JeanRX écrit:

Chaccz écrit: Domaine Julien Meyer - Alsace Riesling Grittermatte 2016

A l'ouverture, on sent direct le vin nature, on pourrait croire à du cidre.
Apres une petite heure d'aération, on a toujours cette forte odeur de pomme, pas désagréable, envoutante mais on a compris où on mettait les pieds. La robe est dorée foncé.
En bouche, cela aurait pu être la folie car sous une jolie trame acide, amicale et câline, qui s'étire en longueur… se cache un léger gout de souris qui, pour moi, fout le vin en l'air.
C'est vraiment dommage car (et je rejoins d'autres commentaires) il y'a là, chez ce producteur, du potentiel pour passer un excellent moment mais en fait non, pas pour moi, pas sur cette bouteille.

A réserver aux ami.e.s qui ne jurent que par le vin nature, ils y prendront du plaisir.

Même (mauvaise) surprise la semaine dernière avec une bouteille de Riesling Zellberg 2017 sauf que j'ai eu droit à l'odeur de pomme dès l'ouverture, avec une robe dorée qui est partie sur de l'ambré genre gueuze au bout d'une heure.

L'importateur japonais avait pourtant précisé sur l'étiquette que le vin devait être conservé en dessous de 15 degrés, ce que le caviste n'avait pas fait, alors qu'il possédait une partie réfrigérée (avec plein de belles étiquettes).

Tout ça pour dire que je ne porterai pas de jugement sur ce vin vu comment il a été conservé mais qu'il est navrant de constater que certains cavistes à l'étranger (et je parle ici d'une chaîne avec plusieurs boutiques) peuvent flinguer le travail d'un vigneron et faire du mal à sa réputation (sur internet, des consommateurs japonais décrivent ce vin comme de "l'alcool de pomme", on est donc plusieurs à avoir eu droit à une bouteille oxydée).

Parce que tu penses que cela vient exclusivement du caviste, et non également du transport? Si tu parles d'importateur japonais, j'imagine que le transport a duré plusieurs semaines en cargo...
Ce qui me navre, au-delà de ça, c'est que l'on trouve bien des excuses à des vignerons qui manifestement jouent à la roulette russe en termes de protection de vins. Pour moi, le principal responsable est là, vouloir imposer des conditions de conservations drastiques de la sorte montre d'une part que le vigneron et/ou l'importateur est conscient de la trop grande fragilité de ces vins et d'autre part qu'il sert à se dédouaner en vue des problèmes qui finiront par arriver immanquablement en rejetant la faute sur le caviste ou le consommateur final.

Là, je suis d'accord avec Flo : sous prétexte de "vins vivants", on se défausse un peu trop facilement sur les autres maillons de la chaîne : s'ils n 'ont pas tout fait bien, c'est de leur faute.

Le problème, c'est que j'ai tout de même, en blancs comme en rouges, un paquet d'exemples de vins sans soufre qui réussissent à ne pas s'oxyder plus d'une semaine après ouverture, sans même être stockés au frigo. Donc l'absence de SO2 a bon dos. Il y a un problème à la conception, point-barre.

Normalement, tout vigneron qui se respecte fait des tests de résistance à l'air. C'est pas compliqué : tu verses ton vin dans un verre, et tu le laisses 3 jour à l'air ambiant. S'il ne bouge pas, tu n'as pas besoin de sulfiter. S'il s'oxyde, tu sulfites. Le problème, c'est que certains, par principe, ne sulfiteront jamais.

Pour Meyer, ces problèmes d'oxydation prématurée sont bien connus, il suffit de parcourir ce fil pour comprendre les risques qu'on prend en achetant une bouteille ... Inutile ensuite de jouer les vierges effarouchées et d'accuser le frigo du caviste

C'est vrai y'a pas tromperie c'est même écrit en gros sur l'étiquette

Totalement aligné avec les derniers commentaires.
Le problème c'est le vin et sa fragilité, pas le transporteur, le caviste ou encore l'acheteur.
C'est au vigneron de sélectionner sa distribution pour que ses vins soient consommés dans des conditions optimales.

