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Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

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Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X( a été créé par daniel popp

Catherine et les garçons font rugir le Jura !.
[size=x-small]merci à Christophe (chrisdu74) et Oliv pour leurs conseils et suggestions.[/size]

Avec un tel titre, il va falloir faire rugir les cr, les amis. (:P):)o::o

Je démarre avec les blancs pour donner l' exemple....

Daniel

Vin d' Arbois. Clos Pasteur, récolte de la vigne de Pasteur 1974. Henri Maire.

Cà commençait fort avec cette bouteille collector, cadeau d' un ami, non mise sur le commerce à propos de laquelle, j' avais ouvert un sujet sur LPV i l y' a trois ans, auquel Tophe et François Audouze avaient donné leur écho.
Ce que François avait dit, à l' époque du 90 semblait porteur de promesses : "mais je me délecte d’une cuvée rare, un Arbois rouge vigne « Pasteur » 1990 qui n’est jamais vendu dans le public car, provenant du Clos Rosières de la famille Pasteur, il est gracieusement vinifié par Henri Maire et offert à des scientifiques. Ce vin titillerait volontiers le cerveaupour qu’on invente de nouveaux vaccins. Fait de cinq cépages, il a une personnalité rare, car de saveur jamais bue......malheureusement pas au goût des boys qui ont trouvé au 74, un goût de vin cuit fort peu Jurassien !! Rien à faire pour les convaincre qu' après tout, nous ne connaissions rien des vieux rouges Jurassiens....Pour l' avoir regouté maintes et maintes fois, dans les jours qui ont suivi, je dirais que c' est une "expérience".... qui a finit dans l' évier. :( Cà passait ou çà cassait, vu l' âge !
Dire que j ai promis au Grand Tasting, d' envoyer un cr au domaine.....8-)

les blancs :

1) Stéphane Tissot Bruyères 2005.
croque monsieur au chorizo selon Senderens.

Le nez parfumé, intense donne l' impression d' une caresse tourbée enveloppant le fruit mûr, généreux (pomme, poire, surtout, touches de prune), recouvert d' un tulle grillé évoquant le pain grillé, la noisette, comme nimbé d' épices (curry, piment, noix de muscade). L' ensemble follement élégant, d' une telle harmonie qu' elle en parait lumineuse, évoque par sa chair aromatique prégnante et complexe, vraiment un grand Bourgogne. Mais son grain épicé, sensuel fait réaliser à quel point Senderens est un visionnaire d' accords tant la saveur relevée et le gras du chorizo, mêlée au pain brioché grillé et au moelleux du gruyère fondu appelle l' Arbois blanc, je dirais même contribue par ce jeu d' alliance à redéfinir l' identité spécifique, à haute personnalité du grand Chardonnay Jurassien....en transmutant au passage, un simple croque-monsieur (au chorizo !) en accord de génie ! (tu)
Cette harmonie, cet équilibre se retrouvent en bouche développant un merveilleux jeu de saveurs où le fruit, le grillé et la tourbe jouent une partition tout aussi lumineuse, tant la chair du vin, adossée à ses amers fins et tendus, est si bien incarnée qu' elle en parait aérienne, quand elle allonge sa finale au goût de poire et de grillé.

2) Ganevat Chardonnay Les Chamois du Paradis 2004.
Saint-Jacques juste saisies & lard de colonnata, compotée d'endives selon Eric B

Le nez plein, charpenté mais assez vif, étonne par ses fragrances exotiques (ananas, noix de coco) qui semble recouvrir d' un voile fin, la poire, la pomme d' où émanent des touches légèrement oxydatives qui donnent du grain au fruit.
La bouche a du relief, du gras ; sa combinaison harmonieuse de densité et de vivacité révèle un superbe équilibre qui stimule l' envie de mâcher les saveurs à la fraicheur émoustillante, comme si l' on croquait à pleines dents dans la chair faite vin de l' ananas, de la poire recouverte de filaments de vanille bourbon, laissant comme un halo au goût de lait de coco subtilement gras en bouche. C' est très bon, mais un peu moins élégant et fin que le Bruyères de Tissot si différent, à mon goût.
L' accord suggéré par Eric sur un blanc de Ganevat, justement, gagnerait sur cette cuvée, à être accompagné d' éléments rappelant ce coté résolument exotique (ananas, noix de coco..). Mais la compotée d' endives d' Olivier, légèrement sucrée, presque confite, collait déjà très bien !

3) Camille Loye. Arbois cuvée Saint-Paul 1989.
pommes de terres au Mont d'Or fondu et au safran.

Le nez est étonnant de jeunesse, de fraicheur, sur un caractère résolument oxydatIf, mais tout en finesse, comme un voile léger recouvrant une pomme un peu fripée mais à la chair alerte, de ses notes de noix, imbibées de poudre de curry et de champignons séchés. Un nez mûr, évolué, mais dont l' équilibre délicat, fin et complexe, que l' on ne se lasse pas de humer, parait intemporel, taillé pour l' éternité.
En bouche, la chair est étonnamment tendue, comme brodée d' acidité dessinant des entrelacs amers au goût de noix, de pomme, de cette saveur particulière qu' a le noyau d' amande. Un équilibre singulier, un peu exacerbé où l' acidité fruitée fait volte-face à l' excès d' amertume, comme s' ils n' étaient qu' un dynamisme à double visage, sans cesse à l' oeuvre pour édifier une harmonie singulière relevant autant du plaisir de la bouche que celui de l' esprit plongé dans une méditation sur l' intemporalité de la persistance. ;)

4) Stéphane Tissot Savagnin 1998.
dorade à la vinaigrette de curry et petits légumes, selon Senderens.

