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La Chartreuse

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Réponse de dfried sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Bonjour Rodolphe,

Merci pour la correction.

Concernant l'élevage de la VEP on m'a répété que c'était 12 ans minimum sans effectivement que cela soit précisé ni très stable d'un lot sur l'autre.

Cordialement,
dfried
09 Nov 2010 09:52 #481

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y aurait plus aucune indication de l'année de mise en bouteille au dos des VEP. En tout cas, j'ai vu une bouteille de jaune sans année. Cette bouteille avait une étiquette différente avec une nouvelle police. Est-ce que cela va se généraliser ? La date de mise en bouteille va-t-elle complètement disparaître ?

Arnaud
11 Nov 2010 21:44 #482

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Il y a eu la période année de mise en foudres et la période année de mise en bouteilles mais je n'ai pas l'année de changement en tête.

En tout cas, c'était entre 1964 et 2004 :D

exemple d'"ancienne" :
img88.imageshack.us/...

François
13 Nov 2010 22:45 #483

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

J'ai trouvé chez mon caviste au milieu de mignonettes de chartreuse 2 mignonnettes de VEP jaune de 1972 au même prix que les autres!! Yes(tu)
Sinon, concernant ma précédente question, personne n'a répondu concernant la VEP sans date aucune. Juste un n° (de lot?) : 909

Arnaud
27 Nov 2010 09:57 #484

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Arnaud,

Comme tu le vois avec ma partie de réponse, il est possible de poster des photos recto/verso plus colerette de ta bouteille. Tu aurais sans doute des réponses moins évasives...

Après, si tu as pris la peine de lire tout ce qu'il y a ici ou ailleurs sur la Chartreuse, ton 909 peut siginifier une mise en bouteille 909 années après l'an 1084 (1993), comme pour les Chartreuses normales. Les VEP ont utilisé cette datation de 1982 à 1994. Donc c'est possible mais sans photo, difficile d'être affirmatif.

François
28 Nov 2010 15:46 #485

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Merci pour la réponse.
Je vais tenter d'être plus précis dans un post ultérieur. Surtout que la bouteille en question est toujours chez le caviste, donc dans un premier temps, je devrais aller l'acheter!!

Arnaud
29 Nov 2010 11:29 #486

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Pour la photographier sans inspirer de soupcon, il vaut mieux, en effet...

Sinon, oui, il faut être précis !
29 Nov 2010 19:32 #487

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Bon, voilà une photo de ma VEP (maintenant que je l'ai acheté!). Si j'en crois des posts précédents, elle daterait de 1993. Quelqu'un peut-il confirmer ?
De plus, si j'ai bien compris, 1993 serait la date de mise en bouteille, n'est-ce-pas ?


Sinon, j'ai trouvé des mignonettes de chartreuse dont on dirait des tarragones (vu le logo), mais comme on voit sur l'étiquette aussi Voiron, je suis un peu perdu. Elle titre 40°, donc elle daterait d'après 73. Après, si qq'un a une idée pour dater et localiser cet échantillon, je suis preneur!


Voilà, j'espère que les photos sont clairs, vu que j'ai du mettre une heure pour comprendre coment inclure des photos au post!! Et, si ça se trouve, elles sont illisibles... Allez, pour le fun, une photo de la VEP 72 (en mignonette malheureusement)

J'ai en goûté une : fantastique! Végétal au premier abord, mais après oxygénation nez de curry, d'encens. Grande persistance en bouche, alcool et sucre bien harmonisé, bien patiné et explosion littérale d'arôme en rétro-olfaction.

Arnaud
30 Nov 2010 21:48 #488

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Je viens de voir mon post ! P...., les photos sont effectivement illisibles!! Alors, que mes photos étaient si belles (et à 2M la photo, il y a eu de la perte).... J'ai essayé avec Image Shack, mais je n'ai pas pu redimensionner les photos. Comprends pas!
Sur la mignonette de jaune, il y ai écrit "liqueur fabriqué par les pères chartreux".
Si ça peut aider les médiums....

Arnaud
30 Nov 2010 21:52 #489

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Prenez une petite chartreuse pour la lecture... le texte est un peu long... mais devrait vous donner envie !

