Vougeot écrit:

Eric B écrit: Je suis donc très mitigé sur le phénomène, tout en étant certainement l'un des plus gros revendeurs français.

Salut Eric.
Pour que les choses soient claires pour tout le monde, peux-tu nous préciser si tu possèdes des parts dans l'affaire ou si tu es simplement salarié. Ta phrase laisse penser que tu es propriétaire...

Merci !

Je ne suis que salarié. Mais comme je suis la "voix" de mon entreprise depuis 8 ans, j'ai pris l'habitude d'en parler comme si elle était mienne

Vougeot écrit:

Blog écrit:

enzo daviolo écrit: je crois qu'il y a une confusion entre un défaut œnologique et un vin mal équilibré ou excessif d’élevage. Sinon il y a de très bons vinaigres, il suffit de dire que ce sont des vins "nature"...

Une réduction ou un perlant sont des défauts temporaires pour moi, comme un boisé trop présent.
Sauf que pour les premiers il faut 1 ou 2h de carafe pour s'en défaire, pour le second 20 ans de cave.
C'est bien ce dont Delphinette parlait il me semble, pas d'un vin vrillé transformé en vinaigre.

Le perlant n'est pas un défaut, bien au contraire. En tout cas, pas dans certains vins blancs (Picpoul, Gaillac perlé, muscadet, notamment).

Ah mais j'aime beaucoup le perlant dans les vins blancs. Mais dans les vins rouges, ça les durcit et empêche de percevoir la vraie beauté du vin. Quand tu finis par te débarrasser du gaz, tu peux avoir affaire à une petite merveille.

Mais j'avoue que mon agacement sur le gaz est pas mal lié à mon travail. Je déguste les vins que je dois commenter vers 16h30. Si je tombe sur un vin gazeux, ça me chamboulé mon timing car il est impossible de pouvoir en tirer quoi que ce soit dans l'heure qui suit, même en l'agitant dans une carafe. Je suis bon à le boire le lendemain en espérant qu'il ne se sera pas dégradé. Il y a quelques semaines, j'ai ouvert trois bouteilles de suite qui étaient gazeuses (ce n'était pas des vins sans sulfites, juste bio) alors que dans les millésimes précédents, elles ne l'étaient pas . Et le vigneron ne te prévient pas du changement de process. Je trouve ça un peu limite...

Lorsque j'anime une soirée de dégustation le soir, j'ouvre les bouteilles en général à 13h30. Si je tombe sur une cuvée gazeuse, je dois dégazer deux bouteilles, car je sers deux exemplaires de chaque vin. J'y arrive avec les deux carafes à ma disposition. Mais si par malheur, il y a deux cuvées gazeuses ça devient compliqué... Sans compter qu'il va bien falloir expliquer aux clients qui les dégustent que lorsqu'ils vont l'ouvrir chez eux, elle ne ressemblera pas du tout au vin qu'ils goûtent ce soir. Ils vont avoir du boulot...

HERBEY 99 écrit: Laurent, on a fait ce débat déjà!! Personnellement je bois bien plus de natures qu'il y a 10 ans et j'en buvais déjà un peu depuis un moment (premières bouteilles bues de Barral par exemple sur le millésime 98). Il me semble que les vignerons que je suis (on va éviter une liste à la Audouze si tu veux bien) font des vins de plus en plus enthousiasmants de mon point de vue avec à la fois des vins relâchés (c'est à dire qui ne sont pas serrés par un soufre abondant ni un boisé qui demandera une génération pour se fondre en laissant parfois des traces bien peu amènes!!) et précis. J'en parlais récemment aux Mauvaises Herbes à deux pas de chez moi avec le taulier et aussi un couple de vignerons avec qui je dînait (Alice et Olivier De Moor pour être précis). Les De Moor dont les vins ne me plaisaient pas plus que cela à leurs début( milieu des années 90 ) proposent des Chablis, des aligotés et des Chitry franchement remarquables, un peu dans l'esprit des vins de Nicolas Maillet. Tous ces vignerons ont énormément progressé et à mon sens influencent les "classiques" qui revoient à la baisse le dosage du bois et qui travaillent de plus en plus dans ce sens du moindre interventionnisme.
Ce genre de constat n'est pas pour me déplaire et pour finir jamais aucun vigneron ne m'a obligé à acheter un vin qui ne me plaisait pas, nature ou pas d'ailleurs.