"Nez merveilleux, résolument savagnin, évoquant la noix, l’amande séchée, l’abricot sec, les raisins de Corinthe, la cire d’abeille, le tout enveloppé d’un arôme subtil, m’évoquant la rose ancienne. Quel voyage ! Après trois jours d’ouverture (sous vacuum efficace), son évolution m’a surpris. Le soir de la dégust, ce vin paraissait sec, comme un cousin du Jerez. En le regoûtant, la saveur fruitée, incroyablement complexe, tout en strates superposées, s’ accompagne d’ une impression légèrement sucrée, comme si il y avait dans ce vin une pointe de sucre résiduel, m’ évoquant la saveur d’un pain d’épices transmuté dont chaque épice serait une essence de noix, d’ amande , d’abricot. Vin d’essences, esprit de vin ? Il me semble avoir pressenti alors ce dont le club fermé des amoureux du Jaune témoigne"

Je n' ai pas grand chose à rajouter à ce que j' écrivais sur le même vin sur LPV en Juillet 2010 ! Aujourd' hui, plutôt que d' évoquer une impression légèrement sucrée, j' utiliserai le mot parfumé, car, sauf erreur, je ne pense pas qu' il y' ait une once de sucre résiduel dans ce vin où l' acide et l' amer sont au garde à vous, mais comme illuminés d' un sourire, tant le fruit merveilleux, s' épand sensuellement en bouche comme un miel sans sucre au moelleux sec, intensément goûteux, qui une fois avalé, laisse comme un arc-en-ciel entre gorge et palais. Les vins de Stéphane, tellement à son image, sont lumineux....surtout sur un tel accord où vin et met s' épousent littéralement !

les rouges :

5) Puffeney Arbois trousseau les Bérangères 2007.
terrine de lièvre et terrine de faisan aux girolles de Gilles Verot, viande séchée des Grisons.

6) Overnoy / Houillon. Poulsard 2008.
idem

7) Stéphane Tissot Pinot noir En Barberon 1998.
idem

les Jaunes :

8) Fruitière vinicole de Voiteur. Vin jaune 2005.
utilisé pour la sauce des pommes de terres au Mont D'Or.

9) Chateau d' Arlay 1996.
poulet de Bresse au Vin Jaune [size=x-small](avec un Chateau Chalon deMarcel Cabelier)[/size] et aux morilles.

10) Ch Chalon Berthet Bondet 1988.
idem

11) Ch Chalon Macle 2000.
Morbier jeune, Gouda 48 mois et Comté 24 mois de Marie Quatre Homme.

12) Macvin Macle.
crème glacée aux noix de Berthillon,glace à la vanille de Madagascar de François Théron, figues sèches, pruneaux et pâte de coing.
12 Déc 2012 21:14 #1

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Ben dis, vous avez mangé pour la semaine, là !...

Pour l'accord sur les endives, je suggérais un Chardonnay de Ganevat, qui pour moi est rarement sur l'ananas ou la noix de coco.

Eric
Mon blog
12 Déc 2012 21:26 #2

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Réponse de chrisdu74 sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Faire rugir le Jura ? je ne connais qu'une façon : [size=large]Juraaaaahhh !!![/size]

J'ai rarement lu un CR aussi attentivement ;) [size=x-small]merci pour la citation[/size]

Sinon, le Loye c'est la cuvée Saint-Paul ou bien ? en tout cas grand millésime en Jura pour ce que j'en ai bu.

Les Chamois, tu sembles avoir apprécié ce côté exotique, pour moi il y a parfois eu un peu trop de pomme à mon goût.

La suite ! La suite !
12 Déc 2012 22:06 #3

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  • daniel popp
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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

" Ben dis, vous avez mangé pour la semaine, là !... " Eric

je t' avoue que même en version tapas, on était repu ! (pas l' impression que l' énoooorme blanc de poulet de Bresse, servi par Cyril, l' était, en version tapas....). Les boys, question cuisine, y assurent grave. Sont parfois bien plus taiseux en cr.(:D

Pour l'accord sur les endives, je suggérais un Chardonnay de Ganevat, qui pour moi est rarement sur l'ananas ou la noix de coco. Eric

Bah oui, ta suggestion m' avait même incité à changer mon ordre, voire le choix du vin, car on hésitait avec le Chalasses Marnes Bleues qui lui, est un Savagnin alors que le Chamois du Paradis est un chardonnay.... façon Kassav ! Après le Bruyères, au grillé bourguignon, le coté ananas, noix de coco, nous a un peu surpris.....Mais, Chris, hors dégust chez Augé, c' était la première fois que je goûtais un vin de Ganevat pour lequel je n' ai pas d' autre référence, ce qui n' est pas le cas de certains boys, Ganevat's addicts.

Merci de me rappeller que le Camille Loye, vraiment impressionant pour son age, est effectivement la Cuvée Saint-Paul.

Bon les boys, z' avez vu, Chris demande "La suite ! La suite !".

D' autant que le plus étonnant de la soirée reste à venir, tant les rouges nous ont littéralement scotchés !!

Daniel
12 Déc 2012 23:21 #4

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Grrrr de plaisir...voila le résumé de mon non CR ;)

Les vins des appellations ""atypiques""" (ou disons pas assez connues) prennent tout leur sens bien accompagnés (Je pense a nos soirees Sud Ouest en ecrivant cela et a la reche émérite de Daniel). "y 'a k a voir" l'accord avec les Chamois et surtout celui du Savagnin de S. Tissot avec la Daurade (merci Dominique) !

"Big up" pour le CC de Macle, tout en finesse doublé d'un 2e effet kiss cool qui l'emmene encore plus loin dans nos palais.

Sinon @Chrisdu74, Oui, c'etait bien la Cuvée Chardonnay St Paul, fine, riche, jeune, qui nous a fait penser a du Savagnin par son caractère oxydatif. Un grand vin aussi avec le glougloutonnant Poulsard et l'onctueux VJ de Berthet Bondet.
13 Déc 2012 00:03 #5

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Bonjour, et merci pour ce CR enthousiasmant.

Etonnement par rapport à l'arbois de Camille Loye, ce vin n'est pas sensé avoir un caractère oxydatif, si?

JB
13 Déc 2012 07:31 #6

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Jean-Bernard, merci de ton écho.

