Avec le temps des fêtes vient celui de la dernière dégustation de la saison pour notre groupe, celle où nous ne reculons devant aucune extravagance et espérons, un peu anxieux, que les vins choisis seront à la hauteur de nos attentes.

Merci à notre hôte pour la grande cuisine !

Apéritif

Chips de Serrano, crème fouettée au parmesan et caviar.
Gruyère 36 mois, copeaux de chocolat blanc et caviar.

Bisol Talento Brut non Dosé 2004
Assemblage 40/40/20 de Chardonnay/Pinot Blanc/Pinot Noir.
Œil bien doré, nez d’intensité moyenne (+), belle maturité, une touche de rancio, de la poire pochée et de la cire d’abeille. La bouche est vineuse, dense et de belle longueur, avec de beaux amers peut-être légèrement trop marqués.
Très Bien (++)

Égly-Ouriet Grand Cru Extra-Brut Vieillisement Prolongé
Assemblage 70/30 Pinot Noir/Chardonnay d’après ce que j’ai trouvé, mais j’ai aussi vu des mentions de 100% Pinot Noir.
Œil caramel clair, nez assez intense, des agrumes, du miel et de l’amande, avec une belle fraîcheur d’ensemble. Bouche droite, caressante, longue, sapide.
Excellent(+). Mon court CR rend mal l’impression générale autour de la table, tout le monde a adoré.

Entrée 1

Tartare de saumon et huîtres hâchées, lime, aneth et câpres.

Domaine Raveneau, Chablis Premier Cru Chapelot 2002
Étiquette : 2002. Bouchon : 2001 !!! Nous avons eu un très beau vin, alors pas de quoi se plaindre, mais tout de même, ils pourraient faire un peu attention…
Nez alsacien, intense, sur des notes terpéniques, de la poire, abricot et litchi. Bouche grasse, avec une belle acidité, de magnifiques amers et une belle longueur salivante. Trompé par le nez, je pense toujours être en Alsace, et même avec quelque sucre résiduel… Surprise à la tombée de la chaussette !
L’accord avec le plat fonctionne à merveille, donnant un peu plus de tension au vin.
Excellent.

Interlude

Château Cantenac-Brown, Margaux 1996
Beau nez de tabac et de cassis, bouche effilée, équilibrée et longue, tanins fins quasi-fondu. Ça coule tout seul, que c’est beau un Bordeaux à point.
Très Bien (++)/Excellent.

Entrée 2

Pop-corn de ris de veau, sauce au foie gras.

Jacques Prieur, Meursault Perrières Premier Cru 2010
Nez mûr, cristallin, complexe et profond, intensité moyenne. Difficile de ne pas penser à un beau chardonnay bourguignon. Bouche dense, concentrée et beurrée, mais avec une belle acidité qui supporte le tout. Un peu de vanille et de grillé, sans excès, beaux amers, équilibre parfait malgré la richesse, belle longueur.
Excellent (++).

Plat 1

Poulet au vin jaune Xérès, aux morilles et à la crème.

Stéphane Tissot, Clos de la Tour Curon, Arbois 2004
Le nez présente du grillé/fumé typique de Tissot, mais pas dominant (je n’étais pas à l’aveugle sur cette bouteille). Fruit jaune, agrumes, algues et umeboshi (prune confite au sel). Il y a une similarité avec le Meursault, mais cet Arbois est plus fruité et « salé ». La bouche est grasse ample, mais tendue avec du citron confit, et d’une longueur proverbiale.
Superbe. Personnellement, par rapport au Meursault qui l’a précédé, j’ai une petite préférence pour le Tissot qui offre plus de sensations, mais je ne suis pas majoritaire à table, plusieurs préférant l’élégance distinguée du Prieur.

Domaine Macle, Château-Chalon 2008
Pas de notes sur ce vin malheureusement, mais derrière un nez intense, la bouche offre un toucher superbe et une longueur kilométrique. J’espère avoir la chance d’y goûter à nouveau dans 20-30 ans.

Plat 2

Côte de bœuf frottée à la cannelle et compote d’oignons brunis au four.

Château Rayas, Châteauneuf-du-Pape 2006
La robe est très translucide. Le nez est magique, intense, sur les fruits rouges, la ronce, les épices douces. À l’aération il se fait plus floral. La bouche est soyeuse, fine mais pas sans puissance, très longue avec de l’amertume noble. Difficile de se détacher du verre pour passer au suivant. Première rencontre avec Rayas et je tombe allègrement dans le panneau, j’y vois un superbe pinot noir, à parfaite maturité sans trop d’extraction.
Superbe.

Domaine Perdrix, Échezeaux 2009
Le nez offre du fruit noir, de l’olive noire, des herbes et des épices, ainsi qu’un côté cendré. La bouche est veloutée, puissante et concentrée, mais très tannique, ce qui assèche la finale. Seul, on le trouverait sûrement très bon, mais juste derrière le Rayas, la différence est saisissante.

Château de Beaucastel, Châteauneuf-du-Pape 1998
Nez sur les fruits compotés et les herbes. C’est très joli mais là encore, difficile d’oublier le premier vin de la série. La bouche, en revanche, tire son épingle du jeu. Compotée mais pas confiturée, douce, équilibrée et longue.
Excellent.

Peyre Rose, Syrah Léone, Coteaux du Languedoc 2006
Le niveau de mes notes va de mal en pis, et ce vin ne parvient pas à me captiver, sur l’olive, les herbes et la cassonade. C’est massif, on cherche le fruit, je ne suis pas convaincu.

Dessert

Feuilleté aux poires confites à la fève tonka et roquefort

Château Yquem, Sauternes 1959
Nez intense, encore très fruité (poire, abricot, ananas rôti), crème brûlée et un peu de vernis qui se dissipera bien vite. La bouche est moelleuse, d’une complexité à se damner, avec du café, du caramel, de l’écorce d’agrumes, des amers incroyables et une longueur interminable. Tout le monde à table est en arrêt, nous tentons de profiter le plus longtemps possible du vin. Sans conteste le plus grand liquoreux que j’ai bu.
Magique.

Domaine Marcel Deiss, Altenberg Grand Cru, Bergheim 2005
Pas facile avec Yquem à côté mais ce vin tire son épingle du jeu en se montrant frais, floral et vif, avec une très belle persistance.

Merci les amis, merci la vie !

Très jolie dégustation, bravo !