillé, de vanille, caramel. Un peu de sous-bois.
En bouche c'est plus ample, plus large, plus mûr que le Sociando, sur le bois de cèdre.
Ce vin manque de classe et ne s'arrange pas au réchauffement, surtout quand on va et vient avec son comparse médocain.

5- Château Calon-Ségur, Saint-Estèphe (CS 55, M 35, CF 10)
Le nez est nettement orienté poivron vert; terreux, avec du cèdre puis traces de cerise noire.
Beau vin à la bouche fraîche, d'une certaine classe (fumé, cuir), à la structure élégante, manquant peut-être d'un peu de richesse, de rondeur.

6- Château Belair, Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé (M 80, CF 20)
La robe est plus évoluée, avec des nuances orangées sur le disque.
Le nez est discret; bouche souple, aux tanins bien intégrés.
C'est cependant assez discret, fermé et plutôt fluet, pas très riche.
De plus ce manque de matière accentue l'acidité, ce qui rend le vin peu équilibré.



7- Château Cos d'Estournel, Saint-Estèphe (CS 65, M 35)
On change de registre, ici, avec ce très beau vin.
Le nez est très classe, sur le tabac, la boîte à cigare, le cuir noble, les fruits noirs et les épices.
Belle bouche, équilibrée, aux tanins fins, souples; c'est bien mûr, avec de la matière, une structure veloutée, tendre. L'acidité, si elle est aussi présente, est au service de l'équilibre.
Très belle finale, longue qui fait de ce vin le top des Bordeaux de la dégustation.

8- Château Latour à Pomerol, Pomerol ( M 90, CF 10)
Nez cuit, confituré, quelques épices.
En bouche, c'est fané, oxydé, madérisé; le vin semble en fin de vie (passé ou coup de chaleur?)

9- Château Malescot-Saint-Exupéry, Margaux ( CS 50, M 35, CF 10, PV 5)
C'est bien mûr, gras, en dentelle et tout en souplesse.
Un Bordeaux en finesse, mûr et élégant et qui est prêt à boire, ou aurait dû l'être.

10- Grange des Pères, Vin de Pays de l' Hérault ( Sy-Mv-CS)
Le nez est mûr, sur les fruits confits, fruits noirs, cassis; du cuir et un côté animal aussi.
Un peu de surmaturité et le côté "doucereux" nous envoie de suite plus au sud.
C'est structuré, droit, complexe et de belle longueur sur une acidité encore bien vaillante.
Beau vin, dans le top trois.

Premier bilan après ces vins "bordelais".
-Je mettrais jusqu'ici Cos, GDP er Calon.
- Si on peut tirer une petite conclusion sur un si petit échantillonnage, je dirais que le Cabernet Sauvignon s'en sort mieux que le Merlot (et donc rive gauche que rive droite).
- Ensemble quand même décevant, avec quatre vins carrément pas à niveau (bon, il y a un bouchon mais quand même...)
-Je lis dans mon vieux guide H 98: "Alors que le climat de l'année 1996 n'a rien eu d'exceptionnel en Bordelais, que ce soit pour les températures ou les précipitations, les vins ont d'emblée été décrits comme de grandes réussites"... "1996 donnera des vins pleins, tanniques et de longue garde."
Force est de constater que le marketing n'est pas récent dans la région... et que certains vins sont plus pleins que d'autres.

Voyons voir si la Bourgogne s'en tirera mieux...



11- Chambertin, Clos de Bèze, Grand Cru, Domaine Bruno Clair
D'emblée, je ne comprends déjà pas bien ce vin...
Si le nez laisse échapper quelques fruits noirs, quelques arômes floraux et un peu de sous-bois, la bouche est étrangement douce pour un pinot de 96...
C'est assez fluet, léger; certains y trouveraient sans doute de la finesse.
Bizarrement, il ne fait pas le poids face au "village" (même si kéké insiste pour me persuader qu'il s'agit d'un lieu dit) en face...

12- Gevrey-Chambertin "Aux Echezeaux" vieille vigne, Domaine Fourrier
Sur les fruits noirs et le sous-bois, ce vin a encore une fraîcheur magnifique, avec un bel équilibre porté par une matière intéressante et vraiment "de la pêche"!
Le tête à tête avec le Clos de Bèze, qui a tout son intérêt ici (même village et même millésime) ne lui fait en tout cas pas peur... Bravo.

