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Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

  • daniel popp
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Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Un petit clin d'œil ému à l'actualité d'il y'a une semaine, avant de démarrer notre seconde session consacrée au Rhône septentrional, complétant celle du 21 Décembre 2011 . Allez let's Côtes-Rôties, Hermitage, Cornas, Condrieu et Cie, again !!

Tous ces vins ont été regouté dans les jours qui ont suivi.

blancs :

CR: 1 Saint Joseph blanc Mairlant 2014 Domaine François Villard.

cabillaud poêlé aux cinq saveurs et célerisotto.

Le nez charmant n'est pas dans l'exubérance, plutôt dans la retenue à l'ouverture. La composition se dessine par touches subtiles : l'abricot succède aux touches florales (acacia) recouvert par un léger voile de miel auquel des notes de fruits secs (noisette) et quelques épices (gingembre) donne du corps et du relief. L'ensemble délicat est plus complexe qu'il n'y parait.
Ce caractère subtil, fleuri, s'adosse en bouche à une texture dense, charnue ; les saveurs généreuses, mais bien ancrées, en affleurent comme l'écume d'une vague puissante que les amers tendus au gout d'amande, font rouler tant et plus. Cette combinaison de volume, de gras, d'ampleur de la structure et de saveurs délicates, réalise une belle alliance que l'on ne discernait vraiment pas Vendredi dernier. Superbe accord avec la recette de Passard, adaptée par André.

CR: 2 Saint Joseph blanc Les Lombards 2002 Yves Cuilleron.

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Ce vin semble indiquer qu'un St Jo blanc n'est pas structuré pour être gardé quinze ans... Une impression de fatigue générale, de tension présente, mais légèrement affaissée, d'arômes trop murs, d'un coté végétal pour certains, légèrement oxydé pour d'autres.
La bouche témoigne de l'équilibre d'antan, de la belle amertume de la marsanne (à part égale avec la roussane), mais le même registre un peu fatigué nous donne envie de passer au vin suivant.

CR: 3 Condrieu Deponçins 2009. François Villard.

grosses gambas piquée de vanille Bourbon, sauté de poire au gingembre et à la cardamone.

Il y'a six ans déjà, lors de la dégustation citée plus haut, j'avais déjà écrit, à propos de ce vin :

Si l'on pouvait être peintre d' arômes, le nez de ce Condrieu en serait à la fois la palette et le pinceau traçant à coup de traits d' abricot bien mûr, de poire juteuse, de notes florales de violette envoûtante et de fines coulures de miel, un paysage aromatique intensément parfumé. Si caressant, si profond, si suave qu' il évoque un tableau d'odeurs faites émotion. Je comprend qu'un tel vin puisse autant captiver que provoquer le rejet. C'est là où l' accord avec l'une des recettes proposées par le domaine Vernay (avec le Coteau de Vernon) est vraiment inspiré, tant le panier d'odeurs mêlées de gambas sautées, de vanille bourbon, de poire, gingembre et cardamone se mêlent voluptueusement à ce nez très expressionniste. Quand la caresse parfumée coule en bouche, l' accord touche au génie ; la texture du vin semble exploser de saveurs dont on ne sait plus trop s' il s'agit de fruit ou de fleur, mais dont l' écho à la trame amère s'allonge au fond de la gorge comme un tapis d' Orient. J' adore ce vin expressionniste qui deviendrait rapidement tape à l'œil sans sa fraicheur et le parfait équilibre de son corps d'arômes et de saveurs à vocation gastronomique. Sur le sauté de poire au gingembre, l'accord est vraiment magique !


Franchement, je ne changerais rien à mon CR de l'époque. Notons au passage que bien des amateurs, Casamayor en tête, disent du vin de viogner (dont le Condrieu) "qu'au bout de 3 à quatre ans, il perd sa fraicheur aromatique, et le bouquet complexe qui faisait son charme, commence à se faner". Tout le contraire de ce vin qui me semble atteindre aujourd'hui son plateau de maturité, tant son intensité, sa puissance, sa gourmandise, se complètent aujourd'hui, d'une délicatesse suave et d'un raffinement dégageant un charme fou. Et la capacité de certains Condrieu de se bonifier avec l'âge, se confirmera encore plus avec le vin suivant.