Le déjeuner des Pères Chartreux
Castel de Très Girard - Morey Saint Denis
Samedi 4 décembre 2010

Hommage à l’élixir de vie.

En l’an 1605, un mystérieux manuscrit est secrètement déposé à un moine Chartreux de Vauvert, à Paris, par un officier du roi, François Annibal d’Estrées, frère de Gabrielle qui fut la grâce d’Henri IV. Nul ne connait l’origine de ce grimoire et de la recette de cet élixir de vie, qui a pu circuler lors des Croisades et avoir été conservé par quelques alchimistes. Il est l’un des fruits mystiques de la connaissance des mondes, des recherches ancestrales sur les plantes, dont Constantinople, à la croisée des peuples, était devenue la capitale. Fait d’histoire : François Annibal d’Estrées devint maréchal de France et vécu jusqu’à… 97 ans, ce qui peut être qualifier de miracle au XVIIème siècle.

Témoin sans doute d’une fraternité entre les hommes dépassant toutes les croyances et les religions, cette transmission symbolique à l’ordre des Chartreux, fondé en 1084 par Bruno et 6 compagnons, est faite sans doute en raison de leur savoir et savoir faire sur les recherches médicinales, la distillation, et aussi leur vœu de silence absolu.

Le déchiffrage est complexe. Les essais ne prendront forme et n’aboutiront que 150 ans plus tard, dans le Dauphiné à la maison mère de la Grande Chartreuse, où la recette est décryptée, testée, retravaillée autant de fois que nécessaire par frère Jean Maubec. Le frère s’éteint mais arrive à transmettre ses dernières conclusions et, en 1762, renait enfin l’élixir de longue vie. Il y est toujours fabriqué et est encore vendu aujourd’hui chez tous les apothicaires modernes : « élixir des Pères Chartreux, 69°, Alcool, Plantes dont graines de sésame », pour s’adapter aux vertueux règlements européens. En 1764, la « Liqueur de santé », d’une belle couleur verte et plus sucrée, titrée à 55°, débutait l’office des préparations sur la base de ce philtre séculaire qui nous ouvrent aujourd’hui les portes célestes de la dégustation avec quelques unes des plus belles bouteilles du monde.

L’idée de confectionner un menu comportant des plats à base de Chartreuse, en découvrant quelques uns de ces divins flacons, est née au cours de quelques discussions arrosées d’où ont poussé des plantes d’audace et des fleurs de douce folie : 9 préparations spécialement confectionnées, 5 Chartreuses à déguster au cours du repas, et 12 Magnums pour ne manquer de rien.

18 cénobites motivés ont répondu présent pour partager ce moment promis à une belle communion. Une fois n’est pas coutume, parmi nous 3 belles moniales de Côte d’or et non des moindres partagent les agapes, qui sont accueillies dans la prière œcuménique de frère Martial, car il reste toujours poli, lui.

Après un Champagne Ruinart Brut R - présenté donc comme tous les autres vins qui suivront en magnum, toujours de bonne humeur et égal à lui-même avec une belle présence du chardonnay, nous débutons à table avec ce que nous baptisons l’Elixir Nicolas II, cocktail concocté pour l’occasion avec les conseils de mon ami Jérôme, barman du Régina Hotel : chartreuse verte et Champagne Bessarat de Bellefond, Cuvée des moines, avec une légère dose de sucre de canne pour envelopper l’amertume de la liqueur curieusement renforcée avec les bulles du vin, les tests du matin nous ayant permis avec le maitre de céans Didier de supporter le stress de la préparation et de trouver dans la joie le bon équilibre.

Le Marsannay, Le clos, B. Bouvier, 2008 commence véritablement l’office, avec une minéralité séduisante et précise qui attisent nos papilles avec la Chair de gros tourteau, granité de tomate et cube de chartreuse, qui nous amuse la bouche de belle façon. Nous avons une pensée pour frère Bernard, exilé durement en Chine pour exporter ses magnifiques flacons. Le Saint Aubin, derrière chez Edouard, 1er cru, H. Lamy, 2006, passe effectivement un peu en arrière, mais Stéphanie, ma voisine, qui retrouve très vite sa légendaire et ravissante forme gustative, sans doute réveillée par son vin précédent et les souvenirs de son Marco Paulo Bernardo, insiste justement sur sa finesse.

