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LPV Paris-Est "Catherine et les garçons" Au midi du Rhône...

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LPV Paris-Est "Catherine et les garçons". Au midi du Rhône. 20 Mars 2012.

Retrouvailles de notre petit groupe au complet, plus Rosa, pour une première exploration passionante du Rhône coté Sud, avec une sélection digne du premier anniversaire de nos rencontres. X(

les blancs

[size=medium]Cairanne 2004 Marcel Richaud.[/size]
Pressée de rougets à la tomate confite.

[size=medium]Côtes-du Rhône La Coudée d'Or 2004. Domaine Viret.[/size]
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[size=medium]Chateauneuf du Pape. Clos des papes blanc 2001.[/size]
Assiette picodon, bûche de l' ariège, Salers / tomates séchées / aubergines / artichauts.

[size=medium]Chateauneuf du Pape. Beaucastel Roussane Vieilles Vignes 2008.[/size]
Fricassée de coquillages au thym.

[size=medium]Chateauneuf du Pape. Chateau Rayas 2001.[/size]
Poelée de Saint Jacques à l' huile de truffe blanche, fondue de poireaux truffés.

les rouges

[size=medium]Vin de France "Lunatique 2009", Domaine Rouge-Bleu.
Chateauneuf du Pape. Beaucastel 1996
[/size]
Terrines de sanglier, joue de boeuf et canard sauvage de Gilles Vérot + poivrons rouge, olives noires.

[size=medium]Chateauneuf du Pape. Domaine Charvin 1999
Chateauneuf du Pape. Rayas 2004.
Chateauneuf du Pape. Henri Bonneau Réserve des célestins 1998.
[/size]
Poutreille.

[size=medium]Chateauneuf du Pape. Domaine de la Janasse VV 1998.
Rasteau. Domaine Gour de Mautens. Bressy 1998.
[/size]
Fromage ( époisses, st Nectaire, brebis de chez Quatrehomme)

[size=medium]Cairanne Ebrescade 2003.Marcel Richaud. [/size]
Voyageur : Biscuit imbibé de jus de framboise lié à une ganache nature + éclats de pistache de Jean Paul Hevin + glace framboise et rose de chez Berthillon.

cr à venir

à bientôt.

Daniel
04 Avr 2012 21:55 #1

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Superbe sélection. J'espère que vous avez gouté les quelques bouteilles que j'ai déjà bu au même niveau (Charvin 99, Beaucastel VV 08, Célestins 98 entre autres, trois vins absolument superbes).

Nicolas
05 Avr 2012 09:53 #2

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beaucastel 96, très réussi aussi.
05 Avr 2012 09:56 #3

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Tout vient à point à qui sait attendre, c'est bercée par le Requiem de Mozart en ce dimanche pascal que je rédige mon CR, je vous préviens, je ne vais pas donner dans le lyrisme mais plutôt dans la concision...

Blancs

Pour accompagner la divine pressée de rougets à la tomate confite et tapenade noire d'Hubert, un Cairanne 2004 de Marcel Richaud : assemblage de roussanne, marsanne, viognier, clairette, grenache blanc et bourboulenc. Nez un tantinet oxydatif, léger boisé, salin et miellé après aération. En bouche beaucoup de gras, des notes vanillées. Pas mal, sans plus.

Côtes du Rhône villages St Maurice La Coudée d'Or 2004 - Domaine Viret : une des deux cuvées emblématiques du domaine, présenté commme "vin d'expression". Daniel nous présente rapidement la philosophie du domaine qui applique la cosmoculture. Je connaissais la cosmogonie, mais la cosmoculture... : explication du producteur : Les champs telluriques et cosmiques en sont les liens et l’homme, les végétaux et les animaux en sont les bénéficiaires.
La place de l’Homme en terme d’individu est importante et le champ de conscience dans ses applications agricoles est un autre élément fondamental de la cosmoculture®. Je cite toujours la com' du domaine : utilisation d'un "balisage planétaire qui va favoriser les échanges entre les forces du Ciel et de la Terre", etc, etc... Si vous voulez en savoir plus, c'est ici
Bon alors, ce vin cosmoculturé ? Curieux nez de champignon, on se demande s'il est bouchonné, arôme métallique (les forces telluriques du sol, peut-être ?). En bouche après aération, c'est singulier et intéressant, complexe, salin, ça ne laisse pas indifférent en tout cas. Pas de rejet de ma part, de la curiosité.

Un plateau garni de Picodon, bûche de l'Ariège et Salers arrive, avec les catalyseurs tomates séchées, purée d'aubergines et d'artichauts. Le vin sera un Chateauneuf-du-Pape Clos des Papes 2001 : certains du groupe évoquent un nez de marsanne/roussanne, en tout cas il est anisé. En bouche, les notes d'aubépine me charment, son ampleur et son gras également, c'est la première fois que je goûte à un Châteauneuf-du-Pape blanc, j'aime beaucoup.

Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel Roussanne Vieilles Vignes 2008 : superbe accord avec les palourdes et les couteaux au thym. Notes de miel, de poire, d'anis, finale sur des notes florales. C'est un beau vin, je reconnais, mais je n'accroche pas.

