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Reprise d'un CR publié ailleurs sur le Forum par un LPVien.

Invité chez des amis hier soir on me sort, sachant mon penchant pour les vins corses, une bouteille achetée récemment en FAV.
D'abord je sors des grands yeux:X il me dit oui je sais cela vient pas de chez toi, mais goûte tu seras surpris.

Ouvert 1h avant

Clos Fornelli - La Robe d'Ange 2007
AOC Corse
Assemblage : 80% de Sciaccarellu (chose en faisant des recherches sur le Net, assez rare), et 20% de Nielluciu.

Robe très clair peu profonde qui peu faire penser à un Pinot

Le nez vous enchante et vous transporte en Corse au Milieu du maquis c est frais plaisant avec ce côté garrigues, compotées fraiche de fruits plaisant et d'une intensité...

En bouche l'attaque un poil nerveuse laisse la place a une matière suave et ample. C'est frais, aérien, plaisant typé terroir en finale avec un côté minérale. Bref un beau voyage en Corse.

Vin original, typé, à découvrir.

Corse, Clos Fornelli, Talonne, La robe d’Ange, 2009

La robe est amusante : toute orangée à croire que ce 2009 a en réalité 20 ans ! Mais non, la bouche est ronde et exprime la garigue le maquiiiis, pardon !) , sur des notes épicées/poivrées et une petite dose d’iode en prime qui le rende assez atypique (pour moi) mais bien en verve pour un barbecue. Amusant, l’étiquette précise que ces vignerons « insoumis » n’ont pas ajouté de l’eau aux vignes. Non hydrologiquement modifié avec un arrosoir barré…Je ne connaissais pas cette mention.

Je pensais que cela été rigoureusement interdit en France ?

Clos Fornelli - blanc - 2007 -

Un AOC corse, pur vermentinu, qui a du répondant.

Quelques belles lueurs vertes dans le verre, un nez floral, ce vin sudiste est assez vif, il n'a rien d'un mollasson. En bouche, je note la pêche blanche, mais surtout une belle et fine amertume d'agrumes. Une fraîcheur remarquable qui perdure dans une finale de bon aloi.

L'accord avec des asperges blanches est parfait. Les amertumes des deux se complètent à merveille. Je m'étonne du peu de cas fait autour de cette bouteille et de cet accord.

Très beau vin.

[size=x-small]Rapport Q/P renversant: € 7,50 / bt. ![/size]

Corse
Une nouvelle cuve ovoïde au Clos Fornelli !

journaldesvignobles....

Clos Fornelli - Vin de Corse - La robe d'ange - 2011

Un 100 % sciacarellu.
Robe claire et acajou.
Moyennement intense mais avenant et expressif, le nez comporte des arômes de petits fruits rouges (groseille), de poivre et quelques notes florales.
La bouche est étonnamment corpulente, avec une chair savoureuse et finale toute en fraîcheur.

Une belle découverte ! Bien +

Jean-Loup

En 2013, lors d’une escale en bateau à Porto Vecchio en Corse, j’avais acheté un magnum de ce domaine, cuvée robe d’ange rouge 2010. J’étais tombé amoureux de ce vin au point de prendre étiquette et contre étiquette en photo et de garder cela précieusement sur mon téléphone. Les vins Corse étant mal distribués sur le continent, je n’ai jamais recroisé ce vin. A partir du moment ou j’ai su que je retournais sur l’île de beauté, et en voiture cette fois, tout de suite j’ai voulu allé visiter ce domaine. J’ai donc pris rendez vous avec Fabrice Couloumère qui nous a reçu avec une très grande gentillesse pour passer un beau moment de plaisir et de partage autour des vins du domaine.

Le domaine de 18ha, reprenant une part des vignes du domaine familial Vanucci, (Josée Vanucci étant la compagne de Fabrice Couloumère, ils travaillent ensemble sur le domaine) est situé à côté du village de Tallone dans le piémont oriental du massif de Castagniccia dans la vallée de Bravone. Un sol d’alluvions fluviatiles, composé de schistes et d’un peu d’argile avec des rendements qui, en moyenne, tournent autour de 40hl/ha. Les cépages Corse sont à l’honneur, Vermentinu, Niellucciu, Sciaccarellu et un peu de Minustellu et Biancu Gentile. Egalement une cuvée assez confidentielle de Muscat. Le 1er millésime date de 2005.

