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CR: Les bouteilles de fin d'année (Rougeard, Pignan et les autres)

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Je ne sais pas encore si ce CR sera vraiment canonique pour ces fêtes. Tout simplement du fait que le contexte de dégustation ne permet pas une retranscription exacte, je vais plutôt vous livrer quelques impressions.

On commence par Noël. Chez nous, il y a deux repas (sans doute comme chez tout le monde ;), on commence le soir du 24, axé fruits de mer. Je donne des notations indicatives, histoire de cadrer un peu mes impressions.

CR:Francis Boulard Les Rachais 2006 : c’est assez classique dans le style Boulard. Assez nettement oxydatif. Bonne longueur, belle matière. Mais il manque quelque chose pour vibrer. C’est autant très bon qu’oubliable, finalement.

Suit donc un CR:Domaine de Bellivière, Vieilles Vignes Eparses 2005. Là, c’est pour le coup bluffant d’équilibre et de maturité. Pas encore d’évolution marquée, juste une chenin qui mature parfaitement. Un fruit expressif, une bouche qui a ce qu’il faut de largeur pour compenser l’acide et l’amer… un coup de maître que cette bouteille, qui a encore de nombreuses années devant elle. 90/100.

CR:Willi Schaefer Himmelreich GG 2011 fidèle à l’exemple de tous ces vins, c’est un vin étonnant d’évidence. Clair, limpide. Longueur incroyable et jeunesse insolente. C’est excellent mais je comprends aussi que Christoph en fasse si peu souvent. C’est un exercice bien différent de ses autres vins. En tout cas, il faudra encore du temps à ce vin pour s’épanouir pleinement, même si c’est déjà superbe. 92/100. Exceptionnellement, je ne prévois pas de vin de dessert mais sur le fromage, qui est une selection largement jurassienne, je suis pris d’une folie : ouvrir un vin jaune.

CR:Bénédicte et Stéphane Tissot, Vin Jaune Arbois les Bruyères 2003. Je pèse mes mots en parlant de folie car je ne suis pas un grand fan de vin jaune habituellement. Et là, je dois bien avouer que je suis conquis par la finesse de ce vin, au jaune parfaitement intégré et pas outrancier. (Note que je suis moins fan du vin avec l’ouverture, où le jaune devient nettement plus prégnant). C’est une magnifique quille, qui se marie naturellement et à merveille avec le Comté. 90.

Pour ce 24 au soir, je dois dire qu’on a visé juste. A part le Champagne qui m’a quelque peu laissé sur ma faim, les vins étaient aussi évident que superbes. Qui plus est, on aurait difficilement pu faire mieux. Les trois blancs étaient simplement exceptionnels.


Vient donc le 25 au midi. Menu classique, chez nous, de Saumon (graavilohi), de Foie Gras, Chapon, Fromages et desserts.
En bulle, j’ai visé l’originalité (risquée) en sortant un CR:Turo d’en Mota 2005 de Recaredo. Un Cava d’exception, il faut bien dire, 133 mois sur lattes… Brut Nature, 100% Xarel-lo, sur la plus vieille parcelle du domaine (plantée en 1940, il me semble). Le vin est d’une puissance assez étonnante et d’une longueur interminable. C’est d’une minéralité traçante, sans une trace d’oxydation. C’est vraiment superbe mais c’est loin d’être consensuel, évidemment, avec un tel caractère. Pour moi, c’est indiscutablement l’un des meilleurs vins que j’ai ouvert cette année. J’aurais noté ce vin dans les 95-97/100.

