Présentation des vins de Steve Bettschen, Phusis

Etonnant que cet artisan du vin, par ailleurs, ami de notre camarade LPVeien Olivier Pittet, ne soit pas encore référencé ici. J’ai participé jeudi soir à la présentation de ses derniers vins, millésimes 2012 et 2011 principalement. Steve Bettschen est un ancien collaborateur du CAVE SA, qui s’est lancé dans l’aventure de la production vinicole, il y a environ 5 ans. Il dispose de quelques arpents de vignes en Valais et depuis peu, d’un petit vignoble, dans le nord vaudois, au pied du Mormont, entre Eclépens et La Sarraz. Installé désormais à La Sarraz, il y dispose, dans une très belle maison du 19e, d’une belle cave, où il élève ses vins et où il les vinifiera depuis le millésime 2013. Sa production s’inscrit en deux gammes, Phusis, vins issus de ses propres vignes et Metaphusis, sur la base de raisins, de moût voire de vins achetés à des autres vignerons. La plupart de ses vins ne sont pas filtrés, tous à part le 1er ont fait leur malo. Son travail est fortement influencé par la biodymanie. Pour plus de détails www.phusis.ch.

Metaphusis 6.10 Les Claives, Fully 2012

Jaune pâle, nez frais, fin, pomme- réservé, en devenir. La bouche est assez grasse, dense, tendue (sans malo) longue et gourmande. Un très bon vin, dense et sapide qui fait un peu penser à un chenin. Très bien. Ces ceps trouvés au bout de quelques lignes du vignoble de MT Chappaz ne sont pas encore identifiés. Le cépage est donc inconnu. Toutefois, José Vouillamoz a été récemment appelé à la rescousse et on espère que l’ADN parlera bientôtB)-….

2) Metaphusis 6.7, Arvine, Conthey, 2012

Jaune, reflets verts, gras. Nez fin, agrume, pamplemousse, un peu minéral. En bouche, c’est sec, gras, tendu, un rien salin, avec une belle longueur marquée par une petite amertume finale. Ce vin a été élevé 1/3 en cuve, 2/3 sous bois, mais pendant 4-5 mois seulement. Très bon vin, tonique élégant et presque aérien. Peut encore évoluer un peu.

Phusis 5.2, Arvine, vieilles vignes, Sensine, Conthey, 2011

Jaune plus intense. Au nez, rhubarbe, boisé, citronné, un poil lactique, vanille. La bouche est sèche, très ample, tendu, la finale est très longue, un peu marquée par le bois, avec une nuance balsamique, de résine. Ce vin se livre moins que le premier, plus marqué par le bois. Il présente un bel équilibre ; il semble toutefois encore en devenir. Bien. Les vignes ont 50 ans et le vin a passé 18 mois en barrique.

4) Phusis 4.1, Arvine, Conthey 2010

Voici une sorte d’OVNI, une arvine effervescente… Mousse fine, jaune pâle, nez frais, citronné, un peu sur les levures, l’attaque est ample, cela poursuit un peu plus vif, mais l’alcool l’emporte un peu en finale et cela manque un peu d’allonge. L’ensemble est très sec. Très atypique, moyen. Pour moi, la seule déception de la soirée. C’est « champagnisé » par Marendaz à Mathod dans le nord vaudois.

5) Metaphusis, Durize, Fully 2012

Rubis brillant, jeune ; nez primesautier, cassis, myrtille, un peu de lierre, voire de résine, fait penser à un humagne rouge. L’attaque est étroite, mais derrière, on perçoit un peu plus le gras, il y a des tanins légers et poudreux, c’est frais, léger, très sapide en finale, étonnamment long. Un bon vin de soif, authentiquement rustique. Bien. La durize est un vieux cépage de Fully, presque disparu. Il est très compliqué à cultiver, murissant très, très tard. Celle-ci fait 10 °. Si l’intérêt ethnobotanique est évident, force est toutefois d’admettre que le rapport qualité-prix est un peu à la peine, 24 fr.

6) Phusis 6.4, Rouge, Conthey, 2012

Rubis, gras. Frais au nez, un peu viandé, réservé. En bouche, le gras est moyen, c’est fruité, élancé, sapide, fondu, digeste, il y a une très belle allonge. Un vin aux antipodes de certains rouges valaisans bodybuildés. Très bien. Il s’agit d’un assemblage gamay 40 %, humagne rouge 40 % et pinot noir.