Les vins ont été dégustés en deux temps, à la cave pour une part et durant la semaine ensuite d’autre part, notamment en mangeant, en prenant son temps…

Robe d’ange blanc 2014 : Une parcelle de Vermentinu élevé pour un 1/3 en demi- muid, 1/3 en cuve béton et un 1/3 en cuve inox. D’une couleur peu soutenue, le vin se montre assez glycériné avec une expression florale immédiate. Assez gras, gourmand avec presque une très légère sensation d’un peu de sucres résiduels, il garde une certaine tension qui le porte tout au long de la dégustation.
Un joli blanc sudiste qui arrive à conjuguer gourmandise et équilibre.

Robe d’ange rosé 2014 : un rosé de saignée issu des cépages Niellucciu et Sciaccarellu et élevé pour part en demi- muid et d’autre part en cuve inox. On est très loin des rosés transparents à tous égards que l’on rencontre à la pelle en Provence. Ici on est à la limite d’un rouge clair très agrume, pamplemousse rose, épicé avec une acidité un peu mordante, vineux avec juste ce qu’il faut de gras.
Un rosé de table pour accompagner des plats méditerranéens

Robe d’ange rouge 2014 : Je retrouve d’emblée les caractéristiques qui m’avaient tant plus sur le 2010. Ce mélange floral et minéral souligné par les épices. Un 100% Sciaccarellu élevé en cuve béton qui développe un jus clair, frais, tonique, sans artifice et diablement élégant. Le schiste s’impose dans un jolie finale minérale à souhait. Encore une fois un rouge sur schistes qui me ravi !
J’ai retrouvé tout ce que j’avais aimé dans ce vin 2 ans auparavant. On en boirait des palettes !

Robe d’ange rouge 2013 : C’est là encore l’élégance qui prime tant au nez qu’en bouche avec cette fois un supplément de matière et des tanins plus présents, plus serrés. Il s’exprime plus sur les fruits rouges un peu acidulés avec un côté minéral plus en retrait.
On sent nettement un millésime différent, moins immédiat mais encore une fois très qualitatif

Robe d’ange rouge 2007 : Un cadeau, année de naissance du Titi. La robe tutoie les anges sans jamais aller au dessus des nuages. Un peu briqué, très floral, entre pivoine et rose très légèrement fanée et une pointe de poivre. Un vin de demi-corps plein d’élégance.
Même si son plateau de maturité est dépassé, cette bouteille a su nous donner encore bien du plaisir !

Clos Fornelli rouge 2014 : A base de Niellucciu élevé en cuve béton. Il se montre très souple avec une aromatique assez évolutive qui va des fruits noirs voire du pruneau à des notes d’épices assez variées. Sa belle matière lui donne un aspect sphérique avec des tanins déjà bien fondus pour un vin aussi jeune.
Un rouge généreux qui ravira les gourmands de tous poils

Stella-rose rouge 2013 : Un assemblage 50/50 de Niellucciu et de Sciaccarellu élevé en demi-muid. Le 1er nez exhale la cerise bien mûre, aromatique qui persiste tout au long de la dégustation. Un vin plein, encore très jeune, avec des tanins encore un peu accrocheurs.
On sent un vin taillé pour être gardé encore 4/5 ans afin de trouver sa pleine expression.

Au bout du conte : Issu d’une vendange 2013 de muscat petits grains, il en a toute l’aromatique sans être entêtante avec une note de verveine qui apparaît à l’aération. 40g de sucre pour ce bonbon qui sait allier fraicheur et gourmandise.
J’aime déguster ces vins mais je ne les ouvre pas une fois rentré à la maison mais bon…les filles ont claqué 3 bouteilles en une semaine sur l’île alors j’en ai ramené un peu. Ce que femme veut…

Nous avons visité ce domaine en famille et cela a été l’unanimité. « C’est bon ! » Voilà le leitmotiv entendu toute la semaine et bien entendu une halte au retour, sous la pluie, était inévitable afin de refaire entièrement les stocks qui avaient fondus comme neige au soleil de Corse. Les prix sont très corrects eu égard à la qualité des vins.
Des vins à boire, élégants, toniques, avec une franchise et un naturel qui nous ont séduits. C’est tout simplement bon

cyril amelin

CLOS FORNELLI Vanucci-couloumer 2016 blanc

Nez discret de fruits blancs, notes d'amande fraîche
Bouche fruitée, enrobée, plutôt sèche sur une aromatique à dominance de fruits blancs avec un petit retour en fin de bouche sur le pamplemousse. Assez court.

