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Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

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Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie a été créé par Modat Philippe

J’ai été beaucoup pris récemment par la mise en bouteilles, les différents travaux d’hiver que nous avons finis un peu en retard (labours, taille, réparation des fils des palissages, nettoyage des vieux rus empierrés, reprise de certains échalas, remplacement des manquants).
Les travaux de printemps ont eux aussi déjà débuté ( l’attache des baguettes des plantiers qui en seront à leur quatrième feuille, la descente des fils des vignes palissées etc..) ; La vigne a commencé à débourrer dès les 5 et 6 avril dans certains secteurs et nous allons démarrer les ébourgeonnages le 18 avril.
Mais comme je me suis engagé à vous parler de biodynamie, je reprends du service devant le clavier.
J’ai préféré le forum « carte blanche » à celui plus polémique de « biodynamie rationalisme ou croyance » trop épidermique à mon goût.
Dans cette carte blanche, je ne vais chercher à convaincre personne, seulement vous raconter factuellement ce que nous faisons. Dans quelques années, je tirerai des conclusions sur la qualité des vins avant tout mais aussi sur la qualité de l’ environnement du domaine.
Pour l’instant, j’avance, je découvre, je débroussaille et j’espère beaucoup.

Alors que je suis toujours en formation sur la BD (biodynamie), nous avons quand même rapidement tenté une première action biodynamique à l’occasion de la plantation d’une petite parcelle de grenache (70 ares). Ce sera l’acte 1 de la Biodynamie au domaine Modat.
Nous avons praliné les jeunes plants. Simple a priori. En résumé, le pralinage classique consiste à enrober les racines des jeunes plants dans un mélange de compost et d’argile ( chaque jardinier à sa propre recette) afin qu’une fois en terre, le jeune pied, frais et bien alimenté, se développe mieux.
En BD, le pralinage est constitué d’eau non calcaire, dynamisée, mélangée avec de la 500P ( il s’agit d’une préparation biodynamique sur laquelle je reviendrai), de la bouse de vache fraîche et de la bentonite(de l’argile en poudre). C’est donc un peu plus compliqué.

La première difficulté est de trouver les ingrédients. Les premières fois sont toujours difficiles mais tellement excitantes. Nous avons acquis de la 500P auprès d’une entreprise spécialisée qui nous l’a livrée, la bentonite auprès de notre fournisseur habituel de produits pour la cave (elle est surtout utilisée pour le collage des vins) et la bouse de vache fraîche auprès d’une entreprise qui fabrique des composts bio à Latour de France (après avoir recherché un éleveur en bio de la région. Mais par nature les bouses bio sont dans les champs et il fallait aller les ramasser;)). L’eau qui doit être non calcaire a été prélevée dans une cuve en ciment au milieu d’une vigne près de la cave qui recueille les eaux de pluie. Elle a été testée avec une languette qui fait apparaître le niveau calcaire ou non de l’eau. Elle était légèrement acide donc parfaite pour le pralinage.

Le 23/3, après 17h, nous avons d’abord dynamisé une centaine de litres d’eau avec la 500P (Il s’agit de bouse de vache conservée 6 mois dans une corne de vache en terre)-respectant ainsi les recommandations du bouquin de Pierre Masson (C’est comme en cuisine, quand on débute, le bouquin est toujours ouvert sur la table)- dans un récipient non adapté (tant pis), le bon récipient devant être en cuivre.
Le dynamiseur en cuivre est commandé mais ne sera livré qu’en mai

Nous avons ensuite réservé 30 litres à pulvériser sur la parcelle pour le lendemain (mais comme nous nous sommes trompés dans les volumes tout cela est devenu très approximatif relativement aux quantités….).
Puis est venu le plus intéressant : le mélange de l’eau dynamisée restante avec la bouse de vache fraîche et l’argile, à la main, jusqu’au coude. Cela m’a un peu rappelé les mélanges de terre, d’herbe et d’eau que font les petits enfants dès que les parents lèvent la surveillance, malaxant avec plaisir cette matière collante, marronnasse, mais fraîche et tellement agréable à manipuler. Sauf que la bouse apporte une odeur particulière….. En fait j’ai trouvé que cela sentait plutôt bon…… C’est grave docteur ?

Enfin, nous avons déballé les jeunes plants pour les praliner. Là, surprise, ils l’étaient déjà (et c’est bien la 1er fois que nous recevons des plants pralinés !), mais pas avec une prépa. BD.
Nous avons dû sortir le tuyau pour nettoyer les jeunes plants à l’eau et enlever le pralinage classique afin de mettre ensuite le notre qui sentait bien meilleur !.

21 h sonna la fin des opérations. Nous avons ainsi praliné 4000 plants à 3, en 4h. L’opération n’est pas vraiment rentable, mais il faut y croire.

Au retour, sur la route entre Cassagnes et Belesta, le coucher de soleil grandiose sur les Corbières balaya ma fatigue. De la poésie, avec toutefois, une légère odeur toujours présente:(. La fatigue avait disparu, pas l’odeur !

Le lendemain soir Olivier a pulvérisé la 500P sur la parcelle qui doit être plantée le lendemain. Il m’a dit avoir ressenti beaucoup de sérénité à l’occasion de ce travail. Je le ferai la prochaine fois pour ressentir.

Le 25/3, dès sept heures du matin, les planteurs étaient en action. La parcelle avait été laissée au repos une dizaine d’années. Elle a fait l’objet d’un épandage de 6 tonnes de compost de fumier de bovins quelques jours avant. J’aurais préféré y planter des engrais verts 2 ou 3 ans avant, mais nous n’avons pas eu le temps. Tout ne peut être parfait. En tous cas, je suivrai cette vigne attentivement. C’est notre 1er parcelle BD .

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
19 Avr 2011 17:26 #1

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Le compost est très important en Biodynamie. En réalité je pense que c'est très important pour tous les viticulteurs. Pas vraiment pour augmenter la production mais pour permettre de redonner de la vie au sol, ce qui permettra à la vigne de mieux s'alimenter, donc de donner de plus beaux fruits (et indirectement, plus de fruits équivaut à augmenter la production naturellement et sur le long terme) et aboutira, par voie de conséquence, à un meilleur vin.

