C'est avec beaucoup de plaisir que je retrouve Niccolo qui va, dans un anglais, parfait nous faire un résumé complet de l'historique de la Cantina et nous offrir une superbe dégustation.
Vue de la morra de la terrasse du domaine
(Barolo est à mi-chemin, caché par la colline)
Export 70% sur 20 marchés différents (très morcelé donc, principalement Norvège, Suède, Danemark, USA, Japon, Canada, UK, ) et 30% sur l' Italie, ce qui est beaucoup pour la région.
Le domaine exploite des vignes en DOCG Barolo (Le Coste di Monforte, Ravera di Monforte, Boscareto et Lirano) dans la partie sud est entre Monforte et Serralunga.
Nous sommes donc dans le sud de l'appellation Barolo, partie la plus élevée et donc la plus fraîche.
Ravera di Monforte
Le domaine exploite également une surface non négligeable en dehors de la DOCG en appellation Langhe, plantée en barbera, nebbiolo et dolcetto freisa (cette dernière ne sert que pour le rosé pétillant), Timorasso (vin blanc tranquille), et une rareté..Langhe Rosso slarina à laquelle Ferdinando est très attaché (il reste à peine quelques ha encore plantés dans le tout Piémont de ce cépage indigène qui donne un vin un rien plus épicé que le dolcetto, faisant un peu penser à la Pelaverga ) sont plantées plus haut encore (région Alta Langhe).
La famille est dans la culture du raisin (notamment) depuis plus de 5 générations mais ce n'est que récemment (1993) que Ferdinando exploite et met en bouteille l'entièreté de sa production. Auparavant, ses ancêtres vendaient toute leur production auprès de grands propriétaires-négociants (Cerretto, Vietti, Mascarello G, Conterno... ). A ce sujet il est intéressant de savoir que Giacomo Conterno n'exploite des vignes en propriété que depuis peu (1973). Auparavant, il était négociant (acheteur de raisin qu'il vinifiait) et vendait en fait davantage de vins que maintenant (Idem pour G. Mascarello).
Son arrière grand-père était un paysan qui produisait non seulement du raisin mais également des fruits, des noisettes..
Son père a, lui, recentré ses activités sur la production de raisins qu'il vendait au négoce. Il vinifiait déjà une toute petite partie (curieusement principalement du dolcetto, beaucoup plus demandé à l'époque) qu'il vendait aux clients de passage ou aux gens de la région, principalement en Dame-jeanne.
1993 voit l'arrivée de Ferdinando à la barre et marque donc un tournant dans l'histoire du domaine.
Il avait au départ 6 ha en propriété (héritage du père et du grand-père soit 0.5 ha en Ravera - vignes de 1934 sur sol sablonneux, produisant à peine 3,000 bouteilles / an, 1 ha sur Le Coste et un peu plus de 2 ha sur Boscareto, le solde, soit une vigne de dolcetto et de barbera, pour 2ha ensemble).
Il achète directement une partie supplémentaire sur le cru Boscareto pour porter la superficie exploitée sur ce cru a 6 ha (ce qui en fait de facto sa plus grande parcelle). Il achète ensuite un demi ha supplémentaire sur Ravera di Monforte en 2005.
Par la suite il achète une vigne sur Montagliato (un peu moins de 8 ha assez pentu plantée en barbera, dolcetto nebbiolo et freisa exposée sud et quelques ha en dehors de la DOCG (près de 3 ha plantés en slarina (cépage originaire de Monferrato, 0.5ha), timorasso, un peu de chardonnay, de pinot noir et freisa Alta Langhe).
20 ha actuellement en production et une 30aine d'ha non encore exploités en Alta Langha.
Au départ, Ferdinando fait partie de la mouvance Barolo Boys (peu regardant sur la qualité des traitements, forte extraction, élevage en barrique...) et réalise à partir de 2003 que ce n'est pas le type de vin qu'il veut faire..Va alors s'opérer progressivement un changement de cap à 180°, d'abord à la vigne (arrêt des traitement systémiques) et ensuite en cave. 2012 est véritablement le millésime du renouveau.
Je remercie Niccolo pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Concernant les vins (CR à venir) je garde le souvenir de vins respectueux de leur terroir, gardant chacun les typicités du cépage dont ils sont issus et fortement axés sur la finesse et l'élégance.
J'encourage tout amateur à venir frapper à la porte du domaine.
Qui plus est, les prix y sont encore doux.
Cordialement,
SOK