13- 14- 15- 16 sont de Dugat-Py

Bon; je ne sais comment présenter les quatre bouteilles de Bernard Dugat (vv, Coeur de Roy, Lavaux et Petite Chapelle) qui viennent de ma cave et dont j' attendais plus, surtout des Premiers Crus. Pris par la surprise ou la déception, je n'ai plus pris de notes...
Pour avoir un peu d'expérience du domaine, j'ai l'habitude d'ouvrir les vins dès le matin pour les boire le soir; quand je suis chez moi, je goûte avant l'arrivée des invités et je décide si j'épaule, carafe, etc. Comme je devais amener les vins pour la dégustation, que l'on était dix et que, vu les dépôts, je voulais éviter que les huit derniers aient des "crasses" dans les verres, j'ai, dans l'après-midi, carafé lentement, jeté les énormes dépôts, rincé les flacons puis remis en bouteilles. Les vins se goûtaient pas mal le matin, surtout les deux 1ers crus, et principalement Petite Chapelle que je trouvais très bien.
A la dégustation (après 22h à ce moment-là) je n'ai pas reconnu les vins, surtout le coeur de Roy et PC qui avaient un côté mûr et animal bizarre que je n'avais pas le matin.
Si les Vieilles Vignes et Coeur de Roy (vignes encore plus vieilles...) étaient franchement décevants, je trouve quand même que les deux Premiers Crus étaient intéressants.
Le Lavaux-St-Jacques bien droit, frais, avec son habituel côté austère était très bien.
Petite Chapelle plus mûr, plus riche, assez complexe avec un côté animal et des arômes de torréfaction était devant le matin mais derrière, je trouve, en soirée.
Mais ces vins ne sont quand même pas au niveau que l'on est en droit d'en attendre.
On peut réfléchir ou discuter sur les techniques de l'époque, surtout l' utilisation et le brûlage des fûts, ou je ne sais quoi d'autre, on en restera pas moins déçu sur la qualité .
Essayons de reprendre le cours normal de notre dégustation...



17- Charmes-Chambertin, Domaine Geantet-Pansiot
La robe est brillante et le nez sur les fruits noirs, le goudron, un côté terreux.
La bouche est souple, sur le velours, structurée et de bon équilibre avec un retour des fruits (rouges et noirs) et la réglisse.
Un vin au fruit bien mûr, des tanins souples, et avec une acidité qui devrait encore porter le tout pendant quelques années. Très beau.

18- Clos de la Roche, Grand Cru, Georges Grandvigne (négociant à NSG)
Un GC encore décevant, avec des tanins sévères, dominé par l'élevage et une pointe de surmaturité. Pas beaucoup de chance en face du Geantet-Pansiot...

19- Clos Vougeot, Grand Cru, Confuron-Jayer
Groseilles et cassis, du sous-bois, tertiaire.
C'est assez serré en bouche, élégant, avec une belle acidité, des amers mais aussi des tanins stricts un rien rêches en fin de bouche...

Deuxième petit bilan, sur ces neufs vins de Bourgogne cette fois:
- Un très beau Charmes et un "village" à un beau niveau...
- Si on se donne la peine de chercher quelques prix sur le net (cela vaut aussi pour les Bordeaux) , cela paraît un peu court, j'en conviens.
Mon ami Pierre (Peterka) qui déguste habituellement à mes côtés ( les vieux ont tendance à se regrouper par solidarité...) et qu'on ne peut suspecter de quelque obédience que ce soit, s'interroge depuis le début sur la possibilité d'un jour "racine" .Comme Thibault n'a amené ni son calendrier, ni son petit Thun illustré, on n'en saura jamais rien mais la question reste posée.
Et ce ne sera pas les blancs qui suivent qui apporteront la réponse:



Avant de poursuivre sur les 1996, un blanc pour préparer la bouche:
- Muscadet de Sèvre et Maine, Luneau-Papin, le L d Or 2013
Tout de suite identifié, ce beau melon, minéral, iodé, tourbé, sur les agrumes, les fleurs blanches, le zeste de citron, nous remet les papilles en bon ordre. Beau vin équilibré malgré son acidité.

