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Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

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francois999 écrit: Il arrivera bien un jour où cela s’arrêtera comme pour les carruades et lafitte vers 2012 (je me rappelle plus l'année mais suite à un stop sur les cadeaux d'affaire, le marché des lafitte s'est retourné violemment )


Intéressant cet exemple des Carruades, que je ne connaissais pas.

Je me demande souvent si les Chinois et autres qui achètent au prix fort les meilleurs 1ers et grands crus bourguignons jouent parfois du tire-bouchon et apprécient ce qu'il y a dans la bouteille.
Je ne nie pas qu'il y ait des connaisseurs et de bons dégustateurs dans le nouveau monde, mais je ne peux m'empêcher de penser que la subtilité de ces vins pourrait vraiment ne pas correspondre à leurs goûts.
Pourtant rien ne semble se passer, pas même à l'aube d'une crise économique et financière déclenchée par le Coronavirus, si j'en crois les récentes décisions tarifaires de bien des domaines bourguignons (au prétexte que 2018 est un grand millésime et patati et patata).
Et même si cela venait à se produire, les marchés étant mondiaux, il pourrait rester bien des gens à l'autre bout de la planète pour continuer à désirer ces vins…

Cordialement,
Thomas.
14 Mai 2020 15:45 #1

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Réponse de Roger Soif sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

th7513 écrit: Je me demande souvent si les Chinois et autres qui achètent au prix fort les meilleurs 1ers et grands crus bourguignons jouent parfois du tire-bouchon et apprécient ce qu'il y a dans la bouteille.
Je ne nie pas qu'il y ait des connaisseurs et de bons dégustateurs dans le nouveau monde, mais je ne peux m'empêcher de penser que la subtilité de ces vins pourrait vraiment ne pas correspondre à leurs goûts.


Je trouve cela terriblement condescendant comme point de vue.
Il suffit de regarder sur les réseaux sociaux le (très grand) nombre d’amateurs asiatiques et américains qui organisent des dégustations ou qui décrivent les bouteilles qu’ils ont ouvertes... Des récits de dégustation souvent très précis et justes.
C’est bien là le problème depuis quelques années : le nombre de vrais amateurs de Bourgogne qui explose partout dans le monde.
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14 Mai 2020 16:26 #2

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Réponse de jd-krasaki sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

Dans l'histoire du vin c'est quand même l'export des meilleurs vins qui a tiré la qualité vers le haut. Difficile de dire que les étrangers ne savent pas apprécier... La situation actuelle n'est pas tellement différente, même si la qualité est déjà à un très haut niveau :)
Ces vins-là sont des produits de luxe, pas une "commodité" interchangeable soumise à la loi de l'offre et la demande.

JD | Lutèce
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14 Mai 2020 16:41 #3

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Bonsoir,

Non, je ne voulais surtout pas paraître condescendant.
Je n'aurais peut-être pas dû employer le terme de "subtilité", mais plutôt parler d'orginalité.

Mon propos était simplement de dire que les bourgognes sont souvent à l'opposé du goût international pour les vins charpentés et boisés, qui sont d'ailleurs nombreux à l'échelle internationale.
Bien sûr il y a des cercles de dégustateurs qui les apprécient partout.
Mais est-ce vraiment eux qui achètent le gros de la production ?
Les acheteurs, dans l'ensemble, savent-ils vraiment ce qu'il y a dans la bouteille ?
Si vous me dites que oui, alors je retire mon propos.
C'est sans importance.

Désolé d'avoir choqué en tout cas.
Le vin a toujours été pour moi une affaire d'humilité, je ne me serais pas permis.

Cordialement,
Thomas.
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14 Mai 2020 20:59 #4

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th7513 écrit: Mon propos était simplement de dire que les bourgognes sont souvent à l'opposé du goût international pour les vins charpentés et boisés, qui sont d'ailleurs nombreux à l'échelle internationale.
Bien sûr il y a des cercles de dégustateurs qui les apprécient partout.
Mais est-ce vraiment eux qui achètent le gros de la production ?
Les acheteurs, dans l'ensemble, savent-ils vraiment ce qu'il y a dans la bouteille ?


Le gout international universel n'existe pas, ce que tu décris serait au mieux un goût déjà un peu démodé, anglo saxon ( et encore...)