Châteauneuf-du-Pape Château Rayas 2001 : un nez de tarte tatin au caramel, pâtissier en tout cas, crème brûlée. En bouche, on retrouve le caramel, la truffe blanche. C'est très long en bouche, très fin et élégant, c'est délicieux et ce sera mon blanc préféré de la soirée. L'accord avec la poêlée de St Jacques à l'huile de truffe blanche et sa fondue de poireaux truffés est superbe.

Nous passons aux vins rouges, sur les terrines de Gilles Vérot (catalyseurs poivrons rouges, olives noires, mûres, noix de coco) nous boirons :

Vin de France Domaine Rouge-Bleu, Lunatique 2009 : le domaine est situé à Ste Cécile les Vignes, il est en biodynamie. Le vin est issu de vieilles vignes de grenache. C'était le premier millésime de cette cuvée quasi introuvable, seulement 600 bouteilles ont été produites. Nez animal, sur les fruits rouges, le cuir. En bouche, la puissance est là, et surprend tout le monde quand le millésime nous est révélé. On lui aurait facilement donné plus de dix ans ! Dieu que j'ai eu peur en goûtant au vin chez moi, puisque c'est mon apport. Dur, légèrement boisé, assez fermé... et puis après trois heures d'aération, il faut reconnaître qu'il est superbe, et soutient facilement la comparaison avec le suivant.

Châteauneuf-du-Pape Château de Beaucastel 1996 : un premier nez mentholé, les fruits rouges très mûrs (griotte), le poivre. La bouche est fraîche, sur le cèdre et le santal, j'aime bien.

Daniel et Dominique nous ont mitonné une spécialité de Lozère, la pouteille. Parmi toutes les fines gueules présentes, personne ne connaissait ! Il s'agit de pieds de porc et de viande de bœuf cuits dans une sauce au vin, ou plutôt mijotés 4 heures à feu doux. Ce ne sont pas moins de trois Châteauneuf-du-Pape qui accompagneront ce plat délicieux et consistant :

Châteauneuf-du-Pape Domaine Charvin 1999 : nez de fraise écrasée. Puis apparaît le poivre, les épices. Je lui trouve des notes végétales, de maquis.
Châteauneuf-du-Pape Château Rayas 2004 : superbe vin, mon préféré de tous les rouges, et c'est à l'aveugle... le nez est marqué par la fraise et la framboise, le laurier, les épices. La bouche mêle soyeux et élégance, très bien.
Châteauneuf-du-Pape Domaine Henri Bonneau Réserve des Célestins 1998 : après aération, nez sur le kirsch, la réglisse, le pruneau, on dirait un Maury ! Le vin est gourmand et riche, séveux et soyeux. L'accord avec la pouteille est superbe.

Nous n'avons plus faim, mais nous nous laissons tenter par les fromages de chez Quatrehomme : époisses, St Nectaire et brebis nous tendent les bras, les vins aussi.
Châteauneuf-du-Pape Domaine de la Janasse Vieilles Vignes 1998 : issu de 4 parcelles de très vieilles vignes, de 60 à 100 ans. Notes mentholées, réglissées, j'ai noté "TB" mais rien de plus !

Rasteau Domaine Gourt de Mautens 1998 : un millésime de rêve. Vin puissant, concentré, aux tanins serrés. Vin qui dans sa jeunesse n'a pas été bien compris, mais s'est patiné avec l'âge. Je n'ai pris aucune note, mais je me souviens du magnifique accord avec l'Epoisses.

Nous terminons avec le Cairanne L'Ebrescade 2003 du Domaine Richaud, un vin naturellement doux (et pas un VDN !). Curieux nez sur la mûre, bouche richissime, avec une finale sur les sucres résiduels. Un vin extraverti, délicieux, qui s'accorde parfaitement à la glace framboise et rose de Berthillon et au gâteau Voyageur de Jean-Paul Hévin.

Encore une magnifique soirée au bord de la Marne, merci à nos hôtes !

Catherine
Une femme, des vins

Catherine
Une femme, des vins
08 Avr 2012 16:42 #4

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Catherine, superbe, tu m' as devancé d' une heure !

[size=medium]LPV Paris-Est "Catherine et les garçons" Au midi du Rhône...[/size]

les blancs : 5

[size=medium]Cairanne 2004 Marcel Richaud.[/size]
Pressée de rougets à la tomate confite.

Le nez parait printanier, étonnamment jeune et frais, avec ses arômes de fleurs jaunes et vertes, de chair de pêche blanche tirant vers l' abricot, de touches un peu miellées, presque anisées, sur une structure aromatique dense et délicate à la fois. La bouche est pleine, dynamique, avec une texture fruitée émouvante par sa franchise, son naturel, sa précision de saveurs, la gestion de ses amers goûteux qui mènent le bal en finale jusqu' à se prolonger sur une persistance anisée évoquant la badiane.