7) Metaphusis 6.5, Cabernet franc, Fully, 2012

Entre rubis et grenat, gras. Nez frais, fruité, une note grillée, café. Bouche grasse, ample, mais bien structurée en acidité, des tanins nobles, le tout est soyeux, digeste, malgré les 14,2 °, et long. Très bien. C’est un vin dont seul l’élevage a été fait par Steve ; le vin a été acheté chez Benoit Dorsaz à Fully.

8) Phusis 5.9, Clos du Mormont, côtes de l’Orbe, 2011

Rouge rubis, jeune, gras. Nez frais, fin, fruité, bien typé pinot noir, minéral. Bouche avec une belle attaque fruitée, joli gras, fine acidité, un très joli grain de tanin, un bel élevage discret ; c’est tendu, savoureux, digeste et long. Très bien ++. Pour ma part, la découverte de la soirée. Il s'agit d'un pur pinot noir. Un côte de l’Orbe hors norme.

9) Metaphusis 3.10, vin de paille, Fully, 2009

Robe ambrée, reflets orange, très gras. Nez, fruit exotiques confits, musc, une petite note oxydative. Bouche très grasse, glycérinée, fine acidité, une belle sucrosité qui ne sature pas la bouche, bel équilibre, long et assez étonnant. Très bien +. Il s’agit d’une vendange à maturité normale de chardonnay, acheté à MT Chappaz, puis passerillée, avant d'être élevée 30 mois en barrique.

Merci pour ce poly-CR, Cornalin....
Le rouge de Fully est un cépage de la famille des "Cornalin" et "Rouge du pays", pas trop étonnant qu'il leur ressemble. Perso j'ai bien apprécié le 2011 de H. Vallotton, alors que le 2012 m'a paru (en mai) peu mûr. 10% d'alcool ? vraiment étonnant.
Qaunt au PN des Côtes de l'Orbe, 2011 était une année tellement hative qu'il ne faut pas s'y fier pour se ruer sur un tel vin dans un millésime plus frais.

Merci pour ce CR sortant des sentiers battus à propos d'un domaine qui m'était totalement inconnu.

Un complément et une question: Un coup d'oeil dans "Wine Grapes" de Robinson, Vouillamoz et al. indique que le Rouge de Fully partagerait pas mal de matériel génétique avec le Roussin aussi quasiment éteint dans la Vallée d'Aoste (un des descendants du Cornalin/Rouge du Pays). Durize ferait référence à la dureté de la peau (dur). Est-ce que le Clos du Mormont, côtes de l’Orbe, 2011 est un assemblage ? Un 100% gamaret ? D'avance merci et mrls slts.

jfrdz

Boujour jfrdz,

le Clos du Mormont est réalisé à 100% avec du Pinot noir. J'ai aussi eu l'occasion de déguster ce vin, qui est excellent.

Olivier

Je n'ai pas tout à fait compris vos digressions à propos du rouge, rouge du pays, etc.... Pourriez-vous développer ce qui dans mon CR, vous a amené à développer un peu ce thème ?

Le côtes de l'Orbe est pur pinot noir.... Perso, vu les rendements et l'emplacement au pied du Mormont, sur une dalle calcaire, je me réjouis de retrouver ce vin sur des millésimes plus frais, peut-être pas sur 2013, très tardif, mais en tout cas sur 2012... A+". RV

Durize 2012 - La durize est le vin du cépage qu'il faut selon José Vouillamoz, appeler 'Rouge de Fully' -

Dasn son livre (à te procurer d'urgence), Origine des cépages valaisans et valdôtains, coécrit avec G. Moriondo, Vouillamoz propose une arbre généalogique le plus probable, selon lequel le 'Cornalin' (vins appelés encore pour combien de temps Humagne rouge?) est fils du 'Rouge du pays' (vins appelés encore pour combien de temps Cornalin?) - Autre fils du Rouge du pays, le Roussin a un lien de 2e degré avec le Rouge de Fully, et en serait un des grands-parents ou un oncle.

