Oncle Charly, tu admettra que la teneur de ton avant dernier message:
Ce que nous appelons le « goût » fait intervenir plusieurs sens :
- La gustation (sucré salé amer acide…)
- L’olfaction rétronasale
- Le toucher ou pour être plus précis les sensations somesthésiques
- Les sensations trigéminales chimiques
Est quand même assez radicalement différente de ce que tu avais dit plus tôt:
Pour moi, je suis non seulement persuadé que, sans la participation de l'odorat, il n'y a pas de dégustation complète, mais encore je suis tenté de croire que l'odorat et le goût ne forment qu'un seul sens...
"Tu veux te bat?"
C'est ça non ?
Une fois encore : le texte est de Brillat-Savarin, ce n'est pas le mien
Il ne s'agit pas d'être le patron, il faut arrêter avec ça, il s'agit d'éviter que la discussion retombe toujours dans les mêmes travers, à savoir qu'il faut une combinaison de tous les sens pour analyser un vin et pour définir s'il est grand ou pas.
Ça, c'est une évidence, et ça ne mérite pas vraiment un débat à mon sens. Mais si tu veux le mener, vas-y...
Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qui fait que dans la majorité des CR que je lis, on ne trouve souvent qu'une liste d'arômes, et pas grand chose sur ce qui selon moi (
et d'autres
) est le plus important, à savoir l'équilibre, la longueur, et les sensations tactiles.
- La dégustation d’un vin fait intervenir le goût et l’odorat. Ce qui est effectivement une évidence.
- Ce que nous appelons le goût est une sensation, faisant intervenir plusieurs modalités : la gustation, l’olfaction, le toucher… modalités qui sont parfois « indissociables » du fait même de notre physiologie. Ce qui, pour moi, n’était pas une évidence. Et qui, toujours selon moi, a une importance par rapport à notre sujet, mais là-dessus je suis prêt à reconnaître que je me trompe.
Sinon, ce que dit aussi l’article de A Faurion, et qui vous intéresse peut-être davantage Luc, si je comprends bien ce qui vous intéresse, c’est que cette « confusion » physiologique des modalités du goût se retrouve au niveau du langage.
Peut-être donc une influence sur la sémantique des CR…… ?
Moi qui ne visite jamais ou presque les vignerons (pas taper:)), la mode au "toujours plus d' arômes" touche-t-elle ceux que vous visitez ou bien eux-mêmes
en sont ennuyés??
Dans les caves, ils vous en parlent? Ce qui serait intéressant c' est de savoir si Jean-Michel par exemple a repéré une évolution ses dix dernières années lors des
visites ou des salons, avec les amateurs, voir les professionnels. Parc-que si mode il y a, elle doit bien venir de quelque part non?
Thierry, quand moi je parle de goût, c'est au sens physiologique du terme, qui n'inclut donc pas l'odorat
En effet. Il faudra certainement, avec les neurosciences, réviser notre conception du goût.
Aujourd’hui le « goût » ce serait plutôt :
sensations gustatives (sucré salé…) +olfaction + sensations somesthésiques (tactiles…etc) +sensations trigéminales +mémoire.
L’olfaction n’étant qu’une des modalités du goût, quelque fois indissociable des autres modalités en raison notamment de « convergences fonctionnelles » autrement dit de la nature même de notre physiologie.
Ceci dit l’olfaction reste un sens à part quand il s’agit seulement de sentir le vin. La partie du compte rendu qui concerne le nez est effectivement purement olfactive. C’est seulement quand le vin est mis en bouche que l’olfaction devient une modalité du goût
Peut-être faudrait-il donc reformuler la question : la dictature du nez sur la bouche ?