Les acheteurs, dans le monde, achètent en fonction de leurs moyens. Rien n'autorise à penser que celui paye 3 € ou 300 € sache plus que l'autre ( ou moins que l'autre ) ce qu'il y a dans le verre., pour une réponse diplomatique. En fait, je dirais que plus on doit boire des vins à 300-, plus on doit devenir disons "exigeant" même si la qualité n'est pas proportionnelle.
14 Mai 2020 21:23 #5

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

je suis quand même assez d'accord avec Thomas après qu'il a explicité son message.

Allez demander aux oenologues-chimistes des grosses productions si le goût "international" n'existe pas. Sur LPV, on doit parler de moins d'1% de la production de vin mondiale.

Yves Zermatten
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14 Mai 2020 22:28 #6

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Agitateur a raison, ce goût international est rêvé...

Si un goût plus "international" existe, dans mon expérience récente, ce serait :
- moins de tannins, (vraiment, surtout pas de tannins à la française)
- plus de fruit
- moins d'acidité.

Pour le bois, c'est finalement très largement rejeté et les oak-monsters commencent même à disparaître (sauf sur le chardo... à cause de la Bourgogne, justement).

Quant aux Bourgognes évoqués plus haut... ils ont atteint un tel niveau de prix qu'ils sont achetés avant tout quand on en a les moyens. La réputation fait tout, le goût passe après. Et ça n'est pas spécifique des chinois. Ceci dit, vu que la Bourgogne est considéré comme l'étalon du PN, beaucoup de vins d'ailleurs la prenne pour modèle, du coup, je pense que si, la Bourgogne (quand les vins ne sont pas ratés), correspond bien aux attentes internationales.

Finalement, j'ajouterais que je pense les amateurs étrangers tout aussi capables d'apprécier les vins français (voire même plus) que les français eux-même, car souvent, ils n'ont pas de préjugés, de conflits d'intérêt ou de déformation du palais. C'est d'ailleurs, je trouve, assez généralement vrai qu'il vaut mieux faire confiance à un non local pour juger des vins locaux. Exemple, en Bourgogne et Bordeaux, je fais bien plus confiance aux journalistes britanniques qu'aux journalistes français.

Site perso (non commercial) www.wineops.fi/?page...
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14 Mai 2020 22:40 #7

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Réponse de Yves Zermatten sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

Parle-t-on des amateurs de vin ou des consommateurs de vin ?

Sur tous les consommateurs de vin dans le monde, quelle est la proportion qui sait ce qu'est un Bourgogne ?

Yves Zermatten
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14 Mai 2020 22:50 #8

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Réponse de Roger Soif sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

th7513 écrit: Bonsoir,
Mon propos était simplement de dire que les bourgognes sont souvent à l'opposé du goût international pour les vins charpentés et boisés, qui sont d'ailleurs nombreux à l'échelle internationale.
Bien sûr il y a des cercles de dégustateurs qui les apprécient partout.
Mais est-ce vraiment eux qui achètent le gros de la production ?
Les acheteurs, dans l'ensemble, savent-ils vraiment ce qu'il y a dans la bouteille ?


La réponse à cette question est : autant qu'en France.
Par curiosité, va faire un tour sur le groupe Facebook "Burgundy lovers". Plus de 6.000 membres, la plupart des asiatiques et des américains. Tu verras ce qu'ils boivent, comment ils le décrivent et leur passion pour les climats et la Bourgogne en général. Compare le niveau avec ce qui se fait ici et reviens nous dire....
14 Mai 2020 22:57 #9

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Cela devient trop polémique...

Pour répondre à Roger Soif : ok, soit, mais quelle proportion des acheteurs cela représente-t-il ?

Je maintiens juste mon propos initial : je me demande si, disons, un certain nombre d'acheteurs ne seront pas surpris, voire déçus, par ce qu'ils vont trouver dans la bouteille... si jamais ils ouvrent leurs bouteilles...
Si je me trompe alors tant mieux pour les professionnels à qui cela profitent et si j'ai raison alors ça devrait redonner l'espoir aux amateurs que nous sommes d'avoir peut-être à l'avenir un meilleur accès à ces vins.

Je m'arrête là.

Bonne soirée à tous.

Cordialement,
Thomas.
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14 Mai 2020 23:44 #10

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Roger Soif écrit: Par curiosité, va faire un tour sur le groupe Facebook "Burgundy lovers".