Oui Durize rime avec Henri Valloton pour moi. Cette bouteille est juste exceptionnelle en terme de fruité et d'équilibre. Un vin rare.

@Garuda:
Merci pour votre précision. Dans mon ignorance, je croyais que les Côtes d'Orbe ne produisaient en rouge que du gamaret et du gamay.

@Cornalin:
Durize, duriff et dureza sont quasi synonymes. La syrah est la fille du croisement de la mondeuse blanche et de la dureza. J'ai eu l'occasion de goûter à quelques reprises de la mondeuse blanche (de Savoie). Par contre la dureza manque à mon tableau de chasse organoleptique. L'ayant confondu avec la durize, cela éveillé mon intérêt.

Si l'analyse génétique révèle le cépage inconnu qui se cache sous Metaphusis 6.10 Les Claives, Fully 2012, je suis preneur de l'info...

Mrls slts
jfrdz

Durize, duriff et dureza sont quasi synonymes.

De la même famille, OK, mais pas (quasi) synonyme. Le Durif est le "petit-fils" de la Dureza puisqu'il est un croisement entre la Syrah et le Peloursin.

J'évoquais en tête du fil de ce sujet, un vin issu d'un cépage non identifié, soit le metaphusis les Claives 6.10, 2012. Steve a reçu le verdict de José Vouillamoz. Selon l'ADN, il s'agit de furmint... oui, vous avez bien lu, le célèbre cépage hongrois du Tokaji... On se demande bien comment ce cépage s'est égaré sur les hauteurs rhodaniennes valaisannes... et surtout qui l'a planté à cet endroit.

Bonne année à tous.

RV

divers vins de Steve Bettschen

J'ai dégusté chez Steve Bettschen, à la Sarraz, en décembre 2015, les derniers nés de sa production. Dès lors que les vins, issus pour la plupart de raisins valaisans, sont désormais encavés et embouteillés sur Vaud, tous les vins sont étiquetés "vin de pays romand".

1) Metaphusis, Rèze du haut-plateau 2014

Jaune moyen, lumineux. Le nez s'exprime sur un fruité citronné, un rien balsamique, très fin et délié. En bouche, on notera le très bel équilibre entre gras et vivacité, une bonne concentration, avec quelque chose de légèrement granuleux, presque tannique, la finale est nette, fraîche et d'une belle longueur. Un beau vin montagnard, original, à la fois fin et un rien rustique, plus fuselé que puissant, très digeste. BIEN ++

2) Phusis, arvine, vieille vigne sur falaise, 2013

Jaune pâle, gras. Nez sur les agrumes et un boisé noble, c'est fin, typé et complexe. La bouche est grasse, sèche, ample, structurée, substantielle, mais sans aucune lourdeur, la finale est très longue et sapide. Un élevage de 24 mois sur cette cuvée au style bourguignon. Une très belle arvine, typée, racée, élégante et digeste. EXCELLENT. Du grand art et un vin qui pourra évoluer une petite dizaine d'années.

3) Metaphusis, Marsanne & roussanne sur éboulis 2013

Jaune bien marqué, très gras. Le nez est boisé et minéral, peu expressif en l'état. La bouche est très grasse, ample, solide, marquée par une acidité tonique, une impression pierreuse et saline, la finale est puissante et longue. J'ai été moins séduit par ce vin un rien caractériel, mordant et austère ou tout semble un peu trop présent, sans beaucoup d'expression pourtant. C'est résolument un vin pour la table, des saveurs fortes. Il sera intéressant de le revoir au vieillissement. BIEN -.

4) Metaphusis, Arvine extra-brut, sur falaise & schistes 2012

Jaune moyen, nez sur la levure, la pomme et la rhubarbe. La bouche présente un joli gras, une effervescente fine, mais très abondante, l'équilibre est bon, plutôt tonique, pour cette cuvée avec zéro dosage. Un style que j'ai plus apprécié que les années précédentes. BIEN.

5) Metaphusis, durize en murgères 2014

Rouge rubis peu marqué. Nez sauvage, fumé, rappelant le côté un peu végétal de l'humagne, lierre. La bouche est souple, rustique, très désaltérante, un vrai vin de soif pour le piquenique. Moyen +.