Ta question, induite par le propos de Cyril : "c'etait bien la Cuvée Chardonnay St Paul, fine, riche, jeune, qui nous a fait penser a du Savagnin par son caractère oxydatif"., va dans le sens d' une certaine confusion que je suis le premier à ressentir parfois, qui pourrait se résumer par les propositions et questions suivantes :

- le Savagnin a un caractère oxydatif, alors que le Chardonnay est censé ne pas l' avoir. Bah, non, pas forcément, car quand le Chardonnay n' est pas ouillé, comme la cuvée Saint-Paul concernée, il peut résolument avoir ce coté oxydatif, ce que la plupart des cr d' Olif, Luc et autres, sur cette cuvée, confirment.
A l' inverse, comment les Savagnins ouillés se goûtent-ils ?
Comme j' en ai goûté fort peu, je n' en sais trop rien...L' oxydation ménagée permet -elle de combiner le caractère "bourguignon" de certains vins ouillés, en conservant volontairement un petit coté oxydatif, allant dans le sens du mariage de la tradition et de la modernité ?
Merci aux "spécialistes" d' éclairer notre lanterne.

Peux tu mettre un lien ou donner la référence du bouquin pour la recette des croque et celle des saint jacques?
Tu m'as donné faim. Didier


LE VIN ET LA TABLE d’Alain Senderens, le mariage idéal des mets et des vins en 80 recettes (éd de la revue des vins de France. diffusion Flammarion).

l' une des bibles des accords qui a été rééditée en livre de poche, il y' a quelques années, facile à acheter via Internet.

Daniel
13 Déc 2012 12:36 #7

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daniel popp écrit: A l' inverse, comment les Savagnins ouillés se goûtent-ils ? Comme j' en ai goûté fort peu, je n' en sais trop rien...L' oxydation ménagée permet -elle de combiner le caractère "bourguignon" de certains vins ouillés, en conservant volontairement un petit coté oxydatif, allant dans le sens du mariage de la tradition et de la modernité ?
Merci aux "spécialistes" d' éclairer notre lanterne.


Daniel,

Je ne suis pas un spécialiste, mais j'en ai goûté un ou deux. je crois que ça dépend vraiment des vinifs. Pour ceux qui veulent éviter complètement le côté oxydatif, ils y arrivent parfaitement, et alors en général il faut être assez balèze pour identifier le savagnin - en tout cas l'identification ne se fait pas sur un quelconque côté oxydatif, même léger. La cuvée Traminer de Tissot par exemple, goûtée jeune, m'a souvent fait penser à l'Alsace (rappelant d'ailleurs que le cépage est le cousin du gewurz). Les savagnins ouillés de Labet, que j'ai fait goûter à l'aveugle quelques fois, baladent en général tout le monde dans une bonne partie du Nord de la France (tu as quelques belles descriptions ici ). Le 2010 m'évoque un peu de belles cuvées de chenin d'Anjou élevées en barriques (Bernaudeau, par exemple). Par contre sur les savagnins ouillés longuement, par exemple chez Overnoy-Houillon ou sur les vignes de mon père de Ganevat, qui passent quand même une dizaine d'années en élevage, on finit par retrouver des notes assez marquées de noisette, de fruits secs, de pralin, qui se rapprochent d'un caractère oxydatif (mais moins violent qu'un vin sous voile, bien entendu).

Mathieu
13 Déc 2012 13:34 #8

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Pour ceux qui veulent éviter complètement le côté oxydatif, ils y arrivent parfaitement, et alors en général il faut être assez balèze pour identifier le savagnin - en tout cas l'identification ne se fait pas sur un quelconque côté oxydatif, même léger.

bien d'accord, chalasses marne bleue de ganevat n'a aucun caractère oxydatif par exemple.
13 Déc 2012 13:51 #9

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Réponse de Nonolapero sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Pour se faire une très bonne idée, proposer le fil de Labet est une bonne chose et il y a eu cet été la bouteille commune sur Fleur de savagnin de cette maison et les compte-rendus sont ici : lapassionduvin.com/p...

Un savagnin ouillé très particulier est celui de Stéphane Tissot Bruyère 2010 qui aurait dû faire du Château-Chalon mais qui est en vin de table avec des notes de grillés qui accompagne une matière puissante, une certaine douceur liée au 15 g de sucres résiduels et une aromatique avec des côtés exotiques que l'on retrouve avec le gewurztraminer.

Plus généralement, la plupart des bonnes maisons jurasiennes propose un savagnin ouillé.
13 Déc 2012 13:53 #10

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Réponse de Jean-Bernard sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Merci Daniel, je ne savais plus s'il s'agissait d'une cuvée ouillée ou non.
Je lirai la suite du débat avec intérêt.

Cordialement,

JB

JB
13 Déc 2012 14:03 #11

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Réponse de unefemmedesvins sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Daniel, tu as oublié le vin jaune 2005 de la Fruitière vinicole de Voiteur, que nous avons bu sur les fromages, avant le Macvin.
Mon CR pour ce week-end...

Catherine
Une femme, des vins

Catherine
Une femme, des vins
13 Déc 2012 20:35 #12

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0) Vin d' Arbois, Clos Pasteur, récolte de la vigne de Pasteur, 1974. Henri Maire.
Bon, faut-il vraiment commenter cette bouteille ? Je n’ai pas vu le bouchon, mais visiblement le vin avait coulé. Passons sur la couleur pas nette de caramel, passons le nez madérisé et oxydé… Mais les grimaces furent unanimes, chez ceux qui eurent le courage (l’inconscience..) de le prendre en bouche. Quel florilège de déviations : aigre, maigre, poussiéreux et métalliques, furent mes qualificatifs (sic). Mais j’arrête là, c’est trop facile de tirer sur cette bouteille, qui a dû subir quelques outrages dans sa vie, et dont je reverrais bien volontiers une sœur en meilleur état de conservation.

1) Stéphane Tissot, Bruyères 2005.
Un très joli nez fruité où dominent la pomme et la poire, avec des notes de fruits secs grillés. En bouche cette Bruyère se montre à la fois très droite et tendue, sur une trame acide bien marquée, et très ample et généreuse en fruits.
Je plussoie avec Daniel sur le génie de Senderens, car jamais je n’aurais pensé à un tel accord et pourtant il offre un superbe terrain de jeu où le vin peut se valoriser au mieux.

2) Ganevat, Chardonnay Les Chamois du Paradis 2004.
Ça explose de fruits au nez : la mirabelle, la pomme Tatin, l’ananas rôti, voire la noix de coco, avec des notes caramélisées qui prennent de l’ampleur avec l’ouverture. Cette générosité se retrouve en bouche, autour d’une structure bien marquée, le vin offre beaucoup d’ampleur et de gras.