20- Champagne Jacquesson, Millésime, Extra Brut (dégorgé janvier 2006- Dosage 3.5 gr/l - PN 57% et CH 43%)
Avec ses arômes de pomme et de poire, de paille, sur l'oxydation, ce Champagne amène d'abord des commentaires variés; pas mal des copains sont d'abord déçus, invoquant un vieillissement prématuré mais on trouve vite un consensus pour lui trouver une foule de qualités. Sur le miel, c'est riche, complexe, la bulle est fine.
Le vin est évidemment bien sec, équilibré, de bonne longueur sur une finale acide sur les raisins secs (corinthe) et des touches toastées. Beau vin.

21- Alsace Grand Cru, Jean Weingand, Hatschbourg, Riesling
C'est ici qu'il faut que je vous dise que le Serge a toujours l'art de dénicher la bouteille improbable, le viticulteur que personne ne connaît ou le cru qui n'est pas (encore?) parvenu à la notoriété. Cette fois il fait encore plus fort qu' à l'habitude avec ce Riesling.
Le nez sur les hydrocarbures indique de suite la voie.
La bouche est grasse, il y a du volume mais, étrangement, il y a un manque de tonus pour relancer le vin. Mais pas tout à fait mort ma foi...




22- Alsace Grand Cru, Domaine Weinbach, Sclossberg Cuvée Sainte Catherine, Riesling
Robe orange, assez foncée...
C'est bizarre, gras, sur le miel et les épices, avec une acidité et des amers en fin de bouche assez prononcés... bof

23- Alsace Grand Cru, Zind-Humbrecht, Rangen de Thann, Clos Saint Urbain, Pinot Gris
Robe orange, évoluée.
Le premier nez qui me vient est du céleri, puis nettement de la truffe blanche, des fruits confits et des hydrocarbures.
En bouche, il y a bien entendu un peu de sucres, mais un bel équilibre tout en légèreté et une superbe longueur.
Un vrai vin de gastronomie; très beau!

24- Alsace ,Zind-Humbrecht, Clos Häuserer, Riesling
On reste chez Zind mais on revient au Riesling, avec toujours la même robe orangée.
Quelques agrumes mais une acidité assez terrible et des amers pas trop sympas.
Un vin déficient ou en phase terminale, mais pas terrible en l'état...





25- Vouvray, Domaine du Clos Naudin (Philippe Foreau)
Au printemps, au domaine, Philippe Foreau, en dégustant les 2015, m'avait parlé de ses millésimes préférés depuis qu'il a pris le domaine en main; et ce 1996 en fait sans aucun doute partie et montre bien la capacité de vieillissement et d' évolution de ses vins.
C'est rond, sur le miel, la truffe, les notes minérales.
La bouche est mûre, sur des fruits exotiques, avec une superbe acidité.
Avec une belle finale sur des amers de grande classe, ce vin est encore en pleine forme!

26- Vouvray, Domaine Huet, Clos du Bourg, Moëlleux, Première Trie
Et de deux! Superbe vin, sur les fruits surtout (fruits secs, coing, pomme mûre, poire, agrumes) la truffe et les notes minérales.
La bouche est magnifique, balançant entre la tension malgré les sucres, la précision aromatique, la finesse et l'élégance.

En route pour le troisième bilan.
- Les blancs n'évitent pas non plus le balancement entre vins magnifiques et les ratés.
- Quatre belles satisfactions cependant sur les sept, avec deux vedettes, deux Clos, Saint Urbain et Bourg.
- Les Vouvray (et la Loire en général) cela reste un coin à pépite où on a quand même peu de chances d'être déçu. Je suis bien conscient que c'est un peu court pour tirer des conclusions, mais, dans un souci de perfection, nous ferons dès la rentrée une balade sur les "Chenins de la Loire" (avant 2010) , histoire de confirmer une magnifique dégustation passée...

Un (très) petit mot sur les afters avec le bon cassoulet; Philippe complétera car j'ai des trous...

- Un magnum de Costières de Nîmes 2010 (90% syrah 10% Mourvèdre) dont j'ai omis de noter les coordonnées: beau vin marqué syrah et bon accord.
- Un Cornas Cuvée des Coteaux 2006 de Robert Michel
Plein de fraîcheur, d'acidité même, pour ce vin étonnamment jeune, plutôt fluide à mon goût .
Des fruits noirs, des épices; cela joue plutôt dans la finesse et la légèreté me semble-t-il...