Vu la difficulté de certains à l’apprécier, j’ai aussi ouvert ce que j’avais en frigo, soit un CR:Bulle de Syrah de Denois. La comparaison met naturellement en évidence la relative « simplicité » du second, qui a un fruit dominant et semble presque dosé en comparaison (c’est un Brut Nature, nature). Ceci étant, il ne démérite pas puisqu’on peut tout à fair l’apprécier. Cela démontre d’une part, les qualités de ces bulles du Limoux et, d’autre part, en met en évidence le rapport qualité prix assez détonnant ! Je lui mettrais 85/100

Est arrivé le classique Foie Gras… à une place qui peut poser problème pour la suite, niveau accord mets-vins. J’ai alors opté, suite à une excellente expérience il y a deux ans, pour un CR:Karl Erbes Ürziger Würzgarten Spätlese 1983. Le Spätlese contient suffisamment de sucre pour faire face au Foie Gras, avec suffisamment d’acidité pour équilibré et un alcool bas, ce qui est un plus pour un repas comme celui de noël. Le fait qu’il ait déjà trente ans passés, permet également que ces sucres soient suffisamment intégrés pour ne pas handicaper le vin qui suivra. Et la bouteille s’avère absolument splendide. Le vin est magnifique, magique. Le fruit le dispute à la fraîcheur et on commence même à lui trouver des traits de grand sec mature, avec une ampleur en milieu de palais magnifique. Une bouteille sublime, même pas évoluée (presque trop jeune au nez !)… c’est juste grand. 99/100

Je voulais enchaîner sur un Bourgogne de Trapet ou un Pignan 2004 mais je n’ai pas trouvé ces deux vins, enfin, je les ai trouvés mais je les ai aussi oubliés à la cave, pour le Pignan, ce n’est que partie remise puisqu’il y passera au Nouvel An. Je me rabat par défaut sur une bouteille que je n’ai pas goûtée depuis bien longtemps. Un petit mythe. Et il est bon de décrasser les mythes et brosser un peu toute cette poussière d’étoile.
CR:Clos Rougeard, Poyeux 2005. Ce vin est d’une justesse incroyable : jeunesse encore bien présente mais patinée, pas encore d’évolution. Belle matière, élégance absolue. Longueur impressionnante. Arômes typés, frais mais mûrs. C’est vraiment magnifique 93/100. Magnifique, mais comme je disais, il est bon de brosser les paillettes pour retrouver ce qui est devant soi. C’est une belle bouteille, assurément, mais pas plus que celle qui suivra, dans un style très différent. Pour ma part, ce sont deux vins que je mets strictement au même niveau. Le message est donc : arrêtez de regarder les vins inaccessibles, ces mythes, avec des yeux brillants. Ce sont certes souvent d’excellents vins, mais aucun n’est irremplaçable. Et vue la cote délirante qu’atteint désormais ces bouteilles, je commence même à m’interroger sur la pertinence de les boire…

CR:Château La Gardine, Gaston Philippe 2000 en complément, j’ai opté pour ce vin que je pensais à maturité et c’est une bonne pioche. Une élégance imparable et un superbe équilibre, presque frais puisqu’il ne fait pas plus puissant que le Saumur qui l’a précédé. Avec des arômes plus sudistes : herbes aromatiques, curieusement poivré « syrah » like. Très belle bouteille que je note exactement au même niveau que le Clos Rougeard. 93/100. A titre très personnel, je préfère le profil du Châteauneuf.

CR:Feiler-Artinger, Ruster Ausbruch Pinot Noir 1999 : un peu « angoissé » à l’ouverture de ce vin car la dernière était un peu passée, très portée sur l’acidité et la volatile. En fin de repas toutefois, je ne voulais pas tomber dans l’excès d’un TBA ou Schilfwein de Nekowitsch (qui est largement au dessus en terme de sucre). Cette fois, la bouteille est simplement sublime. D’une complexité incroyable. C’est vraiment à se rouler par terre. 95/100

Ce 25 on fait donc carton plein mais le 1983 de Karl Erbes étaient tellement fantastique qu’il eclipse partiellement les autres bouteilles. Et sur ces deux repas, je dois dire qu'il n'y avait rien à jeter, tout était parfait. A part peut-être le Rachais 2006... qui serait peut-être mieux sorti en moins bonne compagnie. A titre informatif, si je reprends les bouteilles pour vous en donner un prix approximatif, de mémoire (mon prix d'achat) :

