C'est la question que pose cette semaine Fabrice Brucella dans le Point :

www.lepoint.fr/vin/l...

Et décidément, j'ai du mal à être d'accord avec lui. Je reprends ses arguments.

À prix constant, il y a une meilleure qualité en rouge qu'en blanc.

Je pense exactement l'inverse : il me semble beaucoup plus possible de s'éclater avec un vin blanc qu'avec un vin rouge dans la même catégorie de prix.

Fabriquer un bon vin blanc est plus difficile que fabriquer un bon vin rouge

Je pense également l'inverse. Le fait d'avoir à gérer la macération des peaux complique l'affaire.

Certains vins blancs sont devenus la caricature d'eux-mêmes

Comme si cela ne concernait pas les rouges...

Il est très rare de se satisfaire d'un bon repas uniquement avec du blanc.

Ça dépend des repas, mais personnellement, ma cuisine est plus souvent faite pour les vins blancs que les vins rouges. Dans un repas que j'organise, je vais me "forcer" à y insérer des rouges, mais je trouve souvent les accords moins excitants.

Y a-t-il un vin plus agressif que l'autre ? Du genre, le vin blanc fracasse la cafetière et les boyaux, alors que le vin rouge vous laisse frais comme un gardon

Un rouge mal fait m'agressera plus qu'un vin blanc.

Bref, d'accord sur rien...

Le fait même de se poser une telle question est un problème.

Mais cela relève bien de notre société où l'on est dans le "plus que", " moins que" en excluant a priori que toute différence n'est pas forcément une inégalité de niveau.

Je viens de lire en détail le billet de "ce prof en liberté".

conclusion : il est temps que l'école reprenne vraiment et que les profs arrête le télétravail. C'est bien écrit, il y a de belles références, mais c'est quand même le niveau zéro de la vulgarisation celui où cette vulgarisation se confond avec la vulgarité.

Eric, Jérôme, je ne comprends pas votre vindicte face à ce billet à prendre au 2nd degré. Les arguments ne sont pas les siens, il reprend certaines généralités entendues/lues ici ou là (il me semble bien que techniquement il est effectivement plus compliqué de vinifier en blanc qu'en rouge).

Pas de quoi s'énerver il me semble,

Marc

Pourquoi plus compliqué ?

Certes, il ne fait reprendre que des arguments entendus ailleurs, mais ne garde que ceux qui sont en faveur du vin rouge. Ce qui renforce l'avis (quasi) général que le rouge est supérieur au blanc.

Sur le plus difficile / plus facile de vinifier en blanc qu'en rouge : c'est vraiment à mon avis une posture de technicien. Si on prend cet angle , en effet, on peut avoir cette impression.
Sauf que l'essentiel du boulot se fait avant : dans la vigne. Et, là, c'est la qualité des fruits qui prime.
Le degré d'intervention est tout de même limité si les fruits sont nickels.

Personnellement, j'ai l'impression de vouloir boire et encaver de plus en plus de blancs versus les rouges. Et faire un repas entier au vin blanc, non seulement ne me pose absolument aucun problème (même si la tradition veux souvent du rouge, y compris sur le fromage...j'ai du mal à faire évoluer les habitudes en ce sens...) mais est, il me semble, beaucoup plus simple que faire un repas tout au vin rouge!
Quand à la qualité supposée supérieure des rouges aux blancs, c'est une ineptie totale.

Une plume qui reprend des propos d'autres auteurs que lui, pour en faire un étalage de clichés, tout ça saupoudré d'un côté réac' à base de "c'était mieux avant" et de "moi je", non décidément j'ai beau chercher je ne trouve pas une once d'intérêt à ce torchon

Il est très rare de se satisfaire d'un bon repas uniquement avec du blanc.

Va donc satisfaire un "bon repas" (poisson-viande-fromage-dessert) uniquement avec du rouge. Bien plus difficile qu'avec du blanc...