Merci pour l'info.
Hier soir je me suis inscrit et en survolant j'y ai vu des cartes des appellations réalisées par de vrais passionnés.
Je n'ai été assez assidu à l'école pour engager une discussion dans une langue qui m'est étrangère mais je sais qu'il y en a beaucoup sur LPV qui ont ces compétences.
Il pourrait être opportun de demander aux auteurs si nous pouvons reprendre leurs cartes en indiquant la source bien entendu afin de les publier sur LPV dans le sujet dédié.

Sylvain
15 Mai 2020 08:57 #11

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Ne peux t'on pas penser que certains amateurs français soient aussi déçus, ceux qui auront craqué le PEL pour une caisse de 6 ???
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15 Mai 2020 12:38 #12

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Réponse de francois999 sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

Sylvain, tu as steen ohman qui fait des jolies cartes.
Mais comme il en vit, je doute qu’il veuille bien les partager

Francois // chaque avis est subjectif et la somme des subjectivités fait une objectivité (F Mauss)
16 Mai 2020 07:32 #13

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agitateur écrit: Le gout international universel n'existe pas, ce que tu décris serait au mieux un goût déjà un peu démodé, anglo saxon ( et encore...)


Ça se discute... :whistle:

www.wine-searcher.co...
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16 Mai 2020 09:11 #14

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These are a few of the myths spread by the "wine intelligentsia" – the sommeliers, bloggers and writers who dominate our wine conversations.

Et wine searcher en est un :D
16 Mai 2020 10:59 #15

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Le goût boisé est encore bien populaire en France. Nos best-sellers en vins blancs sont le Morillon, l'Air du temps Chardonnay, et Terres salées, trois vins au goût boisé très marqué. Et je ne peux pas dire que j'appuie leur vente : c'est l'archétype de ce que je n'aime pas (enfin, Terres salées au bout de 10 ans, c'est très bon – mais 95 % sont hélas bus dans l'année).

Comme on a aussi une clientèle de connaisseurs, le riesling se vend très bien, toutefois.

Eric
Mon blog
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16 Mai 2020 11:35 #16

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Je suis tout assez d'accord avec Eric.

Je pense qu'il faut arrêter de prendre les buveurs des pays du "nouveau monde" pour des idos sans culture et sans goût.
Et il faut encore plus arrêter de croire que les consommateurs (notamment français) sont des amateurs avertis avec des goût qui serait plus raffinés.

Mon métier me montre tous les jours que le français moyen ne connait pas grand chose au vin pour ne pas dire rien.
Et ce que vous pouvez appelé "goût international" est largement partager pas le consommateur français.

Au restaurant lorsque quelqu'un me demande par exemple un Meursault il s'attend à avoir un blanc riche, gras et boisé comme il faut. S'il se retrouve avec un vin assez droit, non boisé, et peu gras (genre Roulot) il sera assez déçu dans 95% du temps.
On peut faire pareil avec les rouges.

Et du point de vu du consommateur moyen, l'amateur expert a aussi des goûts assez spécifiques qui réponde à certains standard que l'on peut facilement caricaturer.

C'est pour ça que je pense que porter un jugement sur le goût de chacun est assez périlleux.

Florent
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16 Mai 2020 12:04 #17

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La cuvée Hortense est aussi un bel exemple ( bordeaux )

En gros, tous les goûts existent partout.
La définition d'un goût cible pour rentrer sur un pays ou une excuse pour justifier qu'on se soit fait sortir, c'est une erreur de jugement. Mais tout çà, si c'est vrai pour les prémium. et au delà.

En entrée de gamme / milieu de gamme ( moins de 10 €TTC consomateur France - ce qui peut être 4 fois plus dans certains pays pour la même fiole par les jeux de taxes et cascades d'intermédiaires), il y a des courants forts de "goût" , mais on est hors de LPV. Et encore plus en dehors du thème "inflation".

A noter qu'un vin aromatique en intensité sera souvent qualifié de "fruité" quand bien même il est ultra boisé, pour revenir aux marchés de masse. Et l'acidité ne plait pas....

Un marché, c'est le gout d'un segment et tout ce qui fait le commerce ( circuit de commercialisation, pricing, packaging, image, com', etc...).
16 Mai 2020 12:05 #18

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il y a des courants forts de "goût" , mais on est hors de LPV.

LPV, comme je l'ai plusieurs fois écrit, représente au mieux 1 % des consommateurs. C'est d'ailleurs pour cela que lorsque je vois des étudiants débarquer ici pour une étude de marché, je rigole doucement, car rien de valable ne pourra en sortir.