1: Boulard, Rachais 2006 : 50€
2: Bellivière, VV Eparses 2005 : 25€
3: Willi Schaefer, Himmelreich 2011 : 18€
4: Stéphane Tissot, Vin Jaune les Bruyères 2003 : je ne me souviens plus exactement, je ne l'ai pas acheté. Mais j'ai en mémoire 30€ à l'époque.
5: Recaredo, Turo d'en Mota 2005 : 100€
6: Denois, Bulle de Syrah : 10,50€
7: Erbes, Ürziger Würzgarten Spätlese 1983 : 8,5€
8: Clos Rougeard, Poyeux 2005 : 35€ (puis 55€ deux ans plus tard)
9: La Gardine Gaston Philippe 2000 : 20-25€ primeur de mémoire, mais je n'en suis pas du tout certain, il faut compter 30-40 à l'heure actuelle.
10: Feiler-Artinger, Ruster Ausbruch 1999 : 25€ (moins au domaine, mais je suis passé par Vin du Monde sur cette référence)

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11 Jan 2018 14:51 #1
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Superbe ...on reconnait là , un grand passionné ...Bellivière , l'une de mes plus belles émotions de l'année 2017 avec Calligramme 2004 .
Le Karl Erbes Ürziger Würzgarten Spätlese 1983 me titille vraiment ...

"" Et vue la cote délirante qu’atteint désormais ces bouteilles, je commence même à m’interroger sur la pertinence de les boire ""

C'est un peu ce que je pense depuis quelques mois ..mes " Bourg " 96 par exemple .,Avec le prix d'une seule bouteille , je dois pouvoir récupérer quelques belles bouteilles de Savennières ( Domaine aux Moines ) - de Jasnières ( Bellivière ) ...pour compléter les caves des enfants
11 Jan 2018 15:14 #2

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Malheureusement le Erbes est désormais introuvable...

J'ai été bien bête à l'époque de n'en rentrer que 3-4 bouteilles... par crainte que ce soit mort :D naïf que j'étais :D J'ai fait la même "connerie" avec 1979 et 1987... mais on peut aussi voir le verre à moitié plein : j'ai au moins pris quelques bouteilles de chaque ;)

D'ailleurs, j'avais rentré à l'époque pas mal de 1994, 1995, 1996 et 1997 et je n'ai rien retrouvé dans la cave :D je me demande bien où j'ai pu les planquer !!

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11 Jan 2018 15:18 #3

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Je coupe un peu dans le vif des dégustations et saute au 31/12. Nous n’étions que quatre à table et j’ai donc dû limiter le nombre de quilles. Je tâcherai de faire un post complémentaire sur les autres vins notables des vacances - dont un remarquable Pinot Noir 2010 de Lissner)

On entamme par une CR:Vieille Vigne du Levant 2009 de Larmandier-Bernier… c’est malheureusement assez cher, mais c’est un type de champagne que j’aime vraiment. Ce côté presque blanc tranquille de Bourgogne est vraiment ce que je recherche dans ces vins, auxquels je reproche souvent des lacunes aromatiques (comme au Boulard de Noël). Je dirais que par rapport à Terre de Vertus, déjà très beau, on est clairement un cran au dessus. A faire ! Hélas, on en est à pas loin de 70€. 92/100

Pas de blanc ce soir, on enchaîne sur une paire de Châteauneuf du Pape 2004. A la semi aveugle. à ma droite, CR:Pignan 2004 de Château Rayas. Belle quille, que mon père prend pour un Bourgogne, bien que ma femme diagnostique clairement un vin du sud qu’elle trouve trop chaud. Bref, c’est joli, ça se boit très bien malgré la puissance quand même notable du vin. Avec un profil aromatique, il est vrai, plus Bourguignon que Châteauneuf. Très long sur le fruit rouge, peut-être un peu fraise, avec une attaque qui a quelque chose de végétal. Joli. Environ 90.

L’autre est un CR:Château la Gardine Gaston Philippe 2004. Un millésime que je note dur à se faire. Malgré un long carafage, le vin n’est pas encore totalement en place. Il est plus franc du collier et beaucoup plus dans l’esprit de Châteauneuf que Pignan. Le seul véritable défaut est que l’attaque est un peu pénible au départ. Avec l’oxygénation, il se fait bien sans atteindre exactement le niveau de plaisir du Pignan. 85.