CR: 4 Condrieu Coteaux de Vernon 2010. Domaine Vernay.
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Le nez est comme tissé d'une maille complexe, concentrée, auréolée de fraicheur. A cette première image, succède celle d'un corps, d'une structure, d'une assise impressionnante d'où les arômes s'élèvent : une véritable mosaïque où le végétal noble (artichaut), la rose fanée, le litchi, se mêlent à des notes pimpantes d'abricot, de pêche, de violette. La troisième image, comme une focale intégrant tous les points de vue liant structure et parfums, reflèterait son harmonie souveraine, l'impression d'aborder vraiment un vin hors du commun.

En bouche, la même impression d'unité repose sur ce point d'équilibre dynamique, ressenti comme une évidence, où la rondeur, la suavité sont parfaitement révélées, mise en relief par la tension antagoniste vraiment remarquable. Le fil acide, génial de finesse, de précision (si rare sur le Condrieu) donne l'impression de mettre la texture en lumière, d'en révéler l'étonnante complexité sur un mode fin, délicat, superlatif. La finale, comme murmurée par les anges, confirme que ce vin fait vraiment partie des grands blancs du Rhône, en tout cas sur cette bouteille.

CR: 5 Hermitage blanc 99. Jean Louis Chave.

pot-au-feu de foie gras de canard aux petits légumes, selon Jean François Piège.

Grosse incertitude, voire déception sur cette bouteille, vu son origine, à l'ouverture. Passée de l'autre coté, retombée en phase de fermeture - comme André qui l'avait apportée, le suggérait - ou insuffisamment aérée ? Comment allait-elle se gouter, deux jours et demi plus tard, après long carafage ?
Le nez est structuré, son étoffe parait large mais semble garder sous le boisseau, les arômes un peu retenus, comme serrés les uns contre les autres ; une fragrance complexe, composite, où l'on finit par deviner les fruits secs, la pomme cuite, la pate de coing, la réglisse, comme finement voilés de cire d'abeille et d'épices subtiles. On sent vraiment la puissance, derrière, comme tenue au garrot, en attente que les parfums lâchent la bride, comme une voile se gonfle.

En bouche, le vent s'est levé. La carrure, la puissance prennent toute leur ampleur comme dessinée par un architecte. Son gout exquis de pralin, de coing, d'abricot séché et tant d'autres nuances, occupent de leur gras, de leur présence, tout le volume buccal transformé en monument. Vaste en dimension, mais si délicat, si fin en son agencement, son toucher, ses saveurs.
Curieusement, comme par effet de miroir, le nez se révèle à l'image de ce que la bouche exprime, et se laisse enfin comprendre.
Ce vin aurait du être carafé quelques heures plus tôt ; curieusement, on avait eu la même impression sur le 2001, gouté en parallèle du 2008, ce qui laisserait supposer une fermeture relative après sa période de jeunesse...

rouges :

CR: 6. Cornas Terres Brulées 2009. Jean Luc Colombo.
parmentier de boudin aux deux pommes, façon Benjamin.

Ce vin remplace au pied levé, le Cornas Reynard 2004 de Thierry Allemand, dont Benjamin venait de m'annoncer deux heures avant, qu'il était "complètement naze"...dénaturé ?????:(
Le nez accueillant, ouvert, généreux, délivre une profusion de fruits noirs (cassis, gelée de myrtille), de réglisse, plein de touches empyreumatiques (café, caramel) virant légèrement sur le cuir, que le poivre vient légèrement corser.