[size=medium]Côtes-du Rhône La Coudée d'Or 2004. Domaine Viret.[/size]
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Le nez n' est pas très net : bouchon (léger) pour les uns, odeur de plastique pour les autres. Rien de dramatique car le défaut apparent ne masque pas totalement le bel équilibre aromatique à base de fraicheur mentholée un peu kirschée, d' arômes de fruits tropicaux à chair blanche. Bouche puissante, grosse structure, jus plein pénétré de saveurs dont celle de l' intrus qui fait que l' on ne tarde pas à passer à la bouteille suivante. C' est dommage car la longue persistance témoigne que sans ce défaut, ce vin aurait peut-être mérité son nom de Coudée d' Or...:S

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Clos des papes blanc 2001.[/size]
Assiette picodon, bûche de l' Ariège, Salers / tomates séchées / aubergines / artichauts.

Le nez est fin, très élégant, tout en notes subtiles déclinant l' arôme de poire, avec des touches un peu miellées, d' autres tirant sur le fenouil, voire la citronnelle tirant au trait une acidité fine qui ordonne le paysage d' arômes. Un nez dont la discrétion apparente révèle une folle complexité de nuances délicates harmonieusement combinées. La bouche démarre par un beau toucher goûteux, intensément fruité, conforté par des amers accueillants, où la délicatesse aromatique semble se concentrer en un jus plein, tout en puissance équilibrée et en fraicheur. Un équilibre et un jeu de saveurs un peu monolithiques dont le coté droit, vertical, que certains pourraient trouver un peu austère, exprime une folle élégance à mon goût, dont la persistance conserve longtemps l' écho attachant.
Accord diabolique sur fond de catalyseurs méditerranéens, avec les fromages recommandés sur les CdP blancs par Alain Senderens, dont un fameux Picodon déniché par Cyril chez Escudier, remarquable fromager au fin fond de Boulogne (92).

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Beaucastel Roussane Vieilles Vignes 2008.[/size]
Fricassée de coquillages au thym.

Le nez dense et parfumé, est merveilleux de complexité, un vrai feu d' artifice ! Si riche que l' attention éparpillée par tant d' harmonie, tant de beauté jaillissant du verre, a du mal à se poser. Alors l' effluve s' impose, combinaison parfaite d' arômes de pêche, d' abricot, d' ananas auquel l' orange amère apporte la touche qui ouvre votre cœur. Impression de douceur infinie sur un registre sec caressé par le miel récolté par les anges...Pourtant rien d' évanescent dans ce nez qui garde résolument les pieds sur terre, tout en vous faisant monter au ciel, par sa définition, sa précision, sa justesse prenant ici figure d' absolu, prouvant à nouveau si c' était nécessaire, que la transcendance évoquée par Jérôme, est vraiment une affaire d' immanence. Alors, comme pour étayer ce propos, le miracle fait vin descend en bouche. Ce qui est merveilleux, c' est cette combinaison exceptionnelle de puissance, de densité, de complexité, de profondeur, dessinant des gammes aussi délicates, aussi sensuelles, aussi subtiles d' équilibre souverain, d' harmonie. En réalisant que mon émotion naissait du croisement de ces deux dimensions, en écartant toute religiosité, je me suis rappelé du beau livre de René Guénon consacré au symbolisme de la Croix.
A l' instant où j' écris ces lignes, gardant le goût du vin en bouche, comment mettre en mots, la persistance interminable, interminablement belle, porteuse de tout ce qui s' est dessiné entre langue, gorge et palais, de ce vin figurant parmi les (trop rares) grands blancs que j' ai pu goûter...Merci Olivier ou plutôt (et également), merci Rosa.
Là, à nouveau, l' accord proposé par Senderens est génial et tellement simple !

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Château Rayas 2001.[/size]
Poêlée de Saint Jacques à l' huile de truffe blanche, fondue de poireaux truffés.

C' est une expérience rare ( pour moi comme pour les amis présents, goûtant de surcroit à l' aveugle) de pouvoir déguster à la suite Beaucastel Roussane VV et Rayas blanc. Le premier semble plus riche dans son exubérance, son boisé valorisant, son coté immédiatement avenant, terriblement séducteur et émouvant tant il semble figurer l' archétype du vin parfait. Le second, lors de la soirée, a trouvé toute sa place, pas tant pour lui même que dans l' accord parfait, sublissime, avec la truffe blanche, relevant également d' une forme de miracle tant ils semblent faits l' un pour l' autre. Aujourd' hui, le regoûtant seul, sans comparaison, tentant d' oublier que c' est Rayas, que vais-je en penser ?
Le nez raconte vraiment une autre histoire. Selon ma grille olfactive limitée, le registre floral et fruité, presque sur la réserve, est comme imprégné d' effluves de fleurs séchées, de cire d' abeille, de sous-bois dégageant une fraicheur prenant figure de clairière accueillante conduisant naturellement au champignon et à la truffe vraiment prégnante. Presque un nez d' Hermitage un peu austère ! J' ai du mal à mettre plus de mots tant l' effluve ordonnant , unissant le jeu de senteurs, prend pour moi figure d' épure. Pas dans le sens d' ébauche, plutôt dans le sens d' éliminer l' inutile, le superflu, pour ne garder que l' essentiel. Il en résulte une forme de pureté, de simplicité, de profondeur ouvrant l' émotion sur un autre registre, moins spectaculaire, prenant figure de silence, qu' il n' ya pas lieu de comparer, tant ce vin prend également figure d' absolu quand vin et truffe ne font plus qu' un.
La bouche renouvelant ce jeu de puissance et de finesse qui signe le grand vin, impressionne. Puissance, densité contenue déjà sur le toucher de bouche ultra fin, exprimée généreusement dans la texture large, profonde, construite toujours plus sur l' épure que sur l' accumulation de détails et de nuances. Presque un parti pris de sculpteur ou d' architecte ; un vin plus roman que gothique. Même la finale joue sur l' épure, tant la persistance qui lui succède, semble ouvrir d' indicibles profondeurs dans votre gorge transformée en puits sans fond.