3) Camille Loye, Arbois cuvée Saint-Paul 1989.
La noix verte et les épices indiennes viennent chatouiller le nez avec une insolence primesautière. La bouche est très tendue, m’évoque un équilibriste qui danserait avec grâce, élégance, finesse, sur un fil qui lierait arômes occidentaux et orientaux. La découverte de l’âge du vin fait son effet, certes je ne m’attendais pas à un primeur, mais quelle jeunesse !
Petit clin d’œil à Dominique qui a évidé une à une les pommes de terres, avec une abnégation toute monacale, ou plutôt avec la générosité qui qualifie nos hôtes.

4) Stéphane Tissot, Savagnin 1998.
A nouveau, nous voilà face à des arômes caractéristiques de noix et de curry. Ils s’égrènent tout au long de la soirée et des différents vins blancs, dans toute la richesse des variations possibles autour de ces deux arômes princeps : variations de tons, variations d’intensité. Dès lors, comment bien décrire ce Savagnin de Tissot ? Ample et généreux, il vous recouvre délicatement le palais d’une tapisserie finement brodée où chaque brin est rigoureusement à sa place. OK, c’est plus allégorique que descriptif, mais voilà, ce vin offre un tel équilibre qu’il m’est difficile de le décrire plsu précisément : tout est rigoureusement à sa place, chaque instrument joue sa note et la partition d’ensemble est orchestrée avec brio… Bon, nous voilà guère plus avancés…

Mais il est grand temps de manger un petit quelque chose ;) Passons à table avec les rouges. Comme d’habitude, mes notes sont plus sèches à partir de ce moment. Est-ce un effet de l’ambiance moins méditative, de la dégustation parfois simultanée de plusieurs vins, ou d’une difficulté à parler des rouges aussi aisément que des blancs ? Comme dirait Woody Halen, j’en parlerai à mon analyste…

5) Puffeney, Arbois Trousseau les Bérangères 2007.
Le vin offre de beaux arômes de fraises et de fraises des bois écrasées. Ce très joli fruit se confirme en bouche, soutenu par une bonne structure qui lui donne toute la tenue nécessaire face à nos terrines.

6) Overnoy / Houillon, Poulsard 2008.
Robe légèrement trouble. A nouveau, nous voici face à un vin aux arômes très riches de fruits rouges. Le nez est limite exubérant, mais la structure de fond est suffisamment forte pour que ça reste droit et tendu en bouche. A ma grande surprise, je ne reconnais pas ce vin que j’ai pourtant souvent croisé sur d’autres millésimes. 2008 serait-il plus fruité qu’à l’accoutumée ?

7) Stéphane Tissot, Pinot noir En Barberon 1998.
Nous avons eu du mal à distinguer immédiatement les trois cépages, tant le style de la région (terroirs, vinification…) leur donne une coloration si particulière, où la douceur du fruit le dispute à la rigueur de l’acidité, dans un équilibre dont la subtilité relève de l’art de chaque vigneron. Ici, en plus des fruits rouges, apparaissent des notes évoluées de vieux cuir, de tabac, de sous-bois, avec beaucoup de finesse et d’élégance.

Bon, je dois reconnaitre que ma thèse sur une soi-disant difficulté à décrire les vins rouges ne tient pas à l’épreuve des faits. Puisque mes notes sur les vins jaunes sont encore plus succinctes… Et pourtant, que d'émotions !!!

8) Vin Jaune, Fruitière vinicole de Voiteur, 2005.
Un « jaune » sans grande aspérité, mais avec un manque évident de caractère. Le vin est très simple et assez peu aromatique, relativement court par rapport à ses voisins. Peut-être peut-il permettre une introduction à ces vins dont on dit parfois qu’il faut « être né dedans » pour les comprendre et les apprécier ?...

9) Vin jaune, Château d'Arlay 1996.
Une grande finesse : les arômes d’épices s’égrènent doucement, avec beaucoup de délicatesse, en une finale qui s’étire comme un chat.

10) Château-Chalon, Berthet Bondet 1988.
Le curry revient en force ici. Le style est opposé au précédent, jouant sur une présence très affirmée des épices autour d’une trame acide plus marquée, plus en puissance.

11) Château-Chalon, Jean Macle 2000.
A nouveau, je retrouve une très grande finesse, jouant dans le même registre que la Château d’Arlay, avec peut-être quelques fruits plus affirmés autour des arômes de curry.

12) Macvin de Jean Macle.
Etrange Macvin… Le nez est très puissant, offrant un plein cageot d’orangettes et de raisins, sur un lit de paille. En revanche, je suis déconcerté par la bouche, distordue par de forts arômes de bonbons « chimiques ». Les papilles ont-elles trop fatiguées après tant de richesses aromatiques ? ou ce Macvin présente-t-il réellement des arômes à la limite de la déviance ? Daniel, toi qui à pu déguster à palais reposé, qu’en dis-tu ?

A nouveau, un très très grand merci à Dominique et à Daniel, pour l’accueil chaleureux et de qualité, pour tout le boulot réalisé avant, pendant et après (et oui, on ne fait même pas la vaisselle en partant !!!). (tu) (tu) (tu)

Hub
Si tu ne sais pas... demande. Si tu sais... partage. Si tu crois savoir... ferme-la et cherche encore.
13 Déc 2012 22:35 #13

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Réponse de unefemmedesvins sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Avant de partir pour une dégustation "coups de coeur", je livre mes impressions de la soirée :

Vin d’Arbois, Clos Pasteur, récolte de la vigne de Pasteur, 1974, Henri Maire : pour nous faire le palais, Daniel nous propose un vin qu’un ami lui a offert il y a quelques années, une cuvée rarissime d’Henri Maire, un vin d’Arbois de 1974. Etiquette quasi-illisible, coulures, robe très tuilée, nez sur le vernis et le madérisé, c’est pire en bouche ! Acre, térébenthiné, bref, ce n’est pas le pied, je ne suis pas la seule à faire la grimace…

Mais les choses sérieuses commencent avec un vin blanc qui pétrole un peu au nez, je sais, nous ne sommes pas en Alsace mais dans le Jura, n’empêche ! Je n’accroche pas à la cuvée Les Bruyères 2005 de Stéphane Tissot, trop de grillé pour moi, même si j’apprécie sa tension et sa fraîcheur. L’accord avec le très bon croque-monsieur au chorizo est superbe.