Merci Philippe pour l organisation et tout le service!
Merci à tous pour les bouteilles et la bonne humeur!

jlj
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, LADIDE78
19 Déc 2016 14:56 #1

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Réponse de Marc C sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Salut Jean-luc,

Pas glorieuse la série de 96, surtout vu les noms en lice ! Ceci dit les Dugat-Py ne sont peut être pas si indestructible que ça, surtout à vingt ans ;-)

Marc
20 Déc 2016 23:28 #2

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Réponse de bibi64 sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Belle dégustation et beau compte rendu.
Merci Jean-Luc.
20 Déc 2016 23:53 #3

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Marc C écrit: Salut Jean-luc,

Pas glorieuse la série de 96, surtout vu les noms en lice ! Ceci dit les Dugat-Py ne sont peut être pas si indestructible que ça, surtout à vingt ans ;-)

Marc


Bonjour Marc!
C'est sûr qu'avec les bouteilles ouvertes, on aurait pu avoir plus de plaisir.
Pour les vins de B Dugat, je pense que les 1996 n' étaient pas au top; comme je l'explique (ou tente de le faire) la séquence ouverture précoce-aération-carafage-remise en bouteilles n'a apparemment pas servi les vins, en tout cas par rapport à ce que j'avais goûté à l'ouverture.
Pour ce qui est de la résistance des vins du domaine, un simple Coeur de Roy 1998, ouvert le lendemain soir avec mon épouse pour essayer de comprendre ce qui s'était passé, était tout à fait conforme à ce que l'on peut en attendre.
C'est vrai aussi que, dans ce cas, c'était en mangeant et non dans une série "à l'arraché" .

J'ai bu fin du siècle passé, à table avec BD des gevrey de chez eux des années 60 encore en pleine forme; donc je pense que cela peut tenir la route. Maintenant, il faudrait peut-être voir ( si il y a des spécialistes?) ce qu'il en a été au milieu des années 90 de l'élevage (par exemple) .
Moi, je ne sais que constater ce qu'il y a dans le verre et réfléchir éventuellement à mon erreur de service.

jlj
21 Déc 2016 10:02 #4

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Réponse de claudius sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

bravo sacrée série !
tout de même étonnant pour Dugat Py ... mais certains vignerons de Bourgogne disent que 1996 ne deviendra jamais vraiment bon, tout le monde se serait planté à l'époque en annonçant un grand millésime ... ?
pers. j'attend encore et toujours des VR Beaux Monts de Grivot

ceci cit merci j'ai prévu une série pour demain, je vais y inclure Cos 1996
21 Déc 2016 11:07 #5

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Réponse de dt sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Claude, on se souviendra quand même que Patrick Essa a toujours été très dubitatif sur la qualité de ce millésime bien trop acide en Bourgogne. A l'inverse, Bettane l'a toujours encensé !

Toujours en Bourgogne, il y a des vins superbes et d'autres, une majorité je pense, qui le sont nettement moins. On retiendra aussi que l'acidité n'est pas un gage de vieillissement heureux et que beaucoup de vins décharnés aujourd'hui ont conservé une acidité rédhibitoire.... Pour ceux qui en douteraient encore, l'acidité ne disparait jamais...

Denis

Denis
21 Déc 2016 11:16 #6

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Merci pour vos commentaires.
On peut effectivement se poser la question sur la qualité globale du millésime 1996 et de son acidité qui, elle, n'a jamais fait de doute dès le départ. On disait que c''était un élément essentiel à sa garde (pour autant que les autres paramètres soient eux aussi au top).

Par contre, quand on voit un Gevrey "Aux Echezeaux" damer le pion à un Clos de Bèze, on ne peut plus accuser le millésime. ;)
Ce n'était bien sûr que deux bouteilles face à face ce jour là, mais le GC ne semblait pas souffrir d'un problème rédhibitoire.

jlj
21 Déc 2016 11:39 #7

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

jean-luc javaux écrit: Merci pour vos commentaires.
On peut effectivement se poser la question sur la qualité globale du millésime 1996 et de son acidité qui, elle, n'a jamais fait de doute dès le départ. On disait que c''était un élément essentiel à sa garde (pour autant que les autres paramètres soient eux aussi au top).


Le même question se pose au sujet des 2008, mais certains ne semblent toujours pas avoir compris que forte acidité n'était pas synonyme de fort potentiel de garde...