Le Carpaccio de langoustine aux pommes et courgettes parfumé à la Chartreuse verte, sorbet yaourt, est un très grand plat, digne des meilleurs restaurants étoilés. On remarque avec mon ami Didier un premier silence, lorsque, après le premier coup de fourchette, les saveurs originales de cette création viennent se fondre délicatement sur le palais en forçant naturellement le respect. Le Puligny Montrachet 1er cru les folatières, H. Boillot, 2002, s’affirme avec puissance, gras, intensité ; il est atypique pour l’appellation mais l’effet est toujours recherché et réussi par le vigneron. Je comprends avec Stéphanie que la finesse de la structure et des arômes d’un vin blanc est tout autant difficile à faire et nécessite sans doute un peu d’initiation pour être appréciés à leur juste valeur. Il y aurait pu avoir meilleur accord. Je remercie vivement les apporteurs de ce flacon, comme tous les autres, sachant que l’association idéale dans nos agapes fraternelles n’est pas recherchée aujourd’hui car les apports sont généreux, et pas toujours facile à séquencer au plus juste avec le thème.

Le Foie gras de canard mulard à la Chartreuse jaune, chutney de poire et toast de pain de campagne, permet de faire la première association originale avec la Chartreuse MOF qui est choisie pour l’occasion. Liqueur confectionnée avec les Meilleurs Ouvriers de France en Sommellerie avec les 2 pères chartreux qui seuls connaissent la recette, ses reflets sont à la fois jaune or et légèrement vert, ses arômes sont complexes et bousculent agréablement le nez. J’y distingue en premier du tilleul, de la verveine, de la badiane puis du poivre, de la menthe, du miel… chaque coup de nez recoit mille et une fragrances. Plus proche de la Chartreuse jaune, donc plus sucrée et moins alcoolisée que la verte, l’attaque est chaleureuse et en même temps fraiche en fin de bouche, grâce à l’anis finement présent; le tout est d’une exceptionnelle longueur. Un verre vide oublié me fera sentir quelques heures plus tard du curry et du clou de girofle. On entre dans la magie de l’élixir aux 130 plantes, macérées, distillées, puis assemblées et élevées avec l’amour de Dieu.
Le Riesling Van Volxem, Scharzhofberger, 2008, de notre ami Nicolas, qui amène toujours d’excellents vins surtout quand ce ne sont pas les siens diront quelques espiègles frères, est un summum de l’appellation ; il nous indique qu’il est voisin d’Egon Müller, l’un des plus réputés du monde. On dirait sentir un petit bonbon de fleurs légèrement sucré. Sa bouche est très différente, avec aussi une très belle finesse et une minéralité parfaitement maitrisée. Il finit admirablement bien le plat.

Le filet de cabillaud breton rôti, pickles de pleurotes à la Chartreuse, purée de carotte et crème fraiche acidulée, est servi avec le Corton Charlemagne Tollot –Beaut et fils, 1998, et un Château Léoville Poyferré, Saint Julien, 2003. La transition est forcément (d)étonnante, d’autant que le blanc est très fermé, et le rouge particulièrement marqué par le bois, malgré l’ouverture que j’avais engagée dès son arrivée. La cuisson du poisson est parfaite, les pleurotes, servies froides, tranchent avec un délicat retour de Chartreuse. Le Corton ne souhaite pas s’exprimer, c’est son droit de noblesse et il ne donne pas de raison : année, bouteille, voyage, stockage ? Mystère des Cortons ; je ne suis pas à ma première interrogation. Le Saint Julien s’ouvre dans le verre, qu’il est préférable de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre, vers l’extérieur et non vers soi nous apprendra sœur Cécile, il s’arrondi, s’affirme comme un très grand cru de l’appellation et de cette année si particulière où les vendanges étaient finies fin aout.