Assez bien/bien,
à revoir

Chiosu FORNELLI Bianchi Gentle  2010 Vin de France

Nez élégant sur l'élevage bourguignon. C'est grillé, toasté.
On retrouve cet élevage luxurieux en bouche. Fruit en retrait. Cela reste dynamique tendu et bien fait. Assez classieux dans le genre mais ne m'apprend pas grand chose sur le cépage local.

Bien +

J'ai dégusté ce vin à la cave l'été dernier. Je l'ai plutôt apprécié. Je ne sais pas s’il a tellement changé au cours des derniers mois ou si ma bouteille n'était pas optimale.

Clos Fornelli - VDF Stella Rose blanc 2014:
(Vermentino, 13.5vol%, 15€)

Jaune doré clair. Au nez crémeux/lactique, les arômes de l'élevage en barrique sont très présents: camphre, laurier, vanille, caramel, arômes subtils et sombres de torréfaction. Notes légèrement médicinales. Pas de fruits, avec de l'air quelques fleurs blanches.

L'acidité douce, le corps fort, la texture crémeuse, la sensation en bouche douce, un peu beurrée. En bouche le bois est assez clair, pas vraiment bien intégré (menthol, vanille). Les tanins sont un peu poilus. Avec l'air on aperçoit quelque peu des fruits (abricot, poire) et certains contours sont reconnaissables.

Je suis sceptique quant au fait que le bois soit encore integré ici, je pense qu'il ne reste pas assez de substance et de fruits. Après deux jours au réfrigérateur, le vin présente des notes d'oxydation évidentes.

Cheers -- Ion

Bonjour,

le Genovese est un cépage corse autochtone. Le cépage a été multiplié à nouveau par le Centre de Recherche Viticole de Corse.

Clos Fornelli a planté des vignes il y a quelques années, 2017 a été la première millésime, 400 bouteilles ont été remplies. Il existe un clone approuvé de Genovese (Genovese B n ° 1133). Il mûrit avant le Biancu Gentile et le Vermentino. Pour autant que je sache, il n'est elevé en mono-cepage que par une autre cave (Cardillone du Clos d'Alzeto) mais jusqu'à il y a quelques années, il n'avait pas encore trouvé sa voie dans la viticulture moderne. Dans l'assemblage, le cépage est utilisé par exemple dans les vins du Comte Abbatucci, du Clos Canarelli (Tarra di Sognu) et du Clos Canereccia (Cuvée Sophie).



Vous trouverez ici des informations sur le Genovese (et les autres cépages corses):

Les cépages insulaires ou le Riacquistudes cépages corses

Le Clos Fornelli est situé dans la région de Tallone. Il est situé sur la côte est corse à la hauteur d'Aleria, et s'étend de l'étang de Diane à environ 20 km à l'intérieur des terres jusqu'au pied de la chaîne de la Castagniccia, aux pieds de laquelle se trouve également la cave. Selon RVF, la cave produit environ 65 000 bouteilles par an. L'appellation est Vin de Corse AOP.





L'année dernière, j'ai dégusté le Genovese blanc 2017 du Clos Fornelli avec quelques autres amateurs de vin.

Clos Fornelli - VDF Genovese 2017: (bue 07/2019)
(13.5vol%; 14€)

Jaune paille plus fort. Fleurs (acacia, lys) au nez, poire subtile, légèrement lactique. Herbes vertes, peut-être encore pomme talée. Intense.

En bouche l'acidité est fruitée et douce. Extrait fort, dense et velouté, texture huileuse, mais encore assez léger. Impression sèche, une légère douceur de l'extrait dans l’arrière bouche. Corsé, crémeux et de bonne intensité. Arôme d'abricot, de melon, de poire, de pomme. Un peu épicé et épicé et fumé. Avec l'air, on remarque de plus en plus le vieillissement en fût, de la vanille arrive. Assez multiforme, mais parfois tout penche vers le raisin de table. Bonne longueur.

bien (+)

Tout le monde était d'accord pour dire que c'est vraiment un bon vin qui mérite d'être dégusté. En particulier, on a constaté que le vin a un goût unique et est authentique. Mais le style a polarisé.