Les Chamois du Paradis 2004, Domaine Ganevat : un chardonnay très à mon goût, avec des notes d’ananas, de noix de coco fraîche, une finale saline, une belle tension caractéristique des vins blancs de Ganevat, c’est bon et le vin se marie très bien avec les Saint-Jacques au lard de Colonnata et sa compotée d’endives.

Devinette : quel est le cépage du troisième vin blanc ? Nous sommes plusieurs à répondre savagnin, tous à côté de la plaque, c’est du chardonnay ! C’est la cuvée Saint-Paul 1989 de Camille Loye, d’une jeunesse insolente, et des notes épicées (curry, curcuma) qui nous ont orienté vers du savagnin. Très fin, une belle découverte.

Savagnin 1998, Stéphane Tissot : le voici, le savagnin ! Arômes caractéristiques du cépage, du gras, de l’ampleur, de la longueur, c’est superbe et magnifié par la dorade aux petits légumes et vinaigrette au curry. Tout le monde s’extasie sur l’accord, un des plus beaux de toutes nos rencontres "Catherine et les garçons".

Nous passons à table, la ronde des vins rouges se met en place, à nous poulsard, trousseau et pinot noir !

Arbois Trousseau Les Bérangères 2007, Domaine Puffeney : au nez j’avais dit poulsard, pas de chance, c’est du trousseau, sur le fruit et la minéralité, j’aime beaucoup.

Poulsard 2008, Overnoy/Houillon : une belle gourmandise, éclatant de fruit, mais très floral aussi, j’ai y perçu de la violette.

Pinot noir En Barberon 1998, Stéphane Tissot : des notes de fruits rouges évidentes, mais aussi de sous-bois, de cuir, du boisé léger, beaucoup de finesse.

Trois vins rouges très différents mais gourmands, loin d’être des vins "aigrelets et fluets", comme je l'ai lu dans un commentaire d'un vigneron belge du Roussillon, mais plutôt des vins de gastronomie qui ont très bien accompagné les terrines.

Après les rouges, les jaunes. Pour accompagner le très savoureux poulet de Bresse au vin jaune et aux morilles mijoté par Cyril, nous avons bu un Château-Chalon 1988 du Domaine Berthet-Bondet, pas mal, je l’ai trouvé assez alcooleux. Je n’ai pas grand souvenir du vin jaune Château d’Arlay 1996 si ce n’est que j’aurais aimé davantage d’acidité. Le Côtes du Jura 2005 de la Fruitière Vinicole de Voiteur s’est très bien accordé au vieux Comté, c’est hélas le seul souvenir qu’il m’en reste, mes notes sont très succintes.

L’énigme de la soirée a été le Macvin de Macle, bu au dessert sur le duo de glaces. Je l’avais beaucoup aimé en septembre dernier au domaine, je ne l’ai pas reconnu trois mois plus tard. Sa complexité, ses belles notes de fruits secs, de raisins secs, d’orange confite, son acidité venant contrebalancer le sucre, tout ça a été très atténué au moment du dessert. Avions-nous trop mangé et trop bu auparavant pour l’apprécier à sa juste valeur ? Daniel, comme Hubert, je compte sur toi pour nous livrer tes impressions après l’avoir regoûté.

Les vins du Jura et leurs accords ont été l’occasion de l’une des plus belles soirées du groupe et c’était un peu notre repas de Noël, merci à Daniel et Dominique de s’être une fois de plus "défoncés" pour nous !

Catherine
Une femme, des vins

Catherine
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14 Déc 2012 19:04 #14

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

[size=x-small]cr au compte-gouttes, cause beaucoup (trop) de soirées et de bouteilles dégustées, ces derniers temps....[/size] :)o

les rouges :

3 rouges dans trois verres, expressions des trois cépages : trousseau, poulsard, pinot noir, avec au final, beaucoup de plaisir à tenter de les identifier et surtout à réaliser qu' au delà de nos propres préjugés, [size=x-small]façon rouges du Jura bof, bof,[/size] 8-) [size=x-small]n' est-ce pas Oliv ?[/size],;) ces trois vins avaient une sacrée identité tenant évidemment autant à la patte du vigneron qu' au cépage.

5) Puffeney Arbois trousseau les Bérangères 2007.
terrine de lièvre et terrine de faisan aux girolles de Gilles Verot, viande séchée des Grisons.

Nez fruité, un peu sur la réserve dont les arômes de cerise, de cassis, avec un coté fumé un peu sauvage, vous caressent progressivement de leur grain tendu, un peu confit, légèrement épicé (poivre) qui ne cesse de prendre une ampleur en demi-corps, assez jolie au final.
En bouche, dès le premier toucher, le décor est posé : équilibre, harmonie, fraicheur, gourmandise, avec un belle texture fruitée et pleine, dont la mâche fait ressortir des amers savoureux, bien qu' un peu marqués, avec des tannins un peu rêches, au sein desquels s' élève une belle persistance au goût de fraise (chouilla Tagada), survolée toujours d' un petit nuage d' amertume sauvage qui ne serait pas vraiment au goût des becs acides, mais Dieu, que c' est goûteux !

6) Overnoy / Houillon. Poulsard 2008.
idem

Sur ce vin, ce n' était plus Catherine et ses boys, mais Catherine and the bees butinant à qui mieux mieux, le verre n°2 d' où le parfum du fruit le plus charmeur et de la fleur la plus belle, semblaient s' échapper. Un nez diablement séduisant, très flatteur dans la façon dont les arômes de fruits rouges s' agencent, développent des touches florales d' une finesse craquante qui vous touche au cœur.
Ce grain épicé singulier, étonnant, indicible en vérité, s' épanouit en bouche, dés le premier toucher, comme un encens prenant chair, portant l' empreinte un peu sauvage de ce que le fruit, la fleur et l' épice ont de meilleur à vous offrir. Mirage des mots et des images.... Se donner alors totalement à ce quelque chose de grand, de superbe, de tout simple que ce vin édifie en nous : l' émotion contenue à même sa chair. Mince, je me suis transformé en abeille ! :P Let it beees !