les rouges : 8

[size=medium]Vin de France "Lunatique 2009", Domaine Rouge-Bleu.[/size]
Terrines de sanglier, joue de bœuf et canard sauvage de Gilles Vérot + poivrons rouge, olives noires.

nez enveloppant, terriblement charmeur et gourmand, dont le fruit épicé dégage une réelle complexité et profondeur d'arômes (cassis, mûre, groseille, poivre, laurier, herbes de garrigue), comme enveloppé d' une caresse florale, totalement craquante, inspirant l'addiction.En bouche, le parfum, la finesse se dégageant du toucher gourmand, annonce la texture soyeuse, superbement équilibrée, sans aucun excès de maturité, pénétré de saveurs rondes auxquelles l'acidité pleine de fraicheur, les tannins fins et le boisé discret apportent un vrai cachet. Avec de tels vins, ce domaine encore peu connu en France, n' a pas fini de faire parler de lui ! Superbe idée, Catherine, ce soir il y avait une sérieuse concurrence !

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Beaucastel 1996.[/size]
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Les deux vins ont été goûtés en parallèle sur les terrines. Sur le premier, le mot cachet signifie avant tout élégance. Une élégance dont l' harmonie était empreinte de jeunesse, d'équilibre, d' énergie, d'insolente fraicheur. Le cachet du second symbolise plutôt l'élégance évoluée, racée d'un vin dont les arômes tertiaires commencent à prendre le pas sur le fruit. Certains esprits chagrins pourraient suggérer : "un peu rapidement ! " en référence du millésime 96, pas si "vieux" que cela, mais plutôt moyen.... Je n' avais jamais goûté un Beaucastel aussi agé. Sur les millésimes plus récents, dégustés, il me semble que la qualité de fruit, le corps, la puissance sont d' un autre calibre...Pourtant, en le regoûtant, oubliant tout ce que je sais, je lui trouve un charme fou. Son empreinte aromatique est vraiment émouvante par son grain hautement singulier, sa profondeur, sa complexité non dénués de dynamisme et de fraicheur. Son coté cuir et fruits rouges macérés commence à dégager des parfums de fruits secs (figues, dattes, pruneaux, pomme séchée) de cuir, de moka grillé, de chocolat de noble origine, dégageant une harmonie, un équilibre très attachants.
Le grain soyeux de la bouche évoque un velours. L' équilibre souverain et le dynamisme de la texture, semblent animés d' une énergie et d' une densité dignes d' un moteur Beaucastelien en léger sous-régime, aux saveurs un peu indolentes, bien que parfaitement définies, dont la longue finale trace un poème charmant sur la beauté de la persistance au goût de fleur fanée.

Sur les trois CdP suivants, goûtés en parallèle sur la Poutreille, je comprend maintenant pourquoi Enzo (Laurent), que je remercie au passage de son conseil, m' a suggéré de servir le Beaucastel plus évolué, avant le Charvin que j' avais programmé au début sur les terrines ( respect et ordre des "grandes étiquettes" oblige...::o). De toutes façons, chacun d' entre nous disposait de quatre verres, permettant de passer d' un vin à l' autre, de revenir en arrière.

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Domaine Charvin 1999[/size]
poutreille

Le nez légèrement mentholé, évoquant presque l' eucalyptus, conserve toute la fougue de sa jeunesse. Un nez à haute personnalité par son coté corsé, épicé qui donne au fruit rouge si mûr qu' il en parait confit, un grain, une complexité vraiment émouvante. Comme si son équilibre parfait entre maturité, tonicité et fraicheur, ouvrait une porte, faisait résonner en moi, une corde oubliée que tous ces vins ne cesseront de faire résonner avec des harmoniques différents comme déclinés sur un même bourdon. La bouche charnue, concentrée, aux tannins fondus, savoureuse à souhait, conserve ces caractéristiques qui font que l' on boirait ce vin jusqu'à plus soif.
C' est la première fois que je goûte un CdP du Domaine Charvin....Merci Benjamin d' avoir favorisé cette initiation en dénichant chez l'un de tes cavistes, une si belle bouteille !

