Allez !! Par souci de clarté je vous envoie la synthèse de la soirée du 05/04/2004
1) VIN DE TABLE (blanc) 2000 "Silice, millénium" JACQUES SALLE : Une belle robe d'or puis un bouquet assez complexe mais déroutant, mêlant oxydation et réduction sur des notes florales (chèvrefeuille, buis) avec une petite touche boisée. Beaucoup d'éloges dès l'attaque avec densité et gras, mais l'on retombe vite les pieds sur terre avec un boisé marqué qui masque les caractères du terroir de Quincy (raison probable du déclassement en "Vin de Table") puis une finale sur l'alcool. Bref, un vin pas désagréable dans l'absolu, travaillé malheureusement de façon trop "démonstrative", pour un résultat digne d'un produit du nouveau monde. Noté de 10 à 15 (note isolée) = 11,9/20.
2) VIN DE TABLE FRANà‡AIS (blanc) 2001 "Sua Sponte" ELIAN DA ROS : Une belle patine or dans la couleur de cet échantillon bien pourvu en arômes fruités (bergamote, poire) et floraux (rose, fleur d'oranger) avec une pointe d'alcool. Cette fois encore le départ gustatif est ample avec en continuité une bonne tenue générale mais qui malheureusement tourne bien vite vers une sensation de "chaleur" déséquilibrante avec des arômes divers très entêtants (dus à la complexité de l'encépagement). Termine sur l'amertume de l'alcool. Ici encore, on a voulu bien faire, avec une belle matière première, cependant l'osmose entre les différents cépages qui constituent cette cuvée n'est pas encore atteinte. Noté de 8,5 à 14 = 11,2/20.
3) MUHLFORST DE HUNAWIHR, Cépage Riesling "Elevé en barriques" V. STOEFFLER : Un bel or pour ce vin doté d'une kyrielle d'arômes tels que coings, mandarine, miel, muguet, cire, marrons et mandarine puis une très légère touche de boisé. Attaque ample, moelleuse ; corps fondu très harmonieux avec une belle colonne vertébrale acide qui escorte l'ensemble et valorise la minéralité. Finale épicée originale qui n'oublie pas la fraîcheur. Un grand plébiscite pour ce vin : "bien pensé", "magnifique", "tendu et cohérent", "d'où qu'il vienne il est bon"… N'en jetez plus, la coupe est pleine… mais en tout cas bravo Vincent !!! PS : Pour la petite histoire il fut difficile aux membres de déterminer de quel cépage il s'agissait (sans doute l'effet de l'élevage). Noté de 15,5 à 17 = 16,6/20.
4) RANGEN DE THANN GRAND CRU, Cépage Tokay-Pinot Gris 2000 DOMAINE ZIND-HUMBRECHT : Vieil or paille qui s'efface derrière un bouquet puissant très typé pinot gris avec quelques arômes de surmaturité, des nuances de fruits secs (dattes, figues, abricots) et de miel, avec dans l'ensemble pas mal d'alcool. En bouche c'est une sensation de verticalité qui prédomine, avec bien évidemment de la richesse et une fraîcheur bienvenue, mais malheureusement sans véritable constante, caractérisée par un petit creux gustatif et un côté alcooleux déséquilibrant. Un bon vin qui certes a encore besoin de se fondre mais qui ne défiera pas les décennies. Noté de 12 (note isolée) à 15,5 = 14/20.
5) ALTENBERG DE BERGHEIM GRAND CRU, Cépage Gewurztraminer 1976 GUSTAVE LORENTZ : De couleur jaune à reflets verts, avec un nez splendide, surmaturé, sur les herbes fraîches, le miel et la tourbe. Beaucoup de souplesse et de rondeur au palais avec par la suite le minéral qui revient à la rescousse puis se conclut par une petite amertume alcooleuse et une finale sur les baies de houx. Un bon vin de qualité, certes sans grosse complexité (malgré le millésime, très solaire) mais plus adapté aux accords mets-vins qu'à une dégustation comparative. Noté de 10 à 16 = 12,2/20.
6) MEDOC 2002 "Château Lalande de Gravelongue" NIELSEN : Une teinte sombre violacée pour ce vin encore en cours d'élevage et souligné olfactivement par un beau fruité auxquels se juxtaposent quelques notes de poivron. Attaque intense sur le poivron avec une belle structure tannique et un alcool parfaitement intégré qui font songer à un beau vin de Loire. Bref un ensemble techniquement bien réalisé mais sans la patte du terroir. Noté de 7 (note isolée) à 13 = 10,8/20.
7) PROSECCO "Rustico" NINO FRANCO : De bien belles bulles fines sous une robe pâle qui ne livre -de manière discrète- que quelques effluves de houblon. Fort heureusement l'exubérance est un peu plus de mise du côté du palais avec de beaux arômes floraux, malheureusement peu soutenus par une grosse lacune du côté de la fraîcheur, rendant l'ensemble mollasson. Un pétillant sudiste relativement correct qui n'a cependant pas été retenu par le comité.