Tous les dégustateurs ont trouvé que le vin était polyvalent et changeant (la plupart d'entre eux ont dégusté le vin pendant 2-3 jours). Certains pensent que le vin a un bon équilibre; puissant et élégant et une acidité raisonnable pour avoir suffisamment de fraîcheur. Pour d'autres, le vin était plus épuisant (surtout sans plats recommandés) et rassasiant, avec trop peu de tension pour répondre à ses exigences.

Un dégustateur a décrit le vin, je pense, de manière très pertinente: le vin est plutôt polarisant en lui-même", étrangement "construit de manière antithétique ". Il paraît sacrément visqueux, presque pompeux, bien qu'il soit en fait vraiment mince, il semble superficiellement noble et sublime, mais en quelque sorte aussi gonflé et sans aucun contenu réel. Au nez, il est très floral, avec de légères notes de ce parfum aussi séduisant que désagréable, si vous sentez trop intensément les fleurs.

Cela peut sembler un peu négatif, ce n'est pas ce que cela signifie. Les Allemands sont très directs dans leurs descriptions.

Moi, je pense que 2018 a été un millésime très faible en Corse, le temps était humide et chaud, la maturité technique beaucoup trop rapide.

Les sols du Clos Fornelli sont constitués d'éboulis de rivière du Miocène moyen et de sables en couches horizontales. Cette photo n'a pas été prise directement à la cave, mais à quelques kilomètres. Elle est représentative des sols.



Le gravier fluviaux assure un bon drainage, de sorte que les vignes n'ont pas eu une telle abondance d'eau en phase de croissance et de maturation. Elles ont probablement mûri un peu plus lentement et de manière plus contrôlée que dans les zones où les sols sont plus lourds. La plupart des vins de 2018 ont encore une acidité suffisante et ne sont pas devenus trop riches en alcool.

Il y a quelques jours, j'ai dégusté le millésime suivant de Genovese.

Clos Fornelli - VDF Genovese 2018:
(12.5vol%; 14€)

Jaune paille clair. Le nez est fruité, plutôt mûr: poire, melon et un peu de banane, en plus des fleurs (glycine).

L'acidité est assez douce, suffisante pour le corps plus léger et mou. Agréable note amère, légèrement savonneuse. Avec l'air, le vin gagne en force et en intensité. Arômes de poire, épicé (devient également fort avec l'air) et un peu végétal. Il a également un volume de glycérine, mais une impression complètement sèche. Plutôt simple, de longueur moyenne.

bien

Ce vin est sensiblement différent de celui de 2017. Avec 12,5 % plus léger, plus faible en alcool. De même, l'élevage en barrique (s'il y en avait dans ce millésime) n'est que très discret. 2018 n'a pas fait, contrairement à 2017, aucune fermentation malolactic. Le vin a moins d'intensité et de puissance, moins d'extrait, aucune impression sucrée. Il n'a pas non plus l'aspect huileux du 2017, bien qu'il contienne un peu de glycérine. J'ai trouvé le 17er un peu fatiguant, ce n'est pas le cas ici, il est beaucoup plus buvable, mais aussi un peu superficiel.

Je pense que la structure antithétique est toujours présente dans les caractéristiques de base, peut-être est-ce simplement une caractéristique du cépage.

Le vin n'est pas un surdoué, je ne le vois pas à 16,5 / 20, comme le RVF. Je pense que points ne rendent pas justice à la valeur de la culture de ces cépages indigènes de toute façon Mais je trouve ça passionnant, après tout ce n'est que le deuxième millésime de ce cépage. Je pense que les viticulteurs corses ne font que commencer à faire leurs expériences avec ce cépage.

--Ion

Bonjour,

Dans un article sur le Domaine Mondange , j'ai écrit quelque chose de plus général sur les sols de l'appellation Corse. J'y fais encore allusion.

Ion écrit: Cependant, le terroir de la plaine n'est pas caractérisé par la roche profonde, la fondation, mais par le sol sus-jacent et les roches sédimentaires plus jeunes. Il n'est probablement même pas vraiment clair quel type de fondation géologique se trouve sous la plaine. Ophiolite, c'est-à-dire l'ancien fond marin (ainsi que les montagnes) est supposé, mais des unités continentales sont également discutées. [1]

Les types de sols sont ici très peu homogènes, ce qui est probablement dû à leur histoire d'origine. D'une part, il existe des sols reposant sur de l'argile, du sable ou du calcaire du Miocène. D'autre part, il existe des sols alluviaux avec des teneurs différentes en pierres plus ou moins grosses et donc un drainage différent.