Au sujet de la rive gauche à Bordeaux en 1996, il y a tout de même de très belles bouteilles.
21 Déc 2016 12:43 #8

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Luc,

l'acidité à elle seule n'est évidemment pas une garantie suffisante pour avoir, vingt ans plus tard, un bon vin.
2008 n'est pas le sujet du post mais pour apporter un peu d'eau à ton moulin, je mets un extrait de la publication du printemps 2016 de Bourgogne Aujourd'hui

Si une année est souvent un peu plus favorable à une couleur qu'à une autre, il est plus rare que l'écart de qualité soit très important ; rien que du très logique dans la mesure où les deux cépages dominants, pinot noir et chardonnay, se vendangent en toutes régions à quelques jours d'intervalle seulement. Dans un passé récent, nous ne notons finalement que 1992, millésime de grands vins blancs et de « petits » rouges et... 2008, où les vins blancs tiennent la route alors que les rouges, soyons clairs, nous ont déçus comme très rarement au cours de ces vingt dernières années. Pour continuer sur le ton de la franchise, la dégustation dans le cadre de la réalisation de cet article de plus de 140 cuvées de vins rouges et parfois de grands vins rouges, nous amène à placer 2008 sur la seconde marche du « podium » des millésimes les plus faibles en Bourgogne depuis près de vingt ans, juste derrière 2004. Et oui, malgré leurs structures fluettes, les 2007, 2000, 1997, 1994 et autres « petites » années ont apporté et apportent encore du plaisir en dégustation, mais nous ne sommes pas sûrs que les tanins souvent secs des 2008 rouges s'arrondissent un jour...

Que 2004 soit le "top" peinera malheureusement peut-être Michel/mgtusi que je n'ai par ailleurs pas encore lu sur cette nouvelle version.
jlj
21 Déc 2016 16:18 #9

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Au sujet de la rive gauche à Bordeaux en 1996, il y a tout de même de très belles bouteilles.

C'est certain.
Comme c'est sûr aussi que notre échantillonnage était court et insuffisant.

jlj
21 Déc 2016 16:23 #10

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Réponse de peterka sur le sujet CR: LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

CR:
Ce n’était ni un jour racine ni un jour feuille et pourtant…
Il fut bien difficile de trouver son plaisir lors de cette soirée en matière de vin rouge (6 sur 19). Globalement, les blancs se sont heureusement bien mieux présentés. A dire vrai, avec une majorité de bordeaux et de bourgogne en rouge dans un millésime sans doute peu excitant, le miracle que j’aurais pu espérer en fonction de mes goûts antérieurs (goûts qui sont maintenant dans un autre registre) ne s’est pas produit. Dommage. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
Jean-Luc ayant, une fois de plus, fait preuve de sens narratif, précision et pertinence dans ses commentaires, je ne vais pas répéter ce qui a été si bien dit.
J’ai bien entendu quelques nuances à exprimer.

1. Léoville Poyferré
Un bouquet assez évolué (disons qu’il fait ses 20 ans) mais où l’on perçoit déjà une certaine verdeur derrière un côté assez séduisant de fruits noirs, créosote et cuir de russie. Malgré une certaine finesse, la bouche est loin de suivre, verte et anguleuse. Je ne pense pas à un avenir rayonnant pour ce vin.
2. Pavillon Rouge
ED
3. Sociando-Mallet
Bouquet austère et que je trouve pas très net. Je ne lui trouve aucun charme en bouche non plus : c’est anguleux, rustique, rêche. Bouteille tout à fait similaire à celle dégustée quelques mois auparavant. Pas à mon goût du tout.
4. Carbonnieux
Cette fois, c’est plus rond, on sent le fruit, le sous-bois et encore des traces d’élevage. Profil confirmé en bouche mais l’ensemble, derrière cette rondeur somme toute assez charmante, manque de classe et de précision et la finale fait ressurgir une certaine verdeur à l’aération.
5. Calon Ségur
Enfin un peu de séduction au nez : fruits rouges acidulés (groseille, airelle), poivron, mousse de chêne, pointe florale. Malgré une petite verdeur constante, le vin se montre plein et fruité. Bel équilibre global sur l’élégance.
6. Belair
Nez fermé, poivron vert grillé, bois et cendre froide. Attaque ronde, milieu de bouche sphérique avec peu de mâche, demi-corps et finale plutôt courte. Pas un mauvais vin du tout mais la découverte de l’étiquette rend perplexe : on n’est absolument pas au niveau attendu d’un 1er GCC.
7. Cos d’Estournel
Bouquet peu intense mais complexe, fin, axé sur les fruits noirs, le cuir et le tabac fin, une note épicée. La bouche est dense et mûre avec de beaux tanins nobles. Très bel équilibre associant muscle, fraîcheur. Rétro épicée. Bonne longueur. Beaucoup de réserves et potentiel. Très beau vin.
8. Latour à Pomerol
Nez éthéré et « savonneux ». Bouche dissociée. R.I.P.
9. Malescot Saint Exupéry
Bouquet assez expressif sans être puissant donnant une impression de plénitude et de maturité (dominante fruits noirs, café, tomate séchée). La bouche est juteuse et dense avec des tanins mûrs plutôt gras. C’est élégant et même de belle classe derrière des atours facilement accrocheurs. Beau vin.
Conclusion des bordeaux : un tiercé (Cos, Malescot, Calon dans l’ordre) et le reste n’est pas classé.