6) Phusis, Humagne rouge sur falaise 2014

Rubis moyen, jeune. Nez sur le fruit, cerise, réglisse, fin et de parfaite maturité, sans verdeur. La bouche est déliée, grasse, tonique, les tannins présentent une très légère verdeur, mais qui cadre parfaitement avec le style du vin, toute la bouche présente une superbe dynamique. Une très belle interprétation de ce cépage difficile, un bel exercice d'équilibrisme entre rusticité et élégance, volume et fraîcheur. TRES BIEN Dommage qu'il y en est si peu à vendre....

7) Metaphusis, Vintage rive gauche 2014 (vin rouge muté, de gamaret, gallota et diolinoir)

Rouge violacé, très foncé, gras. Nez sur la prune et le cassis. La bouche démarre très ample poursuit avec un très bel équilibre, mais en final, j'ai trouvé l'alcool un peu dissocié. A revoir. Moyen ++

Bettschen Steve, vins de printemps

Désormais, tous les vins de Steve sont vinifiés à la Sarraz, les raisins provenant presque tous du Valais sont donc étiquetés comme vin de pays romand, sauf le pinot du Mormont.

Métaphusis, Chasselas sur granite, 2015

Aspect, jaune moyen, gras. Nez, fin, frais, réservé, floral et minéral. Bouche, attaque mi-ample, petit CO2, gras, frais, une jolie trame, long, digeste. BIEN. Un beau chasselas, encore réservé, comme souvent sur ce terroir, mais élégant et aérien, à reprendre dans 6 mois. Il s’agit d’un achat de raisins provenant de Martigny, secteur proche des Bans, sur plan Cerisier.

Métaphusis, Marsanne & Roussanne, 2014

Aspect, jaune intense, gras. Nez, dense, encore réservé, minéral, floral, végétal noble, un peu miellé. Bouche, gras, ample, séveux, frais, gourmand, superbe longueur. TRES BIEN. Un superbe vin pour la table, élégant, substantiel et fin.

Phusis, Arvine, sur falaise, 2014

Aspect, jaune intense, brillant. Nez, un peu bourru, boisé, fruits jaunes. Bouche, du gras, un petit CO2, c’est assez dense, fine acidité, un rien chaud en finale. BIEN.

Phusis, Arvine, vieille vigne sur falaise, 2014

Aspect, jaune or, gras. Nez, dense, serré, floral, complexe. Bouche, du gras, de la densité, bel équilibre, du fond, très long. TRES BIEN. Une très belle arvine, racée, substantielle et promise à un très bel avenir.

Métaphusis, Gamay sur granite, 2014

Aspect, rubis, limpide et brillant. Nez, typé, fruits rouges, fin et précis. Bouche, attaque fraîche, sapide, du velouté, légers tanins poudrés, de la vivacité, jolie longueur avec un très bel éclat. Un très beau gamay délicat et substantiel, digeste, une gourmandise. TRES BIEN.

Phusis, pinot noir, Clos du Mormont, côtes de l’Orbe, 2014

Aspect, rubis foncé, brillant. Nez, dense, réservé, fruits rouges et noirs, une touche ligneuse. Bouche, attaque sur le fruit, un joli gras, de la fraîcheur, des jolis tanins fins, de la densité, belle longueur. TRES BIEN ; un pinot raffiné, délié et digeste.

Hervé

Un domaine qu'il faut que je découvre, je n'ai étrangement jamais croisé la route d'un de ses vins en dégustation

Aidan, inscris-toi ici à sa newsletter www.phusis.ch/steve/... et tu seras informé des dégustations. A+ RV

Merci Hervé :-)

Hello Aidan
Un jeune que j'avais rencontré lors de la dégustation annuelle du Cave Sa où nous avions échangé. En tout cas la démarche est super intéressante
Par contre, je n'ai pas encore croisé ses vins. J'essaierai bien les Gamay sur Vaud

A bientôt

Philippe

Hello Philippe,
Son approche est effectivement des plus originales. Ça a le mérite de titiller ma curiosité, pour ma part, toute la gamme a l'air intéressante mais étant fan de pinot, le Clos du Mormont m'inspire ()

C'est de la haute couture, des cuvées confidentielles, des vins plus sur la finesse et l'équilibre que la puissance, mais néanmoins très substantiels. Une gamme de prix en conséquence.