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Rayas 2004.[/size]
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Il y'a des vins qui entrainent le sourire tant leur première effluve m' évoque un lever de rideau porteur de toute la beauté, toute l' émotion du spectacle à venir...Impression de douceur soyeuse, d' exquise profondeur, de folle complexité croisant subtilement parfums et arômes prenant figure d'essences : fraise, mûre, herbes aromatiques (lavande), épices d'Orient, pétales de rose et mille autres nuances subtiles dessinant un doigt touchant votre âme. Ce n' est plus un nez, ce n' est plus du vin, c'est L' émotion, Le silence, La présence prenant corps dans le vin fait écoute. Ce qui est fou, c'est que le demi verre INAO, seul reste du vin ouvert il y'a huit jours, conservé sous vacuum dans une bouteille de 37,5 cl, s' est vraiment ouvert il y' a peu. Aucune trace d'évolution dans le sens d'oxydation. La structure, l'équilibre, la densité, la profondeur, la finesse, la complexité se déploient...royales, touchantes. Que dire de plus sinon merci ?
La bouche a un grain soyeux, intensément parfumé, incroyablement fin, sur une texture large, puissante dont la profondeur de saveurs me donne l' impression d'ouvrir un tunnel ouvert sur l'inconnu. Une légère retenue sur les tannins, les amers très légèrement serrés en finale, semblent apporter du grain au moulin d' Emmanuel Reynaud recommandant d' attendre un siècle avant d'ouvrir ses Rayas ! Mais la persistance au goût de quintessence de fruit, mêlée aux tabacs les plus fins et aux parfums des plus belles roses de Dani , prouvent haut la main, que ce vin donne déjà un plaisir incommensurable, pourvu de le carafer très longuement !

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Henri Bonneau Réserve des célestins 1998.[/size]
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Le nez plus évolué que le vin précédent (6 ans de plus) m' évoque un bolide prêt à démarrer sur les chapeaux de roue ! Incroyable caresse puissante, profonde, où le fruit, le fumé, l' animal et le végétal ( inoubliable parfum de champignon) se mêlent en un arôme prégnant, insolent, sauvage...si émouvant qu' il pourrait vous faire chavirer de plaisir. Ce qui est très beau, à nouveau, pour faire référence au Beaucastel, au Charvin et à la Janasse qui suit, tous de la deuxième moitié des années 90, c' est cette harmonie somptueuse entre des arômes tertiaires naissant, souvent touchants, et la structure, le dynamisme d' une jeunesse folle, sur lesquels ils reposent. Un équilibre souverain en résulte, celui qui ouvre les cœurs et vous rend à jamais amoureux des grands CdP que je n' avais jamais ressentis aussi sensuels. Si vous craquez pour une femme, invitez la à diner, cassez votre tirelire pour cette Réserve des Célestins 98, vous verrez le contenu de vos verres se vider dans vos yeux....Que dirait Henri Bonneau, si on osait lui suggérer que son vin est un catalyseur d'amour ?
Le premier toucher de bouche révèle une intense fraicheur, un fruit incroyablement concentré, savoureux en diable tant il parait délicat, malgré la puissance, la densité de la texture. Ce vin transforme votre bouche en voyage au long cours dont la persistance au goût de sous-bois conserve longtemps, très longtemps l' écho glorieux.

[size=medium]Châteauneuf du Pape. Domaine de la Janasse VV 1998.[/size]

Au cas où son Beaucastel qu' il n' avait pas eu le temps d'ouvrir et de goûter, aurait été bouchonné, Philippe, toujours aussi généreux, avait prévu un vin surprise qu' il n'a pas pu s' empêcher de servir, après la belle série précédente.
Le nez large et profond, étonne, tant son fruit (cerise noire, mûre gorgées de jus et de soleil) est comme imbibé d' une empreinte résolument sanguine, tirant vers le chocolat, avec un coté légèrement poudré évoquant la poudre de cacao, avec des touches de sel de céleri, sur fond de voile mentholé qui semble élargir le paysage contenu dans vos narines.Un nez mûr, dans le sens d' évolué, sans que cette maturité évoque la mollesse, tant l' équilibre aromatique tient à la fois d'une discrète opulence, mais aussi d'une tension, d'un dynamisme qui donnent une forme d' énergie, de profondeur à la ronde d' effluves. La texture en bouche, ample, merveilleusement équilibrée, offre un concentré de saveurs généreuses et c' est un vrai bonheur de la faire rouler sous la langue pour s'étonner toujours et plus, de sentir ses tannins fins, son acidité tonique et ses amers superbement fruités, faire reculer sans fin, l' horizon de votre gorge. Quel beau vin !