Il faut tout lire et jusqu'au bout d'un oeil léger. Il est évident que ce n'est pas à lire comme une vérité révélée ! Après on est d'accord que ce type de lecture est totalement dispensable. Pour le repas tout au rouge, n'importe quel rouge léger peut faire aussi bien l'affaire qu'un blanc générique donc cela ne me paraît pas si insurmontable (et pourtant je prends souvent du blanc comme vin unique au resto mais c'est surtout pour l'accord avec les agrumes)

@Jérôme, il cible la plus grande fragilité des jus blancs après pressage. Je n'ai absolument aucun avis sur la question n'y connaissant rien mais ce n'est pas la première fois que je vois/entends cet argument.

Marc

les jus issus de raisins sains sont moins fragiles.

Je revendique une posture d'accompagnement, ce qui ne veut pas dire d'attentisme. Mais vraiment quand la vendange est saine, Le piège de la technique, c'est la modification à outrance de ce que le fruit a donné. Mais je pense que ça vaut autant sur un rouge que sur un blanc.

Comme Eric, je m'inscris en contrepoint de ces idées véhiculées et beaucoup d'amateurs boivent de plus en plus de blancs : je pense que personnellement, je suis un cas extrême mais ça doit dépasser 90 %.

Je maintiens également qu'il est plus facile de trouver un blanc qui fera tout le repas qu'un rouge.

La question vaut tout de même d'être posée, car il me semble qu'au-delà des amateurs, c'est une idée répandue. Je parle de l'idée que le rouge serait plus du vin que le blanc, ou que le blanc serait limité à apporter de la fraîcheur pour l'apéro ou sur des fruits de mer, ou que seuls les rouges sont des vins de garde et méritent d'être vieillis, ou que les "vrais amateurs" s'intéressent en priorité aux blancs. Deux exemples:

• - Je n'ai jamais vu mon père (relativement amateur mais pas passionné) mettre aussi cher dans ses blancs que dans ses meilleurs rouges, à part exceptionnellement dans un champagne ou un Gewurz Grains Nobles - en tout cas le prix moyen des rouges de sa cave tourne sans doute autour du double de celui des blancs. Ce n'est que mon père, donc une personne, mais je pense qu'il est nettement plus représentatif de l'amateur "moyen" que les membres LPV
• - Lors de la commande d'un coffret Chai d'Oeuvre, on peut spécifier qu'on ne veut que du rouge, c'est donc qu'il y a une perception de besoin de ce côté-là (à tort ou à raison, le vendeur perçoit que le client peut se dire "je paie cher un coffret tous les mois, c'est quand même pas pour recevoir du blanc!"). Il n'y a pas d'option pour ne recevoir que du blanc, à l'inverse.

Je ne sais pas s'il faut défendre l'article du Point dans son intégralité, car par certains côtés il semble prendre parti (quoique...ça reste très ironique tout ça). Mais je pense que la question mérite d'être posée et discutée. Ne serait-ce que pour essayer de faire évoluer les mentalités, peut-être pas chez les passionnés mais au-delà.

Lorsque je v(b)ois le nombre de vins blancs oxydés prématurément, je rejoins l'avis de l'auteur !

Michel

relis Guffens. L'oxydation prématurée, notamment en Bourgogne trouve ses raisons en grande partie à la vigne. Ce n'est pas qu'avec le passage au diam que l'on résout le pb.

A mon sens, ce qui pose problème dans cet article...c'est son intérêt. Il était en manque d'inspiration, mais devait remettre une dépêche à sa gazette?

Pour un professeur d'université, je m'attends à trouver un peu de fond au lieu de lire une suite de lieux communs, dont il semble, en partie, se moquer gentiment.

en partie seulement.

Je pense savoir à peu près lire, mais le second degré, il n'est pas si évident. Sauf si on connaît un peu le style du monsieur, mais là, c'est sans doute s'avancer un peu. Où si on se dit que vu le niveau du bonhomme c'est forcément du second degré.

C'est un peu ce que j'ai écrit ce matin en première réaction : pourquoi se poser une telle question et surtout pourquoi en faire un article ? Comme le dit Ysildur, cela ne relève pas d'une publication académique et je me disais en lisant l'article que sans doute dans sa matière universitaire qui n'est pas le vin mais la physique, il n'aurait jamais produit un billet de ce niveau.

