Il est reviendu, mais comme je suis une femme libre, je le laisse dans sa grotte limousine, non sans avoir prélevé dans sa cave la bouteille de son vigneron préféré (je vous laisse deviner laquelle est celle-ci
)
Certes je suis un peu mythomane, cleptomane, j'ai un physique ingrat, une petite taille, un embonpoint certain (quoi que chez nous, c'est utile pour tirer la charrue quand les chevaux de trait sont fatigués et les huskys encore à la plage), mais je suis la reine des plats en sauce.
Et donc pour fêter la fin des vacances, nous avons sorti l'huile, le beurre et quelques légumes pour un merveilleux osso bucco (personne ne m'envoyant de fleurs, je les fournis*).
Pour l'apéritif, nous retentons l'expérience du
Pinot Noir 2006 JL Denois (vin mousseux qui s'est langoureusement reposé 7 ans sur lattes le veinard). La précédente bouteille s'est avérée l'ennemie du stéradent et des vraies et fausses dents, emportées un soir de réveillon par une acidité, non pas mordante ni tranchante, mais ignoble quand il a fallu accompagner le foie gras en terrine sur pain d'épice. Cette fois ci, rien de tout ça (ni foie gras d'ailleurs) avec des blinis crevettes sauce légèrement piquante. Un nez de poire, un peu de réduction souffle notre ami, une vinosité appréciable une fois que les bulles se sont atténuées. En fin de bouche, un peu de fumé boisé, nous avons pris du plaisir. Payé 14.50€ chez le caviste étonnant qui n'en a plus, je regretterais presque de n'en prendre qu'une à la fois.
J'adorerais ne boire que Sélosse, Agrapart et autres maisons champenoises reconnues, mais hélas (ou pas me susurre le banquier) les vins à bulles me semblent bien difficiles à appréhender et de ce fait, nous n'allons jamais plus loin que des bouteilles à 25€ environ.
Vient le plat. Vous ai-je dit qu'il était succulent???
Pour l'accompagner, dès potron minet, nous avons ouvert sans l'épauler un
Clos des Fées 2008.
5h après, pas besoin de le carafer, il était prêt à accompagner le plat. Vous pouvez ranger vos ballerines et chausser des bottes, ça envoie du lourd. Un nez exubérant de fruits noirs, un peu chocolaté et une bouche d'ogre, massive, charpenté, une matière imposante qui répond à la sauce merveilleusement bien. Ma théorie sur cet accord, est que la sauce a été sucrée naturellement par les carottes, les tomates du jardin et que le céleri a juste équilibré les saveurs.
Ca peut manquer de finesse pour celles et ceux qui aiment les vins tendus et ciselés, mais ici point d'acidité marquée pour contrebalancer. Pour autant nous n'avons pas bu de l'eau de vie de pruneaux, soyons clairs hein!!
De toute façon, y'en a plus, la bouteille était bien trop petite.
Le prix est tel que cela reste rare dans la micro cave
Agnès, Eric n'a pris qu'un kilo en 10j... j'ai pris le reste.
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vous pouvez continuer à m'envoyer des bouteilles pleines
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