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CR: D'étonnants vins blancs italiens (Vénétie, Abruzzes, Sicile)

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Cette semaine (qui était il y a deux semaines, mais j'ai eu un problème de chargeur d'ordinateur), on reste en Italie mais on part en blanc.

Pour des raisons de budget (les blancs sont plus chers a qualité égale), j’ai limité à 4 vins. Je connaissais ces vins mais j’en attendais moins de miracles que les rouges de la semaine précédente. Et bien ce fut une bonne et même une excellente surprise. Comme quoi, en général ne reflète pas le détail.

Les vins n’ont pas été ouverts à l’avance. Ils ont été débouché au moment de la dégustation et je les ai suivi sur un ou deux jours selon les vins. Mais globalement, ils ont donné le meilleur d’eux juste après l’ouverture.

La dégustation a eu lieu (pour moi) en verre Zalto Universal, Zalto Vin blanc et Schott Zwiesel Fortissimo Vin blanc.


CR:Zenato, Soave Classico 2016 (Italie, Veneto)

On ouvre le bal sur un grand classique, que je voulais absolument présenter. Couleur jaune paille très claire. Le nez est évident. D’emblée intense et frais. Sur la pêche, l’abricot, le chèvrefeuille. C’est puissant et intense mais très simple en même temps, pas très structuré, ni très dense. Un nez qui envoie mais un peu comme un feu d’artifice, il s’évanouit très vite. La bouche est tout aussi satisfaisante. Expressive. Simple mais juteuse, un peu beurrée (ce qui me fait pencher, pour la petite histoire vers un assemblage avec du Chardonnay) avec cette même composante fruit jaune. Je le qualifierais de moyennement intense et peu complexe, avec une attaque un peu douce, qui trahit un léger résiduel (genre 4g/l). Un vin que je juge réussi dans son genre 70/100

Beaucoup de plaisir sur ce vin très immédiat. Sa simplicité sera bien mise en évidence par les vins suivants mais pris pour lui même, rien à lui reprocher et un rqp… 5,9€, de mémoire. Pour l’histoire, il s’agit d’un assemblage Garganega et… Trebbiano selon Alko, mais j’ai des doutes. Chardonnay selon Superiore et un autre distributeur. Le Chardonnay semble plus probable car même s’il a une acidité nette, sa souplesse et son beurré léger me font plus pencher vers le Chardonnay un peu mûr que le Trebbiano… ça restera un mystère car ce vin n’est pas référencé sur le site de Zenato et donc impossible de remonter à la source. Par ailleurs Alko.fi annonce un résiduel de … 5g/l… si c’est vrai, je ne suis pas tombé loin, alors !
CR:Gianni Masciarelli, Trebbiano d’Abruzzo 2016 (Italie, Abruzzo)

Transition intéressante par rapport au Soave. On trouve quelques points communs au plan aromatique mais avec des notes plus grillées et moins caricaturale au niveau du fruit. Touches de foin, de fraise, de jasmin. C’est plus profond. Une belle illustration de ce que j’aime dans ce cépage, qu’il convient de bien différencier du fadasse (mais acide) Trebbiano Toscano (Ugni Blanc). En bouche, on retrouve un fruit blanc dense, une note végétale qui équilibre tout ça et une longueur sur la noisette assez persistante et très jolie. L’acidité est bien présente mais plus intégré et nous ne retrouvons pas cette attaque en forme de bonbon car ce vin semble nettement plus sec d’équilibre que le Soave. 75+

On tient là un très beau blanc, que je trouve supérieur en tout point au Soave, ce qui est assez logique vu son prix de sortie autour de 9€. C’est un remarquable vin de tous les jours, parfait en été, parfait sur la plupart des plats méditerranéens. Il n’aura même pas peur des viandes grillés. Ce vin était en dégustation au Grand Tasting l’an dernier, de même qu’une grande partie de la gamme de Masciarelli (incluant Marnia Cvetic). Grosse recommandation !
CR:Masciarelli, Villa Gemma 2015 (Italie, Abruzzo)

Villa Gemma est le vignoble, le vin originel de Masciarelli, dont la première bouteille remonte à 1981, date de création du domaine. On tient ici un assemblage de Trebbiano d’Abruzzo, de Cococciola et de Percorino (fiche technique très complète visible ici : www.masciarelli.it/a...).

