De retour sur le Forum, treize jours aprés cette belle soirée qui a largement prouvé, si besoin était [size=x-small]si ce n' est le besoin stupide de la rime[/size]
, que les grands vins du Languedoc, c' est vraiment pas du toc, je me limiterai, faute de notes, à quelques impressions :
DEGUSTATION LANGUEDOC 21 Juin 2011.
5 blancs :
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1) Le temps des cerises. Peur du rouge 2009. Axel Prufer. Vin de table français.[/size].
purée de tomates confites/ tapenade/purée d' aubergines sur pain grillé aillé.
La robe trouble, couleur
urine chargée cidre foncé, trouble nos esprits..Pourtant le nez fruité évoquant un muscat sec tirant vers le melon, est plutôt agréable. Mais la bouche m' évoque vraiment trop un jus de fruit alcoolisé entre pomme et céréales. Cà n' est pas mauvais, voire rafraichissant avec une finale épicée sympathique, mais pas vraiment caractéristique, à mon goût, de ce que j' attend d' un blanc du Sud. Mais y parait que c' est naturel...
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2) Cal Demoura. Parole de pierre 2008.Vin de table de France. [/size]
petite salade d' avocats, maïs,pamplemousse,crabe, gingembre.
nez citronné, senteurs provencales ( anis, fenouil, thym). Superbe équilibre de saveurs en bouche, avec du gras, de la fraicheur. Ouf, le vin est sauvé, de plus on est vraiment dans le midi.
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3) Pas de l' Escalette Les Clapas. 2009. Vin de pays de l' Hérault.[/size].
petite tarte au saumon frais et au fenouil.
le caractère méditerranéen s' affine: l' anis, le fenouil, un nez trés frais. En bouche, une texture délicieuse entre gras, fraicheur et longueur. J' aime beaucoup et sur la tarte au saumon et fenouil, l' accord est génial.
.
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4) Clos Marie Manon. 2008.Côteaux du Languedoc. [/size]
saucisson sec des Cévennes. tomates cerise épluchées et marinées.
nez complexe à la profondeur anisée ; ce vin appartient à la même famille que les deux précédents, avec plus de finesse et de complexité par son équilibre parfait tendu par l' acidité que de beaux amers viennent sous-tendre et prolonger en finale. Un vin superbe et gourmand qui n' est pas loin de me rappeler le Mas Julien blanc 2007, avec la différence que cette cuvée Manon peut-être bue plus rapidement, d' ou le choix de cette bouteille .
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5) Daumas-Gassac 2009. Vin de pays de l' Hérault.[/size]
poissons à l' escabèche, tendance espagnole : calamars, couteaux, poulpes, moules.
notre ami Philippe, jonglant entre ses vignes et ses audiences, avait oublié chez lui le Prieuré de St Jean de Bébian 2002 prévu au départ et est donc passé en catastrophe chez son caviste où il a déniché ce Daumas-Gassac 2009 à peine sorti du berceau.
. Je rigole car je l' avoue, j' aime beaucoup le Daumas blanc que je ressens comme un vrai vin de gastronomie que je bois de temps en temps, au fil des millésimes, chez un ami qui l' achète chaque année en primeur. D' ou la mesure de ma perplexité, face à ce nez trés aromatique, trés flatteur, un peu bonbon, un peu too much, aux antipodes de la délicatesse subtile des trois blancs précédents. Mais ce qui m' a le plus géné, c' est sa texture alourdie, à mon goût, par un sucre résiduel un peu écoeurant, un peu lourdingue sur la finale, aux antipodes, à nouveau, de la fraicheur et de la tension des vins précédents Défaut de jeunesse, carafage de dernière minute insuffisant ( 1h30 quand même), effet millésime ? J' aimerais avoir l' écho des Gassacophiles !
[size=medium]8 rouges :[/size]
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6). Léon Barral.Faugères 2007.[/size]
pruneaux au lard.
Noir, c' est noir, semble s' écrier la robe sombre violine intense ! Nez plein, au fruit trés pur, où se mèlent fruits rouge, baies noires, cuir, fourrure, réglisse, poivre, avec un petit coté animal sauvage aux allures canaille [size=x-small]du genre dompté qui ne se barre pas en couille[/size]
. En bouche, la pureté du fruit est mise en valeur par une texture au toucher gourmand avec une acidité un peu trop présente au départ, qui finit par se fondre avec l' aération. C' est délicieux, c' est naturel....mais c' est du vin ! Dire que c' est son entrée de gamme, chapeau !