7) Stéphane Tissot. Pinot noir En Barberon 1998.
idem

Le nez a du corps, une vraie charpente, en comparaison des vins précédents plutôt en demi-corps [size=x-small] pour moi, ce n' est pas un défaut, mais une singularité[/size] où le fruit, entre cerise et confiture de fraise, dégage un léger coté animal, un peu viandé (cuir) qui s' accorde à merveille avec le gibier des terrines, mais aussi un coté épicé (poivre), doublé de notes empyreumatiques un peu fumées qui étoffent le fruit. L' ensemble au boisé fondu aujourd' hui, dessine un paysage équilibré, élégant, mais aussi résolument gourmand tant son fruit semble jouer à se parer de tels atours. C' est fou comme ce vin un peu taiseux dans sa jeunesse, a évolué en dix ans !
La bouche étoffée mais tendue, exprimant beaucoup de jeunesse et de fraicheur, a la structure et le jeu de saveurs adaptées à la texture goûteuse des terrines de gibier qui se font un chapeau de tannins un petit peu asséchants, mais qui font rouler de bien beaux amers en finale.
Sauf erreur, il me semble que c' était le second En Barberon vinifié par Stéphane. A considérer la jeunesse étonnante de cette bouteille, j' imagine que les En Barberon d' aujourd' hui, doivent sacrément décoiffer !

Daniel
15 Déc 2012 18:12 #15

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

" Big up" pour le CC de Macle, tout en finesse doublé d'un 2e effet kiss cool "

hé Cyril, fais rugir les basses, c' est du rap vinique ou du rap vineux ? ::o

Daniel
15 Déc 2012 18:19 #16

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Ce grain épicé singulier, étonnant, indicible en vérité, s' épanouit en bouche, dés le premier toucher, comme un encens prenant chair, portant l' empreinte un peu sauvage de ce que le fruit, la fleur et l' épice ont de meilleur à vous offrir. Mirage des mots et des images.... Se donner alors totalement à ce quelque chose de grand, de superbe, de tout simple que ce vin édifie en nous : l' émotion contenue à même sa chair. Mince, je me suis transformé en abeille ! Let it beees !

pffff... C'est tellement beau, ce que tu écris que j'ai l'impression d'écrire avec des grosses moufles. Ca me déprime, tiens...8-)

Eric
Mon blog
15 Déc 2012 18:42 #17

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Réponse de HERBEY 99 sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Mais non Éric, c'est une discussion que l'on a déjà eu sur le forum, la pluralité mon cher!!
Il n'empêche que comme toi, je suis un peu "jaloux", plus de ce talent que des belles bouteilles que Pierpoljack peuvent boire, c'est un peu plus commun ça!!

R
15 Déc 2012 18:44 #18

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Eric, Rachid, suis très touché [size=x-small]et un peu géné[/size] :o :) par vos mots qui font faire rougir ceux à venir très bientôt sur les Jaunes, j' y cours.....

Daniel
16 Déc 2012 13:08 #19

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Ben les gars! Et les filles.
Cela me fait vraiement regretter mon absence, mais je crois que je vais me venger sur la bouteille que je devais apporter sur un fromage des montagnes pendant ces fêtes.
Bises à toutes et à tous.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
16 Déc 2012 15:19 #20

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Réponse de Jeremy No sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Content que le Plou ai plu à Daniel.
De toute façon les trois rouges étaient dans une grande forme et c'était un très bon choix de mettre trois vignerons sur les trois cépages de la région.
Personnellement, le 89 m'a impressionné. Non par le fait qu'il nous a tous envoyé sur du savagnin à tord, mais par sa jeunesse insolente.
Vivement qu'on refasse une région peu réputé pour encore avoir de très belles surprises ! ;)
16 Déc 2012 15:58 #21

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En effet, de très très belles surprises étaient encore au RDV ce soir-là.

Avec cependant un doute sur ce fameux Macvin, 400ème de nos AOC, qui nous a laissés assez perplexes. En attendant le CR "à froid" de Daniel, j'ai ouvert ce midi un Macvin du Domaine de Montbourgeau (un beau domaine, tenu par Nicole Deviaux à L'Etoile, et qui a son fil ICI ) pour savoir si ce que j'ai ressenti était spécifique au Macvin ou non. Au nez, derrière l'alcool de marc qui domine, percent des notes de miel et d'orange. Malheureusement le marc domine également en bouche et écrase les fruits. Cette domination était encore plus forte après 2 heures d'aération. Finalement, mes deux expériences avec le Macvin me laissent identiquement perplexes. Concernant les mistelles, j'ai bien plus de plaisir avec un Pineau des Charentes.

Hub
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16 Déc 2012 19:35 #22

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Que dire après tout ça sinon que j'avais une méconnaissance "coupable" des vins jurassiens, j'ai arpenté la N7 de multiples fois en dédaignant le détour, ce fut une très belle surprise, ces vins ne se limitant pas au seul "jaune"
Bruyères 2005,deTissot beau vin serré, très "grillé" m'evoquant certain Bourgogne

"les chamois du paradis"de Ganevat, j'etais déjà parti sur du savagnin que d'arômes c'est vrai que l'ananas et la coco ressortait, très bon.

Saint Paul de Camille Loye, enfin le voilà mon savagnin et bien fume...très beau vin ,1989? il ferait bien des envieux...

Savagnin 1998 de Tissot,noix, curry grande ampleur,ça tapisse et persite...
les Berangères 2007 de Puffeney (trousseau) on y plonge son nez que de petits fruits! belle texture, vin soyeux

Overnoy , poulsard, 2008 vin trouble, rebelotte, des petits fruits rouges, ça saute! ça pétille au nez (fraise, groseille...)
Tissot "en Barberon" 1998, on est sur un autre registre , moins fringant et charmeur, plus serré et sérieux , fumé epicé qq notes secondaire a caser avec des Bourgognes pour voir...