On gagne en tout dans ce vin. Il est plus doré de couleur avec un fruit plus jaune, plus expressif, plus fondu. On trouve une touche vanillée très légère. Un très beau nez, dont la complexité est supérieure au « simple » trebbiano. La bouche est d’une grande tenue, puissante et souple à la fois, toujours avec une excellente acidité. Encore cette touche végétale qui équilibre l’ensemble. Longueur assez persistante, un peu plus que le Trebbiano. C’est plus complet, plus structuré, plus complexe. 80

Sans doute un vin à associer avec des plats plus riches que le Trebbiano. On gagne assez nettement en tout, sans pour autant avoir un vin too much. La différence de prix est négligeable par rapport au simple Trebbiano. Les deux sont très recommandables, le choix se fera donc sur la fraîcheur : le Trebbiano a une acidité plus prononcée, ce qui peut être favorable sur certains accord mets-vins.
CR:Tasca d’Almerita, Tascante, Buonora 2014 (Italie, Sicilia (Etna))

Après les déceptions de la semaine passée sur les rouges, dont deux, certes corrects, provenaient de ce domaine, j’avais un peu d’appréhension. Dès que j’ai senti ce vin, j’ai su qu’on tenait la bonne. La question se posait toutefois de savoir s’il serait apprécié car d’expérience, ce type de vin, très porté sur les sensations minérales, acides, presque tanniques pose des difficultés à un public habitués aux bébés passé en fût et pas complètement secs.

La couleur est doré clair. Le nez est fumé, poivré avec un côté caillouteux assez détonnant. Citron, groseille à maquereau. La bouche est droite, très pure. Taillée dans la roche. Elle dure, cassante, d’une tenue étonnante. Développement sur le pamplemousse, le citron, légèrement. La finale se développe encore et monte en puissance. La longueur est très importante et termine sur des notes harmonieuses de groseille à maquereau et de poivre blanc. C’est réellement très beau, très délicat. Eclatant de sobriété en bouche. Un vin vraiment surprenant et pas évident mais qui a conquis à mon grand étonnement l’intégralité de l’audience. 90- A refaire pour confirmer cette excellente première impression.


A la fin de la dégustation de ces vins et comme à mon habitude, j’ai recueilli leurs opinions et j’ai donné mon commentaire personnel. A cet instant, une opinion répandue était que le premier vin était très bien, voire le favori de certains. Je leur ai expliqué pourquoi à mon avis il fallait se méfier de la séquence, que j’avais délibérément servi le Soave en premier car c’était un vin facile mais que cette facilité ne tiendrait pas en face des vins suivants. Ils ont donc regoûté l’intégralité de la série et le Soave a effectivement fini en dernière position, tout simplement parce qu’après le Buonora, qui écrasait la série de son élégance, le Soave révélait bien son résiduel. Il en devenait pataud. Sa palette aromatique top évidente détonnait même par rapport au Trebbiano. Comme quoi, il est vraiment important de pouvoir regoûter les vins indépendamment de l’ordre primaire, surtout quand on commence à se constituer un référentiel.

Contrairement à la série de rouge, que j’attendais au top et qui m’a grandement déçu, j’ai été assez surpris de trouver ces blancs à ce niveau. Il est vrai que je connais bien Masciarelli et l’avait choisi en conséquence, mais Buonora m’a vraiment pris par surprise. En 2014 il était en IGT, désormais en Etna bianco et je dois dire qu’il correspond bien à ce que j’ai déjà pu goûter en provenance de ces terrains basaltiques. Il était aussi nettement plus cher. Mais il le justifiait complètement.

La série italienne aurait dû se prolonger mais nous avons changé de programme pour une dégustation finale beaucoup plus originale… dont je parlerai peut-être… ou peut-être pas ;)

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: oliv, peterka, tomy63
29 Nov 2017 13:21 #1
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