Bonne journée.

Hervé

Steve Bettschen, dégustation de fin d'automne 2016

Fin novembre, j'ai pu dégusté les petits nouveaux proposés à la vente :

Metaphusis, Rèze du haut plateau 2015

Aspect, assez clair, gras; nez, subtil, un trait anisé, quelque chose de balsamique faisant penser à l'odeur du sapin, pommes vertes; bouche, une belle attaque ample, une belle dynamique en bouche, sapide, fraîche, de la vivacité, de la longueur, un vin digeste, typé et substantiel. TRES BIEN. Le raisin provient d'une vigne à Grugnet, au-dessus de Chamoson, à 700m.

Metaphusis, Müller Thurgau, vertical calcaire 2015

Aspect, jaune pâle, moyennement gras. Nez, discret, citronné, iodé, minéral, à l'évolution un trait muscaté, on retrouve un peu le cépage.... L'attaque est d'ampleur moyenne, mais la bouche présente un étonnant volume, vivacité, petit CO2, c'est long et se termine sur de très beaux et fins amers. TRES BIEN. Un représentant atypique et substantiel de ce cépage réputé modeste, que l'on connaît plus souvent en Suisse sous le vocable riesling-silvaner. Il s'agit d'un parchet délaissé par Valentina Andrei, des vignes de 40 ans.

Metaphusis, Arvine x-brut L36 2012

Robe d'intensité moyenne, belle effervescence, du gras; nez, sur la levure, brioche, croûte de pain, agrumes ; bouche, attaque ample, évolution complexe, vivacité, bulle fine, un peu sur l'amertume, c'est bien fait, mais un rien saturant et trop sec pour mon goût. Une arvine restée 3 ans sur lattes. Un des rares vins de Steve avec lequel je ne croche pas, année après année, en totale subjectivité, question de style.

Metaphusis, Gamay sur schistes 2015

Aspect, rubis brillant, lumineux, limpide. Nez, poivré, un poil végétal, mais noble, viandé, cerise, c'est fin, expressif et typé; bouche, attaque dense sur le fruit, tout est en place, le gras, la fraîcheur, une densité filigranée, longueur et digestibilité. Un gamay solide et friand, une gourmandise. TRES BIEN. Le raisin vient d'une parcelle à 700m au dessus de Leytron.

Metaphusis, Durize en murgères 2015

Rubis intense, brillant. Nez, frais, un peu réduit, animal, le côté un peu herbacé du cépage, évoquant un peu l'humagne, le fruité sauvage et primesautier perce à l'aération; la bouche est très avenante, du gras, de la fraîcheur, un joli tanin granuleux, la finale résonne longuement; une durize qui a eu le temps de bien mûrir, plus substantielle que les précédents millésimes, rustiquement efficace et finalement diablement gourmande. TRES BIEN.

Phusis, Humagne sur falaise 2015

Rubis, tirant vers le grenat, gras. Nez, fruits rouges, épices, frais, pinote presque, un peu atypique; bouche, un joli gras, des tanins très polissés, de la fraîcheur, de la densité, une humagne sans le côté sauvage, presque un peu trop sage pour mon goût. BIEN.

Metaphusis, Arvine Santo sur Schiste 2012

Des raisins d'arvine très tardifs, confits, vinifié dans un petit fût de 54 litres, sur le modèle du vin santo toscan. Aspect, acajou, jus épais, très gras; nez, un rien de volatile, des notes oxydatives, coing, intense et complexe; bouche, attaque très grasse et très douce, l'évolution en bouche est presque granuleuse, d'un équilibre hallucinant, sur le fil du rasoir, la finale est interminable, racée et élégante. TRES BIEN +++. Un nectar, proposé en bt de 37,5cl, à déguster pour lui-même.

Metaphusis, furmint sur gneiss, ripasso 2011

Steve aime bien expérimenté des trucs incroyables, 15 °, 120 gr de SR, embouteillé en petit flacon de 20 cl, robe acajou, nez de vin jaune, curry, boisé noble, pâte d'amande, pralin, cacao, originalité et complexité; bouche grasse, douceur sage, dense, d'un équilibre étonnant, à la longueur infinie, un ovni qui ne ressemble à rien de connu, mais résolument EXCELLENT.

