Cercle LPV LYON 2,
soirée n°14
[size=x-large]LPVLyon2 s’installe en Terrasses pour siroter quelques verres… Du Larzac ![/size]
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Avec la météo de ces derniers temps, on s’était dit que ça serait une bonne idée de se retrouver en short, tongues et chemise à fleurs, installés les doigts de pieds en éventail sur une terrasse au croisement de la rue Servient et de la rue Duguesclin. Rendez-vous était donc pris depuis déjà longtemps pour ce mercredi 26 Mars. Un peu tôt pour s’exposer me direz-vous ? Et oui, mais il faut dire que cela faisait plus de deux semaines déjà que les lunettes de soleil et bobs-Ricard étaient de sortie autour des barbecues !
Malheureusement, c’était sans compter sur un revirement de situation, un revirement de vent et le retour de la pluie, du froid et de la grisaille hivernale. Nous sommes pourtant bien passés au printemps, non ?
On dit :
«En avril, ne te découvre pas d’un fil» et
«En Mai fait ce qu’il te plaît» mais pour Mars, à part les giboulées, y’a pas grand-chose à dire !
Que Nenni fieffés coquins ! Détrompez-vous, les adages et autres dictons sont légion pour ce mois de transition !
Quelques exemples assez parlants :
«Le soleil de mars donne des rhumes tenaces.» [size=x-small] Effectivement, celui de la semaine dernière m’a bien tenu 5 jours ! [/size]
«S’il gèle le 25 mars, pas de grain, pas de vin.» [size=x-small] Mince, a-t-il gelé hier ? [/size]
Et d’autres un peu moins :
«En mars, quand il fait beau, prends ton manteau.»
«Pluie de mars ne vaut pas pisse de renard.»
«En mars les vaches au pré, si ce n'est pour manger, c'est pour s'y gratter.»
Mais laissons là ces élégants bovidés pour en revenir à nos moutons et brebis dont nous espérions, en gros lourdauds, pouvoir noter les croupes en les regardant traverser la place, mais qui finalement ne faisaient que passer en courant, engoncées sous de multiples couches masquant à nos yeux l’objet des notations.
«Mars venteux, verger pommeux.» Ouais merci, on se console comme on peut. [size=x-small] Mais quand même, vivement l’automne :[/size]
Quelle tristesse ! La
Carotte du mois de février
se jouerait-elle encore de nous ? Ha mais c’était sans compter sur notre ami Nico qui nous a proposé pour nous remonter le moral un joli programme ensoleillé tout en Terrasses !
Il a pour cela sélectionné spécialement pour nous quelques damoiselles dont certaines au cul profond. :
[size=x-small](Voir plus loin)[/size]
Bien au chaud dans l’antre de l’Âme Sœur, nos narines, nos papilles et nos cœurs sont prêts à frémir des senteurs Larzaciennes.
Si
«Février remplit les fossés, c'est à mars de les assécher» et bien nous allons pour notre part assécher quelques flacons !
Allez patrons, 8 cocktails en Terrasses, 8 !
Interlude Culturel :
Si tous les vins présentés ce jour par Nico (mis à part les bulles) ont bien été produits dans l’aire d’Appellation Terrasses du Larzac, ils n’ont pas tous l’appellation puisque :
- Les blancs sont exclus de l’appellation
- En rouge il faut obligatoirement un assemblage contenant plusieurs de ces cépages : grenache et/ou mourvèdre et/ou cinsault. La première paire de rouge étant monocépages, ces deux vins ne rentrent donc pas dans l’appellation.
- L’AOC a été reconnue en 2005, les vins antérieurs n’ont donc pas la dénomination Terrasses du Larzac.
Tout ça pour expliquer pourquoi sur 10 vins, seuls 2 étaient vraiment étiquetés de l’AOC.
Les vins ont été dégustés par paires et à l’aveugle.
[size=large]Jacquesson, Champagne, 737[/size]
Couleur paille claire, bulle peu présente.
Le premier nez est citronné, puis assez beurré / grillé.
L’attaque est souple et semble un peu sucrée puis ça se tend jusqu’à la finale bien acidulée.
Je trouve l’élevage assez marqué.
Persistance longue sur le grillé / toasté et pas mal d’agrumes.