La bouche parait étonnamment souple, malgré son coté dense et concentré dont rien ne dépasse ; la structure tannique n'entrave en rien le déroulé des saveurs pleines. Cette alliance de puissance épicée et poivrée et de souplesse fruitée, procure une impression très digeste, une mâche gourmande vraiment agréable. Ce vin dégage une réelle harmonie qui me procure plus de plaisir que d'émotion. Comme s'il manquait, à mon gout, d'un peu d'aspérité, de ce coté un peu sauvage (surtout pas border line !!;) ) qui donne du relief, du caractère. Mais c'est une bétise de dire çà, ce vin, comme il est, est vraiment bon !

CR: 7 Cornas la Geynale 2005 Robert Michel.

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Au nez un vrai grain complexe, profond, subtil, épanoui tout en restant concentré. Une harmonie touchante, signée de sa propre évidence : voilà ce qui pourrait éclairer le sens du mot pureté. Un grain qui n'est ni joli, comme le vin précédent, ni rien du tout, sauf d'être hautement singulier dans sa composition, ses mille nuances, son caractère, au final.
La bouche a autant de personnalité. Toujours cette impression de grain singulier, une véritable gourmandise concentrée, souple, tendue comme il faut, bien moins sous tous rapports que le vin précédent, par la même mâche gourmande qu'un soupçon de fine aspérité tannique, rendant le gout plus complexe, plus saillant, fait devenir émouvant. Le passage du bon à l'émouvant est vraiment subtil. Un gout, un équilibre, trois fois rien qui sont un tout...la porte s'ouvre, comme si quelque chose se reconnaissait à la croisée du buveur et du vin.

CR: 8 Cornas Pierre Clape 2007.
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Le nez donne une impression un peu confite, vite rehaussée par une fine acidité : de la cerise mêlée aux fruits noirs, qu'un fil léger de groseille, voire d'eau de vie, éclairerait. Un paysage complexe que l'on sent par ailleurs assis sur un lit floral de violette dont l'empreinte mêlée au poivre, donne un coté légèrement corsé, assez dynamique.
La bouche aux tannins racés, étonnante de pureté, éclaire, redéfinit le nez en tant qu'épure merveilleusement complexe. Du toucher jusqu'à la finale : le volume qui emplit la bouche et bien plus loin, le grain savoureux qui semble s'ouvrir à l'infini, la longueur interminable, seul lieu où la violette ne se fane pas, dont la bouche ne peut s'empêcher de faire des ronds, façon carpe, tout est ici au service d'une pureté de saveur vraiment exemplaire.

Chaque vin nous raconte son histoire. J'aime imaginer que chaque dégustation est une succession de chapitres d'un roman que l'on lit existentiellement en le buvant. Certains nous réjouissent, d'autres plus rares, dont celui là, nous élèvent. Merci à Pierre Clape de nous rendre ses vins si accessibles et épanouis, après simplement dix ans de patience. Petit regret de ne pas avoir gouté en parallèle le Reynard d'Allemand, autre parangon de pureté, sauf dérapage...::oups::

CR: 9 Côte Rôtie Domaine Jamet 2005.
tranches de magret de canard, polenta aux cèpes façon Barret

Le nez est délicat et profond, sur fond de puissance retenue. La finesse des aromes est vraiment étonnante : un coulis de fruits murs (mûre, cassis) sur un lit de tapenade et de réglisse, tout d'abord ; un petit mouvement du verre : la violette et le tabac blond très finement grillé, vous caressent, comme s'ils vous enveloppaient d'une dentelle parfumée. Leur coté mur, sans excès, idéalement équilibré, procure une impression charnue, très harmonieuse ; son grain féminin vous appelle !
La bouche prolonge, précise cette impression de finesse superlative. Son équilibre idéal repose sur l'évidence ressentie que chaque élément est exactement à sa place (toucher, texture, tension, longueur, qualité gustative). Une composition parfaite qui n'a rien d'évanescent tant cette impression d'absolu déposé en bouche, est résolument charnelle, digeste, vraiment touchante. Pour ma part, je découvre le domaine Jamet. Maintenant, je comprend pourquoi 62 pages lui sont consacrées sur LPV et que ses vins se retrouvent si souvent, dans les propositions de mes camarades.