Ce qui me gêne dans ton propos Rachid c'est que tout cela semble binaire, d'un côté les vins relâchés et propre, de l'autre des vins sur boisé et blindés de soufre.
En fait ça fait désormais au moins 10 ans que le soufre est utilisé à bon escient sans les caricatures du passé et la mouvance "nature" y est sûrement pour qqchose, mais je ne trouve plus cette caricature chez les vignerons non "nature".
Sinon, en quoi le bois serait l'apanage des vins non nature ? En quoi un nature ne verrait pas le bois? C'est un argument d'opposition qui ne tient pas et encore une fois, un vin peut être sous avines pour supporter certains élevages mais ce n'est en aucune façon un défaut oenologique, même si in fine le vin ne sera pas bon.
Sinon les vins de Nicolas Maillet ne sont pas nature, ils sont juste bio, comme ceux de Thomas Pico.

Je partage à 100% le propos de Sevy.

Argh, il ne me semblait pas être aussi binaire en me relisant pourtant, d'autant que mes goûts sont plus éclectiques
Dommage que tu en retires cette impression, je trouve au contraire le monde du vin varié et complexe et mes choix essaient d'en témoigner!!
Par ailleurs je ne pense pas avoir écrit que Nicolas Maillet était nature et dans le même ordre d'idée pas sûr que les De Moor le revendiquent également!!

Nous aurons l'occasion j'en suis sûr d'en parler de vive voix prochainement!!

Lors de ma dégustation il y avait 3 cuvées
Les 2 premières en cuve beton avec tout le tralala des vins naturels que l'on a déjà raconté...bref
Puis la dernière élevé en futs chêne 225l
Au nez c'était du bon boisé à la bordelaise , je peux vous dire qu a l l'arrivée avec mon sommelier on comprenait plus rien

HERBEY 99 écrit: Il en va des vins de la mouvance nature comme des autres vins je pense. Il y a les bons vignerons consciencieux et il y a les autres!! On pourra toujours pester mais les "bons" natures occupent une place grandissante chez beaucoup de cavistes et restaurateurs. Personnellement cela me convient très bien et je n'en suis pas mécontent.

On ne peut plus d'accord, mais certains se plaisent à faire du "Nature Bashing" en utilisant l'argument fourre-tout du vin pour bobo bourré de défauts.
Il ne faut pas se le cacher, dans le monde du vin nature ( je préfère le terme peu interventionniste), il reste pas mal de moutons noirs qui utilisent des théories fumeuses pour justifier les défauts de leur vin. Mais il y a aussi beaucoup de bons vins voire grand vins nature.
D'ailleurs, je serais curieux de savoir si ceux qui se plaisent à faire du "Nature Bashing", refuseraient un Overnoy ou un R Leroy si on leur proposait à bon prix?

Mathieu

HERBEY 99 écrit: Argh, il ne me semblait pas être aussi binaire en me relisant pourtant, d'autant que mes goûts sont plus éclectiques
Dommage que tu en retires cette impression, je trouve au contraire le monde du vin varié et complexe et mes choix essaient d'en témoigner!!
Par ailleurs je ne pense pas avoir écrit que Nicolas Maillet était nature et dans le même ordre d'idée pas sûr que les De Moor le revendiquent également!!

Nous aurons l'occasion j'en suis sûr d'en parler de vive voix prochainement!!

Effectivement connaissant un peu ta cave et tes goûts éclectiques, j'ai trouvé ton propos différent. Cela dit c'est sûrement lié à une définition différente car nature pour moi c'est sans soufre ajouté et levures indigènes. In fine dans tes choix actuels de nature, cela me semble être un tout petit groupe qui font du très bon.
Par contre peut être pas revendiqué mais de moor ça me semble bien être nature.

Depuis quand Leroy c'est nature? C'est récent alors?
Si il y a bien une mouvance excluante de tous ceux qui ne font pas comme elle, c'est bien celle des nature, pour autant ce sont souvent les meilleurs sans soufre ajouté qui font leur truc sans y participer. Donc nature bashing c'est très amusant.

enzo daviolo écrit: Depuis quand Leroy c'est nature? C'est récent alors?
Si il y a bien une mouvance excluante de tous ceux qui ne font pas comme elle, c'est bien celle des nature, pour autant ce sont souvent les meilleurs sans soufre ajouté qui font leur truc sans y participer. Donc nature bashing c'est très amusant.

Il me semblait bien que dernièrement il était passé au sans soufre mais je peux me tromper. En tout cas, Biodynamie plus Sans Soufre, ça me semble se rapprocher de la mouvance nature.

Richard Leroy est sans soufre strict depuis 2011 sauf erreur de ma part. Je lui demanderai à l'occasion.
Personnellement le bashing n'est pas mon truc. Je préfère de loin le Bashung !!!

Bonne journée ensoleillée à tous

Depuis 2011 en effet Rachid. L’essai sans soufre a été concluant sur 2010 où deux vins ont été élaborés (avec et sans soufre) : le résultat est aujourd’hui sans appel en faveur du sas soufre...

Je crois qu'on est à peu près tous d'accord : les bons vins nature, c'est extra Les autres, on les laisse aux afficionados.