Je crois vraiment, de façon tout à fait empirique, et évidemment sans preuve scientifique, qu’un sol vivant donnera de meilleurs fruits qu’un sol stérile dans lequel on rajoute des éléments chimiques pour que la plante puisse se nourrir.
Je viens donc de commander 60 tonnes de compost issu de bouse de bovins bio qu’un spécialiste du fumier de la région ( il faut que je lui demande si son métier porte un nom) va travailler pour le domaine. Cette rencontre a été très étonnante. Je suis tombé sur un passionné de ce métier qui a tout de suite adhéré au projet et qui est ravi de travailler le fumier de différentes façons (aussi bien en BD qu’en viticulture simplement biologique) afin que nous puissions ensemble comparer dans les vignes du domaine les apports du compost dynamisé et du compost classique (que je trouve de toutes façons plus intéressant que les engrais chimiques). Je vais prendre quelques vignes test et traiter en bio une partie et en BD l’autre partie.
Cela se fera sur le long terme et je vous donnerai naturellement les constats.
Mais finalement, le plus important est peut- être d’avoir rencontré un amoureux de son métier (assez particulier) qui va, par son implication, permettre au domaine de s’améliorer. La vigne est bien une culture que pratiquent des hommes (bon je sais, banalité) et la qualité des hommes, je l’espère, influence la qualité du vin.

A suivre….

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
23 Avr 2011 01:33 #2

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Salut Philippe

Merci pour cette retranscription des premiers pas en BD.
C'est vraiment sympa de nous faire partager cette expérience, que je suivrais avec intérêt...non pas que je sois pro-BD mais c'est une démarche qui demande du temps et beaucoup d''implication, les conséquences ne peuvent qu'être positives au mieux, et nulles au pire.

Gaultier (62)......................Amateur de vins liquoreux rares ou hors-normes !
23 Avr 2011 13:12 #3

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Une personne qui travaille le fumier n'est pas un fumiste comme l'ont suggéré certains (je n'avais pas osé la faire, mais bon, elle est quand même pas mal) mais un......Interrogé, l'intéressé lui -même n'en sait rien. Je lui ai proposé "composteur" et il semble que ça puisse coller.
J’ai rencontré dans un salon sur les fromages du Roussillon ( oui je sais, j’ai une vie trépidante, mais à ma décharge j’étais déguisé en James bond quelques jours avant) une éleveuse de vaches dont la ferme est située dans le parc naturel régional des Pyrénées Catalanes. Après avoir un peu discuté fromage, je lui ai rapidement demandé si elle n’avait pas un peu de fumier. C’est mon truc en ce moment. « Une usine à fumier que j’ai » me répond -elle. Mais quid du transport. Pas de problème. Je téléphone à un transporteur de la place et une charmante hôtesse me demande comment est conditionné le fumier…….Sur palette ou en sac….
Trop vite. J’ai été trop vite. J’ai donc appelé mon composteur et j’ai obtenu les coordonnées d’un transporteur spécialisé. Demain je rappelle l’éleveur pour caler une date d’enlèvement de 30 tonnes de fumier.
C’est vrai qu’il est plus facile d’appeler le fournisseur d’engrais et de passer commande de granulés bien conditionnés en sac de 50 litres.
Mais je ne sais pas pourquoi, cela me fait plaisir de faire des choix qualitatifs y compris sur des matières aussi particulières que le fumier.
Et en principe demain je récupère les produits dynamisants pour le premier andin avec une application Jeudi.
Bonne nouvelle du jeune grenache planté début avril en biodynamie. Il n’y a pas un pied qui n’ait donné de feuilles d’un vert si magnifique. Il va quand même falloir arroser tout bêtement dans les jours qui viennent.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
13 Mai 2011 15:18 #4

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Arrivée gare de Lyon en TGV en provenance de Perpignan, tard le jeudi 12/5 au soir avec plus d’une heure de retard (comme d’habitude), j’ai enchainé sur 10 jours de retard au bureau avec la préparation de l’audience de lundi. Vendredi soir premiers et derniers préparatifs pour le salon de la RVF à la bourse à Paris et samedi et dimanche participation au Salon. Passionnant comme d’habitude au regard des rencontres mais ce n’ est pas le fil pour en parler…
Lundi matin audience de procédure collective, puis appel au domaine pour faire le point sur l’avancement des travaux etc.…. Gérer l’urgence, je ne fais que cela. Heureusement que mon père gère les salariés au quotidien s'occupe des fournisseurs et des clients en un mot dirige le domaine pour me laisser le temps de m'occuper de la partie "artistique". J’attends avec impatience mon retour au domaine pour n’avoir qu’une seule préoccupation : les vignes, le vin, même si les passages au domaine remplacent les vacances.
Ce n’est donc que maintenant que je peux revenir en arrière, jeudi 12/5, pour vous parler BD.
J’ai récupéré les prépas. mercredi 11/5 pour dynamiser les 60 tonnes de fumier, mais quand je me suis présenté devant le tas de fumier jeudi matin, il n’était pas prêt. Le composteur a eu une panne de machine (retourneur d’andains) et il faudra revenir demain. Mais demain je serai à Melun et pas à Cassagnes. Ce sera Laurent qui ira faire le travail qui consiste à faire des boulettes de fumier de la taille d’une pêche, d’ y faire un trou avec l’index et d’y inclure les prépas ( 6 en réalité : Achillée millefeuille, Matricaire camomille, Ortie, Écorce de chêne, pissenlit, Valériane) . Les boules seront ensuite enfoncées dans le fumier à 40 cm de profondeur, une tous les 1,50 mètres. Ensuite il faut recouvrir l’andain et laisser faire les bactéries jusqu’en octobre novembre 2011. Ces prépas. doivent aider le compost à se faire. Chacune a des propriétés particulières, mais globalement elles permettent de limiter les montées en température, de perdre de la substance et d’améliorer la conservation des nitrates et des phosphates.
Nous avons décidé d’ épandre ce compost ainsi réalisé à l’automne, d’abord sur les vignes qui en ont besoin évidemment, mais aussi sur des rangs de vignes et pas sur d’autres afin de juger objectivement de l’impact du compost biodynamisé par rapport à un compost classique (naturel mais n’ayant pas reçu de prépas.BD).
La suite au prochain épisode