Là, perdu dans ma forêt de carafes et la gestion des tempétatures < 17° pour les rouges, j' ai arrêté de prendre des notes, d' ou le vide sidéral des prochaines lignes [size=large]
certains de mes camarades, devant ma mine hagarde, ont suggéré perfidement que j' aurai mélangé les carafes, perdu la tête, pris un Soria pour un Senat, cette allégation honteuse, blasphèmatoire est évidemment totalement fausse...quoique !!![/size]
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7) Sénat le bois des Merveilles 2004. Minervois.[/size]
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8) Mas Jullien 1998. Côteaux du Languedoc.[/size]
petite terrine d' agneau de pré salé. conserverie St Christophe.
J' aime beaucoup les vins de Sénat, toutes cuvées confondues et ce Bois des Merveilles incroyablement goûteux, arrivé maintenant à maturité, me confirme à nouveau qu' il fait partie des grandes cuvées du Minervois, pourvu de le garder quelques années en cave.
Jean- François, pour moi, le 2004 aux tannins fondus, est maintenant ouvert.
Benjamin, bravo, ce n' est pas si simple de trouver des vieux Mas Jullien chez les cavistes. Un vin impressionant d' équilibre, de justesse, d' harmonie, mais si je devais comparer le 98 et le 2001, deux années exceptionnelles, j' ai une légère préférence pour le 2001 qui représente pour moi, une forme d' absolu des grands vins du Languedoc, le 98, m' a semblé, ce soir là, légèrement plus... surmûri ? Un grand vin, de toutes façons.
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10) Montcalmes 2002. Côteaux du Languedoc.[/size]
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9) Peyre Rose 2002. Côteaux du Languedoc.[/size]
lapin mariné cuit au feu de bois + chutney de figues et de pruneaux
Quelle puissance, quelle structure, quelle fraicheur ! Ces derniers mois, j' ai goûté un 2008, un 2007 et ce 2002 de chez Montcalmes. Les deux premiers sur le fruit, déjà ouverts en pleine jeunesse, se goûtaient déjà trés bien, avec ce caractère rhodanien auquel quelques années de plus, donne encore plus de profondeur, de rondeur. Magnifique !
Des vins de Marlène Soria, je n' ai goûté que deux Syrah Léone, il y' a quelques années, vraiment bluffantes de puissance, de densité, de profondeur, de soyeux. Quand Olivier m' a précisé qu' il apporterait un Clos des Cistes 2002 qui, pour les vilains buveurs d' étiquette que nous sommes, complétait royalement les apports généreux de grands rouges du Languedoc, je me suis dit: " Ouahh ! ". Comme tout est goûté à l' aveugle, sauf pour le coordinateur, quand j' ai révélé l' identité du vin, personne n' en est revenu, le vin est bon, excellent même, mais donnait presque une impression de demi-corps en comparaison du Montcalmes, tout à l' inverse de l' image de puissance, de profondeur un peu mythique que les amateurs ont des vins de Peyre Rose. Quelques minutes plus tôt, en regoûtant le vin dans ma cave encombrée de carafes, j' avoue avoir eu un doute, me serais- trompé de carafe, confondu le Bois des Merveilles avec le Clos des Cistes...Eh bien non, pour l' avoir regoûté le lendemain avant de partir, [size=large]
je confirme bien que le Sénat bu déjà à maintes reprises, est bien un Sénat, sacrebleu !!![/size].....et que le Clos des Cistes dont il restait un petit fond de bouteille se goûtait déjà mieux, avec cette impression de soyeux qui donne envie d' y revenir. La veille, le vin aurait-il pâti de la comparaison avec les sirènes de Montcalmes ? Etrange....
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11) Grange des Pères 2007. Vin de pays de l' Hérault.[/size]
saint Marcellin, purée d' olives selon l' accord génial de Faure-Brac.