Les plus pénibles, ce sont ceux avec qui on a l'impression de jouer à la loterie. Un coup top, un coup raté. Si c'est à 10 € max, ça passe. Après, beaucoup moins..

Certes Eric mais il faut aussi un temps d’apprentissage.
De Moor par exemple , il y a 15 ans, c’était quand même nettement moins réussi qu’aujourd’hui ....

Eric B écrit: Je crois qu'on est à peu près tous d'accord : les bons vins nature, c'est extra Les autres, on les laisse aux afficionados.

Les plus pénibles, ce sont ceux avec qui on a l'impression de jouer à la loterie. Un coup top, un coup raté. Si c'est à 10 € max, ça passe. Après, beaucoup moins..

J'ajouterai qu'en tant que pro, ce qu'il y a surtout de pénible, c'est ceux qui goûtent nets sur salon ou chez le vigneron et qui se goûtent différemment a posteriori.
Parfois c'est l'inverse mais là c'est la bonne surprise

Je confirme. C'est en effet souvent plus net en salon. L'inverse est plus rare.

Et du coup, comment l'expliquer, en partant du postulat qu'il n'y ait pas de problème de conservation entre la cave du faiseur et celle du vendeur?

Frisette écrit: Et du coup, comment l'expliquer, en partant du postulat qu'il n'y ait pas de problème de conservation entre la cave du faiseur et celle du vendeur?

Le transport par transporteur dans le cas des vignerons qui expédient leur vin ? Ils transportent leurs bouteilles dans de meilleures conditions sur les salons ? C'est une simple hypothèse.

C'est possible. Néanmoins, si un simple transport de quelques heures risque de flinguer des bouteilles, celà fini de me conforter dans l'idée de ne pas jouer à la roulette russe avec ce genre de vins. Je n'ai ni le temps ni les moyens de perdre aussi souvent.

Sujet très intéréssant, pour mon cas je stop définitivement (peut etre à tort) mes achats de vins nature à cause d'une très mauvaise expérience sur l'achat de 24 bouteilles de Sauterne Nature Bio achetées lors d'un salon sur Ambonnay (petit village en Champagne) il y a quelques années.
Grosse surprise un matin en marchant dans une flaque de vin : 24 bouchons à terre par manque de stabilité. (pourtant ma cave est bien fraiche^^)

Si demain on me donne la fortune de Crésus, pourquoi pas retenter la roulette russe (j'emprunte tes mots sur la roulette flo^^Très belle illustration). Autrement je continuerai mes achats de vins normaux et stables.

ps: En voyant le "bricàbrac" qu'il faut faire pour la dégustation d'un vin nature (aération 1h-3h...agitation/repos du vin en carafe...prière à l'église) je n'aurai pas la patience, ni le plaisir.

Je crois même qu'ils coulent à la cire pour la bougie Prémonitoire...

farandolier écrit:

Eric B écrit: Je crois qu'on est à peu près tous d'accord : les bons vins nature, c'est extra Les autres, on les laisse aux afficionados.

Les plus pénibles, ce sont ceux avec qui on a l'impression de jouer à la loterie. Un coup top, un coup raté. Si c'est à 10 € max, ça passe. Après, beaucoup moins..

J'ajouterai qu'en tant que pro, ce qu'il y a surtout de pénible, c'est ceux qui goûtent nets sur salon ou chez le vigneron et qui se goûtent différemment a posteriori.
Parfois c'est l'inverse mais là c'est la bonne surprise

Mode taquin ON
Ce que l'on ne sait pas, c'est combien de bouteilles sont ouvertes en salon pour pouvoir en faire déguster une qui soit nette.
Mode taquin OFF

J'ai souvent remarqué aussi ce phénomène, et je n'encave quasiment plus de vins nature également.

Je ne suis même pas sûr que dans les grandes lignes un viti nature d'amuse à trier les quilles en salon, ou même à dégazer par exemple.

Par contre, ça doit jouer pas mal à la mise en marché. Je veux dire qu'on fait une mise juste avant la période des salons, et qu'on n'en fait plus quand on a plus rien à vendre. Le fougueux acheteur qui met ses fioles au frais pour un temps certains ou même un simple et court certain temps aura mise de son coté l'évolution, et l'aléatoire qui va avec....

Stephane M écrit:

farandolier écrit:

Eric B écrit: Je crois qu'on est à peu près tous d'accord : les bons vins nature, c'est extra Les autres, on les laisse aux afficionados.

Les plus pénibles, ce sont ceux avec qui on a l'impression de jouer à la loterie. Un coup top, un coup raté. Si c'est à 10 € max, ça passe. Après, beaucoup moins..