Dans ce duel, Pignan l’emporte mais me laisse un peu dubitatif. Certes, c’est très bon mais où est la justification de payer pas loin de 80€ pour cette quille ? La Gardine était certes en dessous, mais il ne s’est pas encore ouvert et il reste très nettement meilleur marché. Les deux brillent nettement moins que les rouges de Noël. Présenté en face de le version 2000, je pense qu’on serait passé à côté de ce Pignan. Et présenté seul aussi, je me demande s’il aurait généré plus de plaisir qu’un simple domaine des Tours. Je me prend à penser que c’est une limite importante que pour pouvoir se rendre compte de la qualité de ces vins, il faut les goûter en parallèle d’autre chose. Pris pour eux même, on la ressent, mais on en prend plus difficilement la juste mesure. En tout cas, on ne la ressent pas au point de justifier l'écart de prix conséquent.

On va terminer, une fois n’est pas coutume sur un vin de dessert français. J’ai opté au détour de la cave pour un CR:Gewurztraminer VT 2010 de Zind-Humbrecht. Certes, ça n’est qu’une VT et c’est peu de sucre pour faire face à un dessert. Ceci dit, le dessert étant soft, c’était jouable. Le vin n’est de toute façon pas au niveau. Aucune ombre de Gewurz au nez, c’est juste un vin en surmaturité comme on en ferait des dizaines. Cette bouteille est dépourvue du moindre intérêt, bien qu’elle reste fort buvable. C’est un vin tout à fait standard. 72/100 Il souffre énormément de la comparaison la veille avec un Auslese *** 2010 de Karl Erbes de la veille, qui avait tout un conte à raconter. Voilà qui ne me rapproche pas des vins liquoreux français.

Alors voilà pour le Nouvel An, de beaux vins en fait, à l'exception de la VT de Zind qui ne vaut rien (à mon goût, mais qui ne présente pas réellement de défaut rédhibitoire. ). De ces vins, je ne suis clairement pas prêt à remettre le prix requis pour accéder à Pignan. M'enfin, il faut bien reconnaître que c'est très bon. Presqu'au niveau de la dernière Infidèle 2008 que j'ai ouverte ;) (lâchez les trolls :p).

Larmandier-Bernier sort là un remarquable BdB, très largement au niveau de choses beaucoup plus chères que j'ai pu goûter cette année. Ca reste salé mais vraiment c'est une belle quille, avec un avenir indiscutable.

Idée des prix d'achat :

1: Larmandier-Bernier, VV du Levant 2009 : 65€
2: Pignan 2004 : environ 80€
3: La Gardine GP 2004 : environ 35€
4: Zind-Humbrecht VT 2010 (37,5): 13€

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12 Jan 2018 14:19 #4
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Matthieu, as-tu fait une préparation spécifique pour le Pignan ? Et les autres ?

JC
LPV Lutèce
12 Jan 2018 16:00 #5

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ça m’étonnerait que le cuvée des générations vaille 35€ aujourd'hui (à l’époque de la sortie oui), donc il faut comparer ce qui est comparable, soit avec le prix actuel, soit avec le prix de sortie et pignan 04 je l'ai payé 60€ (ça reste cher (trop) à mon avis pour une bouteille de vin).
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12 Jan 2018 17:02 #6

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enzo daviolo écrit: ça m’étonnerait que le cuvée des générations vaille 35€ aujourd'hui (à l’époque de la sortie oui), donc il faut comparer ce qui est comparable, soit avec le prix actuel, soit avec le prix de sortie et pignan 04 je l'ai payé 60€ (ça reste cher (trop) à mon avis pour une bouteille de vin).


C'est pour ça que je dis que c'est purement indicatif. Pignan ça date d'il y a deux ans, 80€ c'est à la louche, peut-être 78 ? mais bon, avec son histoire de triplette, ça plaide pas pour la transparence ;) Pour la Gardine, Gaston Philippe est plutôt à 45 maintenant. Mais bon, comme je disais, purement indicatif. Pignan, je trouverais compréhensible de mettre 50€ dedans mais le prix actuel est quand même délirant (2006, je crois qu'on en est rendu à pas loin de 85€).