Bien
Je ne voyais pas ça en Champagne, petite déception à la découverte de l’étiquette, sans doute à attendre un peu.
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[size=large]Les Terrasses d’Elise, VDP de l’Hérault, Siclène, 2012[/size]
Roussanne 40 %, Marsanne 40 %, Chardonnay 20 %
Couleur moyennement soutenue.
Les nez est expressif, très fruité (melon, ananas, banane, mangue ?). C’est joli est ça donne envie.
La bouche est large, avec du gras couvrant mais les fruits du nez ne se retrouvent pas autant en bouche.
C’est plutôt citronné / beurré avec une pointe d’amertume bienvenue en finale.
Tout juste équilibré.
Bien, mais surtout pour le nez
Si la Marsanne pouvait se laisser deviner, je l’aurais bien vue associée à un cépage expressif comme le Viognier u le Muscat.
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[size=large]Domaine du Pas de l’Escalette, VDP de l’Hérault, Les Clapas, 2012[/size]
Carignan Blanc – Terret Bourret
Couleur très claire un peu terne.
Nez peu marqué, en légèreté, d’abord fruit jaune puis blanc avec une touche anisée.
La bouche présente peu d’arômes avec une acidité marquée, la finale est un peu pierreuse.
C’est plutôt en finesse et équilibre mais c’est dur d’y trouver quelque-chose.
Moyen+
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[size=large]Mas Jullien, VDP de l’Hérault, Blanc, 2011[/size]
Carignan blanc, grenache, chenin, viognier, clairette, petit manseng
Couleur un peu plus intense et plus vive que Les Clapas.
Le nez est plus lourd, marqué par l’élevage vanillé.
La bouche présente un peu de gras et de la rondeur.
J’ai trouvée l’aromatique très tournée vers la pêche.
La finale revient quasi exclusivement sur le vanillé / toasté mais l’impression globale bonne.
Bien+
[size=large]Pas de l’Escalette, VDP de l’Hérault, Ze Cinsault, 2012[/size]
100% Cinsault
Couleur rubis très translucide, disque incolore.
Nez groseille, cerise avec des notes légères de fleurs. Ca fait très gamay, étonnant !
Un peu de réduction aussi avec des notes animales et les petits fruits rouges.
En bouche, le végétal est bien présent est le côté animal aussi. Pas mal d’épices en finale.
Mais tout ça ne semble pas en place, ça manque de cohérence et d’harmonie avec en plus un déséquilibrée du à l’alcool.
Moyen
Déception sur les deux cuvées du Pas de l’Escalette qui ne se présentaient pas bien ce soir, elles ne ressemblaient pas au souvenir de ceux qui les avaient déjà goûtées.
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[size=large]Les Terrasses d’Elise, VDP de l’Hérault, Le Pigeonnier, 2011[/size]
100% Carignan
Couleur grenat foncé avec des reflets violacés, très très opaque, peut-être même légèrement trouble.
Premier nez sur l’alcool puis c’est un caramel très concentré qui saute au nez avec un côté éther médicamenteux, du santal, du cuir, du gibier. J’ai tout d’abord cru à un vin nature.
L’attaque est fine puis la matière semble s’épaissir.
Cerise fraiche et pruneau cuit sont bizarrement mélangés avec une impression de sucrosité peut-être due à ce caramel qui est quand même présent (mais moins qu’au nez).
Des notes de cuir et d’animal sont bien sensibles aussi.
La finale sur la groseille acidulée est assez longue.
Bien
Un vin très déstabilisant avec d’un côté des notes de fruits frais et de l’autre des arômes d’évolution marqués ce qui fait qu’il est difficile de lui donner un âge.
A attendre un peu pour que l’élevage s’intègre mieux mais je ne suis pas trop fan.
A essayer pour ce côté hors normes.
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On commence à se réchauffer :
Les pulls s’ôtent et les cols de chemise s’entrouvrent !
Et voilà les deux seules véritables Terrasses du Larzac de la soirée !
[size=large]Mas de la Seranne, Terrasses du Larzac, Antonin et Louis, 2010[/size]
Couleur grenat foncé avec des reflets violacés.
Premier nez boisé, réduit puis il se développe sur le poivre sans beaucoup de fruit.