Metaphusis, furmint sur gneiss, ripasso 2011

Tout d’abord, merci pour ce CR sur un domaine qui a l’air passionnant.

S’agit-il bien de furmint ou de fumin ? Si c’est du fumin, pas de problème, je conçois fort bien que ce cépage ait traversé les Alpes depuis le Val d’Aoste et ait trouvé une terre d’accueil en Valais. Par contre s’il s’agit véritablement de furmint, alors ce cépage est très éloigné de son aire d’origine (Tokaj). S’agirait-il alors d’une plantation expérimentale en Valais d’un cépage pas encore autorisé ?

Mrls slts
jfrdz

Non, c'est bien le furmint, cépage blanc hongrois, et pas le fumin, cépage de cuve noir. si je me rappelle bien, il s'agit d'une vigne de MT Chappaz. Le cépage n'est pas autorisé pour l'AOC Valais, mais présent malgré tout de façon toute confidentielle. Comme, je l'évoquais dans un post précédent, MT Chappaz ne savait pas qu'il s'agissait du furmint et c'est José Vouillamoz qui a fait l'analyse génétique qui a permis de déterminer le cépage.

Merci, Cornalin, pour cette précision. Mais comment ces plants de furmint ont abouti dans une des vignes de MT Chappaz ? Certes, elle est connue à Tokaj où elle s'est rendue à plusieurs reprises, bon nombre de producteurs s'en rappellent et m'en ont parlé.

Bon, faudrait que je goûte cette cuvée. Le furmint est naturellement très acide. Si en plus il est cultivé sur du gneiss qui donne beaucoup de tension aux vins, l'acidité doit être proprement dantesque.

Mrls slts
jfrdz

c'est tendu, mais tout à fait équilibré, le climat valaisan est quand même plus clément que celui du nord-est de la Hongrie.

Steve Bettschen • Phusis Clos du Mormont 2018 

Soirée avec un couple d'amis venu manger à la maison. Pour une fois, j'ai pensé à prendre quelques notes des premiers vins. Pour les deux derniers étant à la cuisine, je n'ai pas eu le temps de déguster comme je l'aurais voulu. Pour information, le vin a été carafé durant deux bonnes heures.

La robe présente une magnifique couleur rubis brillant, d'intensité moyenne tout en étant parfaitement limpide. On retrouve quelques reflets violets sur le disque du vin.

Avant même de sentir le vin, des arômes de confiture de fraise embaument la pièce. Dès le premier nez, on retrouve cette fraise, croquante, bien mure et très gourmande. Elle est accompagnée par une légère note beurrée très intégrée qui est au service de la gourmandise. Le second nez va nous révéler de jolies notes complexes de laurier séché et d'épices douces. Un régal !

En bouche, l'attaque est marquée par les fruits rouges et une touche de calcaire qui va favoriser l'amplitude et l'épaisseur du vin. On retrouve également de beaux amers qui vont tendre le vin. La rétro-olfaction va nous ramener les fraises confites et une touche d'amande. Le tout reste contrôlé par l'amertume qui empêche le vin d'être caricatural et le fait passer dans la catégorie des vins équilibrés et complexes (exit cette horrible tendance des rouges vaudois avec une légère sucrosité résiduelle).

 

Domaine Phusis – Steve Bettschen – Valais – Humagne rouge – 2019
 

Bue  ICI

La robe pas très sombre affiche un tout début d’évolution.
Le nez puissant et séducteur en diable déploie un fruité pur, s’articulant autour de fruits acidulés tels que la groseille. Mais sa palette s’étoffe avec des notes empyreumatiques de café et d’autres florales de ronce et de rose.
La bouche est dense, tout en donnant une impression de fermeture, en tout cas ne se développant pas en volume comme elle pourrait le faire dans une période de dégustation plus propice. Mais elle laisse envisager un gros potentiel par sa race, ses tanins abondants et lisses, et sa superbe fraîcheur. La finale élégante et persistante concourt à ce pronostic.
Très Bien + actuellement mais pourquoi pas Excellent dans huit à dix ans ?
D’ailleurs, le vin s’est plus ouvert à l’aération dans le verre.

Jean-Loup