10. Granges des Pères
Changement de registre on ne peut plus contrasté avec ce vin au bouquet légèrement surmûri de pruneau et raisin sec qui s’ouvre ensuite sur les fruits rouges compotés, la mirabelle et la prune au sirop. En bouche, la douceur est parfaitement contrebalancée par une belle stucture et un fruit éclatant. Très belle longueur sur la menthe fraîche. Excellent.

11. Clos de Bèze Bruno Clair
Nez fermé et terne laissant pointer quelques notes végétales et un soupçon de fruit noir. Attaque ronde et bouche assez pleine mais sans relief. Pas de verdeur mais pas de fruit non plus. Finale courte. Une autre bouteille débouchée 15 jours plus tard présentera le même profil insipide loin du niveau attendu de l’appellation. Espérons qu’il s’agisse d’une mauvaise passe. La conservation n’est pas en cause.
12. Gevrey « Echézeaux » Fourrier
C’est évidemment plus ouvert avec des notes classiques de ronce, de sous bois et de fruit acidulé. En bouche, c’est tendu et salivant. Le vin ne manque pas d’énergie mais le côté acidulé frisant la verdeur est trop marqué pour mon goût.
13. Gevrey « vieilles vignes » Dugat-Py
Aromatiquement fermé et austère. Matière imposante en bouche. Peu de plaisir. Difficile de commenter ce vin manifestement en petite forme ce soir.
14. Gevrey « Cœur de Roy » Dugat-Py
Premier nez de vieux vin mais l’aération dans le verre lui rend de la vie. Même si elle se manifeste principalement dans style végétal évolué, la bouche fait preuve d’une certaine élégance avec une matière déliée mais malheureusement peu de persistance.
15. Gevrey « Lavaux Saint Jacques» Dugat-Py
Bouquet sauvage, sanguin, animal, des notes terreuses renforcent toutefois le côté plus austère du vin alors que l’on peut, curieusement, déceler également une pointe éthérée. Sans être vraiment savoureuse, la bouche se montre assez avenante avec une longueur correcte.
16. Gevrey « Petite Chapelle » Dugat-Py
Cette fois on retrouve des fruits rouges macérés, un peu de kirsch et du cassis. C’est aussi plus mûr que les précédents. En bouche, c’est acidulé sans être végétal, élégant et frais avec une bonne longueur. L’ensemble ne manque pas de caractère et tranche nettement sur les trois crus précédents. L’effet de séquence joue en sa faveur mais il est clair que l’on est en droit d’attendre davantage de ce cru.
17. Charmes Chambertin Geantet Pansiot
Le contraste avec les vins précédents est marqué et l’on se trouve clairement dans un autre registre avec une séduction immédiate et une matière bien plus savoureuse. Le bouquet fait preuve de finesse sur les fruits mûrs et les épices douces avec un élevage encore un peu accrocheur. La bouche n’est pas en reste avec beaucoup de présence et de maturité. C’est énergique et puissant tout en demeurant élégant et classieux. Belle persistance. Très belle bouteille.
18. Clos de la Roche Grandvigne
Nez froid, fermé, métallique. La bouche se construit sur un bel équilibre mais l’ensemble ne décolle pas. Vin sans vice ni vertu qui n’est grand cru que sur l’étiquette…
19. Clos de Vougeot Confuron-Jayer (Jacky Confuron)
Bouquet élégant sur le cassis, la pâte de fruit, le sous bois mais aussi quelques notes torréfiées. Même élégance en bouche, aérée sans être dentelle avec des tanins encore fermes. Mâche et fraîcheur sont au rendez-vous. Les contractes entre solidité et finesse, réserves et tonicité sont Séduisants. Style aux antipodes de Geantet mais très beau vin également.
Au-delà des déceptions bien légitimes, faut-il être surpris de ces « résultats » mitigés ? On ne peut accuser la lune de nous avoir piégé mais il faut bien avouer que ces évolutions erratiques (et sans doute largement imprévisibles) des bourgognes rouges de ces décennies 80's et 90's sont monnaie courantes …et d’autant plus vexantes au regard de leur valeur monétaire.