Nicolas peut enfin présenter avec l’énergie et l’enthousiasme contagieux qui le caractérisent son Pommard Jarolières, 1er cru, N. Rossignol 1999, qui se révèle un des fleurons de la côte et pas seulement de Beaune – c’est moi qui l’écrit, pour adoucir des langues chambertines qui auront expliqué plus tard avec une flèche d’ironie amicale qu’il pourra être comparé avec… des petites années de la côte de nuits. Ce terroir jouxte à quelques centimètres un clos de Volnay mais l’opposition basique avec son cousin n’est effectivement pas de mise, et Nicolas nous fait comprendre ce qu’est un terroir. On voit et on ressent en le goûtant ce que peut en faire un grand vigneron, avec humilité : simplement le respecter, l’exhaler, pour lui permettre de s’exprimer, et être… « Unique». Je comprends les yeux amoureux de sa belle et tendre Anne lorsqu’elle le regarde (le vigneron ! pas le vin… ).

C’est aussi la force du pinot noir et des climats de bourgogne, le même frère taquin expliquant avec cette fois une malicieuse complicité que la notion de terroir ne peut exister en terre bordelaise. C’est pas faux dirait l’une de mes filles, les cépages étant, sauf à de rares exceptions, « mélangés », avec des raisins plantés dans des zones géographiques certes délimitées mais pouvant être très différentes.

Le Suprême de pigeon rôti et flambé, purée de châtaignes et choux de Bruxelles, sauce chocolat-chartreuse, vient s’envoler avec le Charmes Chambertin, P. Charlopin 1998. Un autre silence passe. La sauce chocolat chartreuse est une merveille d’exécution, accompagnant une chair sublimement rosée, et les quelques choux émincés et croquants, seule référence gastronomique de ce jour à la région alsacienne d’origine du chef. Le vin est sans doute à son apogée. L’année indiquée difficile par son faiseur n’enlève rien à la complexité de ses arômes, à sa longueur en bouche. Je me plonge plusieurs fois dans le verre. A chaque fois pour y découvrir de nouvelles fragrances. Fruits rouges, noirs, poussière, craie, arômes précis et voluptueux... Magie des côtes de nuits et de ses alchimistes.

Le Cornas P. Jaboulet 1996 que j’avais apporté confirme ma déception à l’ouverture, il est uniforme et sans expression, malgré la bonne année. « Il n’est pas mauvais, mais il n’est pas bon non plus ! », qu’on dit avec le Kopin. Dommage. Tout comme le Pernand Vergelesses 1er cru que j’avais trouvé au tout premier nez pourtant prometteur mais qui se révéla légèrement dévié et bouchonné. Les bouteilles en magnum sont dans de meilleures conditions de vieillissement et peuvent aussi pour un même vin être très différents dans leur évolution. C’est le plus souvent d’intéressantes découvertes, mais lorsqu’on est déçu, on l’est deux fois plus…

Nous poursuivons avec des liqueurs ayant subies des vieillissements exceptionnellement prolongés (V.E.P.), une dizaine d’années dans des foudres dans le secret et le silence absolus des caves monacales. Ce long élevage avant mise en bouteille concentre et développe les arômes, arrondit les alcoolats vers plus de subtilité et d’intensité. La Chartreuse verte V.E.P., sans doute la plus soutenue et la plus complexe, véritable symphonie de plantes comme peut l’attester notre frère Thierry émérite trompettiste mais pas encore érémitiste, est servie avec une Tartine d’Epoisses des Pères Chartreux, affiné par le chef avec ce nectar éponyme. Les gourmands se sont régalés et réclamaient à la cantine un petit supplément de fromage servi alors dans sa boite spéciale d’affinage qui ne fera que quelques minutes sur table. Les frères sont quelquefois corbeaux, ici avec de suaves ramages et de sublimes plumages, mais ils ne lâchent pas le morceau. Le rusé Mazis Chambertin, Hospices de beaune, 1999 montre une patte classique et il se marie bien avec ce gouteux fromage, tout comme l’imprévu Savigny les Poreaux, 1er cru, Seguin, 2003, plus simple mais concentré.