Vous pouvez consulter les cartes de ces sols [ici] (carte 1) et [ici] (illustration 11). Il est frappant de constater à quel point les différents domaines changent et sont imbriqués. Cela est dû au fait que pendant la période du Miocène il y a eu des périodes répétées de sécheresse et des niveaux élevés de la mer Méditerranée, avec des zones de calcaire coquillier et de grès se formant dans la plaine.
Les sols alluviaux, ou plus particulièrement le point de départ de la formation des sols alluviaux, date de la fin de la glaciation de Würm. Les glaciers des montagnes corses qui se sont formés à cette époque ont dégelé et avec l'eau de fonte (sous forme de rivières torrentielles), les sédiments et les roches ont été transportés de la Corse alpine vers la plaine. Les sols alluviaux se trouvent donc le long des anciens cours fluviaux de la plaine.

Si vous retournez maintenant vers la côte depuis le Domaine Mondange, vous passerez devant une série de vignobles, les sols ici sont également des sols alluviaux. A partir de la formation de l'Inzecca, les dernières montagnes à l'ouest, vers la côte, le degré de la lessivation dans les sols diminue. Le Domaine Mondange a toujours de Luvisol, dans lequel la lessivation de l'argile dans les couches plus profondes du sol a créé un second horizon de sol argileux,

Ion écrit: Donc de la terre brune dans la partie supérieure de l'horizon pédologique et en dessous un second horizon pédologique avec un sol argileux. Ce second horizon pédologique empêche ou gêne l'infiltration de l'eau dans les couches plus profondes et il est apparemment assez rare dans l'appellation.

par contre, les sols vers la côte ne sont que des brunisols, sans second horizon pédologique. La lessivation est moins prononcée ici, la proportion d'argile est plus faible, et donc aussi la capacité de stockage et de rétention de l'eau. L'eau peut s'infiltrer. Mais en plus des conditions du sol, le mode de travail des vignerons change également; l'irrigation est la norme.

Ces vignes se trouvent à peu près [ici] . On voit bien qu'il y a encore un certain nombre de pierres de rivière arrondies dans le sol, mais déjà moins que dans les vignobles du Domaine Mondange adossés aux montagnes.



Un peu plus à l'est, vous trouverez la N198, l'importante liaison de transport entre Bastia au nord et Bonifacio tout au sud. Un peu au nord-est du Domaine Mondange, j'ai pris cette photo [ici] , les sols sont beaucoup plus sableux ici et il n'y a plus de cailloux alluvionnaires visibles.





Il n'y a pas d'irrigation ici, les vignes semblent assez peu stressées et saines selon mon opinion d'amateur. Je pense qu'il y a de l'eau souterraine disponible ici. Non loin de là se trouve l'étang de Diane et ses cours d'eau d'alimentation.

Si vous tournez maintenant un peu plus au nord vers l'ouest, en direction des montagnes, vous suivez la route D16 avec des vignobles des deux côtés. Si l'inscription sur le côté sud de la rue s'applique également aux vignes au nord de la rue, il s'agit [ici] de vignes UVIB (avec la marque Réserve du Président).





Ils semblent un peu négligés à mon goût, surtout par rapport aux vignes du Clos Poggiale / Domaine Terra Vecchia, qui se suivent rang après rang. Voici l'un des derniers rangs de vigne avant cela:



Et l'un des premiers rangs du Clos Poggiale / Terra Vecchia; ici, le système d'irrigation a également été exploité pendant que j'étais sur place:





Vous pouvez voir qu'il n'y a pas de cailloux alluvionnaires dans le sol ici. Ce ne sont pas des sols alluviaux, mais des brunisols argileux du Miocène. Ce que j'ai trouvé assez intéressant, c'est que les sols du Clos Poggiale / Terra Vecchia sont soudainement plus rouges. Il peut bien sûr s'agir d'un effet purement optique, par ex. par la granulométrie en fonction du travail du sol. Mais je peux aussi imaginer que l'altération des sols ici a progressé différemment en raison de la culture intensive des viticulteurs (quantité d'irrigation, fréquence de travail du sol). Cela se manifeste apparemment par un brunissement plus prononcé (c'est-à-dire la libération d'ions de fer et donc une coloration rouge). l n'y a pas d'enherbement, pas de vie entre les vignes. Cela ne me semble pas naturel.