[size=medium]Rasteau. Gour de Mautens. Bressy 1998[/size]
Fromage ( époisses, st Nectaire, brebis de chez Quatrehomme)

Les premières bouteilles goûtées, il y'a quelques années (sauf erreur, le troisième millésime de Jérôme Bressy) avaient pour moi, un coté too much dont le coté "hyper body buildé" ne facilitait pas leur buvabilité, à mon goût. Comme il m'en restait une bouteille et que Jérôme m' avait dit au Grand Tasting que le 98 commençait à s' ouvrir, regoûter cette bouteille à l'aveugle, après quelques ténors des CdP, sur l' exercice difficile du fromage (plutôt réussi !) était bien tentant.
Le nez m' évoque une malle aux épices ! Je retrouve la puissance, la richesse, mais moins taillées d' une pièce, avec plus de complexité, de finesse, voire de fraicheur que sur les bouteilles déjà bues, avec une empreinte épicée poivrée du bel effet, qui enveloppe le fruit bien mûr (cerise, mûre) avec des touches de poivron rouge tout aussi rond et mûr. Le tout est finement imprégné de senteurs de noisette grillée, d' une caresse empyreumatique légèrement fumée, passant du café au pain grillé ; et c' est ce mélange harmonieux de fruit, de poivre, de fumé, de fraicheur, dont on ne se lasse pas, qui révèle aujourd'hui une profondeur, une finesse difficiles à imaginer, il y'a dix ans. Superbe ! En bouche, le premier toucher prolonge cette impression de finesse, de fraicheur gourmande, accompagnant désormais la puissance et la fougue toujours présentes, mais plus assagies, tout au service des arômes faits saveurs. La texture est pleine, bordée d'un fil acide très fin qui appelle une mâche savoureuse, accouchant d' amers réglissés au goût de sauge, avec peut-être encore quelques tannins, un poil asséchants sur la finale. Je n' étais pas le seul à penser Vendredi que ce vin avait vraiment sa vie devant lui, sans avoir à rougir de la comparaison avec les vins précédents.

[size=medium]Cairanne Marcel Richaud Ebrescade 2003.[/size]
Voyageur : Biscuit imbibé de jus de framboise lié à une ganache nature + éclats de pistache de Jean Paul Hevin + glace framboise à la rose de chez Berthillon.

Comme aucun Rasteau ne m' avait été proposé et que je souhaitais garder mon :) pour la prochaine session Rhône Sud, j' ai pris la décision de faire goûter à mes camarades, cette cuvée phare de M Richaud, totalement atypique sur 2003, tant la canicule l' avait transformée en vin naturellement doux (donc non muté comme les VDN), avec 16,5° d'alcool et 17 grs de sucre résiduel. Je l' avoue, comme le résultat n' avait pas été totalement concluant sur une soupe de fraises, comme Marcel me l' avait conseillé, [size=x-small]mélangeant à tort le vin à la nage de fraises[/size] 8-) c' est le commentaire de Jérôme, datant de quelques années, mettant en avant ses parfums et saveurs "de framboise et de mûres sauvages", qui m' ont convaincu définitivement de le tester sur le merveilleux gâteau de JP Hevin, accompagné d' un non moins superbe sorbet à la framboise à la rose ( pas encore la saison des mûres !).
Le nez de prime abord, pourrait évoquer un Porto et on pressent rapidement que l' accord avec le chocolat et la framboise va être grandiose, mais ce qui étonne le plus, c' est la finesse, la fraicheur toute en dentelle, la pureté du fruit comme empreint d' une légèreté florale (plus rose que violette sur le coup) qui, avec l' aération dissipant le coté perlant, gagne en complexité, en profondeur ( épices, réglisse, cannelle, pruneaux secs, tabac).
En bouche, on retrouve la générosité friande des vins du domaine, l' architecture et l' équilibre de l'Ebrescade, avec la caresse étonnante et discrète de finesse du sucre qui donne aux tannins fins une allure de jouvencelle. Il ne manque alors plus que l'écho persistant, finement kirsché, de framboise à la jupe de rose en finale, pour vous convaincre que cette Ebrescade singulière est un bien joli vin de dessert. Il m' en reste une ! !

Ouah, quelle série ! Le soir de la dégust', on a tous été marqué, vraiment impressionné par l' identité formidable de tous ces CdP et challengers, chacun ayant vraiment une singularité qu' il serait vain de hiérarchiser, de noter.
N' ayant pas eu beaucoup de temps, ces derniers jours, il m' aura fallu plus d' une semaine pour regoûter les fonds de bouteille qui n' auront cessé de m' étonner, de m' émouvoir au risque, peut-être d' une surenchère à l'épithète, qui ne fait qu' exprimer un enthousiasme dont je ne reviens pas encore.

Allez, rendez-vous le 11 Mai, pour une deuxième session Rhône Sud, hors CdP durant laquelle Catherine, notre reine, nous a promis qu' elle nous chanterait, à sa façon, [size=medium]Da doo Rhône, Rhône ![/size]

Catherine et moi, avons hâte d' avoir vos échos, commentaires et cr, les garçons !

Daniel
08 Avr 2012 19:05 #5

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Les grands esprits se rencontrent, Daniel... ;) J'ai cru que j'allais être la seule à donner mes impressions ! Espérons que le mauvais temps annoncé de demain incitera les autres à prendre la plume le clavier.

Catherine

Catherine
Une femme, des vins
08 Avr 2012 22:14 #6

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3h30 du matin...pause oenophile...la messe pascale est dite...la semaine sera difficile

Voici les elements qui m'ont plus particulièrement marqué :
- ces beaux CNP blancs que je ne connaissais pas, et notamment ce Beaucastel 08 aussi gourmand que prometteur !
- ce plaisir abordable de ce Charvin 99... un grand rapport prix plaisir pour un rouge qui n'a pas a rougir de son etiquette !
- cette souveraineté effective du flacon de Mr Bonneau...tout y est
- ces accords de folie que les catalyseurs (ici le Thym, là la truffe) mettent en scene et transforment en caisse de résonnance aromatique.
Quel travail il y a derriere la mise au point de ces recettes pour arriver à une telle justesse ?!!



