CR d'une visite effectuée début Mars 2015
JM a changé de mains plusieurs fois depuis sa création en 1845 tout en conservant les initiales qui composent sa marque
Aujourd'hui le domaine gère 2 activités complémentaires : le rhum et la banane. La banane est peu rentable et vit en Martinique grâce aux subventions. Cela étant elle génère beaucoup d'emplois et tourne toute l'année grâce à une récolte étalée sur 12 mois de l'année. Elle complémente la canne a sucre grâce à une logique d'assolement alterné (si mes souvenirs sont exacts 9 à 11 ans de canne et 7 ans de banane.)
De plus les eaux de vinasse issues de la distillerie sont epandues dans les bananeraies.
JM exploite 4 des 12 variétés de canne autorisées par l'appellation. A noter : clément produit un rhum "monocepage" issu de canne bleues et livré dans des bouteilles bleues.
Plantée la première fois par marcotage (des sections de canne sont déposés longitudinalement dans le sillon et génèrent une plante au niveau de chaque noeud), la canne repousse naturellement chaque année ensuite. Chez JM la récolte s'étale potentiellement de janvier à juillet en fonction des années. Les maturités des parcelles sont étagées mais il y a pas mal de souplesse dans la récolte, quelques semaines de plus n'affectent pas la qualité du jus. Ainsi c'est plutôt la capacité de la distillerie en aval qui donne le rythme.
Cette année est quelque peu pluvieuse. Cela fait baisser les taux de sucre et diminue d'autant la quantité de rhum (je présume que c'est ramené au tonnage de canne).
La canne fraichement récoltée est broyée pour en extraire le jus...
qui est mis à fermenter après un ensemencement généreux en levures. 48 heures après le vin de canne est prêt, il titre quelques degrés (~4%).
Il est immédiatement distillé.
Peu d’informations sur le processus de vieillissement nous ont été fournies. Il est expliqué que l’eau utilisée pour assembler les rhums est issue de la source du domaine (eau issue des flancs de la Montagne Pelée)
Dégustation :
Rhums blanc 50% et 55%
Le 50% a un nez sur le végétal, assez dominé par l’alcool. L’attaque est douce puis la chaleur prend le dessus.
Le 55% a plus de tout, plus d’arômes et plus de puissance. Ca déménage…
Multi-millésime 2003-2004-2005.
Rhums de 7 ans, Série limitée à 13,000 bouteilles. 42,5%
Nez enchanteur très fruité, vanillé, épicé. La bouche est tendre. Un rhum très agréable dans un style assez consensuel
2003 – 10 ans
Mis en bouteille brut de fût, 44,8%
Le nez alliant bois et fruits exotiques « classes » rappelle un beau Sauternes…
La bouche attaque tendre mais se révele nerveuse. Moins consensuel que le multi-millésime.
1845
Sélection de Rhums vieux de 10 ans et plus. 42%
Le bois s’efface devant le fruit. Un très beau rhum sur un style plutôt nerveux.
1998 – 15 ans
Mis en bouteille brut de fut 43,7%.
L’attaque est aérienne, insoupçonnable. Un nez très précis et affriolant sur les fruits exotiques et notamment l’ananas confit.
Nos sens peu habitués aux rhums ont été enchantés par ces vieux rhum d’une belle finesse.
Un grand merci aux copains LPViens qui nous ont indiqués cette superbe visite !!