Allez j'ouvre le fil de jolie dégust de samedi dernier préparée de main de maitre par Olivier dans ce qui devient une cantine pour certain, le Caesar Palace à Marseille.
Le Chef nous ayant proposé de faire une dégustation de différentes côtes de bœuf (1 angus irlandaise je crois, 1 blonde d'aquitaine maturée et une angus maturée au whisky), il s'agissait d'amener des rouges avec le mot "côtes" sur l'étiquette, paris "presque" respecté.
Un joli moment de convivialité, habituel pour nous tous quand on se retrouve.
A part le Champagne, les vins ont été servis par paire ou triplette:
Champagne Brut Roses de Jeanne « Cote de Val Vilaine 2014
Blanc de Noir. Bu à l’aveugle.
Joli nez bien mûr qui mélange des notes de fruits blancs, d’agrumes, une pointe grillée qui part à l’aération dans un ensemble avenant et pur.
La bouche possède une bulle de qualité mais assez abondante sur une impression de douceur tactile et une sensation peu corsée. C’est un champagne gourmand, plutôt léger et pas très long mais qui apporte du plaisir par sa maturité sans défaut et sa pureté aromatique.
Bien ++.
1ère paire:
Puligny Montrachet 1er Cru Domaine Carillon « Les Perrières » 2009
Bu à l’aveugle.
Nez d’élevage bourguignon très marqué sur le beurré, l’amande, sans fruit.
La bouche est pire, si elle est grasse, elle possède aussi un alcool sensible et surtout est dominée par son élevage sur des notes de vanille/ananas entêtantes, le vin manquant en outre d’ampleur et d’énergie. Ça manque clairement de vin pour supporter un tel élevage, les amers de bois sont prononcés, aucun plaisir possible pour ma part.
Assez Bien.
Rully 1er Cru Domaine Jacqueson « La Pucelle » 2015
Bu à l’aveugle.
Nez assez frais, élevé également mais clairement moins que le précédent. C’est mûr sur les fruits jaunes, cela semble riche.
La bouche est bien plus déliée que le vin précédent avec un élevage peu sensible mais avec des amers présent surement à un alcool assez perceptible qui font penser à un vin plus sudiste. Le vin reste salivant, correctement construit avec une persistance finale moyenne. Pas mal mais pas mon style.
Bien +.
2ème paire:
Côtes de Nuit Village Domaine Antoine Lienhardt « Les plantes aux bois » 2014
Bu à l’aveugle.
Nez de cerise, plein de fruit, pur avec un trait vert. Sympa.
La bouche est fraiche avec un certain volume mais aussi une astringence élevée pour ce vin très jeune qui se double d’amer prononcés. C’est en finale que l’acidité devient très forte et que l’on doute de la pleine maturité du vin. C’est très droit (trop), certes encore bien jeune, peu gourmand et pas encore en place, mais on peut douter de son évolution même si la pureté du vin est une qualité.
Bien (+).
Morgon Domaine Burgaud « Côte du Py » 2015
Bu à l’aveugle.
Nez métallique au départ, puis de framboise avec une touche animale également, ça manque de précision à ce stade.
La bouche est immédiatement charmeuse, très fraiche, de belle densité, déliée avec des jolis tannins dans un ensemble juteux et gourmand. Bien sûr c’est jeune et ça serre encore un peu, mais ça pète le fruit jusque dans une finale de persistance correcte. Une jolie bouche qui régale.
Bien ++/Très Bien.
3ème paire:
Côtes du Rhône La Pialade 2008
Bu à l’aveugle.
Fabuleux nez complexe sur l’orange confite, l’encens, les épices douces, une touche de musc, les agrumes. Difficile d’en sortir, grand nez.
La bouche est riche et délicate mais n’atteint pas le niveau du nez. Elle est très glycérinée et l’alcool que l’on ne percevait pas en jeunesse est désormais bien sensible sans obérer pour autant complètement la finesse, la douceur et la gourmandise de ce vin. Longue finale sur les épices et l’orange. C’est très bon mais à mon sens désormais à boire avant déclin.
Très Bien.
Côtes du Rhône La Pialade 2010
Bu à l’aveugle.
Nez moins explosif, plus en retenu sur de jolies notes fruitées de cerise, de fraise.