20. Champagne Jacqueson millésimé
Nez mûr de raisin de corinthe, de tarte tatin aux pommes et poires avec es notes de vanille. En bouche, l’attaque est plus clairement sur la pomme golden mais le milieu de bouche fait état d’un dosage perçu plus riche avec des nuances miellées qui compensent la première impression. Finale stricte et saline.
21. Riesling Hatschbourg Jean Weingand
Bouquet simple et de tarte au citron et d’hydrocarbures. Curieusement, l’attaque est assez molle, la bouche présente ce qui semble être des SR transformés tout en se montrant sapide et fraîche. Mais il lui manque le tonus nécessaire pour s’imposer et emporter les suffrages.
22. Riesling Schlossberg Sainte Catherine domaine Weinbach
Nez évolué sur la cire d’abeille et un peu de fruits secs. En bouche, la charpente est fine mais il y a peu de retours aromatiques et le vin se campe sur sa structure.
23. Riesling Rangen Zind-Humbrecht
Bouquet complexe et puissant de sel de céleri, truffe blanche, miel, ambre, fruits jaunes épicés. La bouche est superbe d’ampleur et de netteté. C’est mûr , fondu, avec un reliquat de liqueur et des notes rôties qui font penser à un soupçon de botrytis. Grande persistance. Excellent.
24. Riesling Clos Häuserer Zind-Humbrecht
Pas de notes.. !?
25. Vouvray Clos Naudin
Premier nez discret curieusement floral puis il s’ouvre joliment sur le coing et les fruits exotiques (ananas, fruit de la passion). L’attaque est tranchante et cela se prolonge, bien charpenté, avec vivacité, densité mais aussi élégance. Le vin fait preuve d’un tonus énergique et de beaucoup de personnalité. Jolis amers en finale. Très beau vin
26. Vouvray Clos du Bourg 1ère trie Huet
Bouquet bien présent de coing et abricot confits avec des notes florale délicates et des agrumes. En bouche, c’est un jeu parfait entre SR et acidité campé sur un équilibre impeccable. Le vin s’étale avec ampleur et ressort grâce à une belle fraîcheur qui compense une sucrosité importante.Grande persistance. Encore une très belle bouteille.

Loués soient les blancs qui ont « sauvé » la soirée malgré un couac ou l’autre

Cela dit le plus important est quand même de se retrouver convivialement entre amis et là aucune déception que du contraire !

Pierre
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, LADIDE78
21 Déc 2016 19:10 #11

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Réponse de Thibaultmmm sur le sujet CR: LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Bravo Jean-Luc et Pierre (tu) ...
Je vous rejoins totalement sur vos conclusions attristées de ces bouteilles dont on attendait...
Après 20 ans on est en droit d'attendre une forme de plénitude...


Merci pour le CR!!!

Thibault
Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables...
22 Déc 2016 17:45 #12

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  • jean-luc javaux
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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet CR: LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

Merci Pierre pour ce CR à la précision technique chirurgicale.

jlj
22 Déc 2016 18:36 #13

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Réponse de claudius sur le sujet CR: LPV-BW teste les "1996" 20 ans après

On peut effectivement se poser la question sur la qualité globale du millésime 1996 et de son acidité qui, elle, n'a jamais fait de doute dès le départ.


je viens de réaliser 2 horizontales de Bx 1996 ....
non seulement l'acidité n'est pas marquée, mais tous les vins bus vont de bon à grand

pour ne citer que 2 grands vins: Pichon Comtesse et Léoville Las Cases tous deux immenses !
23 Déc 2016 11:49 #14

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