Sur le millésime en question, Pignan est clairement meilleur en l'état. Mais je demande à voir sur une autre année et un autre niveau de maturité. J'ai trouvé ce 2004 très léger par rapport à 2001, d'ailleurs.

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12 Jan 2018 17:13 #7

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jclqu écrit: Matthieu, as-tu fait une préparation spécifique pour le Pignan ? Et les autres ?


Oui, Pignan comme La Gardine, ouverts 12h. Puis décanté 1-2h, en carafe à blanc pour Pignan (histoire de pas le brusquer) et en décanteur large pour la Gardine, que je savais plus fermé. Je n’ai pas décanté 1/3 des bouteilles pour suivre l’évolution.

edit: mea culpa, j’ai ouvert 12h et pas 24. L’évolution du vin me semble m’avoir donné raison. La Gardine n’a pas bougé et Pignan a un poil perdu, je trouve avec 12h de plus.

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12 Jan 2018 17:14 #8

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Quelques notes complémentaires sur d’autres vins bus à la même période.

Nous avons commencé soft le premier midi, avec un CR:Beaujolais Nouveau 2016 de Lapalu : beaucoup de gaz à l’ouverture, facile et fruité. C’est fort sympathique. 70+

CR:Recaredo, Terrers Brut Nature Gran Reserva 2011 : riche et pur, belle aromatique, belle longueur. Encore un beau millésime de ce vin, qui est assurément une perle. 85+

CR:Château La Nerthe, Clos de Beauvenir 2001 : ce vin, je ne l’ai jamais compris. Il n’a jamais été bon et maintenant, il est parti sur l’oxydation. Pas mort mais pas intéressant. C’est étrange quand à côté on voit la tenue d’une Marie-Léoncie de la Gardine (qui, il est vrai est quand même un Châteauneuf du Pape blanc exceptionnel).

CR:François Cotat, Grande Côte 2006 : Le nez comme la bouche sont dominés par les épices, des touches miellées et un fruit jaune sympathique. La longueur est impressionnante. Mais ce qui frappe le plus c’est véritablement la puissance brute de ce vin. C’est une magnifique bouteille, qui peut se boire maintenant mais n’est pas encore à maturité. Par contre, son style ne peut pas plaire à tout le monde, c’est tellement épicé et couillu qu’on peut légitimement penser que c’est un vin du sud de la France. 90, à attendre et à ne pas servir à Oliv ;)

CR:Aloïs Zimmerman, Kremser Kraxn Riesling 2006 : Un nez d’agrume et de fruits exotique élégant et fin mais d’une intensité rare. La bouche est expressive et harmonieuse, droite et à la fois ample. Longueur superbe et interminable. Magnifique, pas loin de l’apogée. 93-95

CR:Clément Lissner, Pinot Noir barrique 2010 : Nez qui… pinote ;) intensité moyenne et jolie complexité. Bouche fondue avec l’acidité assez typique des PN alsaciens, mais avec ce qu’il faut de matière pour éviter l’austérité. Très joli vin, qui me convainc plus que 2009, étonnamment. 85

CR:Paul Janin, Vigne des Jumeaux 2012 : erreur de casting, je pensais avoir tiré un Moulin à vent… mais ce vin est tout à fait en place et très joli. Taillé en finesse et en fraîcheur. Une bouteille plaisante et de beau niveau. 85-

CR:Paul Janin, Argiles 2015 : deuxième millésime que je goûte. Celui-ci propose un vin assez mûr au nez et très mûr en bouche, avec des notes d’abricot sec et une longueur épicée de persistance moyenne. Belle réussite. 80-

CR:Larmandier-Bernier, Terre de Vertus 2011 : légèrement toasté, fruité et fleuri… très beau nez. La bouche est tout aussi magnifique avec une matière remarquable. C’est un excellent champagne, et je trouve, un de meilleurs compromis que je connaisse en terme de prix. 90+

CR:Domaine de la Bongran, Viré Clessé 2008 : C’est encore jeune, mais le vin présente une bonne maturité (pas trop mûre ;) ), avec riche aromatique et souplesse en bouche. La longueur est superbe. Il faudra encore 4-5 ans pour qu’il s’exprime correctement. C’est assurément une magnifique bouteille en devenir, mais c’est déjà fort plaisant. 90