Eric
Mon blog
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16 Mai 2020 12:17 #19

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FloLevBen écrit: Je suis tout assez d'accord avec Eric.

Je pense qu'il faut arrêter de prendre les buveurs des pays du "nouveau monde" pour des idos sans culture et sans goût.
Et il faut encore plus arrêter de croire que les consommateurs (notamment français) sont des amateurs avertis avec des goût qui serait plus raffinés.

Mon métier me montre tous les jours que le français moyen ne connait pas grand chose au vin pour ne pas dire rien.
Et ce que vous pouvez appelé "goût international" est largement partager pas le consommateur français.

Au restaurant lorsque quelqu'un me demande par exemple un Meursault il s'attend à avoir un blanc riche, gras et boisé comme il faut. S'il se retrouve avec un vin assez droit, non boisé, et peu gras (genre Roulot) il sera assez déçu dans 95% du temps.
On peut faire pareil avec les rouges.

Et du point de vu du consommateur moyen, l'amateur expert a aussi des goûts assez spécifiques qui réponde à certains standard que l'on peut facilement caricaturer.

C'est pour ça que je pense que porter un jugement sur le goût de chacun est assez périlleux.


Pour moi, le goût est une chose. Mais, et c'est là que je pense qu'il existe encore une différence entre "l'ancien monde" et le "nouveau", c'est que globalement, chez nous, le vin est un produit de consommation courante; quotidien. Beaucoup d'européens consomment du vin au quotidien. Surtout dans les pays producteurs (et la Belgique, car si la bière reste notre boisson nationale, le vin a une Histoire chez nous). Alors que dans une majorité de pays hors Europe, le vin est, plus que chez nous, un produit de luxe, que l'on ne consomme pas au quotidien. De fait, le paraître avec une bouteille de grand vin français, Italien ou espagnol, est un marqueur social, qui me semble plus important que chez nous ( attention, il est clair, que dans certains milieux chez nous, le vin de luxe est aussi un marqueur).

Laurent
16 Mai 2020 12:22 #20

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Je pense qu'on peut réduire l'ancien monde européen à l'Espagne ( et le Portugal ), l'Italie, la France ( et une de ses région: la Belgique :D :D )

Il existe aussi d'autres pays gros consommateur annuels et donc journaliers: l'Argentine par exemple. Alors que le voisin chilien boit 3 ou 4 fois moins, ....et exporte beaucoup plus ( surtout en valeur ).
16 Mai 2020 12:39 #21

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En terme de consommation par habitant, il semble que ce soit l'Uruguay, le premier pays hors Europe :) ... Mon propos est bien d'illustrer que le vin est un produit de luxe dans beaucoup de pays, et loin d'être la première boisson alcoolisée consommée. Par contre, des amateurs comme ceux ici, sur LPV, je crois que dans chaque pays il en existe un pourcentage. C'est indéniable. Mais, sur des places comme Hong Kong ou une partie des places des affaires, cela reste, il me semble, plus un marqueur social qu'une vraie passion ;)

Laurent
16 Mai 2020 13:04 #22

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Grosse conso et "affaires", pas loin de nous, le luxembourg se pose là....

En Chine, pour la conso régulière d'alcool, c'est le baijiu. C'est d'ailleurs le plus gros consommateur mondial de spirit ( en volume, mais même par habitant ils ne doivent pas être mal )
16 Mai 2020 13:23 #23

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

tiens tiens : discussion déjà faite sur LPV :
www.lapassionduvin.c...

cocorico, kikiriki et kukuriku sont dans un bateau
L’un des premiers cours de géopolitique dont je me souvienne avait été assez saisissant bien que très classique et va sans doute rappeler bien des souvenirs à biens des lecteurs : il consistait juste en la confrontation de mappemondes utilisées dans différents pays. Evidemment, la prise de conscience du nombrilisme de chacun renvoyait au nôtre, c’est-à-dire à celui qui nous tient le plus. Je me suis rappelé de ce cours à la faveur d’un passage dans un pays d’Europe centrale quand, regardant le bulletin météorologique, je vis le présentateur irrespectueux, bafouant ma géographie pour se poster pile à la gauche de l’écran et dissimilant impunément le centre de mon monde.