CR: 10 Côte Rôtie Etienne Guigal Château d’Ampuis 2004.

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Le nez assez marqué par son boisé bien fondu au fruit, est résolument séducteur ; la patine de l'élevage long ne manque pas d'élégance et a probablement pour mission de donner au fruit généreux, bien mur (mure, cassis, violette, réglisse), un certain cachet. Le tout est ici plutôt harmonieux, sur un mode délicat, mais ce caractère boisé, si bien intégré soit-il, voile vraiment trop à mon gout, l'expression naturelle des arômes, comme s'il leur enlevait une part de relief, de mystère, gommant en partie ce qui me parait vraiment essentiel : le grain qui est un peu le gond du vin.
En bouche, la texture est délicate, presque tendre ; on n'est pas dans le registre de la puissance compensée par juste ce qu'il faut de tension pour que le jeu de saveurs s'anime, que le gout soyeux, assez fin, mais à l'identité toujours marquée par son boisé, s'allonge joliment sur la finale. C'est vraiment bon, mais avec un caractère qui manque un peu d'énergie, de relief, presque d'accident...sous contrôle, évidemment ! ;)

CR: 11 Hermitage 2000 Jean Louis Chave.
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Le nez impressionne par son coté massif, les parfums revêtent des formes sculptées par des doigts d'orfèvre. Une vague d'aromes déferle : fruits noirs, réglisse, fumée, poivre, violette ; tous réunis en une seule fragrance ample, généreuse, profonde, complexe, tellement délicate et précise, si émouvante au final, que l'on a plus qu'une seule envie : se laisser emporter par la vague . Quels parfums merveilleux !!!!

En bouche, du velours. Le grain fin, élégant des tannins comme éclairés par le fil acide diamantin, pose une ambiance de sous bois, de petits fruits noirs, de racine de réglisse, de tabac ; l'ampleur résolument dynamique la transforme en tapis volant. Chaque nouvelle gorgée en recrée le décor et nous invite à redescendre toujours et plus au fond de son grain fin, complexe et délicat. Alors que dans le même instant qui n'appartient plus vraiment au temps, la finale s'allonge tout en s'approfondissant. L'évidence du grand vin se révèle alors : l'impression de temps suspendu, le silence qu'il instaure à la juste croisée de la longueur interminable qui se mesure en caudalies et de la profondeur impensable qui nous élève, marquerait poétiquement rien de moins que la rencontre de la terre et du ciel. Comme on se laisse emporter par la vague de parfums, comment ne pas s'abandonner alors, totalement, absolument, sans rien faire si ce n'est dire merci, à ce dont chaque gorgée est l'évidence indicible. Tant de simplicité et de transparence émanent de ce monument qui nous met à nu.

CR: 12 Clairette de Die Jaillance cuvée Impériale.
Bûche glacée litchi/framboise. Macaron à la framboise.

Au nez, un bouquet de roses qui aurait fauté avec quelques litchis en goguette (pour le moins un bataillon !) délivrant une impression joyeuse et parfumée.
En bouche, l'émoustillance assez fine, donne l'impression d'une explosion de fruits qui retombe un peu sur la finale, quand le rideau de bulles s'efface et fait place à une texture où le sucre, vraiment très présent, n'est pas contrebalancé - ou insuffisamment à mon goût - par un peu plus de tension. Du moins en dégustation pure, car avec le sorbet de Berthillon, toujours aussi remarquable de précision et de pureté au niveau saveurs, la Clairette devient gourmande et procure une impression de légèreté et de fraicheur bienvenue à la fin d'une telle dégustation.

Quelle belle soirée, les cuisiniers se sont vraiment surpassés, et ces grands vins du Rhône sont vraiment des passeurs.

A vous les amis de nous communiquer votre enthousiasme ou vos déceptions sur ces bouteilles.