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
22 Mai 2011 11:56 #5

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Retour en arrière. Mercredi 11/5, journée de formation à la biodynamie organisé par Pierre Masson. Le personnage est passionnant. Je peux l’écrire car il ne lit pas LPV. Ce qui est étonnant c’est qu’il connait les écrits de Steiner presque par cœur. Il me fait penser à un apôtre qui diffuse la bonne parole. Mais surtout ce qui fascine c’est son absence de dogmatisme, son ouverture d’esprit, son acceptation des erreurs voire du non respect de certaines contraintes dans la mesure ou il n’y avait pas moyen de faire autrement. Vous devez tenter de faire de la BD mais surtout et avant tout vous devez respecter les règles agronomiques de base. Vous n’avez pas pu passer une 500p car il pleuvait et vous avez ensuite le choix entre la 500p et soufrer et bien il est plus important de soufrer pour lutter contre l’oïdium.
Si Pierre Masson était un religieux ( et il m’y fait fortement penser. Je retrouve en lui le calme la tolérance de certains prêtres catholiques que j’ai connu. Il aurait été parfait dans le film "des hommes et des dieux "). Il serai de ceux qui sont respecté et qui attire les foules par la tolérance et le respect des idées des autres.
Mais il y a aussi les autres participants. Il y a un « nid de biodynamistes » à Latour de France et à Lesquerdes. Des jeunes ( pour moi:S) et un peu moins jeunes, passionnés, qui s’entraident et échangent leur expérience. Plus ou moins de vesces entre les rangs pour faire un couvert végétal. Un autre préfère un mélange d’avoine, de légumineuses et d’autres plantes sur une lande pour préparer le sol pour l’avenir. Faut il tondre d’abord et broyer cet engrais vert ou le coucher simplement en l’écrasant ? Je crois que je peux beaucoup attendre d’eux. Je dois trouver ce que je pourrai leur apporter de mon coté. Car l'échange est évidemment à double sens.
La lecture du sol est importante. Ou plutôt son « reniflage. La terre prélevée sur une parcelle BD ne sent pas la même chose que la terre prélevée sur une parcelle voisine ( Dans le test effectué, un chemin de 4m sépare les 2 parcelles) travaillée en conventionnel. La terre conventionnelle sent ….la terre. La terre BD sent en plus l’humus, le champignon. Elle est de couleur plus sombre. Et alors ! Quelle conclusion en tirer ?
A ce stade je n’en sais rien, sauf que l’une sent meilleur que l’autre, est plus belle. Donnera t’elle un meilleur vin ?
Rendez vous dans quelques années pour une dégustation comparative des vins du domaine avant et après la Biodynamie.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
29 Mai 2011 15:40 #6

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Pour que la comparaison soit intéressante, il faudrait, cher Philippe, qu'une partie du domaine (ou des parcelle du domaine) soit maintenu en conventionnel et ait les mêmes soins. Sinon, la comparaison n'aura pas de sens, à cause du temps qui passe, bien sûr, mais aussi des hommes qui changent, sans parler de tout le reste...

Ce récit est aussi passionnant qu'édifiant, tant, à nouveau, il possède deux entrées : attirer grandement "les religieux", repousser puissamment les autres...
29 Mai 2011 15:47 #7

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Je ne peux plus faire la comparaison avec le raisonné puisque je suis en conversion bio depuis mars 2011.
En revanche je vais comparer entre le bio et le biodynamique. J'ai écris plus haut : "Nous avons décidé d’ épandre ce compost ainsi réalisé à l’automne, d’abord sur les vignes qui en ont besoin évidemment, mais aussi sur des rangs de vignes et pas sur d’autres afin de juger objectivement de l’impact du compost biodynamisé par rapport à un compost classique (naturel mais n’ayant pas reçu de prépas.BD).
En réalité je compare en permanence, visuellement, mes vignes avec celles de mes voisins qui sont en conventionnel. Je ne peux pas comparer objectivement le résultat car ils mettent tous leurs raisins à la cave coop....et ils sont par nature mélangés.
Je ne pense pas d’ailleurs que le visuel soit très significatif sur la qualité du vin à venir. Sauf que je préfère voir des fleurs (uniquement à certaines périodes de l'année) et des insectes (des coccinelles et une espèce de sauterelles en ce moment)
dans mes vignes. Encore que j'ai remarqué que la vigne de grenache plantée en BD dernièrement à des feuilles d'un vert fluo remarquable par rapport aux vignes plantés à la même période il y a 3 ans.
Illusion d'optique, conditionnement?
En tous cas je suis heureux de voir l'évolution de ces jeunes pieds qui m'apparaissent plus vigoureux et plus énergiques que leurs ainés. Et si je suis heureux dans mes vignes cela ne peut pas faire de mal.
Je le répète, si résultat il y aura, je ne pourrai en parler que dans quelques années. Pour l'instant je suis dans une démarche long terme qui a pour but d'améliorer le vin du domaine et qui dans l'immédiat pour le moins protège mon environnement , mes salariés et toutes les petites bêtes qui vivent sur les terres du domaine.
Plus cela avance et plus cela m'apparait comme très personnel. Je ne cherche à évangéliser personne, à repousser personne. Seulement faire part d'une expérience qui en se construisant me construit aussi un peu.
Bon cela devient trop personnel, donc je sors.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
29 Mai 2011 16:23 #8

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Il est certain que Pierre Masson est d'une grande souplesse d'esprit. Quand on voit les essais en "biodynamie" qu'il fait dans le Médoc, il y aurait de quoi faire hurler un vrai biodynamiste tellement il s'écarte de la méthode originale ; allant jusqu'à dire à un domaine que l'usage d'un dynamiseur n'était pas indispensable. On a le droit - comme certains sur LPV - de penser que la dynamisation ne sert à rien, mais il ne faut plus appeler ça de la biodynamie...