Il me reste 4 ou 5 bouteilles de Julien Meyer, c'est la première à me faire ça, je n'avais pas eu de problème avec les précédentes.
Je tenterai les prochains blancs en "jour fruit", pour donner toute sa chance au produit

Blog écrit: '' Pour Meyer, ces problèmes d'oxydation prématurée sont bien connus, il suffit de parcourir ce fil pour comprendre les risques qu'on prend en achetant une bouteille... Inutile ensuite de jouer les vierges effarouchées et d'accuser le frigo du caviste ''

Je ne joue pas les "vierges effarouchées" pas plus que je ne cherche d'excuses au vigneron. Je dis juste que le vin avait été mal conservé et que c'est peut être la raison pour laquelle il était oxydé, rien de plus. Quant à la réputation du domaine, je la connaissais pour avoir lu le fil, merci.

Cette remarque ne t’était pas spécifiquement destinée, c’est juste pour dire que dans le cas de Meyer, sa réputation le précède et qu’il ne faut pas être étonné. Pour ma part je continue à en acheter (pas trop quand même ) parce que je trouve que quand ce n’est pas tordu c’est vraiment bon et que les prix restent relativement raisonnables.

Le pinot noir "pierres chaudes" est un superbe RQP. Ma compagne est très axée sur les vins natures et le pinot noir, elle s'en délecte.

J'ai bu il n'y a pas longtemps successivement 2 PN "les Pierres Chaudes" 2007, achetés au domaine en 2008 conservés par un ami dans des conditions pas tout à fait adaptées aux "vins vivants" et bien le vin pétait encore le fruit, sans une trace d'oxydation à l'ouverture. Par contre, on n'a pas trainé pour terminer la deuxième, les effets de l'oxydation sont alors apparus rapidement (changement de couleur et aromatique métallique).

Je ne suis pas un grand connaisseur du domaine mais j’ai tout de même dû boire une bonne douzaine de bouteilles depuis le millésime 2005. Sur cette petite expérience, je trouve que les vins de la fin des années 2000 et ceux du début des années 2010 étaient plus facilement abordables que ceux des millésimes récents. Très peu d’arômes déviants et plus de gourmandise. Ce qui va un peu dans le sens du message de Gildas.
Cordialement,
Eric

Domaine Julien Meyer, Alsace Pinot blanc Pierres chaudes 2019
Commentaires à J+3

Nez sur la pomme un peu blette, le citron et la bière blanche.
La bouche offre une plaisante sensation aux limites de ce que peut être le vin, en frôlant bière et cidre par une volatile marquée. Il y a une astringence tonifiante, une belle acidité et derrière tout ça une matière finalement assez onctueuse et maîtrisée. La bouteille a bien tenu plusieurs jours en s'assagissant.
Longueur remarquable sur la pomme et cette astringence intéressante.

Domaine Julien Meyer, vin de France Pinot gris macération 2019

Robe pelure d'oignon prononcée, brillante.
Nez groseille et citron aux reflets de cidre, levure.
La bouche est très agréable, fraiche, aigrelette, pointue mais avec un certain confort. J'imagine ce vin bu dans un verre noir : je partirai plutôt sur une sorte de chenin nature.
C'est bon et très digeste.
Il y a un air de famille avec le Pierre chaude, mais le pinot gris me paraît finalement plus accessible.


  

Domaine Julien Meyer - Grittermatte 2016

Nouvelle tentative un peu moins d'un an après la précédente. A l'ouverture c'est une sensation un peu infernale qui envahit le corps, acidité mordante, volatile, matière écrasante.. L'envie d'écrire "Julien Meyer rends l'argent" traverse l'esprit. 
Avec l'expérience de la précédente je me dis que le vin est probablement mort mais dans le doute je le laisse ouvert au frigo.
Apres 2h on retente. Le vin présente une note oxydative que je qualifie de ratée pour l'apprécier aujourd'hui même si il y avait quelque chose à aller chercher. Adieu petit ange parti bien trop tôt.

Par contre, je suis absolument certain que cette bouteille, dans son état, peut être accordée avec un plat très épicé du Sichuan ou bien un plat roboratif du Nord/de l'Est (carbonnade, choucroute) et être adoubée par la critique (dans ce contexte évidemment) qui lui trouvera des qualités là ou je n'ai vu que des défauts.

Pinot gris maceration  Fanny Élisabeth 2020

La robe est trouble et troublante, tuilée ou plutôt dorée avec des reflets rouge sang.
Le nez est moyennement expressif sur le coing, la poire, un peu de fruits rouges et un peu de volatile.
La bouche est aussi déroutante, assez puissante, un côté bière, un peu de tanins et une longue finale hyper acide (a la mode des lambics) sur le citron vert et le combava. 
Ça n'a pas eu beaucoup de succès mais moi j'ai trouvé ça intéressant et je l'aurais bien tenté sur de la cuisine asiatique.