Plus au nord-ouest, la coloration rouge continue d'augmenter, de sorte que l'altération n'est probablement pas seulement causée par l'activité humaine, et des cailloux alluvionnaires de plus en plus petits apparaissent.



La syrah est également cultivée ici.



Déjà assez proche des montagnes, il y a donc, comme je le trouve, un vignoble qui a l'air naturel et sain; malheureusement, je ne sais pas à qui il appartient.





À proximité, il y a aussi un affleurement où l’on peut voir la proportion maintenant très élevée (~ 60%) de petits éboulis et une coloration rouge prononcée. En raison de sa teneur en argile le sol peut stocker une certaine quantité d'eau, mais le pourcentage élevé de galets signifie également que le sol est bien drainé. Cela permet d'assurer un équilibre de l'humidité. En général, et surtout lors des printemps chauds et humides et au début de l'été (comme 2017 et 2018), la maturation physiologique des vignes est quelque peu ralentie ici, ce qui donne une chance de bonne maturité phénolique.



Après avoir tourné à droite sur la D16, vous arrivez enfin au Clos Fornelli.



Clos Fornelli - La robe d' Ange - blanc 2019 – AOP Corse:
^{Vermentino; 13.5vol%, 10€}
Minéral au nez (pierre humide, poussiéreux), légèrement réducteur. Poire subtile, plutôt mûre, avec une impression de fraîcheur grâce à des arômes végétaux et herbacés. Un peu crémeux avec du caramel.

Acidité mûre et fraîche. Corps moyen à fort, note amère stimulante. Doux au début, une belle prise phénolique à l'arrière; un peu de pression. Cela garantit une bonne structure et ne permet pas au vin de s'élargir malgré la richesse de l'extrait. Fruits mûrs sucrés au miel (poire, abricot, pomme friable), quelques noix. Bonne longueur et intensité, corsé et dense.

Très bon

Le vin est en partie élevé en bois (je pense en barriques). Ça produit un beau fruit mûr et assez juteux sans être ostensible. Il a besoin d'air au début, puis il développe de beaux tanins avec de la pression et de la structure.

Clos Fornelli - VDF Genovese 2019:
^{12.5vol%; 16€}
Jaune doré clair. Au nez, une odeur assez envoûtante de fleurs, en plus de fruits à pépins mûrs (pomme, abricot) et quelque peu fumé-réducteur.

Acidité douce et mûre, corps fort, riche en extraits et doux avec une texture huileuse. Impression légèrement sucrée de l'extrait, mais caractère plutôt sec. Les tanins avec un peu de grip et de fraîcheur, un peu amers. Pomme, melon, coing (mûr). Prononcé acidulé et épicé (basilic, romarin), avec des fleurs. Corsé et de bonne longueur.

Bon à très bon

Le caractère très particulier de ce cépage se retrouve clairement dans ce millésime. Je pense que cela commence par la couleur, que le cépage a quelque chose de très spécial. Puis dans le nez la floraison envoûtante et assourdissante, qui mène directement à un petit moment de surprise (presque de désorientation).

Dans la bouche en quelque sorte à deux visages; avec des fruits, doux et mûrs, doux au début et acidulé et épicé à l'arrière. Une combinaison un peu particulière de fruits à pépins frais avec d'herbes de Provence et de parfums floraux. La texture huileuse des extraits, avec ses tanins légèrement amers, a quelque chose de savonneux. Je ne veux pas dire que cela est dû à un manque de maturité phénolique (je ne vois pas cela ici), mais je l'attribuerais également au cépage.

Par rapport à 2017, celui-ci ne contient pas les composants lactiques, aucune fermentation malolactique n'a été effectuée. Je pense que cela convient mieux au vin, cela lui donne un aspect moins calme, plus frais et plus compact. Le 2018 n'a pas subi de fermentation malolactique non plus, mais je trouve le 2019 plus polyvalent et plus clair dans son expression.