Eric
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29 Mai 2011 17:36 #9

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Réponse de jean-luc javaux sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Faire abstraction de l'achat d'un dynamiseur par ces temps de crise partout,c'est quand même garder des fonds pour des choses importantes...
Mais c'est sûr que si on supprime dynamisation,cornes de vaches,etc,cela devient difficile de se justifier de la BioD...

jlj
29 Mai 2011 19:18 #10

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Faire abstraction de l'achat d'un dynamiseur par ces temps de crise partout,c'est quand même garder des fonds pour des choses importantes...

Jean-Luc, je parle ici d'un domaine qui n'a aucun souci de trésorerie (doux euphémisme). Il pourrait se payer 30 dynamiseurs sans avoir besoin d'emprunter.

Eric
Mon blog
29 Mai 2011 19:25 #11

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Nous avons acquis un dynamiseur auprès d'Ecodyn qui est une société spécialisée dans la BD et nous allons réellement l'utiliser.
C'est vrai qu'il y aura toujours des intégristes dans l'application des idées politiques religieuses et philosophiques. Faut il respecter à la lettre le dogme ou l'adapter tout en conservant l'essentiel de l'idée fondamentale? Je crois qu'il faut avant tout respecter l'idée fondamentale. je suis catholique et je crois que l'idée fondamentale de la religion catholique est d'aimer son prochain. Cela ne veut pas dire que je dois tout accepter de mon prochain. Je tente de mettre en œuvre cette idée en n'attaquant jamais personne, en ne cherchant à faire de mal à personne et en tentant d'aider mon prochain autant que mes moyens en disponibilité de toutes sortes me le permettent (argent, temps, capacité d'écoute etc.....). Cela ne veut pas dire que je ne dois pas me défendre contre des agressions. Je sais que je dois apparaitre comme un mauvais catholique pour certains.
Je ferme cette parenthèse religieuse car elle n'avait pour but que d'illustrer ma façon de voir la BD. Je vais mettre en pratique les principales règles de la BD, sans pour cela mettre en péril mon domaine.
Je vais donc:
- Concevoir le domaine comme un organisme vivant, individualisé (mais en prenant en compte mon voisinage, tout en tentant de créer des espaces tampons), autonome (idem) et diversifié.
- Employer de façon soignée les différentes préparations BD. Mais si je dois choisir en période de crise d’oïdium entre une 500p et du souffre, j'ai déjà écris que je choisirai le souffre. mais un des objectifs du passage en BD est justement d'arriver à terme à se passer le plus possible des produits exogènes, du moins d'arriver à les diminuer.
- d'utiliser des pratiques originales pour réguler préventivement le parasitisme par l'emploi de tisanes, de décoctions et par la méthode d'incinération des ravageurs.
- Une recherche de semences adaptées au lieu et à l'alimentation humaine. Je vais prendre l'attache d'un pépiniériste bioD pour ma future plantation de mourvèdre.
- Enfin, un travail sur le paysage ( et je rajoute sur l'esthétique du paysage) et les interactions qui peuvent naitre de la présence de haies, de bosquets, de zones humides, ainsi que la présence d'animaux sauvages ou domestiques, d'insectes comme les abeilles. A ce sujet je tente de racheter des micro parcelles de bois et de taillis qui jouxtent mes vignes, de créer une retenue d'eau et d'installer des ruches.
Tout ceci est un travail de longue haleine dont j'essaierai de vous tenir informé régulièrement.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
29 Mai 2011 19:40 #12

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Une chose est sure, si tu penses remplacer le soufre par une préparation, tu vas vendanger très vite et pas grand chose ici, en tout cas pas beaucoup de Carignan...

Si je compare mes vignes à mes voisins en conventionnels (ou en bio, d'ailleurs, mais je n'en ai pas beaucoup), qu'est ce qui va me sauter aux yeux ? C'est que travailler à 10 là où d'autres travaillent tout seul, ça fait une sacré différence... Tu es le bienvenu si tu veux regarder les miennes... Ou celle de Jean Gardies.

Ton expérience est passionnante. Continu s'il te plait à nous la faire partager. Ce qui est déjà drôle, c'est la limitation que t'impose finalement la bureaucratie et le marketing et non pas steiner: tu veux être fier de montrer, à terme, que tu es en bio-d, donc, tu dois être en bio, donc, tu dois adhérer à fond ou partir; et donc rendre impossible toute comparaison. Amusant ;-) Car finalement, ton engagement a une multitude de conséquence immédiates...

Amitiés, Hervé
29 Mai 2011 20:14 #13

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Modat Philippe écrit: Je ne peux plus faire la comparaison avec le raisonné puisque je suis en conversion bio depuis mars 2011


Personnellement, ce n'est pas cela que je trouve intéressant mais plutôt comparer les résultats de la bio d'une part et de la bioD d'autre part.
Car c'est quand même de cela qu'on débat depuis des lustres : l'effet des préceptes bioD sur l'ensemble de la chaîne, des sols jusqu'au vin.