Des "Jaunes" je dirai juste la "trop" grande jeunesse du Macle vin très droit ne demandant qu'a s'ouvrir mais quelle potentiel! le plus a point était le Berthet Bondet, le Chateau d'Arlay un peu "simple" et monolithique sur ses arômes de curry et de noix

quant au Macvin une bizarrerie...orange un peu "chimique", cacao, alcool., un peu brutal...

voilà, du coup j'ai demandé un bon de commande à Tissot...
16 Déc 2012 22:48 #23

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

"Saint Paul de Camille Loye, enfin le voilà mon savagnin et bien fume...très beau vin ,1989? il ferait bien des envieux"

Bah non, contre toute attente, c' était du chardonnay, mais il y' avait vraiment de quoi se tromper, bien qu' en le regoûtant, on sent bien que 8-).....facile à dire après !

Daniel
16 Déc 2012 23:32 #24

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mon propos était dans ce sens;" eh bien fume ... (c'etait du chardonnay!!)"
17 Déc 2012 12:52 #25

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Réponse de daniel popp sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Place aux jaunes !! :)o

Cela a été expérimenté et raconté des dizaines de fois sur LPV, mais pour ma part, goûter quatre Jaunes dont deux Château-Chalon, succédant à un Savagnin non ouillé, soit quasiment 5 Jaunes d' affilée, précédés par 6 vins et les mets qui vont avec, ne m' a pas semblé évident. Fatigue, confusion de repères d' un vin à l' autre ou manque d' expérience d' autant de Jaunes goûtés quasiment en parallèle dans quatre verres différents ? Je ne sais pas trop et suis assez curieux de voir comment ces vins vont se regoûter à tête reposée et ventre vide [size=x-small]ou nettement moins plein[/size]...Pour moi, le soir de la dégust, sans aucune prise de notes, Savagnin de Tissot mis à part, le Macle et le Berthet-Bondet sortaient du lot, comme par hasard, deux Château-Chalon....

8) Château d' Arlay 1996.
poulet de Bresse au Vin Jaune et aux morilles.

Le nez dégage une impression de finesse et d' élégance ; un léger fumé enveloppe les arômes habituels de noix, de curry, d' abricot sec dessinant vraiment un joli grain fruité, épicé, superbement équilibré. Et c' est un vrai bonheur de "parcourir" ce nez comme on aborde un tableau dont les couleurs deviendraient arômes, sentir comment noix, amande séchée, pomme, abricot, curry complété d' autres notes épicées, subtilement miellées, s' équilibrent, s' ordonnent, se complètent dans une empreinte à jamais évolutive, qui les intègre tous, sous les traits d' un poème aromatique vivant. Qui alors pourrait percevoir quoi que que ce soit, si ce n' est une image de poète, surgissant du poème ?
La bouche dégage la même impression de finesse, comme si son fil acide brodait au point de croix, son ampleur réelle, tout en amers contenus. Comme une voile brassant dans un mouvement ample et tendu, tout un monde de saveurs dédiées à la beauté, à la profondeur du sec, dont une persistance subtilement cacaotée vraiment touchante.

9) Château Chalon Berthet Bondet 1988.
idem

Quand Jérémie m' annonce en arrivant que son Berthet est "zingué", il s' en est fallu de peu pour que le vétéran de la soirée ne termine pas sa vie dans l' évier ! Un peu débordé par mes carafages et températures ad hoc, et surtout par le fait que je ne savais vraiment plus où j' avais rangé le Camille Loye de Cyril,8-) je prend l' initiative de le carafer sans le goûter, me disant que cela ne pourrait pas lui faire de mal. Décision inspirée, car trois heures plus tard, le vin s' est révélé grandiose !

Le nez est moelleux, sur un registre évidemment sec, totalement fondu mais toujours tendu. Une tension particulière, lente oserais-je dire, tant le paysage aromatique semble animé d' un rythme tranquille, délicat, donnant un surcroit de subtilité à la finesse d' arômes, de douceur inspirant une forme de calme, d' harmonie que l' on prend plaisir à prendre le temps de humer à petits coups d' inspir, comme un nectar.
En bouche, la vivacité reprend ses droits, imprime un autre rythme. Son grain tendu, presque serré, d' une folle jeunesse à laquelle la maturité donne toutefois quelques joues à la texture éclatante de santé, révèle une complexité de saveurs incroyables qui semble trouver leur équilibre singulier, dans un mouvement perpétuel, follement sensuel où l' acidité tend sans fin ce que l' amer relâche, arrondit, allonge longtemps, longtemps, ouvrant en son sein, d' inépuisables profondeurs.

Est-ce lié au terroir de l' appellation, à la patte du vigneron, aux 24 ans d' âge, le Berthet-Bondet m' apparait en le regoûtant, plus sensuel, plus féminin, avec une persistance d' une ampleur et d' une longueur incroyables, en comparaison des Jaunes précédents ? Je n' avais jamais goûté un "Jaune" aussi vieux. Une révélation qui se confirme définitivement quand le moelleux des arômes et des saveurs, ouvre les bras à la crème, aux morilles et la chair goûteuse du Poulet de Bresse !

10) Château Chalon Macle 2000.
Morbier jeune, Gouda 48 mois et Comté 24 mois de Marie Quatre Homme.