Daniel
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15 Déc 2017 18:02 #1

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Superbe sélection et visiblement gros niveau! Le Coteau de Vernon fait vraiment partie des vins que je souhaiterais avoir la chance de goûter un jour...

Flo (Florian) LPV Forez
15 Déc 2017 19:43 #2

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  • daniel popp
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Bonsoir,

Il me restait un fond de fond de bouteille de Château d'Ampuis qui me fait réaliser que mon commentaire est un poil sévère. Ce vin a un soyeux assez exceptionnel et son boisé signant son caractère, n'est vraiment pas tape à l'œil :miam: le rôti de bœuf le confirme...

Daniel
17 Déc 2017 00:15 #3

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Réponse de unefemmedesvins sur le sujet Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Voici mes impressions sur cette très belle dégustation de C&G Rhône septentrional, une fois de plus superbement orchestrée par D&D :

1 Saint Joseph blanc Mairlant 2014 - Domaine François Villard : c'est vrai que le vin était plutôt sur la retenue, quand nous l’avons bu. C'était mon apport, je ne l’avais peut-être pas suffisamment carafé… Un nez de pomme Granny, puis d’angélique. La bouche est surprenante, alcooleuse, sur le cédrat confit. J’aime beaucoup, l’accord avec le plat est superbe.

2 Saint Joseph blanc Les Lombards 2002 - Yves Cuilleron : un curieux nez sur la pomme blette, l’ananas sur-mûri, une bouche sur les amers, un vin passé de l’autre côté de la force, visiblement !

3 Condrieu Deponçins 2009 - François Villard : nous lui avons trouvé un nez de Meursault, Benjamin dira "nez bourguignon, élevage sur la réduction", André penche du côté de la violette. La bouche est résolument florale, massive et droite. Personne n’a reconnu cette cuvée ouverte en 2012, même pas Benjamin…;)

4 Condrieu Coteaux de Vernon 2010 - Domaine Vernay : une très belle fraîcheur, une acidité de folie, c’est très, très bon ! Je ne reconnais pas le profil aromatique d’un Condrieu, appellation que j’aime beaucoup. Mon blanc préféré de la soirée.

5 Hermitage blanc 99 - Jean Louis Chave : je pense que je vais être la seule à percevoir la beauté de ce vin certes déclinant mais qui, après une longue aération, nous transporte du côté d’un spiritueux, un vieux rhum, plus exactement du raisin sec macéré dans le rhum. Philippe M. dit à Daniel qu’il va se régaler en le regoûtant le lendemain, je suis entièrement d’accord avec lui !

Rouges :

6. Cornas Terres Brulées 2009 - Jean Luc Colombo : pas grand-chose à ajouter au commentaire de Daniel, j’ai trouvé ce Cornas très acidulé et gourmand.

7 Cornas la Geynale 2005 Robert Michel : plus "rustique" et tannique que le vin précédent, légèrement asséchant sur la finale.

8 Cornas Pierre Clape 2007 : pour le nez, j’étais plutôt sur la tapenade que sur la cerise et la violette, ce que confirmera la bouche. Mon préféré que cette série de Cornas.

9 Côte Rôtie 2005 - Domaine Jamet : ah, la féminité des vins ! Vaste débat que je ne préfère pas initier, tant attribuer un genre à un vin me fait doucement rigoler… Bref, j’ai beaucoup aimé ce vin qui a eu ma préférence dans cette nouvelle trilogie. Délicatesse, finesse, concentré de fruit et de maturité, beaucoup de fraîcheur, c’était très bon.

10 Côte Rôtie Etienne Guigal Château d’Ampuis 2004 : j’aurais bien aimé le regoûter le lendemain, ce vin… Ce que ne dit pas Daniel, c’est que certains l’ont trouvé assez "technologique", procurant moins d’émotion. Elevage trop présent, révélé par un boisé vanillé, même après 13 ans.

11 Hermitage 2000 Jean Louis Chave : quand je lis le commentaire de Daniel, je me demande si je ne suis pas passée complètement à côté de ce vin, je n’ai pas du tout accroché. Deux d’entre nous l’ont trouvé granitique, ce que Daniel traduit certainement pas le côté massif.