Une Chartreuse jaune V.E.P. est ensuite servie avec une Nage de fruits frais : clémentine, mangue, passion et grenade, sorbet chartreuse. Elle a un coté plus doucereux, presque moelleux, avec des touches de safran et de caramel, de vanille, d’encens,… Sa couleur est d’une rare et divine intensité.

Passe un second dessert, un Croustillant praliné, framboises fraîches parfumée à la truffe blanche et Margarita Chartreuse, qui ravi tous les convives exaltés par cet accord totalement inédit et superbe.

C’est l’heure des vêpres, et un autre cadeau du ciel nous est apporté. Non programmé au menu de base, un Chapelle Chambertin, C. Tremblay 2005, carafé par Cécile elle-même, nous montre à quel point la beauté existe sur terre. Même le frère taquin ne dit plus rien, comme subjugué par tant de grâce, comme le bon roi Henri. Truffe, framboise,…y’en a, mais y pas que ca ! Délectons nous et on flinguera plus tard les non terroiristes, me suggère-je. Place à la méditation et à la prière.

Malgré cette quasi orgie de saveurs et d’odeurs, chacun se trouve encore en bonne forme à ce stade du repas. Les plats étaient proportionnés avec justesse, les mets parfaitement exécutés, très digestes, le vin et les chartreuses servis à discrétion par une équipe attentive.

On peut aller un peu plus loin dans l’expérience spirituelle gustative: une Tarragone.

Par l’éclaircie de sa présence frémissent d’immémoriales clartés, nous transformant en rêveurs éveillés.

La Chartreuse Tarragone verte, que j’estime plutôt des années 1960 après examen attentif de la bouteille au joli cul intérieur bombé, nous amènent vers les 7 étoiles représentées sur les flacons en hommage aux sept astres et aux sept fondateurs, communiant la première fois sur la montagne, il y a presque 1000 ans. La fabrication en Espagne, lancée en 1903 à la suite d’une nouvelle fuite des Pères pour se protéger, durera jusqu’en 1989. Ces bouteilles sont un mythe pour les collectionneurs d’aujourd’hui, et de plus en plus rares, atteignant des prix stratosphériques. Elles nous montrent à quel point le temps est un ingrédient à part entière de leur fabrication. Le sucre présent dans les liqueurs va en effet se transformer progressivement, les arômes évoluer vers encore plus de complexité, de finesse, et le nectar devient caresse. Cette Tarragone, qui a sans doute aussi évolué plus vite en raison des conditions initiales de vieillissement sous la chaleur de Catalogne, est un concentré de félicité. Comment quelques centilitres peuvent nous transporter aussi loin dans ce qu’on peut ressentir et rêver ? On remarque un très léger gout de liège à l’ouverture (l’opercule du fond dans le bouchon à vis ?) mais je trouve qu’il s’estompe.

Les arômes sont fabuleux et s’expriment comme une poudre céleste : notes florales et mentholées, soupçon de camphre, zeste de fenouil,… : chacun peut s’y évader et flâner sur ses odeurs d’enfance. La caudalie est infinie, comme le temps qui nous sépare de la création de cet élixir de vie.

Nous ne sommes que des maillons d’une chaine dont le temps et l’espace se condensent dans ce trésor des hommes.

Les cigares sont sortis de leur étui de cuir, précieusement gardé près du cœur. La fumée enrobe nos rires et embrasse avec chaleur notre douce amitié. Les Congolais et Truffes à la Chartreuse nous rappellent que Noël peut venir avec douceur.

Merci à tous ces amoureux de la vie et au talentueux chef, Franck Schmitt, de nous avoir permis de partager ces instants de bonheur.

Jean-Pierre

l'adresse de mon ami :
www.castel-tres-gira...

"on n'est pas riche des bouteilles qui sont dans la cave, mais de celles qu'on a bues"... et partagées.
09 Déc 2010 22:17 #490

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Réponse de jpf sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Pour les fans de chartreuses, vous pouvez aller voir sur le forum DEGUSTATIONS ECLECTIQUES le compte rendu d'un beau déjeuner que nous avons organisé a Morey saint Denis samedi 4 decembre dernier, autour de ces divins nectars, que nous avons mis aussi dans l'assiette...