Je suis d'accord avec un certain nombre de réponses sur le fil doutant de l'intérêt même de la question posée ainsi...Il me semble que l'article est écrit en dilettante...on cite des lieus communs, pour dire que ce n'est pas si faux sans creuser vraiment...ça ressemble beaucoup à ces discussions médiatiques sur des sujets d'actualité sans aucun argument documenté.
L'auteur aurait pu prendre des exemples de vins...et se serait alors mis à douter de l'existence même des portes ouvertes qu'il enfonce sans vergogne. Et aurait constaté que pour pondre quelque chose qui ait un sens sur le sujet, il faut bosser un peu.
Pour ma part, je consomme bien plus de rouges que de blancs, et je n'en conclue rien, sinon que mon palais préfère les rouges ( bon, il faut dire que je ne mange ni fruits de mer ni poissons ).
Par ailleurs, je constate que, hormis quelques buveurs de blanc exclusifs, le public met beaucoup facilement de l'argent ( disons au delà de 40€ ) dans l'achat d'une bouteille de rouge que dans celui d'une bouteille de blanc. La encore, je n'en conclue pas que le public a raison, ou qu'une couleur serait supérieure à l'autre.

Il s'agit d'un "billet" pas d'une publication dans Nature. Je veux bien croiser le PU ou même la personne qui fait du fond en 1000 mots. Finalement, il est même très réussi ce billet puisqu'il fait réagir !

@Jérôme, je veux bien que cela vienne de la vigne mais de mon micro constat chez W. Fèvre 50% d'oxy sur les GC bouchés liège 0% sur les PC bouchés DIAM. Aucun problème sur les GC depuis qu'ils sont bouchés DIAM. Je ne sais pas si c'est le seul paramètre ou non mais ça interpelle sur l'impact potentiel de la mise en général.
Je dois être un amateur à biais car je suis à 50/50 rouge/blanc mais tous mes plus grands souvenirs sont rouges ; jamais eu des émotions similaires en vins matures avec les blancs.

Sur l'augmentation de la part de blanc à table, il faut sans doute regarder l'impact des changements de comportement alimentaire (moins de viandes rouges, moins de plats en sauce de type "chasseur" etc. etc). C'est ce qui me permet notamment de me foutre complètement des Côtes de Beaune car avec ma préférence pour les produits de la mer aux goûts "bruts", les rieslings, chenins et autres chablis sont toujours plus adaptés.

Marc

Je maintiens également qu'il est plus facile de trouver un blanc qui fera tout le repas qu'un rouge.

C'est évident, et c'est également nettement plus rafraîchissant sur le plan papillaire. Le rouge est plus pointu organoleptiquement parlant et fait moins de cadeaux. Dans l'imagerie collective, il y a le gros rouge et le petit blanc, deux notions qui pointent bien la différence d'éminence de ces deux catégories. Le blanc passe avec tout, c'est clair, raison pour laquelle sa dimension gastronomique semble également moindre. Il demande à priori (et je dis bien à priori) moins d'attentions pour trouver son point équilibre et son seuil de rentabilité gustative.
Enfin, à l'image de Jérôme, je dois reconnaître que je bois nettement plus de blanc que de rouge, trop souvent décevant, même si l'ouverture d'une bonne bouteille de rouge reste toujours pour moi une perspective plus attractive (par contre je fais partie de ces dinosaures qui n'envisagent pas ou très peu le fromage sans un bon vin rouge et plutôt rustique de 15 ou 20 ans d'âge, sans cela il vaut mieux du blanc effectivement).

Je ne sais pas pour vous mais personnellement je ne bois jamais de vin rouge à l'apéritif donc déjà ce moment est consommateur de blanc.
Et je suis d'accord (bien que personne ne l'ait dit) sur le fait qu'à médiocrité égale, je préfère boire un blanc qu'un rouge car effectivement la fraîcheur permet de cacher un peu la misère.

Michel tu n'as pas assez de Beaujolais en carbo, sinon tu boirais plus de rouge à l'apéritif !

Marc

Marc C écrit: Michel tu n'as pas assez de Beaujolais en carbo, sinon tu boirais plus de rouge à l'apéritif !