CR:Domaine Ramonet, Chassagne-Montrachet Premier Cru Boudriottes 2007 : Croquant et craquant. Un pinot noir en forme d’évidence. Pur, expressif sans excès, encore très primaire mais caractéristique aussi. Pas follement complexe et long mais de beau niveau. 85+. Par contre, si au prix de l’époque (dans les 17€, de mémoire), c’est tout à fait intéressant. il est tout autant clair que la cote qui le positionne à pas loin de 80€ est rigoureusement délirante en terme de q/p.

CR:Weingut Friedrich Becker, Spätburgunder Schweigener 2012 : C’est d’une puissance et d’une énergie étonnante pour un Pinot Noir (personne ne pense que c’est un Pinot autour de la table). Malheureusement le vin est vraiment trop jeune, il lui faudrait impérativement plusieurs années… l’équilibre est très bon cependant, donc… patience (si vous en avez, je n’en ai plus :D ). En l’état, 80+.

CR:Weingut Karl Erbes Ürziger Würzgarten Riesling Auslese 2005 : Ca, c’est la claque. A l’ouverture, il est déjà d’une évidence gouleyante assez étonnante pour la richesse impliquée (bu sur de la cuisine chinoise). Mais étant seul, je laisse un peu plus de la moitié de la bouteille et regoûte le vin 5 jours au frigo. C’est une révélation au bout de 5 jour. De très bon à excellent, il devient exceptionnel. Il ne pétrole quasiment pas et livre des arômes persistants et intense de mangue et fruit de la passion, mais surtout de mangue, un seau de mangue. La bouche est ample, extrêmement aromatique sur ce panier de mangue… et la longueur est époustouflante. C’est simplement sublime. 95+

CR:Weingut Karl Erbes Ürziger Würzgarten Riesling Auslese*** Gold Kapsel 2010 (demie-bouteille) : Le vin est clairement entre deux âges, il faudra l’attendre pour la prochaine. Il n’en reste pas moins magnifique, immense même en bouche, avec un trait clairement liquoreux, mais dissimulé, qui montre que ce vin est largement au niveau d’un Auslese. Je n’ai plus les chiffre en tête mais 2010 était surréaliste (Stefan a sorti un Eiswein* à 330g/l de sr et 17g/l d’acidité), je pense à vue de nez (de bouche), qu’on doit dépasser les 250g/l. Pas que ce soit sucré en tant que tel, mais ce vin tapisse le palais comme seul un vin concentré qui approche les 300g/l le peut. L’acidité est hallucinante pour éponger tout cas… et le vin passe merveilleusement sur un dessert à base de glace à la banane et à la passion. Un futur 100/100 pour palais à sucre ;), en l’état 90+

A titre très indicatif (et de mémoire), les prix d'achat :
1: Recaredo Terrers 2011 : 17€
2: La Nerthe Beauvenir 2001 : 35€
3: François Cotat, Grande Côte 2006 : 16,5€
4: Zimmerman Riesling Kremser Kraxn 2006 : 6,2€
5: Lissner Barrique 2010 : 10€ (là, j'ai un gros doute)
6: Janin, Jumeaux 2012 : 6,5€
7: Janin, Argiles 2015 : 10€
8: Larmandier, Terre de Vertus 2011: 37€
9: Bongran 2008 : 20€
10: Ramonet, Boudriottes 2007 : 17€
11: F. Becker, Spätburgunder Schweigener 2012 : 20€
12: Erbes, Riesling ÜW Auslese 2005 : 12€
13: Erbes, Rielsing ÜW Auslese*** GK 2010 : 16,5€

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16 Jan 2018 13:38 #9

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Voilà qui est à peu près tout.

J'ai aussi goûté un CR:Geselmann Chardonnay 2012 (leur chardo standard à 7-8€ à l'époque), qui s'est montré fort avenant et pas du tout évolué (ce qui tendrait à démontrer une fois n'est pas coutume, l'intérêt du bouchage vis). Egalement un CR:Thanisch (Erben Thanisch) Bernkasteler Badstube Kabinett 2008 tout à fait magnifique et lui aussi à l'aube de sa vie.