Le nez merveilleux de fraicheur, d' équilibre, fait monter l' émotion encore d' un cran. Son grain tout en dentelle, fait passer sur un autre plan, la finesse et la subtilité des vins précédents ; une texture aromatique émouvante, sculptée par un orfèvre, dégageant une impression d' harmonie et de pureté presque aériennes ; une transparence d' arômes édifiés en architecture les faisant décoller de leur statut d' arômes. Comme si le singulier si bien incarné dans ce grain diamantin, l' était tant, qu' il s' ouvre à l'universel. Selon cette résonnance dont la perception est le point de mire, séparer l' archétype de la transcendance, n' a pas grand sens. Quand un arôme, une saveur, un équilibre, une tension, une fraicheur prennent figure d' archétype, n' est-ce pas la transcendance qui prend chair dans leur singularité, l' érige en genre, autrement dit, en absolu, ou plus poétiquement, la fait monter au ciel ? Si on suit le même fil, en émettant l' hypothèse qu' il existe bien une objectivité ultime, archétypale, que la chair d' un grand vin pourrait révéler, qu' est-ce qui peut bien la rendre ultime, transcendante, si ce n' est la révélation qu' elle est une expression de l' essentiel dissipant alors l' illusion de son objectivité séparée, œuvrant le miracle d' une altérité qui n' est plus autre ? Mais comment des mots aussi affreusement intellectuels pourraient rendre compte de la transparence d' un filet d' eau vive, d' une main qui voudrait saisir le vent ?
La bouche révèle encore plus ce caractère d' architecture, de composition idéale, avec une chair d' un équilibre souverain où chaque élément est à sa place, favorisant une fraicheur et une buvabilité exemplaires qui transgressent, transcendent son coté oxydatif bien présent, mais empreint d' une finesse, d' une harmonie superlatives dont le bel ancrage la fait pour de bon décoller.

11) Vin Jaune 2005. Fruitière vinicole de Voiteur.
id

Je n' avais pas prévu ce vin au départ, acheté au dernier moment chez Métro pour accompagner la recette de pommes de terre au Mont d' Or, [size=x-small]ces demoiselles m' ayant fait la[/size] [size=x-small]demande expresse, de ne pas faire couler sur elles, d' Auguste Pirou[/size].:D L' expérience que j' avais d' autres millésimes de cette excellente coopérative, me laissait supposer que ce Jaune pourrait s' intégrer à part entière à la dégustation.Je trouve franchement le jugement d' Hubert un peu sévère, car ce vin, bien jeune encore, de surcroit non carafé à l' avance ce soir là, est très loin de faire pâle figure en comparaison des "géants" précédents, à mon goût.
Le nez parfumé, assez fin, équilibré, appètent, compose une jolie partition des arômes traditionnels (noix, curry) avec une touche empyreumatiqure, entre chocolat et café qui lui donne une vraie personnalité, très loin des clones des vins jaunes à la noix [size=x-small]pas pu m' en empêcher[/size] :D quelconques.
La bouche tendue comme il faut, exprime un fruit superbe, dont je comprend après coup, pourquoi il s' est si bien accordé avec le fruité généreux, si goûteux des fromages dont il a été le meilleur compagnon, ce soir là. Il y' a vraiment quelque chose de gai et d' harmonieux dans l' équilibre de ce vin, notamment beaucoup de fraicheur, malgré ses 16° d' alcool (13,5 pour le château d' Arlay et le Berthet, 14 pour Macle) qui ne procurent aucune chaleur ou cette impression de brûlure alcooleuse acide des mauvais Jaunes. Vraiment un beau vin qui m' incite à garder quelques années de plus, le 2002 qui me reste en cave.

12) Macvin Macle.
glace aux noix de Berthillon,glace à la vanille de Madagascar de François Théron, figues sèches, pruneaux et pâte de coing de Marie Quatre-Homme.

Ah, le Macvin signé Macle...il en a fait causer celui-là, en en prenant plein son grade jusqu' à maintenant ! En tentant d' oublier tout ce qui s' est dit ou tout ce que j' ai pu ressentir quand en fin de repas, j' avais l' impression d' être Frère Jean, [size=x-small]compagnon de Robin des Bois[/size], de retour de festin....je me retrouvre en tête à tête avec le gaillard.
Au nez, je retrouve cette impression spécifique du Macvin, si particulière, presque géométrique, où le coté résolument sec du marc et l' impression d' alcool qui l' accompagne (17,5°) tranche comme un shoot avec le fruité intense et complexe où l' orange, le coing, l' acacia, le caramel, le coté sablé, beurré des petits beurres, se mêlent en une fragrance prégnante, intensément parfumée. Pour moi, rien de chimique dans ces arômes, comme cela a été dit. Je ressens plutôt le contraire, un fruit d' un naturel exemplaire auquel le shoot de l' alcool du marc donne un caractère singulier qui fonde l' identité du Macvin que l' on peut évidemment ne pas aimer.
La bouche est dans la lignée, avec toujours cette double détente marc/alcool/fruit, tendue par une acidité exemplaire qui fait surfer l' alcool, mais qui ne peut le faire oublier tant ce dernier gorgé de fruit, structure l' identité du Macvin, depuis le premier toucher, jusqu' à la persistance fruitée en diable, mais comme imbibée de marc. Mais après tout, le Macvin n' est-il pas du jus de raisin shooté à l' alcool de marc ? ;)
En conclusion, en le regoûtant pour lui tout seul, c' est pour moi, une vraie gourmandise, un poil trop sucrée à mon goût. Mais après tous les vins goûtés, dont 5 Jaunes d' affilée, je comprend que nos gosiers étaient trop fatigués pour accueillir le fatal shoot ! ::o

Allez, on se retrouve en Janvier, pour Chablis et Côtes de Nuits !!

Bonnes fêtes à tous. :)-D

Daniel
17 Déc 2012 21:03 #26

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Ah di djiou, quel bonheur de lire ça !!

Magnifique texte, Daniel. Car à ce niveau, on parle plus de CR ou de notes de dégustation.
Bravo et vraiment, merci ! (tu)

Oliv
17 Déc 2012 21:14 #27

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Superbe évocation, moins descriptive et pourtant nettement plus juste de ce que nous avons vécu ce soir.

Bon, le Macvin, je serais définitivement passé à côté... Avec le recul, c'est la prégnance du marc et du sucre qui me gène, le premier m'évoquant par trop des marcs alsaciens, des saveurs que je n'ai nulle envie de retrouver en Jura. Pour compléter la maxime ci-dessous : puisque je ne comprends pas, je ne critique pas et cherche encore ...

Reste la finesse de ces deux CC que Daniel a superbement rappelé. Ah, quelle soirée !

Hub
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18 Déc 2012 08:09 #28

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Merci Daniel pour ce merveilleux texte! (tu)(tu)

Quentin
18 Déc 2012 09:12 #29

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Catherine et les garçons font rugir le Jura ! X(

Il en reste du Macvin?

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
18 Déc 2012 18:47 #30

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