J'ajouterai qu'en tant que pro, ce qu'il y a surtout de pénible, c'est ceux qui goûtent nets sur salon ou chez le vigneron et qui se goûtent différemment a posteriori.
Parfois c'est l'inverse mais là c'est la bonne surprise

Mode taquin ON
Ce que l'on ne sait pas, c'est combien de bouteilles sont ouvertes en salon pour pouvoir en faire déguster une qui soit nette.
Mode taquin OFF

J'ai souvent remarqué aussi ce phénomène, et je n'encave quasiment plus de vins nature également.

Mon propos n'avait pas vocation a être généralisé à l'ensemble des vins nature mais juste à certains. Beaucoup de domaines peu interventionnistes, travaillent très bien et sortent des vins nets et qui tiennent dans le temps.

Je dis cela tout en n'étant pas pour autant un défenseur des vins nature. Car contrairement à Eric,en tant que pro ils représentent une part marginale de ce que je vends et à titre perso ils doivent représenter 20% de ma cave.

J'aime ces fils LPV où on aligne les généralités sans jamais citer d'exemple précis.
On peut tout et rien dire, être pour, contre sans jamais offenser personne.
Chacun est convaincu d'avoir raison et personne ne risque de devoir changer d'avis.
Bon en fait, non je n'aime pas trop, c'est assez limité en terme d'intérêt informatif

agitateur écrit: Je ne suis même pas sûr que dans les grandes lignes un viti nature d'amuse à trier les quilles en salon, ou même à dégazer par exemple.

Par contre, ça doit jouer pas mal à la mise en marché. Je veux dire qu'on fait une mise juste avant la période des salons, et qu'on n'en fait plus quand on a plus rien à vendre. Le fougueux acheteur qui met ses fioles au frais pour un temps certains ou même un simple et court certain temps aura mise de son coté l'évolution, et l'aléatoire qui va avec....

Donc tu sous entends que les vignerons nature produisent en conscience des vins qui vont vriller dans les 6 mois après la mise, qu'ils embouteillent selon le calendrier lunaire 3 semaine avant la Dive, pour les vendre à des amateurs décérébrés qui excuseront l'offense tant ils seront flattés d'avoir pu acquérir les saints flacons ? Ou j'ai mal compris ?

Roger-Constant Lemaire. écrit: Sujet très intéréssant, pour mon cas je stop définitivement (peut etre à tort) mes achats de vins nature à cause d'une très mauvaise expérience sur l'achat de 24 bouteilles de Sauterne Nature Bio achetées lors d'un salon sur Ambonnay (petit village en Champagne) il y a quelques années.
Grosse surprise un matin en marchant dans une flaque de vin : 24 bouchons à terre par manque de stabilité. (pourtant ma cave est bien fraiche^^)

Si demain on me donne la fortune de Crésus, pourquoi pas retenter la roulette russe (j'emprunte tes mots sur la roulette flo^^Très belle illustration). Autrement je continuerai mes achats de vins normaux et stables.

ps: En voyant le "bricàbrac" qu'il faut faire pour la dégustation d'un vin nature (aération 1h-3h...agitation/repos du vin en carafe...prière à l'église) je n'aurai pas la patience, ni le plaisir.

C’est ce qui s’appelle jeter le bébé avec l’eau du bain....
Personnellement, j’ai plein de vins natures en cave (pas la majorité cependant, loin de là) et les vins déviants restent peu nombreux. Je dois mieux sélectionner les crus que j’encave ou bien c’est juste de de la chance

Pas mieux que toi Denis! Les derniers vins bus à la maison étaient excellents et pour la grande majorité issus de cette "mouvance". Aucun problème de déviance.

Il me semble qu'un bon caviste doit être en mesure de proposer des vins naturels qui sont bons, c'est à dire sans défaut.
De la même manière qu'il sélectionne ce que se fait de bien en conventionnel ou autre.
Le plus dur est peut-être d'en avoir un près de chez-soi (pour ceux qui n'habitent pas dans de grandes villes).
De passage à Paris récemment j'ai acheté 5-6 bouteilles de producteurs différents chez des cavistes orientés natures et aucun n'avait de défaut (et 1 seul assez clairement identifiable "nature" mais du bon côté).

Je suis preneur d'adresse accessible et fiable (dans le sens assez constant), cela pourrait rendre ce fil plus concret.
Pour moi le problème des vins natures est un peu là.
Autant j'ai déjà eu cette sensation de vin libre et délié avec une certaine pureté tant vantée, autant je trouve ça dur pour moi d'en trouver facilement, à prix Humains et surtout avec de la constance d'une année sur l'autre, voir d'une cuvée a l'autre.
Du coup allez y des noms, des noms

Quentin, ce midi Véjades 18 de l'Anglore et ce soir Calcaires 19 de Nicolas Renaud du domaine des Grillons !!