"on n'est pas riche des bouteilles qui sont dans la cave, mais de celles qu'on a bues"... et partagées.
10 Déc 2010 02:27 #491

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Réponse de gobt sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Salut Arnaud,

Pour ta 1993, c'en est bien une. J'ai la même en cave ;o)

Désolé pour le retard de réponse, je n'ai pu vérifier la chose qu'hier soir alors que je rangeais quelque peu ma cave.

Bien à toi.

Thierry (Bxl)
10 Déc 2010 08:50 #492

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.


> Salut Arnaud,
>
> Pour ta 1993, c'en est bien une. J'ai la même en
> cave ;o)
>
> Désolé pour le retard de réponse, je n'ai pu
> vérifier la chose qu'hier soir alors que je
> rangeais quelque peu ma cave.
>
> Bien à toi.
>
> Thierry (Bxl)

OK merci pour ta réponse. Bon, c'était la seule chez le caviste. Après, c'est 2010!
Arnaud
13 Déc 2010 12:27 #493

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Réponse de gobt sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Chers amis,

Hier, je suis allé visiter un caviste (La Maison du Vin à Watermael-Boitsfort) qui a en magasin quelques VEP vertes et Jaunes. Je pensais y trouver quelques vieilles bouteilles mais ce ne fut pas le cas. Ce caviste m'a confié ne pas vraiment connaître la Chartreuse mais il avait fait confiance à son importateur pour en présenter en son magasin. Les VEP Jaunes et vertes cotoient de la 1605 verte et de la 9ème Centenaire.
Bien qu'il ne fut pas connaisseur et que c'était la première fois que je rencontrait ce caviste (Jean-Claude Joncour), il me proposa assez rapidement de partager avec lui une bouteille qu'il avait acquis quelques mois plus tôt et qui était ouverte depuis ce moment là (soit près d'un an). Il restait dans cette bouteille de 75cl l'équivalent d'un quart de flacon. J'en viens au fait, je sais que certains s'impatientent, c'est une Tarragone verte de l'époque 1973-1985.
Comme vos le savez toutes et tous, même ouverte depuis longtemps, une Chartreuse ne perd rien de sa qualité. Ce fut une fois de plus chose qui se confirmait !!
Un nez intense s'échappait des verres, une bouche poivrée et alcooleuse à souhait. Que du bonheur. Vint ensuite une évolution des arômes dans les verres, foin, paprika, poivron, encent, poivres nobles,....
Au bout d'une bonne heure de discussions et d'interruptions dues aux nombreux autres clients qui défilaient dans le magasin en ces jours de fêtes, je suis reparti du magasin (avec un achat de Champagne) en promettant d'y revenir très rapidement avec un échantillon de Chartreuses de ma cave, et ce, afin de lui faire mieux connaître l'histoire de cette liqueur. Il ne fallu pas 1 heure pour mettre à exécution ma promesse.
Le livre de Michel Steinmetz sous le bras, un carton plein de flacons divers (2 tecla verte et jaune de 2010, 1 voiron jaune de 1975 année sainte, 1 verte des fous de Chartreuse 2010, 1 fond de bouteille verte de 2004 "élevage spécial à Tarragone 750 exemplaires non commercialisés", 1 "El gruno" verte, 1 1/2 Seisenta jaune, 1 elixir des années 40 "Tarragone" et 1 "Dentifrice tarragone" de la même période), je suis retourné au magasin.
J'étais parti pour y rester 1 heure mais ce temps doubla sans que l'on s'en apreçoive.
Les 3 verres utilisés lors de mon passage (oui, nous étions 3 à déguster ce Saint breuvage) plus d'une heure avant, embaumaient encore de diverses notes épicées. Ce qui était marrant, c'est qu'1 verre était vide, le deuxième contenait deux trois gouttes de liquide et le troisième un peu plus. Tout cela pour dire que les arômes résiduels étaient tous différents en fonction du contenu de chaque verre.
J'ai donc entrepris de faire découvrir la Chartreuse en ouvrant le seisenta jaune, ce fut du pur bonheur !! La texture était vraiment liquoreuse, sirupeuse !! Un nez puissant, poire, safran, herbes sèches, ... Cette fois-ci nous étions 4 autours des verres, le collègue et un ami client de Jean-claude ont pris part à cette dégustation improvisée. Le bonheur se lisait dans les yeux de chacuns d'entre-nous. J'ai ensuite fait déguster quelques gouttes de la Chartreuse verte 2004 élevée à tarragone dont les bouteilles ne sont pas commercialisées. J'ai reçu il y a 3 ans ce fond de bouteille suite à une dégustation organisée par la Chartreuse à Paris. Je l'avais gardée pour les connaisseurs à venir. Ce fut une belle occasion d'y replonger les lèvres. Très poivrée mais quand même un peu mois que la toute première. Malheureusement, mon emploi du temps ne me permis pas de rester plus longtemps et j'ai du remballer mes flacons pour rentrer à mon domicile ou m'attendaient des invités pour le repas du soir. Après échange des adresses et numéros de téléphone, une promesse fut faite de se revoir en 2011 pour découvrir ensemble d'autres flacons, fussent-ils de vins ou de Chrartreuse.