Bulles

12 Clairette de Die – Cuvée Impériale - Jaillance : c'était la cuvée Impériale, Daniel, pas la cuvée Grande Tradition. J’avais le choix pour la Clairette, soit je rachetais la même qu’il y a 5 ans, soit je me fiais à l’avis d’Eric B. qui avait beaucoup aimé la Clairette de Jaillance qu’il l’avait mis sur le c… en 2010 à Vinexpo. Je suis de ton avis Daniel, moi aussi le sucre de cette Clairette m’a gênée. Par contre le sorbet est toujours aussi bon… :jump:

Catherine

Catherine
Une femme, des vins
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19 Déc 2017 21:16 #4

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Quelques commentaires rapides :

La plupart des blancs ne m'ont pas trop ému. Je ne suis pas un grand fan des blancs du Rhône nord, je les trouve souvent sans grande personnalité à part le Saint-Joseph Les Oliviers de Gonon et les grandes cuvées de Vernay. Pas de Gonon ce soir là, mais le Condrieu Coteau de Vernon de Vernay 2010 est bien là et c'est un vin superbe. Aucune trace de ce qui peut gêner dans le viognier (aromatique, mollesse, sucrosité facile), mais au contraire un vin tendu plein, long, un grand blanc de gastronomie à l'équilibre époustouflant. Grosse déception sur le Chave, un problème de bouteille ?

En rouge Colombo est au niveau que j'attendais, c'est à dire pas très haut… ;) La Geynale m'a déçu par un côté rustique marqué et légèrement asséchant. Le Clape était vraiment top, un jus plein, dense, équilibré entre densité et tension, encore très jeune évidemment mais ouvert et tout à fait abordable. Un vin qui ne fatigue pas le palais. Du plaisir et l'émotion d'un terroir bien interprété.
Même sensation de plénitude sur le Jamet 2005, du jus, mais de la délicatesse dans l'expression, tout ce que j'attends d'une côte-rôtie, loin de ces cuvées boisées vanillées et trop extraites comme le Guigal Château d'Ampuis qui n'est pas du tout à mon goût et qui est totalement éclipsé par le vin qui le précède et encore plus par celui qui le suit, l'Hermitage 2000 de Chave qui est tout simplement sublime… Une intensité et un équilibre dynamique qui traduit un grand terroir, une élégance tout en retenue classieuse, un grand vin qui n'a rien de démonstratif ni de pesant.

Philippe

Philippe
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21 Déc 2017 22:07 #5

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très belle dégustation !

Une petite question : le Clape 2007 a été préparé comment ?

Frédéric
26 Déc 2017 21:57 #6

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Une petite question : le Clape 2007 a été préparé comment ?

La bouteille vient de la cave de Philippe B qui l'a apporté vers 20h15, sans l'avoir débouchée et carafée au préalable. Elle se goutait déjà bien, bien moins revêche que ce que j'imaginais pour un Clape aussi jeune ; mais je l'ai carafée à peu près une heure trente à deux heures, le temps de gouter les blancs avant de passer à table, où les trois Cornas ont été dégustés ensemble.
Je suis le premier à m'informer sur la façon dont tel ou tel vin devrait être préparé idéalement, mais à l'exception de quelques ovnis à ouvrir 24h à l'avance, au final, on en revient toujours à : tu ouvres quelques heures avant, tu goutes et tu décides du carafage ou épaulage audouzien, en fonction de ton ressenti.:)

Daniel
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27 Déc 2017 12:41 #7

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Merci Daniel pour ces infos

Frédéric
27 Déc 2017 14:57 #8

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Réponse de BARRET Philippe sur le sujet Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Petite précision. Le Clape (comme le Jamet 2005) avaient été débouchés vers 17h, goûtés, puis rebouchés juste avant de partir chez Daniel.