Merci a tous les membres de votre participation et a Daniel de faire de nous des acteurs/spectateurs épanouis.
10 Avr 2012 03:32 #7

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Quelques notes qui vont paraitre bien laconiques après la richesse des commentaires de Catherine et de Daniel :

Cairanne 2004. Marcel Richaud. Le nez, intense, m’évoque une chaude après-midi d’été : les fruits blancs, les agrumes (citron bien mûr) le disputent au miel, avec une pointe fumée. La bouche se laisse tapisser avec beaucoup de délicatesse par le miel, la pêche, le citron confit.

CDR, La Coudée d'Or 2004. Domaine Viret. Liège, champignons, carton, poussière…

Châteauneuf du Pape. Clos des Papes blanc 2001. Les arômes virevoltent délicatement autour du nez : fleur de tilleul, frangipane et surtout fenouil et anis. Le vin s’étire longuement, langoureusement, en bouche, terminant sur une pointe amère et végétale très agréable, accentuée par la présence de l’artichaut.

Châteauneuf du Pape. Beaucastel Roussane VV 2008. Le nez est très riche et complexe, sans pour autant verser dans l’exubérance. Tout est parfaitement en place : fruits jaunes, ananas rôti, miel… Et quel bel équilibre en bouche, c’est intense et long, long.

Châteauneuf du Pape. Rayas 2001. Tout en finesse avec son petit nez iodé et caramélisé, le vin reste cependant un peu en retrait. L’huile de truffe lui donne un heureux coup d’étrier. Le voilà qui se lâche et révèle en bouche route sa richesse et son équilibre.

Vin de France. Lunatique 2009, Domaine Rouge-Bleu. Ce lunatique se présente tout en fruits rouges bien mûrs, voire compotés. C’est très riche, avec une matière dense et soyeuse à souhait, mais sans exubérance inutile.

Châteauneuf du Pape. Beaucastel 1996. Bien plus dans la retenue, avec une belle trame acide qui lui donne une belle fraîcheur.

Deux vins très opposés donc, mais qui ont tous deux, chacun dans son registre, magnifiquement accompagné les terrines (ah, le canard sauvage !!!).

Châteauneuf du Pape. Domaine Charvin 1999. Un nez fumé, mêlant fruits à coque et fruits rouges. Le velouté et le soyeux en bouche lui confèrent beaucoup de délicatesse.

Châteauneuf du Pape. Rayas 2004. Nez à la fois floral (pivoines…) et épicé (poivre noir…). Bouche superbe d’équilibre et de fraîcheur.

Châteauneuf du Pape. Réserve des célestins 1998, Henri Bonneau. Des fruits rouges au nez, dominé par la fraise écrasée. Des fruits rouges, toujours, en bouche, avec des fruits à coque. Le tout avec une vivacité et une jeunesse éclatantes.

Châteauneuf du Pape. Domaine de la Janasse VV 1998. Un nez très fruités, toujours de fruits rouges, mais avec de l’alcool. La bouche apporte une astringence et une amertume que je trouve trop marquée en finale. Servi trop chaud ?

Rasteau. Domaine Gour de Mautens. Bressy 1998. Nez de fruits noirs, de mûres et de cassis. Tonitruant en bouche, très extrait. Les accords m’apparaissent inégaux : excellents avec le St-Nectaire et le brebis, peu convaincant avec l’époisses.

Cairanne l'Ebrescade 2003. Marcel Richaud. Véritable soupe de fruit rouge, d’une très grande douceur (bien que sans sucre résiduel). C’est rond, charnu, avec beaucoup d’ampleur et parfaitement en accord avec le dessert.
Le 2009 gouté ce samedi chez Augé présentait une pareille richesse, mais avec encore beaucoup d’aspérités, voire d'austérité, dont j’entrevois bien l’évolution après avoir rencontré ce 2003.

A la relecture de mes notes, ravivant les souvenirs gustatifs de la soirée, j’étais frappé par la fraîcheur de bon nombre de ces vins. Une caractéristique que l’on ne s’attend pas nécessairement à trouver en Rhône méridional, et que j’interprète comme une marque de la grande qualité générale de ce que nous avons dégusté en cette mémorable soirée.

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11 Avr 2012 22:51 #8

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sympathique évocation sensible de notre soirée, Hubert !

L' Ebrescade 2003, sans sucre résiduel ? 17grs quand même, confirmé par Marcel, également chez Augé, Samedi dernier, vraiment ravi d' avoir la confirmation qu' il se goûtait encore très bien, tout comme son Cairanne blanc 2004 ! Alors que l' Ebrescade 2009 qui, à mon avis, va faire un grand vin, est vraiment sur un registre classique, résolument sec.

Vivement la suite pour un nouveau Dadou Rhône, Rhône, hors CdP le 11 Mai...