Marc

D'accord avec ça. Beaucoup de rouges glouglou passent à l'apéritif comme une lettre à la poste.
Ces dernières semaines, le "Corail rouge" de Giudicelli, le Passetoutgrain de Dureuil-Janthial.
Personne n'a protesté en demandant plutôt un vin blanc...

Tout cela fait quand même bien penser à du remplissage d'espace médiatique en plein mois d'août pas toujours très riche en actualité mordante... Ça me rappelle mes années de journaliste quand il fallait remplir les pages locales du canard du coin avec des compte-rendus endiablés de fest-noz ou des interviews detendues de célébrités (pas toujours célèbres) en vacances.
Je rejoins donc l'avis de bon nombre d'entre vous sur l'inutilité de ce billet, que je trouve ronflant voire pédant, bref clairement dispensable !

Ce billet semble tout de même écrit par un troll bien pédant. A part ça, rien à en retirer, il ne fait que reprendre des clichés qui ont la vie dure et les marteler sans les contredire.

Si je prends l'exemple de mon père (65 ans). Si je l'invite pour un gros repas et que je ne sors pas un très bon rouge pour une volaille qui le tolèrerait ou une deuxième bouteille pour accompagner le boeuf puis le fromage (et oui, lui aussi ne comprend pas le blanc avec le fromage) il ne dira rien mais je sentirai bien la déception. Pour autant il n'a pas spécialement d'a priori négatif sur le blanc, mais les 3/4 d'un repas se feront au rouge.

Concernant l'accord sur un repas entier. Quand je vais au restaurant, c'est souvent en couple et l'apéritif puis une bouteille suffit largement. Quand il n'y a pas d'accord met/vin, on demande donc quasi systématiquement de l'aide au sommelier pour une bouteille qui fera tout le repas. J'ai le souvenir de Chablis qui ont accompagné un repas entier (7 plats) à merveille. Pareil pour un clos canarelli. Une fois, un sommelier nous a proposé un rouge assez étrange mais très bon, très peu tannique et avec une acidité et une fraîcheur qui passait avec tout.

Sincèrement, à part du boeuf ou du gibier, je ne vois pas ce pour quoi on ne pourrait pas trouver un blanc qui convient.

Pour moi cette question n'a aucun sens. C'est avant tout une affaire de goût, enrobée d'une fine couche de culture.
Demain, on planche sur "le cassoulet vaut-il la choucroute?"

Le genre de question binaire que ne renierait pas le duo Brunet / Neumann sur RMC...

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Le couple s'est séparé, Brunet est parti, remplacé par Lechypre !

A mon tour de donner encore un peu plus d’écho à ce papier insignifiant :
- la pratique et les CR sur lpv démontrent qu’on réalise de grands vins blancs, rouges, secs, liquoreux, effervescents avec de beaux raisins, de beaux terroirs et des vinifications mesurées et adaptées (pour le rosé, je suis moins sûr et pour les vins verts (vinho verde, beuh), oranges ou bleus, je n’arrive pas encore à y porter crédit).
- culturellement, on a tendance à valoriser davantage les rouges à table mais cela évolue progressivement (exemple : les blancs et les fromages).
- subjectivement, je bois au moins 80% de rouges par culture et habitude (mais là aussi ça bouge doucement) mais mon cas particulier n’a pas valeur de loi générale.
Vive les grands vins quelle que soit leur couleur

Marc C écrit: Sur l'augmentation de la part de blanc à table, il faut sans doute regarder l'impact des changements de comportement alimentaire (moins de viandes rouges, moins de plats en sauce de type "chasseur" etc. etc).

Au niveau mondial, le régime alimentaire devient de plus en plus sans objet, puisqu'il y a une part croissante de conso totalement hors repas ou avant le repas.
Et effectivement, même chez les gardiens du temple de la conso à l'ancienne pendant le repas, la vieille europe de l'ouest ( France Espagne Italie etc...), tout fout le camp auprès de la jeunesse. Les sushis ( et les soucis des producteurs de rouges ) ont pris le pas sur la côte de boeuf.