Philippe

Philippe
28 Déc 2017 12:19 #9

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Réponse de David Chapot sur le sujet Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Avec beaucoup de retard, je rebondis sur cette superbe dégustation durant laquelle vous avez servi les vins les plus fameux/(et certainement parmi les plus grands) du Rhône Nord, magnifiés par un repas qui les met en valeur. Bienheureux les convives à table.

Quelques remarques pour partager votre joie :
- Le Saint-Joseph Mairlant blanc de François Villard tient précisément 15-20 ans! le 1996 était tout en truffe blanche depuis 2006 au moins jusqu'à 2011 quand je l'ai goûté pour la dernière fois, et le 2001 est parfaitement stable il y a un an; je ne vois pas pourquoi le 2014 ne tiendrait pas aussi. Je n'ai pas de recul sur les vins d'Yves Cuilleron.
- Condrieu De Poncins 2009 de François Villard : j'ai bu cette année ma dernière bouteille de De Poncins 1997 avec ma compagne qui n'aime pas le viognier; elle comme moi avons été bluffés par la complexité et la race de ce vin qui présentait certes des arômes fruités, avec le gras avenant, mais aussi des arômes de cendre, avec une salinité surprenante. Les vins blancs de François Villard sont extraordinaires au vieillissement et, selon moi, transcendent le cépage. Je vais prendre des 2017 que j'ouvrirai pour les 20 ans de ma petite. Casamayor n'est pas le seul à croire que les vins de viognier ne sont plus aussi intéressants au bout de 4/5 ans, c'est aussi le cas de producteurs de... Condrieu!
-  Condrieu Côteaux de Vernon 2010 de Vernay : modulo les très grandes cuvées de Condrieu, très racées, que j'ai vu apparaître chez Niéro/Cuilleron (Vertige), François Villard (parcellaire de Poncins)/Guigal, c'est dans mon référentiel le vin le plus racé des Condrieu, à ne pas reconnaître le viognier à l'aveugle. Il fait plus racé dans la jeunesse que le Poncins qui est davantage sur la puissance.
- Hermitage blanc 1999 Chave : l'expérience de l'ouverture est passionnante et résume tout. Franchement, je ne vois pas de problème de réelle fermeture avec les blancs de Jean-Louis (j'ai bien écrit Jean-Louis, je crois qu'avec Gérard c'était manifestement différent mais je n'ai pas connu cette époque). Par contre, il est vrai, certains millésimes peuvent être d'un style puissant/je dirais même lourd/oxydatif, ce qui peut déplaire - mais pas madérisé (le 2003 avec ses 17% surprend les dégustateurs de rieslings par exemple :)). Il a fallu 1h30 pour que le 1991 et le 1996 révèlent il y a 2/3 ans leurs fabuleux arômes de mandarine, alors qu'on les aurait trouvés presque maigres/insignifiants à l'ouverture. Au bout de 2h d'ouverture, avec les conditions de service appropriées, je crois que le vin exprime son potentiel (ce qui ne me semble pas forcément vrai pour le rouge, voir la suite).
- Cornas Geynale 2005 Robert Michel : le terroir le plus solaire que je connaisse de Cornas, plein Sud (alors que les Reynards forment un amphithéâtre, ceux de Thierry Allemand à l'Ouest regardant plutôt vers l'Est, ceux des Clape à l'Est regardant un peu vers l'Ouest), mais avec le grain de tannins poudrés des gores; un vin qui semble plus facile que les Reynards, toujours plus solaire aussi mais faussement souple à mon sens, surtout en 2005; je dirais aussi que les vins de Vincent Paris sont moins affinés/arrondis par l'élevage en fûts vieux que ceux de Robert Michel - sans jugement de valeur Un immense terroir de toute façon, dont le 2006 et le 2009 ont devancé le Chaillots 2010 d'Allemand et le Clape 1998 (qui avait un léger pet selon moi) lors d'une dégustation à l'aveugle récente.
- Cornas Clape 2007 : c'est un vin que le domaine juge plus facile/moins racé que 2006, plus chaud effectivement, mais qui est très bon. Il ne donne pas encore le même type de plaisir qu'apporte un vin de la maison de 20 ans mais contrairement à la réputation qui accompagne les vins du domaine sur leur fermeture dans leur jeunesse, je pense qu'on peut trouver du plaisir à tout âge dans des vins de Clape.
- Hermitage rouge 2000 Chave : bu il y a 2 mois, c'était un GRAND vin que je n'attendais pas à ce niveau. J'ai été surpris de la quantité de tannins dans un millésime pourtant souple en apparence (un ami l'a placé à Pauillac). C'est un vin que j'ai bu 3/4 fois en bouteille à la propriété car Jean-Louis jugeait certainement qu'il serait plus tôt à maturité que 2001 par exemple, mais qui présentait jusqu'à présent une phase animale moins agréable que ce que j'ai goûté il y a 2 mois. Je suis étonné de cette montée en puissance avec les années et humble devant un vin dont je n'ai pas su deviner le potentiel qu'il a révélé lors de cette dernière dégustation. S'il y a des vins dont, me semble-t-il, on peut passer à côté du potentiel/qu'on peut ne pas comprendre, qui présentent des phases de fermeture qui peuvent déstabiliser, ce sont les Hermitage rouges de Jean-Louis Chave beaucoup plus que les Cornas de Clape dont la vinification n'a pas changé depuis l'arrivée d'Olivier.
- Côte-Rôtie 2005 Jamet : encore un vin résolument construit sur un assemblage - comme le Clape et le Chave - mais qui pour le coup ne semble moins difficile à comprendre/apprécier que ce dernier; l'élevage - pas au sens du bois neuf - a été important pour ne pas avoir des tannins trop secs (comme dans le 1995); manifestement, l'objectif a été atteint puisque tu parles de dentelle, d'impression charnue, de grain féminin, d'équilibre.