Personne ne conteste, semble-t-il, l'intérêt de la bio en ce qui concerne l'absence ou la limitation de produits de synthèse plus ou moins polluants. On ne se plaindra pas que des raisins aient pu pousser avec le minimum d'interventions. Autre chose sont les affirmations sur les effets et la valeur des postulats bioD qui ne reposent manifestement sur aucune démonstration. Si tant est que tu puisses effectuer une vraie comparaison dès lors que tu as déjà validé un certain nombre de préceptes, eh bien, vas-y, on suivra cela avec intérêt.
30 Mai 2011 13:49 #14

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Aujourd'hui dernière séance de formation avec Pierre Masson, dans le calme et la sérénité. Ce soir j'ouvre LPV et je trouve des débats assez musclés sur des fils qui traitent de la bio et de la BD.
Le contraste est assez étonnant, sans que j'en tire d'autres conclusions. Il semble que les vignerons BD, en tous cas ceux que je côtoie épisodiquement soient moins agressifs est plus ouverts. C'est peut être un effet de la BD ou de substance bizarre que je n'ai pas encore testées;).
Aujourd'hui donc un sujet m'a étonné: la cristallisation. Cela consiste à imprégné un papier d'un jus de quelque chose (du vin pour ce qui m’intéresse) afin de voir apparaitre une image qui ressemble à des cristaux de flocons de neige (il s'agit d'une grosse vulgarisation de ma part car il y a plusieurs techniques de cristallisation etc....).
La comparaison des images de cristaux de vin BD et de vin conventionnel est édifiante. Les premiers sont beaux, bien organisés, harmonieux, et les autres sont en vrac, disjoins, flou. Idem pour la comparaison entre l'eau en bouteille plastique et la même (volvic) en bouteille de verre.
En me faisant l'avocat du diable j'ai demandé en quoi une plus belle image outre son aspect esthétique était signifiante pour la qualité du vin, de l'eau.
Ben c'est simple, il faut raisonner à l'envers. Tu goutes le vin, l'eau le jus de tomate etc... et tu choisis celui que tu préfères. Puis tu fais cristalliser les jus et les cristaux les plus beaux correspondront aux produit que tu as trouvé le meilleur, dans notre formation le produit BD. Ensuite tu peux repérer le type de cristaux qui te conviennent et vérifier si tes produits correspondent à la qualité recherchée.
Sur ce thème je n'ai pas vraiment était convaincu de l'utilité du procédé, mais j'ai été bluffé par la beauté de certaines images de cristaux de produits BD en regard des autres.

En revanche je suis retourné voir mon compost. J'ai mis les mains dedans, à 40 cm de profondeur. C'était chaud, légèrement humide et.....On s'énerve? j' écrivais donc: et, cela sentait bon très bon, une odeur de sous bois. Il est monté en température à 70 degré et il était déjà bien décomposé. Superbe. Il sera très bien pour l'épandage après la vendange.

En revanche dans les vignes c'est un peu compliqué. Pour l'instant pas de maladie sauf sur des vignes reprises cette année ou l’oïdium est présent. Cela démontre bien que sur le domaine, les vignes travaillées en bio depuis 3 ans résistent mieux à la maladie que celles qui ont "bénéficées" des traitements chimiques jusqu’à l’année dernière et qui ont été traitées de la même façon cette année, avec seulement du soufre. Je compare des vignes très proche les une des autres et de même cépage (carignan). Les vignes ont appris à mieux se défendre. Et ce n'est pas une illusion d'optique, un simple constat sur le terrain. J'espère pouvoir écrire dans quelques années que les vignes BD ont besoin de moins de soufre (et de cuivre) que les parties que je vais laisser en bio pour comparer.

Sur le terrain de l'herbe c'est pas folichon. Il y en a. Mais il ne faut pas chercher à être aussi "propre" qu'avec du désherbant. En réalité ce sont surtout les jeunes vignes de blanc de 3 ans qui m’inquiètent, tellement le pied est entouré d'herbe. Sur le rang c'est propre car labouré. Il va falloir essayer l'intercep doucement et en dernier recours la bêche autour de chaque pied (il y en à 10 000)

Pour le reste les vignes sont magnifique grâce à l'eau qui est bien tombée cette année (d’où l'herbe) et aux travaux quotidiens, attentifs et soignés des membres du domaine.

La question qui va se poser maintenant (au regard de la BD) c'est 501 (silice de corne) ou pas avant vendange?

La suite au prochain épisode....

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
30 Jui 2011 00:05 #15

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Merci pour ces images qui sont parlantes.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
30 Jui 2011 22:21 #17

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Réponse de Hervé Bizeul sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Comme je le disais à Philippe, vendredi, au sujet de, la différence entre une culture conventionnelle et bio-d, au niveau de la résistance, est particulièrement parlante.

L'oïdium est présent sur bois sur les vignes infectées l'année précédente. C'est très facile à visualiser à l'œil nu. Un vigneron qui sait sa vigne vendue l'année prochaine, en coopé, a deux solutions : l'oïdium, il s'en fout, alors, il traite pas (certains s'en foutent chaque année, au passage, comme on leur prend leur raisin...) ; l'oïdium, il continu à lutter, comme un robot, tous les 15 jours, avec la même saloperie qui crée une résistance. C'est sûr que quand tu la reprends, tu vois une différence la première année, d'autant qu'il est complexe de trouver des solutions curatives. Certains bio pragmatiques demandent alors de pouvoir superviser les traitements quand la vigne est chez le coopérateur, usant de ce que l'on appelle une année "médecin" : des produits de synthèse, bien appliqués, variés, plus du soufre poudre, permettent de sortir la maladie. Ou du permanganate de potassium, interdit sur vigne mais autorisé en bio (je sais, c'est complexe à comprendre...), avec un soufre juste après, à l'effet remarquable. Quand elle passe en bio, elle est alors protégeable plus facilement. C'est une bonne technique.

Le deuxième paramètre est la fertilité. Le principal ennemie de la vigne est l'engrais chimique a haute dose, surtout ceux de printemps qui n'agissent que sur la végétation et fond gonfler le raisin afin de jouer un plein sur la notion degré/hecto, dont l'usage est ici typique, la "boîte de paté" permettant de "doser". La végétation est plus dense, plus feuillue et l'oïdium trouve ici un territoire de prédilection.

Remplacer les engrais chimiques par des composts organiques fait immédiatement baisser la fertilité, sauf à utiliser des volumes d'engrais stupéfiants, ce que certains, d'ailleurs, font, au mépris total du terroir, mais c'est autorisé en bio où il n'y a pas de limite haute à l'apport d'engrais du moment qu'il est bio. Le fumier de brebis ou de vaches bio est ainsi jusqu'à 10 fois plus cher que le fumier de brebis "normales". Il n'y a pas de petits profits. L'année du passage en conversion, avoir les moyens d'amender, en minéral, en organo-minéral ou en fumier de base, permet de réaliser de substantielles économies... Tous les bio de circonstances le savent.

