Merci Gweno pour ce commentaire
Ce fut pour moi une immense soirée ! Neuf invités, neuf grands champagnes. Aucun des vins ne nous a fait faux bon, ni même montré de signe de faiblesse ! La 2e édition des "Soirées Petites Bulles" aura été grandiose (voir le
compte-rendu de la 1re édition
, magistrale également) !
Très difficile d’être au four et au moulin, mais c’est à ma femme que revient tous les honneurs.
Je suis tout de même parvenu à prendre quelques notes entre la vaisselle et la mise en place dans les assiettes.
Ruinart, Dom Ruinart Rosé 1988
(15% PN, 85% CH)
La robe est très jolie, ambrée orangée. La bulle est très fine et bien présente.
Le nez est expressif sur le fruit rouge avec des notes légèrement viande séchée.
En bouche, la bulle est bien présente et délicate. On a beaucoup de fruit avec un côté cerise à l’eau de vie très gourmand. La fin de bouche est légèrement sur le bois.
Un rosé de grande élégance. J’adore !
Accompagné du
trio de la mer (moule farcie / crevettes sautées au jus de fruits de la passion / saumon snacké)
Philipponnat, Réserve Millésimée 1982 (Caveau du Trésor)
+75% de PN, complétés par du Chardonnay, Dégorgé en août 2007, Dosé à 4,3 g./L.
Je retrouve bien ce que j’ai dégusté ce lundi chez Philipponnat. Une robe toujours très claire, ce sera sans doute la plus claire de la soirée. Le nez est surprenant, frais, sur le fruit rouge (cassis, mûre) et des notes mentholées. En bouche, on a une belle rondeur avec des arômes beurrés et briochés dominants et quelque chose d’autre qui lui donne une jolie typicité. Il est incroyablement jeune ! Seul bémol, la bulle n’est que perlante… A l’ouverture pourtant, il y avait du gaz, mais dans le verre, la bulle a très vite disparue. Curieux pour un dégorgement tardif !
Accompagné du
trio de la terre (pata negra et parmesan sur un pan con tomate / cannelloni de bresaola au tartare de bœuf / sucette croustillante aux escargots)
Henriot, Cuvée Baccarat 1981
(45% PN, 55% CH)
Dès que je porte le verre à mon nez, je suis conquis. Peut-être parce que 1981 est mon année de naissance ! La robe est jaune or très soutenue avec de légers reflets orangés. La bulle est fine, faible dans le verre, mais bien présente. Au nez, c’est un champagne sur l’évolution. Le premier de la soirée. Très expressif, il est sur le fruit confit avec un côté légèrement pomme calva. La bouche est élégante, gourmande, avec de la matière. Je trouve des arômes d’agrumes confits en plus de la pomme.
L’accord avec le foie gras sera magistral ! C’était tout à fait le champagne qu’il fallait.
Accompagné du
trio de foie gras (poêlé, en cromesquis et en millefeuille de pain d’épices accompagné de confiture de figues)
Perriet-Jouët, Cuvée Belle Epoque 1989
(45% PN, 5% PM, 50% CH)
La robe est assez semblable au précédent, peut-être un petit peu moins évoluée. La bulle est bien là, avec un filet très fin dans le verre. Le nez est cependant complètement différent. J’y trouve des notes animales, végétales. En bouche, la bulle est agréable, très légère, et le champagne a une belle élégance mais avec une pointe d’astringence en fin de bouche et une finale un petit peu courte. On retrouve le côté animal mais beaucoup moins prononcé.
Je suis sans doute passé à côté de ce champagne qui a plu à beaucoup !
Accompagné d'un
Risotto à la truffe et coquille Saint-Jacques
Laurent-Perrier, Cuvée Grand Siècle
Aucune indication sur le bouchon, mais ce serait la première édition du Grand Siècle (selon R. Juhlin, assemblage 1955/53/52). 45% PN, 55% CH
Le bouchon a cassé à l’ouverture, mais quand j’y ai mis le tire bouchon, le gaz s’est fait entendre. Première bonne nouvelle ! Dans le verre, la robe est très évoluée, orange foncé, cuivrée. Le nez est splendide, très vieux vin, un peu bois de rose, cuir. En bouche, la bulle est très discrète mais agréable. Je lui ai trouvé du fruit confit et une grande complexité.