Belle petite dégustation et rencontre d'autres passionnés.

Bonne Année 2011 à toutes et tous.

Thierry (Bxl)
29 Déc 2010 12:17 #494

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Réponse de robert sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Santa tecla ?
excusez je n'ai pas tout lu
mais cela voudrait dire qu'elles sont faîtes à tarragone ?
Si oui ou s'en procuerer merci
du côté de marseille si possible
04 Jan 2011 12:08 #495

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Réponse de gobt sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Bonjour Robert,

Malheureusement, plus rien n'est produit à Tarragone depuis belle lurette. Les Santa Tecla sont produites à Voiron et portent des contre-étiquettes millésimées et décorées spécialement pour la fête de la Santa Tecla.
Ces bouteilles sont disponibles à Tarragone au moment de cette fête fin Septembre et me semble-t-il ne sont pas disponibles ailleurs sauf chez le caviste BOSSETTI à Paris qui en a l'exclusivité pour la France.
Personnellement, c'est chez ce caviste que je me fourni chaque année (millésime). Il en a encore en stock, il suffit de le contacter.

Bonne Année 2011 à toi.

Thierry (Bxl)
04 Jan 2011 12:32 #496

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Réponse de robert sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Dommage
je continue donc à chercher
Bonne année aussi
04 Jan 2011 14:12 #497

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Ceci dit, la tecla 2004 a été vieilli à Tarragone.
Elle se trouve de temps à autre sur e-bay autour de 50€ la bouteille (hos frais de port....).
Contacter quelques vendeurs espagnols, il leur en reste surement.

Arnaud
06 Jan 2011 11:35 #498

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Réponse de Go6s sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Bon....allez, je me lance !
Je prend le risque de poser ma question, quitte à me faire incendier par les puristes et amoureux de Chartreuse.

Que vaut la [size=small]Bénédictine[/size] ? Est-ce que ça vieillit et se bonifie comme une Chartreuse ?
Merci

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
10 Jan 2011 19:02 #499

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Gauthier,

Il y a trois jours, je t'aurais dit "sans doute" : ce sont deux liqueurs, à base de plantes (même s'il y en a plus dans la Chartreuse), même titrage alcoolique.

Depuis, je te répond : "NON"... Après la comparaison d'une Benedictine (embouteillée entre 1983 et 1990 d'après le bouchon) et d'une 9ème centenaire de 2001. Si la 9ème centenaire était très bonne, la Benedictine était capiteuse, sans longueur en bouche et qui plus est assez simple en bouche. L'alcool semble s'être évaporé mais du coup, la liqueur semble "plate" pour couronner le tout : avec peu d'arômes, on ressent juste le sucre.

L'une des deux bouteilles a été vidée, l'autre est restée presque pleine. Un signe qui me fait penser que la quinzaine de convives présents ont partagé mon avis !

François
10 Jan 2011 20:06 #500

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Réponse de Go6s sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Merci François, mais peut-on se fier à une seule bouteille ?
Peut-être était-elle défectueuse ?

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
10 Jan 2011 20:28 #501

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Je ne pense pas... Il y avait parmi nous deux amateurs de vieilles bouteilles, l'un en ayant encore des quadra...