Encore merci pour avoir partagé ce magnifique moment. On vous souhaite que 2018 vous apporte d'autres émotions de ce niveau.

David Chapot.
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10 Jan 2018 09:40 #10

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Commentaires très intéressants sur les vins de Chave:

j'ai adoré les quelques Hermitage que j'ai pu goûter jeune tandis que les vins d'âge intermédiaire m'ont laissé plusieurs fois sur ma fin, avec une aromatique décevante.

Que c'est difficile, avec une telle évolution en dents de scie, à choisir le bon moment quand on a que quelques bouteilles.

LPV reste la meilleure source d'information sur l'expérience réelle d'amateurs éclairés même si les bouteilles ne vieillissent pas à la même vitesse selon la cave...

Ralf

Amateur depuis 30 ans, sur LPV depuis 16 ans, caviste depuis 3 ans
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11 Jan 2018 17:26 #11

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  • daniel popp
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David, un grand merci pour tes commentaires d'amateur averti, qui donnent l'impression que tu as participé à cette soirée ! Prenez en de la graine, les garçons, hémiplégiques du cr !!! Plus prompts à sortir généreusement leurs belles bouteilles et enfiler le tablier en cuisine, qu'à pondre, ne serait-ce qu'un simple écho de nos sympathiques soirées...Grrrr :dash: :cartj: :whistle: :)

Dire que l'on va à nouveau "da doo rhône rhôner" le 2 Février, autour des C9P :miam:

Daniel
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13 Jan 2018 17:11 #12

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Catherine et les garçons. Da doo Rhône Rhône for ever...

Et voila l'écho : moi je dis comme Daniel, Catherine et Philippe.
Avec le recul du temps je me souviens parfaitement du blanc de Vernay qui ne "viognierisé" pas. A l'aveugle je ne l'aurai pas placer à Condrieu.
Le Jamet tout en finesse à laissé sa marque et j'en achète dès que je peux pour le partager. L'ermitage de Chave évidemment au sommet de l'équilibre.
vivement la prochaine séance...

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
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17 Jan 2018 19:37 #13

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