Plus bouleversant encore fut cette expérience de lecture d’un magazine anglais sur le vin, totalement ouvert à tous les vins du monde, sans nombrilisme, bien entendu, faute d’avoir un nombril vineux, pourrez-vous me rétorquer avec justesse. Pour l’instant, certes …

On y parlait sans complexe aucun de ces vins exotiques d’Argentine, du Chili, du Brésil, mais aussi d’autres plus proches, de Géorgie, de Croatie, de Hongrie, d’Autriche et d’Allemagne : je crois bien me souvenir qu’on y évoquait aussi des vins français. Mais cette mise en perspective des choses et surtout des vins fut sans doute la plus belle leçon que je reçus, dans la droite ligne de celle que je subis, jeune potache en facultés. Il n’y avait ni prééminence, ni même éminence d’ailleurs et je voyais bien quelques grands noms aux formes hexagonales se polir pour arrondir leurs arrêtes au point de ne pas dépasser des autres tant que cela.

Pourtant, il semble que le monde des amateurs francophones et / ou francophiles se soit déjà largement ouvert à une partie du monde, certes la plus proche, mais quand même, l’effort est notable : l’Italie, trouve grâce, le nebiollo a déjà ravi bon nombre de cœurs pourtant totalement voués au pinot noir, la supériorité des rieslings allemands ne fait plus guère de doute et quand on sait que ce cépage est tenu comme le plus grand ayant délogé le chardonnay de son piédestal, c’est la fin du vin français décrit avec certitude comme le meilleur du monde !

On découvre donc qu’à l’international, il n’y a pas ce fameux goût « international » qui d’ailleurs était bien franchouillard puisqu’il n’était qu’une extrapolation de ce qui se faisait au cœur de nos vignobles, qu’ils soient bordelais pour le vin rouge ou bourguignon pour le vin blanc (extraction et boisé marqué). Ce goût international qui n’est finalement qu’une invention française, une volonté de défense des spécificités, presque un réflexe de survie, semble avoir fait long feu.

On peut d’ailleurs se demander si ce regain de curiosité pour « l’ailleurs » qui fait tant peur à la production française ne trouve pas sa cause dans le cri exagérément fort de ce coq dont le cocorico démesuré est un dernier sursaut d’auto-persuasion qui a rendu des vins tellement inaccessibles qu’il a finalement obligé l’mateur à prendre les chemins de traverse. Ce qui est surprenant c’est que ce chant du coq que l’on entend identique quand on se trouve justement ailleurs, se dit différemment dans d’autres langues : kikeriki en Allemand et kukuriku en slovène.

Etonnant, non ?

Et encore, ces certitudes nouvelles ne vont-elles pas voler en éclats, elles aussi quand des terroirs qu’on ne soupçonnait pas vont se révéler ? Terroirs anciens, ou nouveaux ou encore renaissants … J’en veux pour preuve cette expérience que j’ai menée aujourd’hui. Un vin allemand, un grand cru très réputé face à un vin slovène : deux rieslings que même le style ne sépare pas (le prix quand même, du simple au triple !). Le premier qui m’avait impressionné, que je tenais pour grand. Le second que j’aime bien, avec dans ce j’aime bien autant d’attache sentimentale que d’analyse sensorielle. Au même niveau, impossible à départager, tout en haut. Bon c’est vrai que kikiriki et kukuriku, vu d’ici, c’est un peu la même chose.

Jérôme Pérez
16 Mai 2020 13:31 #24

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Le pinot est un des cépages les plus présents dans le monde.
La Bourgogne maintenant classée à l’Unesco!
Envie d’aller à la source du Pinot, production limitée, plus de monde intéressée et boum Badaboum, les prix augmentent, les vins vont à l’export, des touristes supplémentaires en Bourgogne.

Tout ça pour dire, le goût international est une hérésie ! Il y a des effets de mode
Dans certains pays les vins natures explosent et ceux d’origine française.

Bref ce n’est pas une question de goût mais de mode et de gestion de distribution couplée au tourisme!

Aussi come écrit plus haut, la France n’est pas le centre du monde du vin mais on le souhaiterait !