Au restaurant Italien de mes amis, j'ai pu faire l'expérience du Coravin sur un CR:Montepulciano d'Abruzzo Mammut de Cascina dell Colle 2012 (millésime incertain, je ne l'ai pas noté), pas follement esthétique, le système est diablement efficace et le vin était délicieux, un excellent exemple de Montepulciano, plutôt positionné dans le haut de gamme de l'appellation.

Au final, il y a quand même eu une belle concentration de jolies quilles. Dur d'en retenir juste quelques unes. Les liquoreux : Erbes Spätlese ÜW 1983, Erbes Auslese ÜW 2005 et Feiler Artinger Ruster Ausbruch 1999 étaient tous réellement splendides.

En rouge, ce sont clairement Rougeard Poyeux 2005 et La Gardine Gaston Philippe 2000 qui dominent les débats. Suivis de Pignan 2004.

En blanc, le débat est ardu. Bellivières et ses Vieilles Vignes Eparses 2005 est tellement en place qu'il se présente avec évidence. Tout comme l'étonnant Zimmerman Kraxn 2006... qui constitue de surcroît un rqp imbattable. Enfin, le Willi Schaefer... qui demande encore plusieurs années, complète ce trio que je pourrais classer ex aequo.

Finalement, les bulles, un peu frustrantes tant il est nécessaire de grimper pour obtenir un équivalent qualitatif (ce qui se comprend aussi de par la lourdeur de leur élaboration... mais quand même :). Pour moi, Turo d'en Mota 2005 joue une catégorie au dessus, mais son approche est tellement peu consensuelle que je ne peux que souligner la beauté claire de VV du Levant 2009 de Larmandier. Larmandier qui réussit tout autant avec son Terre de Vertus 2011. Recaredo est plus évident avec Terrers 2011, cuvée qui constitue de plus en plus mon étalon en bulles. D'un prix raisonnable pour une finesse difficile à égaler. Enfin, Denois avec sa bulle de syrah de derrière les fagots nous a bien étonné. Si ce vin est moins délicat et goûte presque dosé en regard des autres, il marque des points par son fruit très joli. Une cuvée à assortir en conséquence et très à l'aise, je pense, en été. Finalement, en bulle, on ne peut retenir que la performance un peu en deça de Rachais 2006. Mais j'ai noté quand même ne pas être un fanatique absolu du style Boulard, qui est tout de même franchement (excessivement à mon goût) porté sur l'oxydatif.

Rendez-vous donc en 2018 pour de nouvelles découvertes, confirmations et déceptions, bien entendu :D Bonne année à tous !

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17 Jan 2018 09:45 #10

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"Mais je demande à voir sur une autre année et un autre niveau de maturité. J'ai trouvé ce 2004 très léger par rapport à 2001, d'ailleurs."

et pourtant bien meilleur :)
logique que les 04 issus d'un millésime normalement solaire soit moins glycériné que 01, très solaire.
17 Jan 2018 14:02 #11

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  • hyllos
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enzo daviolo écrit: "Mais je demande à voir sur une autre année et un autre niveau de maturité. J'ai trouvé ce 2004 très léger par rapport à 2001, d'ailleurs."

et pourtant bien meilleur :)
logique que les 04 issus d'un millésime normalement solaire soit moins glycériné que 01, très solaire.


Il m'a semblé nettement moins bon sur cette bouteille. Après, on ne peut pas non plus dire que c'était "léger" en soi, puisque ma femme l'a justement trouvé trop puissant vs La Gardine qu'elle trouvait plus facile... j'avoue d'ailleurs ne pas vraiment voir exactement ce qui lui a fait dire ça. Les deux affichant par ailleurs un taux d'alcool similaire. Mais bon, j'en ai encore une... on verra ça dans quelques années. Et mon père doit avoir 2005 et 2006 en cave. Sans doute les dernières car ça me casse les... de n'avoir qu'une seule bouteille à chaque fois.

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
17 Jan 2018 14:10 #12

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