L'extrait a déjà quelque chose de graisse de bébé, je suis curieux de savoir s'il en disposera avec la période de maturation; cela pourrait vraiment être quelque chose de bien si les autres composants suivent le même chemin à maturité. En tout cas, j’ai pris un grand plaisir à boire, bien que l'accent ait été mis davantage sur la découverte que sur l'expérience hédoniste du goût.

Clos Fornelli - VDF Biancu Gentile 2019:
^{13vol%; 13€}
Jaune paille avec des reflets verts. Au nez, de pomme, poire, figue et des notes fraîches épicées et minérales.

Acidité plutôt douce, corps moyen à plus fort avec extrait. Phénolique notable avec une note amère qui apporte structure et grip. Fruit subtil avec un noyau légèrement sucré (pomme, coing), un peu plus mûr. Fleurs blanches et épicées (clou de girofle), ce qui donne une impression fraîche. Sec, frais et intense. Bon équilibre et bonne longueur.

bon

Ce vin a pris un certain temps, était un peu au levain au début et n'était pas très clair dans son expression; mais cela s'est calmé et il se montre assez accessible et polyvalent avec de l'air. Le vin a un fruit doux et mûr contrastant avec les arômes frais et épicés. Le vin est en quelque sorte changeant, il réagit avec sensibilité à un accompagnement. C'est souvent bien équilibré, mais parfois aussi un peu banal.

Maintenant, il m'est difficile de boucler la boucle au Domaine Mondange. Seul le Vermentino se prête à une comparaison, celui de Fornelli était un peu plus mûr et plus puissant. Dans l'ensemble, cependant, les similitudes l'emportent sur les différences. Tous deux sont un peu plus forts, plus puissants et plus mûrs que les Vermentino 2019 de l'appellation Patrimonio (que j'ai dégusté). Je les ai trouvés un peu plus fin et plus frais. Tous les deux font plaisir.

Cheers -- Ion

Clos Fornelli, Minustellu 2019, Vin de France
100% Minustellu / alc. : 13,5%

Première fois que je bois un vin de ce domaine … et un pur Minustellu.
Première fois aussi que je lis sur la contre-étiquette l’indication suivante : « terroir hydrologiquement non modifié » !
Robe : assez sombre, violine à reflets grenat, mais brillante.

Nez : fruits noirs (cerise, pruneau) à la fois bien mûrs et frais, épices, aiguilles de pin, sous-bois.

Bouche : juteuse sur les fruits noirs, les épices, la résine. A J+1, je dirais que la bouche est plus soyeuse que juteuse, par contre. Le vin est tonique … la richesse et l’alcool sont domptés par une jolie fraîcheur aromatique. Longueur moyenne.

C’est très bon avec un fort goût de reviens-y. Très bien : 15,5/20.

Fred 

Clos Fornelli, Vin de France, Chiosu, Minustellu, 2019



Bouchon Diam5.
Robe sur un bordeaux clair un peu trouble.
A l'ouverture, c'est pas la joie : nez aussi causant qu'une mama corse mal lunée. Bouche éteinte, un peu raide, aux tanins amers.
La patronne me fusille du regard et je suis obligé de sortir la carte "vin corse" pour m'éviter de rejouer Colomba sur trois générations.
Mais ouuuuuf, l'aération va totalement libérer le vin (et son apporteur).
Trois heures plus tard et plus encore le lendemain, le nez a pris du fruit, sur les fruits noirs frais, la prune, une petite pointe réduite sur le praliné.
Mais c'est la bouche qui s'est vraiment posée, offrant un ensemble délicat, à l'acidité parfaitement cohérente avec la matière de demi corps mais sans creux et qui apporte un plaisir frais par ces fortes chaleurs.
L'aromatique est délicate, sur la gelée de fruits noirs mentholée.
Finale efficace et pointue, sans plus aucune amertume.
Un bien joli vin, à carafer sûrement.

Première fois aussi que je lis sur la contre-étiquette l’indication suivante : « terroir hydrologiquement non modifié » !

Entre autre...