Une fois les vignes labourées, racines superficielles enlevées, avec des bois au diamètre réduits et 30 pour cent de rendement en moins, entrecœurs enlevés et vignes relevées grace à plus de soins et de main d'œuvre, l'oïdium n'est plus à la fête. Le bio-d ayant tendance, si il est travailleur, à retrouver les gestes vignerons (en particulier la taille en vert et l'ébourgeonnage), les forces naturelles et bienfaitrices du vent font alors la différence.

Ces forces, bienveillantes, acceptent, fort heureusement, aussi d'agir sur les mécréants qui, n'avant pas sauté le pas de dynamisation, font la même chose (labour, fumier, travail en vert, soufre). L'effet, qu'elles en soient ici remercié, est tout aussi spectaculaire et, miracle, j'ai moi aussi moins de problème avec les vignes récupérées il y a trois ans que celles qui sont rentrés cette année sur notre fiche d'encépagement.
03 Juil 2011 13:56 #18

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Réponse de vinozzy sur le sujet Modat-lités de passage

bonjour,

je ne dirais que 3 mots : pa-ssio-nant ! un journal ouvert sur le monde du vin qu'on peut boire l'eau qui passe dessous la vigne !

le courage de se découvrir aussi gentiment aura sans doute parfois l'allure d'une joue tendue aux pisse-froids, mais que Dieu m'écartèle (si possible sous anesthésie générale) si je ne viens pas voir régulièrement ce témoignage, moi qui cultive mes 50 plants de chenin en champagne en demi bio (1/2 quantité de produit dans le pulvé) !

vive Modat (que jai pas encore gouté, damned !)
bisous dynamisés
frédo

"Les étrangers sont nuls" : Charlie Hebdo et Pierre Desproges 1981, à relire pour rire !
12 Aoû 2011 20:28 #19

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Réponse de o_g sur le sujet Re: Modat-lités de passage

Le bio-d ayant tendance, si il est travailleur, à retrouver les gestes vignerons.

Finalement, n'est-ce pas là l'essentiel ? En tous cas merci Hervé pour ce témoignage.

Olivier
12 Aoû 2011 20:58 #20

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Je reviens pour quelques mots même si je n'ai rien fait de biodynamique récemment. Seulement du bio, mais c'est la base.
Nous sommes en pleine vendanges et l'expérience reprendra en octobre, avec la fumure et les pulvérisations de prépa.
Mais quelques remarques quand même.
- En faisant les analyses des raisins pour choisir la date optimale des vendanges parcelle par parcelle, j'ai constaté une différence d'un degré entre les parcelles de vigne travaillées en bio depuis 4 ans et celles acquises cet hiver, à lieu, cépage et charge comparable évidemment (+1degré pour les vignes non bio). Je n'en tire pour l'instant aucune conclusion. A suivre
- Nous avons traité les vignes pour la dernière fois le 16/6/2011. Pas de troisième génération d'eudémis, pas d’oïdium, pas de mildiou. Bien sur si on cherche bien on trouvera quelques grappes atteintes. Mais nous ferons attention à la vendange. Et quelle économie de temps, de produits, donc d'argent, mais aussi de souffre et de cuivre non balancés dans la nature. Merci au soleil, au vent qui a séché les quelques pluies de juillet et l'orage d'aout et peut être au travail mené depuis 2007 qui a appris aux vignes à se défendre un peu toutes seules. C'est sur, c'est plus facile en Roussillon avec la tramontane et le soleil que dans les vignobles humides.

- Pour les blancs, levures indigènes et pour certaines barriques des levures certifiées bio pour se rassurer sur le succès de la fermentation alcoolique. La première vigne a été ramassée le 19/8.Une jeune vigne de viognier de 3 ans qui a donné moins d'une grappe par pied (3hl pour plus d'un ha au final). Il aurait fallu faire tomber ces grappes pour continuer de favoriser l'enracinement. Mais la tentation a été trop forte de faire une mini cuvée pour voir.
Nous avons terminé par le carignan blanc 15/9. Les raisins étaient splendides.

- pour les rouges, la première vigne de grenache a été ramassée le 19/9. En l'état nous attendons le démarrage de la fermentation sur levures indigènes. Pas facile quand le jus est déjà à 16 degré. A suivre...

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
20 Sep 2011 23:32 #21

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Les vendanges continuent. Nous venons de ramasser la première vigne de syrah dans l'incertitude la plus totale, pour voir.
Je n'ose pas parler de degré, ni de ph, ni encore moins d'acidité car cela ne ressemble à rien de ce que nous avons ramassés les 4 premières années.
32 hl en cave à suivre dés demain.
Le grenache à démarré sa fermentation sur levures indigènes, doucement.
Demain nous ramassons des carignans pour la cave coopérative. Je n'ai malheureusement pas la taille de cave suffisante pour tout rentrer au domaine cette année. Il vont être content, à la cave, de voir arriver de si beaux raisins.
Cela nous permet de faire une pause, de réfléchir pour la suite. Les carignans résistent bien, murissent doucement, les acidités baissent. Nous avons une semaine au moins devant nous, peut être 15 jours. Les autres parcelles de grenache peuvent aussi attendre mais moins.
Les syrahs me posent de vrais problèmes. Outre l’hétérogénéité des baies, des flétrissures sont apparus sur certaines parcelles sans que la maturité phénolique ne soit atteinte. On va analyser les jus de la syrah rentrée et on décidera.
L'année dernière une pluie bienfaitrice, suivi de soleil, avait permis d'atteindre de belle maturité. La même chose cette année?
En tous cas nous devons rester serein, ne pas craindre de perdre du jus (de toute façon nous n'avons pas la place) et attendre les maturités.
A suivre