Bien à vous

Sylvain
16 Mai 2020 13:33 #25

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

Ce que l'on appelle "goût international", grosse extraction, maturité parfois dépassée, acidité basse et élevage appuyé a été inventé en France sous l'ère Parker, pour plaire à sa majesté, en Bordelais et Rhône pour le rouge et en Bourgogne pour le blanc.
C'est vrai que ce fut exporté largement à l’étranger et souvent par des flying winemakers français et brandi ensuite comme des étendards puis épouvantails pour fustiger l'invasion ... trop facile

Jérôme Pérez
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16 Mai 2020 13:35 #26

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En fait on devrait plutôt dire la Parkerisation du vin qui en fait ne touche que quelques régions viticoles comme citées plus haut!
16 Mai 2020 13:38 #27

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Réponse de Roger Soif sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

ysildur écrit: Mais, sur des places comme Hong Kong ou une partie des places des affaires, cela reste, il me semble, plus un marqueur social qu'une vraie passion ;)


Voilà précisément le genre de phrase qui m'horripile, franchouillarde à souhait et lourde de sous-entendus. Nous, en France, nous sommes de vrais amateurs, mais là-bas, ils achètent des grands vins sans savoir, juste pour leur statut social, parce que c'est cher et prestigieux.
Sauf qu'il suffit de voyager un peu et d'écouter le monde pour se rendre compte que le nombre d'amateurs très pointus explose partout, et notamment en Asie et aux Etats-Unis. Ils n'hésitent pas à mettre très cher pour une bouteille qu'il rêvent de goûter. Et les prix s'envolent.... Ces amateurs ne sont pas différents de ceux qu'on trouve par ici.
Après, il y a un goût international pour des chardonnays beurrés et boisés, ainsi que pour tous types de vins surextraits et sucraillons. Mais là on n'est plus dans le même registre ni des mêmes consommateurs. On est bien plus dans la consommation de masse qui n' a plus grand chose à voir avec l'évolution du prix des grands vins.
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16 Mai 2020 15:30 #28

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Roger Soif écrit:

ysildur écrit: Mais, sur des places comme Hong Kong ou une partie des places des affaires, cela reste, il me semble, plus un marqueur social qu'une vraie passion ;)


Voilà précisément le genre de phrase qui m'horripile, franchouillarde à souhait et lourde de sous-entendus. Nous, en France, nous sommes de vrais amateurs, mais là-bas, ils achètent des grands vins sans savoir, juste pour leur statut social, parce que c'est cher et prestigieux.
Sauf qu'il suffit de voyager un peu et d'écouter le monde pour se rendre compte que le nombre d'amateurs très pointus explose partout, et notamment en Asie et aux Etats-Unis. Ils n'hésitent pas à mettre très cher pour une bouteille qu'il rêvent de goûter. Et les prix s'envolent.... Ces amateurs ne sont pas différents de ceux qu'on trouve par ici.
Après, il y a un goût international pour des chardonnays beurrés et boisés, ainsi que pour tous types de vins surextraits et sucraillons. Mais là on n'est plus dans le même registre ni des mêmes consommateurs. On est bien plus dans la consommation de masse qui n' a plus grand chose à voir avec l'évolution du prix des grands vins.


Je ne puis que conseiller de relire l'ensemble de mon propos plutôt que de retirer une phrase de son contexte ;) . Et pour infos, je ne suis pas français!

Je l'ai indiqué, je ne remets absolument pas en cause le fait qu'il y ait des amateurs dans l'ensemble des pays. Et que ces amateurs ont de bonnes connaissances. Au contraire, dans les pays non producteur de vin, il y a généralement un plus grand éclectisme (il n'y a qu'à voir le rayon vin d'un mark&spencer en Angleterre, c'est assez varié!) . Ce que je défends, c'est que dans beaucoup de pays, le vin n'est pas une boisson alcoolisée qui se consomme au quotidien et qu'il est un produit de luxe. Et qu'une partie de ceux qui en consomme, le fond plus par marqueur social et mode que par véritable passion...

Laurent
16 Mai 2020 16:04 #29

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Le "goût international" du vin, fantasme ou réalité ?

Oui mais des pays producteurs de vin il y en a beaucoup et ce sont ces pays qui furent taxés de produire des vins de style internationaux, ultime insulte de ce qui n’était pas français. C’est une de façon de voire les choses tout de même très autocentrée et très limite philosophiquement.
C’est aussi une preuve d’une grande méconnaissance et d’un grand mépris pour les autres pays producteurs de vins qui ont pour certains une tradition vinicole plus ancienne que la nôtre.
Encore une fois ce style dit international, c’est celui des vins français des années 90.
Du reste si on se penche un peu plus sur les cépages dits internationaux, hein ? Cabernet merlot syrah chardonnay sauvignon ... ce sont des variétés tout de même revendiquées cocorico, non ?

Jérôme Pérez
16 Mai 2020 16:14 #30

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