8) CHAMPAGNE 2001 "Non Dosé" DOMAINE VOUETTE ET SORBEE +Bertrand GAUTHEROT+ (RM) : Le premier vin de Bertrand Gautherot se livre sous une teinte or, avec de fines bulles, puis un bouquet fabuleux proche, dans l'esprit, des vins de Fallet (Avize). Beaucoup de structure au palais où richesse n'est pas synonyme de lourdeur, mais au contraire de classe avec cette sensation de déguster plus un beau vin blanc tranquille qu'un pétillant, avec une belle et longue finale sur la truffe. Cependant l'on sent bien que ce vin a encore besoin de s'affiner pour gagner quelques points supplémentaires. En tout cas un beau coup d'essai pour ce fidèle d'Anselme Selosse… Noté de 12 à 15,5 = 13,85/20.
9) CHAMPAGNE "Rosé" DOMAINE EGLY-OURIET (RM) Ambonnay : Couleur très orangée portée par quelques arômes de ratafia, de réglisse et de framboise. Attaque séduisante campée sur une belle matière fruitée et briochée, avec malheureusement un déséquilibre engendré par une fraîcheur un peu surnaturelle qui rend la finale brutale et peu fine. Un vin de chez Francis Egly au style méconnaissable, avec la sensation que la belle matière première a échappé au vinificateur. Après renseignements il semblerait que la personne ayant déposé ce flacon ne l'ait pas stocké dans des conditions optimales (2 ans en appartement/cuisine). Noté de 6 (note isolée) à 15 (note isolée) = 10,5/20.
10) CHAMPAGNE 1995 "La Grande Dame" VEUVE CLIQUOT PONSARDIN : Après un coup d'épée dans l'eau (bouteille bouchonnée), voici la "Grande" dame de retour avec ce flacon de remplacement qui constitua le clou de la soirée. Après tant de cuvées luxueuses décevantes, en voici enfin une qui justifie pleinement sa réputation avec une quasi perfection tant dans le bouquet floral (églantine) que dans l'élégance gustative avec un superbe assemblage de terroirs et cépages qui confèrent à l'ensemble une forte personnalité sans aucun creux ni lourdeur. Finale minérale du plus bel effet, avec cependant un dosage que l'on aurait souhaité légèrement moins marqué (mais ne boudons pas notre plaisir). Autant vous dire que ce fut un plébiscite du côté de la notation avec deux 17, un 18 et deux 19. Bravo encore ! Noté de 15 (il y a des difficiles quand même…) à 19 = 16,75/20.
LUNDI 5 AVRIL : Séance Surprise I
DEGUSTATEURS PRESENTS :
- Jean-Christophe BOTT
- Christian BOULARD
- Jean BOXLER
- Philippe GRAZ
- Pierre MARCHANT
- Stéphan MAURE
- Vincent MARESCHAL
- Patrick MEYER
- Tony MOUTAUX
- Fabien STIRN
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SYNTHESE GENERALE :
- VINS RETENUS = 9
+ Excellents = 2 vins.
+ Bons = 2 vins.
+ Assez bons = 2 vins.
+ Moyens = 3 vins.
- VIN NON RETENU = 1
- MOYENNE DE LA SEANCE = 12,8/20.
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CONCLUSIONS :
Une fois n'est pas coutume, cette séance surprise restera dans les annales, grâce surtout à deux vins qui ont ébloui l'assistance :
- Le Riesling Muhlforst "Elevé en barriques" du Domaine Stoeffler qui, dans un style atypique a bluffé notre comité, peu habitué à découvrir cette facette méconnue du cépage et qui prouve qu'un élevage particulier, parfaitement maîtrisé, peut ouvrir la porte du succès aux plus beaux vins blancs alsaciens.
- La Grande Dame de Veuve Cliquot Ponsardin, parfait reflet des vertus de l'assemblage des terroirs et cépages de la Marne ainsi que du savoir-faire d'une des plus brillantes équipes techniques de Champagne.
Auxquels se joignent deux autres réussites, certes moins brillantes dans l'absolu, mais pas inintéressantes telles :
- La première mise en bouteille du consciencieux et idéaliste Bertrand Gautherot, (conseillé par son père spirituel Anselme Selosse) avec un style vineux parfaitement négocié, malgré une noblesse de terroir inférieure aux meilleurs crus de la Côte des Blancs ou de la Montagne de Reims.
- Le joli Rangen de Thann de Zind-Humbrecht, cependant pas tout à fait au niveau d'excellence que l'on est en droit d'attendre d'une telle source, et après le fabuleux 1990 ou encore les excellents 1989 et 1996 du domaine dégustés en juillet dernier.
Bref, une bien belle dégustation avec son degré d'excellence, son lot de découvertes et de surprises… saluée unanimement par l'ensemble des heureux… membres présents.
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Perso
je retiens Le Riesling (que j'avais tout de même reconnu) que j'ai mieux noté que La Grande Dame (un soupçon trop civilisée et un peu trop dosée)… le Ch. de B. Gautherot que j'ai apprécié plus que la moyenne des autres membres du groupe tout comme le Rangen (certes décevant) moins "honteux" que pour d'autres… par contre je n'ai pas mis 14 au vin d'Elian DaRos (ni 8,5 … je ne mets jamais de notes en dessous de 10… respect du travail d'autrui) que je trouvais plus proche du liquide vaisselle ("des arômes divers très entêtants") que du parfum type "Poison"…
le vin que j'avais emmené (Silice) n'a pas fait un triomphe… même pas chez moi !! mais je le trouve tout de même nettement supérieur à Sua Sponte…!!