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
23 Sep 2011 01:06 #22

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

La biodynamie n’est pas que dans les vignes, elle est aussi dans les façons d’être, dans le goût du vin, dans le plaisir qu’ils apportent, naturellement.
Nous revenons du Hong Kong Wine Fair ou nous présentions les vins du domaine afin de trouver des importateurs. Les chinois que nous avons rencontrés sont peu intéressés par le biologique, par une cave construite avec des matériaux bio, par les cellules photovoltaïques.
En revanche ils adorent les vins produits au domaine. Il est vrai qu’avant de faire bio, il faut faire bon. Il ne faut jamais oublier cette règle de bon sens.
A l’occasion de ce salon nous avons rencontré Fred Niger Van Herck du domaine de l’écu qui exploite son domaine dans le muscadet et qui produit en BD depuis plus de 10 ans ( et en bio depuis plus de 30 je crois). D’où le placement de ces quelques lignes dans cette carte blanche. C’est un vigneron plutôt très convivial tout en étant réservé, qui ne fait pas le malin. Ces vins sont vraiment très loin de l’image peu qualitative que subit cette région.
J’en ai profité pour gouter ces 4 cuvées de blanc 2 fois(et je n’ai pas eu le temps de gouter grand-chose d’autre, mais la première découverte m’a donné envie d’y revenir).
-Le premier blanc, muscadet AOP, est acidulé et gras, très équilibré, tout simplement bon.
-Cuvée Gneiss 2009, très citronné au nez et en bouche, une texture très douce, et une fin de bouche sans aucune amertume, très fraiche et l’envie d’en reprendre.
-Cuvée orthogneiss 2009, très minéral avec beaucoup de tension, du gras avec une note de citron qui arrive sur la fin. Cela doit aller très bien avec des petits calamars mais aussi avec du Livarot.
- Cuvée granit 2009. C’est pour moi la plus belle cuvée. Beaucoup de profondeur, de pureté, de puissance et en même temps de la fraicheur que l’on attend des vins de cette appellation.
Ces trois derniers vins et surtout le dernier mérite d’être un peu gardés pour leur permettre de développer leur complexité.
Il se confirme que la BD donne toujours des vins que j’aime immédiatement, naturellement, quand ils sont réussis évidemment. Cela me convainc toujours plus de continuer de tenter d’en faire au domaine.
D’ailleurs, dans quelques jours, petites infos sur les pratiques mises en place au domaine cet automne, une fois le décalage horaire, les salons et les retards qui se sont accumulés après 14 jours d’absence seront un peu effacés.

Quand tout le monde est d'accord, c'est que personne n'a beaucoup réfléchi.
Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
28 Nov 2011 09:03 #23

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

je pense qu'il y a une rubrique domaine de l'écu dans la rubrique Loire. J'en suis certain même. Merci de ne pas créer la confusion dans les sujets.
dès que vous aurez intégré le message à sa place, je supprimerai celui-ci

Jérôme Pérez
29 Nov 2011 22:58 #24

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Retour sur LPV, après un manque de temps de tous les instants.
Un métier passionnant à 100% et ma passion pour le vin laisse peu de temps pour écrire, pour parler de biodynamie avec ces joies et ces grosses déconvenues.
La déconvenue est arrivée sans prévenir. Chaque mois depuis le printemps je passais sentir, toucher, effriter le compost biodynamisé. Il évoluait positivement à tel point qu’en octobre il sentait les sous bois, le champignon, l’humus. Il était mûr. La décision de l’épandre était évidente. Mais le composteur avait un souci matériel sur son épandeur, puis un problème de date, puis.. puis…je passe les détails. Fin décembre, c’est le transporteur du compost vers le domaine (quelques kms) qui n’est plus disponible.
Je commence à me plaindre: manque d’organisation, de service. Les pluies bénéfiques de novembre et décembre sont déjà passées donc perdues pour une bonne agrégation du compost dans le sol. Et là , subitement, le composteur refuse de me vendre le compost que j’avais dynamisé.
Puisque je suis si exigent, je suis puni. « Monsieur, nous ne travaillons pas dans les bureaux ici, c’est la campagne, c’est de l’agriculture, on ne fait pas ce qu’on veut » sic.
Et je me retrouve sans compost…
Comme dans tous les métiers, on rencontre des humains caractériels qui vous pourrissent l’existence. J’espère que celui qui bénéficiera de mon compost saura l’apprécier, car évidemment il n’a pas du être perdu pour tout le monde.

Bien sur j’ai trouvé un engrais bio (MV100 d’Ovinalp pour les spécialistes), en granulés (utilisé par Chapoutier), de super qualité (et très cher), mais bon, c’est moins bien. Nous l’avons évidemment épandu à la lune descendante.

Mais heureusement il n’y a pas que des rencontres difficiles.

Après la pulvérisation, en novembre 2011, de la 500 P, un peu en retard, je suis retourné dans les vignes pour en mesurer les effets. Non, mesurer n’est pas le mot juste, ressentir plutôt, sinon je vais me faire agresser par les « scientoterrroristes ».
Sur certaines vignes, rien, sur d’autres un petit gazon, peu anglais:S, pousse pour la première fois en 5 ans. Cela fera un enherbement très positif.
A d’autres endroits le sol respire manifestement. Pourtant il n’ a été labouré qu’en surface.
En tous cas, malgré les fortes pluies de novembre et décembre, aucune ravine, aucun bout de vigne emporté par l’eau. Depuis 5 ans le travail d’aération léger du sol, le nettoyage et la reprise des rus empierrés portent ses fruits.