Pour résumer, il les boira quand il n'aura plus rien d'autre à boire :D

Après, s'il y a une dégustation à la distillerie de la Benedictine, avec des bouteilles n'ayant jamais bougé de là bas pour garantir la meilleure conservation... Au moins, mon jugement deviendrait définitif...

Sans toutefois changer j'en ai bien peur : les deux liqueurs existent depuis très longtemps, mais seule l'une des deux est "collectionnée" et bue par les amateurs après quelques décennies.
10 Jan 2011 21:12 #502

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Réponse de Sigerson sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Questions d'un débutant en Chartreuse.

Sur la conservation des bouteilles. Faut-il garder les bouteilles non-ouvertes couchées ou debout ? Couchées, le bouchon ne risque-t-il pas d'être attaqué par l'alcool ?

Sur la température de dégustation. Est-il indiqué de mettre la bouteille un moment au frigo avant de boire un verre ?

Merci d'avance pour vos réponse.

Jean-Pierre - LPV Lyon -
15 Jan 2011 09:18 #503

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Réponse de bouhi sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Pour la conservation, je dirais plutôt debout, surtout pour celles avec un bouchon liège. Pour celles à visser, si on doit les coucher, je recommande de vérifier le serrage du bouchon :D Sinon, surtout à l'abri de la lumière, surtout la verte, qui tire sa couleur de la chlorophylle.

Pour la boire, j'en ai au congélateur...
16 Jan 2011 17:56 #504

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Bon, je risque de me faire lourder fissa, mais je demande quand même.
Quelqu'un aurait-il la bonté de coeur de me vendre les 3 tecla jaunes qu'il me manque ? Je recherche 2002, 2003 (oui, oui, je sais, la bouteille est plus jolie que les autres) et 2007.
Au pire, cela peut attendre Bossetti en septembre pour une remise en main propre.

Merci

Arnaud
21 Jan 2011 11:36 #505

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Réponse de Sigerson sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Je signale une nouvelle cuvée spéciale de Chartreuse nommée La Reine des Liqueurs disponible depuis décembre 2010.

Il s'agit d'une Chartreuse jaune titrant 43°, comme avant 1973. Série limitée à 1440 bouteilles.

Jean-Pierre - LPV Lyon -
04 Fév 2011 18:51 #506

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Réponse de Ephemerophyte sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

L'as-tu gouté?

Gautier
05 Fév 2011 04:06 #507

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Réponse de Sigerson sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

La bouteille achetée est encore dans sa caisse en bois et je vais la faire vieillir quelques années. Si je trouve une autre bouteille je pense l'ouvrir et je vous ferai alors un commentaire.

Quelqu'un sur LPV aurait-il déjà gouté cette nouvelle chartreuse ?

Jean-Pierre - LPV Lyon -
05 Fév 2011 15:44 #508

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Réponse de anosmic sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Merci du renseignement. Il est étonnant que Chartreuse est diffusée cette nouvelle série de manière aussi confidentielle (quantité + géographie). 1440 bouteilles pour la région de l'Isère et de Lyon, c'est pas beaucoup. Et puis, quelle est la raison de cette sortie ? Tout cela me semble bien mystérieux.
Quelqu'un sait où s'inscrire pour être au courant de toutes les sorties de Chartreuse ? Je vais me renseigné auprès de la Société, mais c'est râlant de se voir passer sous le nez de belles commémoratives !

Avis aux amateurs : je reviens de la cave Bossetti à Paris qui a en stock 6 5 (>:D
10 Fév 2011 13:58 #509

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Réponse de gobt sur le sujet Re: Chartreuse Tarragone.

Salut Arnaud,

J'ai eu l'explication suivante concernant cette série spéciale.
Il semble que les cavistes de la région Lyonnaise et Grenobloise ne soient pas content du fait que Bossetti aie de nombreuses Santa Tecla à la vente alors qu'eux ne savent pas en avoir. Il fut dont décider d'inverser la vapeur sur cette série et de privilégier cette fois-ci les autres. CQFD.

A +

Thierry (Bxl)
10 Fév 2011 15:59 #510

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