Domaine Robert Roth, Alsace, Horange, 2019
Bouchon parfait.
Robe orangée, presque cuivrée avec une certaine turbidité.
Premier nez qui m'évoque irrésistiblement la gueuze lambic. Le remuage dans le verre libère de puissantes senteurs fruitées, entre la mandarine, l'abricot, le raisin blanc, des notes épicées. L'ensemble est totalement baroque sans pour autant verser dans l'écoeurant.
La bouche déroule un phénomène similaire, sur une attaque douce et facile immédiatement étirée par un côté amer tannique qui structure le vin et l'allonge.
Les goûts sont intéressants, toujours sur ce côté fruité franc, sur la mandarine, l'eau de cologne sans devenir moche et froufroutant pour autant.
Il y a de la buvabilité dans ce vin même s'il reste très perturbant pour un pénible comme moi car je ne sais pas le lire vraiment.
Son équilibre souple et son aromatique fruité est digne d'un vin sucré. Mais sa trame acide est celle d'un blanc. Quand son toucher de bouche est celui d'un rouge nordiste.
C'est cette cohérence de buvabilité dans ce joyeux bordel qui peut indéniablement plaire, m'évoquant les équilibres à part de certains vins oxydatifs.
Car si je suis bien incapable de vous dire si j'ai adoré ou abhorré, ce que je peux dire, c'est qu'on a bu la bouteille avec une facilité déconcertante sur une côte de veau avec une petite sauce crémée au ras el hanout bricolée au coin du fourneau.
A tester car ça vaut au moins le voyage !
Merci Julien !