Grand coup de coeur de la soirée - merci
André - jamais goûté auparavant, dont je retiens surtout un toucher de bouche inoubliable: délicat, voluptueux, caressant, émouvant, qui porte à lui seul la potentialité de ce grand vin dont je comprend maintenant la passion qu' il inspire. C' est curieux les préjugés, les images, derrière la réputation pas toujours facile de Laurent Vaillé, j' imaginais un vin dans la catégorie costaud et je découvre derrière la puissance, la structure, une délicatesse infinie. Heu,
Luc, si j' ai bien compris, c' est à mes cousins belges que je dois confier la mission de m' en procurer quelques bouteilles !
Laurent, contre toute attente, je le reconnais, comme le suggère Faure-Brac, Coteaux du Languedoc et St Marcellin accompagné d' une purée d' olives noires, c' est vraiment top, surtout avec la puissance délicate de la Grange des Pères, notre ami Philippe qui le matin de la dégust' avait sa tête dans son tut, pourrait te confirmer qu' avec la purée d' olives noires, c' est carrément divin !
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12) Mas de Martin cuvée luxure 2007. Vin de table de France.[/size].
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13) Domaine de Barroubio. vv. cuvée Nicolas 2004. Muscat de St Jean du Minervois.[/size]
mousse au chocolat.
J' aime beaucoup les vins de Christian Mocci du Mas de Martin qui, toutes cuvées confondues, représentent pour moi l' un des meilleurs rapports qualité-prix du Languedoc.
Jéjé, j' avoue avoir hésité à servir une cuvée Ultréia 2006 pour voir ce qu' elle donnerait à l' aveugle en comparaison d' étiquettes plus prestigieuses ! Mais j' ai fait le choix de cette fameuse cuvée Luxure 2007 comme vin de dessert, qui, si je trahis pas ce que m' en a dit Mr Mocci au SVI où j' achète ses vins, correspond à une petite parcelle isolée " de trés vieilles vignes de grenache" qu' il avait oublié de vendanger et qui s' est donc retrouvée en surmaturité, d' ou son idée d' en faire une édition limitée à 2500 bouteilles vendues à 25€, promettant de beaux accords avec " la plupart des mets épicés et les desserts chocolatés". A l' ouverture, je suis un peu consterné, le vin est horriblement perlant, comme si il était reparti en fermentation, sur un profil sec pour le moins austère, pas vraiment raccord avec la savoureuse mousse au chocolat de Dominique. Carafage, secouage énergique, je remet un peu plus tard le vin en bouteille qui finit par perdre son gaz mais reste malgré tout assez austère avec un petit coté chocolat 80% cacao qui collerait plus avec des mets salés à base de sauce chocolat que sur des desserts. Quand Catherine m' a annoncé en arrivant, qu' elle amenait également en plus de son Cal Demoura, le muscat considéré comme le meilleur dans le Minervois, j' étais franchement rassuré ! Ce muscat superbe, complexe au point de me rappeler le merveilleux muscat espagnol Casta Diva cosecha miel du domaine Gutierrez de la Vega, trés à l' aise sur la mousse, a bien joliment clotûré la soirée.
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L' after aussi magique qu' imprévisible ![/size] X(
Hier soir, face au grognement inquiétant de mon ordi, j' interromps la rédaction du paragraphe précédent. Des amis viennent diner, j' en profite pour prolonger la dégust' Languedoc, avec trois rouges excellents, trés différents les uns des autres, qui ont prouvé, une fois de plus, qu' au délà des grandes étiquettes, il y' a dans tout le Languedoc Roussillon, pléthore joyeuse de bons vins à des prix accessibles: un autre Minervois de Sénat, Mais où est donc Ornicar 2006, un St Chinian Côte d' Arbo 2007 du Mas Champart qui a remporté tous les suffrages par sa précision, sa complexité, un Côtes du Roussillon du Clos de l' Oum, La Compagnie des Papillons 2008, tous vins auxquels 4,5 ans de garde, plus un bon carafage font le plus grand bien, à mon goût.
Eh là, sur l' excellent Tiramisu de chez Picard, je ressort de mon frigo la bouteille de Luxure, remplie au tiers, conservée depuis 14 jours sous vacuum 8-)8-)
(tu)Superbe !! un beau grenache pur, précis, profond dont l' empreinte finement chocolatée s' est entendue comme larron en foire avec la saveur café poudre de cacao du tiramisu, toujours sur un profil droit, légèrement austère, mais totalement passionant, au goût de tous les convives présents ! Un exercice de style relevant d' une improvisation inspirée qui me rappelle le vin de grenache noir du domaine Labouygues.
Daniel