Clos Fornelli - Vin de France - Minustellu 2017

Robe assez sombre.
Nez immédiat sur les fruits - cerise noire/prune - et les épices, notamment le poivre.
La bouche propose un jus au volume moyen très fruité. Un peu de fruit noir compoté (pruneau) se manifeste au premier verre avant de disparaître avec l'air. Le vin est alors plus fluide, dans le droit fil de ce qui a été pressenti. L'ensemble est à la fois gourmand et dynamique. L'acidité est là pour booster la gorgée et maîtriser une certaine puissance. La finale chauffe tout de même un peu sans toutefois déséquilibrer l'édifice. Un petit passage au frais fait alors le plus grand bien. Finale moyenne, toujours fruitée et poivrée.

C'est très bon mais Il est sans doute préférable de boire ce vin l'hiver où on l'imagine sans peine en accompagnement d'un gigot de sanglier.
Peut certainement se conserver quelques années encore.

Corse Clos Fornelli "La robe d'Ange" 2022

Bouteille achetée 13€ pour des amis totalement néophytes.

Robe translucide. Nez sur un fruit croquant et acidulé.

Bouche pleine de fraîcheur et de souplesse pour un vin à 14°. C'est très souple, fruité à souhait, avec une belle finale poivrée. En se réchauffant, le vin montre néanmoins ses limites, avec un creux en milieu de bouche et une finale qui devient plus alcooleuse. Cela étant dit, c'est le "puriste" qui chipote, le vin est bon, sapide, et la bouteille se vide sans discussion. Elle a donc atteint son objectif.

Benoit Hardy post= écrit: Corse Clos Fornelli "La robe d'Ange" 2022

Bouteille achetée 13€ pour des amis totalement néophytes.

Robe translucide. Nez sur un fruit croquant et acidulé.

Bouche pleine de fraîcheur et de souplesse pour un vin à 14°. C'est très souple, fruité à souhait, avec une belle finale poivrée. En se réchauffant, le vin montre néanmoins ses limites, avec un creux en milieu de bouche et une finale qui devient plus alcooleuse. Cela étant dit, c'est le "puriste" qui chipote, le vin est bon, sapide, et la bouteille se vide sans discussion. Elle a donc atteint son objectif.

Je partage ton ressenti sur cette bouteille bue en magnum il y a une semaine. J’ajouterai à ton CR que j’ai trouvé dans le vin une certaine fraîcheur, un poil trop pour ma sensibilité mais que les autres convives n’ont pas remarqué. Le magnum a fait long feu, le job est fait!

Chiosu Fornelli - Minustellu 2020

Robe sombre. Nez très fruité (surtout avec une bonne aération) sur un mix de fruits rouges et noirs, ces derniers dominant un peu l'ensemble, ajoutés de notes fleuries, de réglisse et pourquoi pas d'une évocation de cannelle. Déjà assez complexe et appétent.
La bouche est juteuse, sapide, fraîche. La dominante fruit noir se confirme (mûre), les épices sont toujours là. Quelques tanins très agréables viennent donner corps et profondeur à ce très joli vin jamais fatigant, parfaitement équilibré, longtemps persistant.
C'est très bon.
Réjouissons-nous de la résurgence de ces cépages longtemps délaissés (minustellu, carcaghjolu neru,...) qui offrent de belles alternatives (parfois magnifiques) au sciaccarellu et au niellucciu.
Vive la diversité.

C'est marrant la vie, si on excepte bien sûr la mort (qui se rit de nous) et 2/3 diverses emmerdes du quotidien.
Je disais donc que c'est rigolo : je voulais ouvrir un vin de la mouvance Reynaud (vous savez, ces trucs très bons qui fleurent la fraise, à la couleur peu marquée et la sapidité remarquable).
Et puis les invités choisissent "un vin de corse ou du pays basque". Damned, des vins de régions rebelles ? Sans doute des bretons ces jeunes amateurs....

Je leur sert à l'aveugle ce vin que que je n'ai jamais bu, considérant cette colonie française avec circonspection sauf quand je suis face à un corse, où là bien sûr  le respect est de bon aloi pour ma totale sécurité.

Clos Fornelli , Stella Rose,  Rouge 2009

La robe est claire comme un bourgogne, encore brillante et le nez laisse pointer les herbes fraiches, des épices douces et quelques fruits rouges compotés. Prometteur. Bouche étonnante de fluidité sur une pointe metallique, avec une finale un poil terrienne sur le cuir et la confiture de fraise matinée de cassis.

Excellent, vraiment. Accord très réussi sur un plat de lasagnes sans lait (béchamel au bouillon de volaille) ni fromage.
Merci au LPVien à l'origine de cet échange.