Laurent , Jérôme, David et Sébastien l’apprenti semblent heureux d’être là. Pas de tension, un plaisir manifeste de travailler la terre ensemble, naturellement, en respectant ses rythmes, sans produit chimique.
Mardi, Renaud est venu avec son cheval labourer une parcelle qui n'est pas mécanisable. C’est une vigne un peu faible et il l'a fait à lune descendante, au périgée de la lune.
La suite bientôt…

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
21 Jan 2012 14:42 #25

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

Je sais, c'est pas bien de laisser une carte blanche vide aussi longtemps.
Je suis admirateur des vignerons qui tiennent un blog régulier.
les vendanges sont terminées depuis mercredi 26/9/2012, par les vignes de Carignan. Un peu plus de 15 degrés. Les raisins étaient murs mais pas flétris, magnifique et j’attends des supers jus.
Ce qui est moins super c’est la baisse des rendements qui est impressionnante. Je ne peux pas encore la mesurer car les rouges ne sont pas encore coulés, ni pressés. Ce sera entre 30 ou 50%, à la louche.
Cette année nous avons démarré toutes nos fermentation en levures indigènes. Pour l’instant pas de problème, les levures mangent les sucres avec entrain ce qui donnera plus de terroir aux vins. Une cuve de grenache est terminé. Cuve inox, barrique ? Je ne sais pas encore.
En Roussillon, nous avons depuis plusieurs années un vrai problème de stress hydrique. Pas d’eau. Sur le domaine à Cassagnes seulement deux fois 10mm entre début mai et la fin des vendanges. Mais aujourd’hui il pleut. …..
Pour lutter contre ce stress nous avons pulvérisé courant juillet de la tisane de camomille, d’ortie et d’achillée. L’apport de fraicheur attendu me semble avoir été au rendez-vous. Il me semble qu’il y a eu moins de décalage entre la maturité alcoolique et la phénolique.
Nous poursuivrons dans cette voie, l’année prochaine.
Déjà nous pensons à nos apports d’engrais…

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
29 Sep 2012 18:51 #26

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

JMG a fait ce que nous faisons quotidiennement dans nos vignes, avant chaque vendanges, parcelle par parcelle, pour déterminer la maturité de la vigne et donc le bon moment pour récolter.
Il y a d'ailleurs un protocole assez précis à respecter pour gouter les baies et apprécier de leur maturité. Rapidement, pour ne pas être professoral, il faut éplucher la baie pour apprécier la qualité de texture de la pellicule, puis en la frottant entre les doigts on évalue la couleur (les anthocyanes) avant de la mâcher pour apprécier son élasticité.
Ensuite on regarde la couleur des pépins et on les croque. Ils doivent être plutôt proche de la noisette que de l’astringence. Enfin on goute la pulpe. C'est le moins interessant.
Evidemment ce n’est pas exactement la même chose pour les blancs et les rouges et cela diffère aussi en fonction des cépages.
Mais ce qui est sûr c’est que le raisin doit être bon, même pour un non spécialiste.
« Bon sang ne saurait mentir ». Cette vieille maxime doit pouvoir s’appliquer au raisin. Un bon raisin ne peut donner un mauvais vin. Enfin je n’ai encore jamais constater le contraire.
Depuis cette année nous appliquons la BD sur 8 ha autour de la cave. Les carignans étaient excellent à gouter, du raisin de table. Les enfants d’amis s’en sont régalés, quelques jours avant la vendange. C’est un vrai test scientifique.(:D
Etaient-ils meilleurs qu’il y a un an ? Impossible à affirmer sérieusement, juste une impression.
Le vin sera-t-il meilleur ? Rendez-vous dans deux ans.
En tous cas j’ai l’impression que tout est mieux dans l’absolu, meilleur que chez mon voisin qui travaille en conventionnel (le feuillage notamment : Il fait plus frais dans mes vignesB)) et qui est pourtant un gars sérieux s’occupant bien de ses vignes, différemment.
La bd me rend plus heureux dans mes vignes et c’est déjà pas mal.
Pour clore sur l’importance du raisin. Tout commence dans les vignes et la vinification n’est que la transformation de l’essai::o. Bon, c’est une grosse banalité, mais c’est le soir des choses simples.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
17 Oct 2012 23:34 #27

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

J'ai oublié. Demain nous ramassons la dernière vigne.
Un macabeu d'1/2 ha en surmaturité, propre, net, avec quelques baies flétries, mais sans aucune maladie.
L'idée est de ne pas le muter, mais de faire un naturellement doux. il devrait être proche de 19 à 20 degré.
Je l'ai déjà réalisé en 2010 et 2011. J'ai donc quelques hl en fûts (des vieux fûts de cognac que j'ai récupérer il y a quelques mois) qui s'élévent tranquillement. Il n'y en aura pas assez pour le commercialiser, mais les amateurs qui passeront à la cave et les copains en profiteront.

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Philippe Modat, vigneron en Roussillon.
17 Oct 2012 23:43 #28

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Réponse de Modat Philippe sur le sujet Re: Le domaine Modat en Roussillon passe à la biodynamie

La dernière vigne de macabeu a été ramassé. 3,5 hl de jus pour 1/2 ha !! Une partie des raisins étaient flétris, proche du raisin de Corinthe. Il en restera 3hl après la vinification (débourbage) et l'élevage (part des anges), si tout va bien.
Mais nous devrions frôler les 21 degrés......
Aucun regret, même si ce genre d'opération n'est pas rentable, sauf à vendre la bouteille hors de prix. D'ailleurs combien?
Je n'en sais encore rien, car les 2 cuvées précédentes sont en élevage et ne sont pas mises en vente. A suivre.

En cave, toute les cuves de rouge ne sont pas encore pressées. Les fermentations alcooliques se sont bien déroulées, mais trainent en longueur pour certaines. Les levures indigènes, mettent quand plus de temps à finir, avec un démarrage pourtant rapide.
Sur les blancs, les derniers sucres ne sont toujours pas terminés et sur une cuve de grenache gris la malo est partie. Tant pis on laisse faire. J’espère ne pas trop perdre d’acidité pour la cuvée d’assemblage que je cherche à faire fraiche tonique et nerveuse, donc sans malo.

C’est l’heure de partir, les quilles sont ouvertes et m’attendent:D.

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20 Oct 2012 20:04 #29

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Modat Philippe écrit: Mais nous devrions frôler les 21 degrés


Euh, tu peux expliquer Philippe, là ?
Les levures seront mortes avant, non ?
21 Oct 2012 03:39 #30

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