Un très grand champagne, que j’ai trouvé très frais pour son âge. Exceptionnel
Accompagné d'une
paupiette de veau, pommes de terre, champignons, lardons et olives vertes
Jacques Selosse, Substance
Brut Grand Cru Blanc de Blancs
Nous avons choisi ce champagne avec Gauthier pour le style assez oxydatif des champagnes Jacques Selosse ajouté au fait qu’il s’agit d’une solera débutée en 1986. Le parfait pirate ! Seule la bulle très présente pouvait le trahir.
La robe est ambrée orangée, assez claire dans le verre. Les bulles sont très nombreuses dans la carafe et s’assagissent une fois dans le verre. Le nez est évolué, sous bois, mais avec du fruit également et des notes de bois de santal. En bouche, c’est pur, pas trop gras, avec de la fraîcheur et une certaine acidité. Mais les arômes sont puissants, vineux avec beaucoup d’élégance. Un boisé très agréable en fin de bouche.
J’ai trouvé ce vin grandiose !
Accompagné (sur les conseils d'Anselme Selosse) d'un
trio de fromages (Cheddar fermier, 6 mois / Ossau Iraty, 17 mois / Comté, 24 mois)
Pol Chauvet, Imperial Cuvée, Demi-Sec 1928
C’était la petite surprise que nous réservions avec ma femme à nos invités. J’espérais qu’il soit le plus vieux champagne qu’ils aient bu et ce fut le cas. Le domaine est inconnu, je n’ai trouvé aucune information à son sujet. La bouteille était cependant très bien conservée avec un niveau parfait et 1928 étant une grande année, j’avais quelques espoirs qu’il soit bon. Un vieux demi-sec est par ailleurs une chose rare… cela aurait été parfait pour le dessert !
Quand j’ai sorti le bouchon du goulot, aucun gaz ne s’est échappé. J’ai eu un grand moment d’inquiétude au moment de verser le vin dans le verre, j’appréhendais sa couleur, mais j’ai vite été rassuré !
La robe est magnifique, ambrée, orangée avec de légers reflets maronnés. Ce champagne a un nez tout simplement merveilleux, très riche, sur des arômes torréfiés et de praline. En bouche, il y a une très jolie rondeur, avec beaucoup de gourmandise offert par le dosage très délicat. On sent un léger perlant bien qu’aucun gaz n’ait été entendu à l’ouverture.
Un vin immense. Tout le monde a été conquis avant même que je dévoile l’étiquette. Ils le plaçaient dans les années 60-70. Il avait 30-40 ans de plus !
Accompagné d'une
poêlée aux fruits d’automne au crémeux de champagne et biscuits roses de Reims
Le bouchon du 1928 (on y aperçoit l'année) :
Diebolt-Vallois, Mise en cave 1983
Brut Blanc de Blancs, Récolte 1982
Ce vin avait été prévu pour le dessert au cas où le précédent aurait failli. Un Chardonnay de la Côte des Blancs… difficile de passer derrière un demi-sec aussi vieux. Mais comme le dit Gweno, il a permis de se refaire la bouche.
Le nez est très particulier, je l’ai trouvé un peu sur le fruit. Mais en bouche, on a une belle minéralité qui se révèle avec des notes calcaires et une grande droiture. 1982 est décidément un millésime très jeune. Un vieux vin d’une belle authenticité.
Laurent-Perrier, Milésime Rare 1973
(75% PN, 25% CH)
La robe est d’un jaune or très soutenu. Le nez est plus animal, avec des notes de sous bois, un peu champignon. En bouche, il y a une belle rondeur, un côté légèrement fumé et beaucoup de douceur en bouche. Mais il manque peut-être un peu d’élégance et de complexité.
Aubert de Rycke, Jasnières 1997 (Val de Loire)
Ce vin a une très jolie robe ambrée, limpide et lumineuse. C’est un moelleux qui possède une grande légèreté, très aérien, avec des notes de fruits exotiques, des arômes subtilement miellés et un côté floral également. Un très joli vin.
Mon trio de tête :
1. Pol Chauvet, Imperial Cuvée 1928
2. Selosse, Substance
3. Laurent-Perrier, Cuvée Grand Siècle
La palme de la typicité :
1. Philipponnat, Réserve millésimée 1982
2. Diebolt-Vallois, Mise en cave 1983
Merci à tous pour cette formidable soirée !
et merci à Florent pour m'avoir aidé à placer les vins sur les mets prévus
A l'année prochaine pour la 3e édition....... j'ai rudement hâte !
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Julien
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