La bouche est remarquable, bien plus structurée que le 08, sa densité, sa richesse et sa largeur confère un grand équilibre d’ensemble sur un volume qui emplit la bouche jusque dans la longue finale épicée et sur les agrumes qui font saliver longtemps. Superbe bouche.
Très Bien +.
1ère triplette:
Echezeaux Grand Cru Domaine Confuron Cotetidot 2004
Bu à l’aveugle.
Nez épicée, sur le cacao, assez fermé avec un élevage qui ressort un peu.
La bouche est assez riche et large mais avec un alcool trop sensible et un côté glycériné bien présent. Le vin possède du jus avec de jolis tannins, sans notes végétales et avec une certaine gourmandise sans élevage perceptible. Finale suave avec des amers un peu trop sensibles. Au regard du millésime ce vin possède pas mal de qualité, mais il me manque quelque chose.
Bien ++/Très Bien.
Cornas Domaine Robert Michel « La Geynale » 1989
Passé un peu d’acétate, le vin développe des senteurs d’épices, de fruits noirs, de grenadine aussi après aération dans le verre.
La bouche est fraiche, sanguine, d’un gros volume dans une douceur tactile très agréable avec beaucoup d’élégance. La finesse en bouche caractérise le vin sans qu’il ne trahisse son âge au milieu des deux bourgognes. Finale longue sur les épices douces, l’encens. Très bon.
Très Bien +.
Clos Vougeot Grand Cru Domaine Confuron Cotetidot 2001
Bu à l’aveugle.
La grosse déception du jour dans la mesure où le bouchon a touché irrémédiablement le vin. Dommage car la matière derrière paraissait splendide.
ED
2ème triplette:
Côtes du Vivarais Domaine Gallety « La Syrare » 2005
Bu à l’aveugle.
Nez floral, métallique, de violette qui ne se livrera jamais pleinement dans le verre mais pas désagréable.
La bouche est riche mais n’a malheureusement pas digéré son élevage. Le style est du coup très « international » quand bien même on perçoive un beau jus, il est pollué aromatiquement par cet élevage vanillé qui apporte un côté pommadé quelque peu écœurant. Finale correcte. Difficile de se resservir.
Bien +.
Côtes du Vivarais Domaine Gallety « La Syrare » 2011
Bu à l’aveugle.
Nez réduit, très pétard qui ne partira pas vraiment malgré aération dans le verre.
La bouche est largen possède de très jolis tannins suaves dans un ensemble gourmand. On perçoit une pointe d’élevage non dominante sur le café mais le joli jus est salivant jusque dans la finale de bonne persistance. Très bon.
Très Bien.
Côte Rôtie Domaine Gangloff « Barbarine » 2010
Bu à l’aveugle.
Nez profond, juteux, fumé, réglissé, sur les fruits noirs, on a envie d’y mettre les lèvres tellement c’est avenant.
La bouche ne déçoit vraiment pas, elle est ultra juteuse, gourmand, très ample avec des tannins d’une douceur incroyable et beaucoup de fruits noirs. L’équilibre est génial, le vin parait aérien malgré sa densité et sa persistance aromatique est à la hauteur, on salive longtemps et on a envie de se resservir. Tellement toujours délicieux. Un peu plus de complexité aromatique et ce sera grand.
Très Bien +/Excellent.
dernière paire:
Alsace Pinot Gris Domaine Zind Humbrecht « Clos Windsbuhl » 1998
Nez exotique, sur le kumquat, l’orange, le fruit de la passion, les agrumes. Très pur et avenant.
La bouche est grasse, d’un superbe équilibre où le sucre non négligeable se trouve absorbé par une matière dense avec un acidulé rafraichissant qui porte le vin sur le palais. C’est long, absolument pas fatigant malgré la richesse et d’un redoutable accord avec le dessert sur les fruits exotiques.
Très Bien +.
Sauternes Château Suduiraut 1978
Bu à l’aveugle.
Nez très évolué sur le caramel, le café, mentholé, le safran, l’aération lui faisant du bien au nez comme en bouche.
La bouche est riche et assez large, à l’alcool un peu trop présent mais qui ira en diminuant en perception à l’aération dans le verre. C’est large, sur un registre caramélisé, avec encore pas mal de sucre et une douceur tactile agréable. Pas forcément dans une phase qui m’éclate mais si on lui donne le temps de s’aérer, il apporte du plaisir. Très loin d’être au bout.
Bien ++/Très Bien.