En bouche on a un côté végétal (fleurs-violette et verdure), du poivre aussi et là encore un fruit en retrait.
Les tannins sont légèrement asséchants.
Bel équilibre global avec un élevage encore un peu sensible.
Bien
Ce vin fait très Rhône Nord et semble sur la retenue, peut-être est-il un peu fermé. En tout cas il gagnera à être attendu encore 2-3 années.
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[size=large]Domaine de Montcalmès, Terrasses du Larzac, 2010[/size]
Couleur très foncée.
Nez plus discret que celui du Mas de la Seranne. Il est un peu réduit aussi.
En bouche je le trouve très géranium / pivoine avec un joli fruit foncé, du poivre, du cacao.
Ca fait sudiste mais les notes florales le rendent très digeste, soulignées par une petite fraîcheur mentholée.
Bonne longueur.
Bien+
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[size=large]Mas Cal Demoura, Coteaux du Languedoc, 1998 [/size]
La robe ne trompe pas, nous avons affaire ici à un vin bien plus vieux que tous ceux bus aujourd’hui même si il y a encore de jolis reflets grenat.
Joli nez sur la confiture de mûre, le pruneau, avec une pointe que je n’arrive pas à définir mais que certains ont caractérisé de résineuse.
La bouche est un peu sucrée, les tannins sont encore un poil accrocheurs.
Fraise, pruneau, côté viandé assumé et persistance sur le cuir.
On a un joli vin complexe à maturité.
L’alcool est un peu sensible.
Très Bien
Ce vin est très beau, mais la comparaison avec le suivant (1999) me fait souligner ses "défauts" : il est trop sur le pruneau avec une matière encore asséchante et il est un peu déséquilibré par l’alcool.
A relire la verticale de Matthieu/Hyllos en page 9 du fil du Mas où ce 98 semblait encore mieux, je me dis qu’il y a peut-être eu une moins bonne conservation sur cette bouteille.
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[size=large]Mas Cal Demoura, Coteaux du Languedoc, L’Infidèle, 1999 [/size]
Couleur très proche du 1998.
Le nez est plus fin, avec des notes de sous-bois, de cuir, de fleurs séchées, du cacao / café et toujours de jolis fruits noirs, cassis principalement.
La bouche est dans le même registre mais j’ai suspendu mes notes comme le temps suspend son vol...
Ou l’éléphant s’envole…
Une matière d’une finesse magnifique, un équilibre magistral, des arômes complexes et harmonieux et… Absolument rien à redire !
Une bonne claque ! :)o:P:)o:P
Très Bien+
Si le 1998 semblait déjà très beau il a permis de prendre la mesure de ce 1999 qui le surclasse allègrement. Je vois ce dernier facilement au niveau de beaucoup de C9P.
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[size=large]Mas Jullien, Vin de Table, La Méjanne, 2005[/size]
Chenin, Viognier,Grenache Blanc
Couleur assez soutenue.
Le nez est un peu déroutant, un peu médicamenteux et cette touche se retrouve en bouche.
Abricot, clémentine et ananas se mélangent sur fond de gelée de coing et de pain d’épices.
C’est pas trop sucré, il y a une jolie acidité et pas mal de fraîcheur.
Bien
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Et voilà donc notre damoiselle au cul profond et l’explication que je dois à nos vénérés modérateurs !
Cette bouteille nous a effectivement interloqués car elle n’est que de 50 cl alors qu’elle semble quasi identique à ses voisines de 75 !
La raison : un cul profond, et oui, réellement , ainsi que des épaules plus basses.
Tout est fait ici pour faire croire qu’il s’agit d’une bouteille de 75 cl : même le verre est plus épais pour que le poids total paraisse normal !
Il est dommage que le domaine n’assume pas ces 50 cl, ça donne une mauvaise image !
Les joues sont roses et les yeux fatigués par tant d’exposition à l’air du sud.
Les têtes sont encore éblouies par les Mas Cal Demoura qui ont survolé la soirée.
Et nous voilà bien ragaillardis par cette série aux bons accents de soleil.
Après cela, le beau temps ne peut que venir nous réchauffer…
Ce qui m’amène à vous sortir mon dernier adage sur ce fameux mois :
«Fi de Terrasses en Mars, Larzac comblera le retard.»
Vivement la prochaine !