Daniel
13 Avr 2012 00:28 #9

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A mon tour de livrer qques impressions sur cette soirée, un peu gêné quand même par un gros rhume...

Le Cairanne 2004 de Marcel Richaud est intéressant par son aromatique complexe, un peu évoluée, mais manque de tension, et c'est pour moi un critère de plaisir plutôt rédhibitoire depuis qques temps. La La Coudée d'Or 2004. Domaine Viret est pour moi un cran au-dessus (mois gêné que d'autres grâce à mon nez bouché) et distille un joli toucher de bouche.

Le Châteauneuf du Pape. Clos des Papes blanc 2001 est l'archétype d'un beau Chateauneuf Blanc un peu évolué, avec du gras, des beaux amers et un fruit tendre. Je reconnais sa qualité, mais encore une fois, ce n'est pas trop mon goût...

On saute 2 marches d'un coup avec le Châteauneuf du Pape. Beaucastel Roussane VV 2008, qui est bluffant de complexité pour sa jeunesse, sa fine acidité en bouche le pousse sur une très belle longueur, là je m'incline, un vrai plaisir avec ce Chateauneuf!

Comme pour ma 1ere expérience avec un Rayas 98, ce Châteauneuf du Pape. Château Rayas 2001 est un peu sur la retenue au niveau aromatique. On a envie qu'il se livre, mais il faut vraiment aller le chercher... Et encore une fois, c'est sur l'accord qu'on perçoit sa grande qualité, il enrobe littéralement le palais et accompagne les st-jacques sur une longueur incroyable.

Le Vin de France. Lunatique 2009, Domaine Rouge-Bleu est juteux, gourmand, digeste malgré sa relative puissance; c'est une belle découverte.
Le Châteauneuf du Pape. Beaucastel 1996 a du mal à passer derrière je trouve; on est sur un registre d'arômes tertiaires, la bouche est plutôt mince, construite sur une belle acidité, un peu difficile dans une dégustation en série. Les vins qui l'entourent sont tellement plus avenants et charmeurs que je n'y reviens pas. A regoûter dans un autre contexte.

Le Domaine Charvin 1999 possède une bouche juteuse et soyeuse, toute en finesse, très digeste également.
Le Château Rayas 2004 est dans un style assez similaire, mais avec encore plus de finesse, une longueur superlative et un nez de parfum, envoutant.

Avec la Réserve des célestins 1998, Henri Bonneau nous sommes sur un autre registre, plus fougeux, une aromatique plus "Chateauneuf", une puissance maitrisée se dégage du verre. En bouche, c'est également impressionnant, la puissance est équilibrée par une belle fraicheur, c'est un grand vin, une forme de plénitude s'installe le temps d'un verre...

J'ai un peu moins bien gouté la suite, rhume et fatigue prenant petit à petit le pas. Le Châteauneuf du Pape. Domaine de la Janasse VV 1998 était superbe, un toucher de bouche magnifique. Pas vraiment apprécié le Rasteau. Domaine Gour de Mautens. Bressy 1998, vite écœurant pour moi. Pour finir, bel accord avec le Cairanne l'Ebrescade 2003. Marcel Richaud sur le dessert (merci la glace framboise/rose).

Merci à tous pour cette soirée encore une fois très réussie,
Benjamin
13 Avr 2012 11:24 #10

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@Daniel : 17g de SR ? En effet... Y'en a ! Mais il a su s'effacer en toute beauté.

Hub
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13 Avr 2012 18:17 #11

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Après tous ces beaux CR , j''y vais de ma petite impression plus ciblée sur les vins qui m'ont interpellé en bien (et en moins bien...)

domaine Viret la coudée d'or 2004, un vin plein de promesses il a sûrement plein de chose à dire pour peu qu'on ecarte le liège.

Beaucastel VV 2008 un vin evidemment bon, finesse superlative, richesse, longueur... il n'a pas encore traversé les années et se buvait très bien ainsi (j'en ai bu un plus vieux moins convaincant)

Rayas blanc 2001 avec la truffe blanche, incontestablement ça marche.

Lunatique 2009, un vin atypique un fruit precis on s'attend sur un millésime si jeune et chaleureux à un vin plus exubérant dans le style rhodanien, il n'en est rien, et il faut un peu le chercher

CDP Beaucastel 1996 pour moi une déception relative, l'acidité domine, le vin manque de chair ce ne doit pas être une bonne année.

CDP Charvin 1999 si bon pour un prix si modeste

CDP Rayas rouge 2004, finesse, aérien , des fleurs (qui le distinguait des autres), de la confiture de fraise...

CDP Henri Bonneau celestin 1998, concentré, puissant des fruits rouge et a noyaux peu de trace d'evolution, la force tranquille, très très beau...

Minuit passé on vient de finir la pouteille concoctée avec amour avec les 3 précédents vins, mes commentaires vont s'arreter là, leur fiabilité passe en dessous du crédible, dommage pour les très beaux vins qui ont suivi

On ne le dira jamais assez, merci à nos hôtes pour cette organisation somptueuse...

André
14 Avr 2012 21:29 #12

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