Je crois avoir récemment lu un message d'Eric (corrige moi si je me trompe) qui disait en gros que les vins de l'Antiquité devaient avoir plus ou moins le goût du Beaujolais nouveau d'aujourd'hui (en caricaturant) puisque pas de méthode de conservation etc. Dans
cet article
on retrouve un peu la même idée de vin qui ne peut pas vieillir :
Some historical context. Consider wine in antiquity. What would it have tasted like? Most of it would have been bad: in the absence of effective preservatives and frequently exposed to oxygen, it would have gone off quickly. The most sought-after wines would be young ones, just after vintage. Any fruitiness would quickly be lost to be replaced by the dullness of oxidation and sharp aromas of acetic acid from bacterial activity. In ancient times various substances were frequently added to wine in an attempt to preserve it, or – failing this – to mask the aromas of decay.
Or,
dans cette BD
, je vois bien autre chose. Notamment il est écrit que les bons vins sont mis à reposer dans des amphores pendant plusieurs années, parfois même plusieurs dizaines d'années. Dans une bulle : "La grande invention des Romains, c'est la notion de crus vieillis longtemps, exactement comme nos grands crus actuels !". Pline parle d'un millésime de Falerne, une des appellations les plus réputées du monde Romain : un vin vieux de plus d'un siècle ! Pline lui-même établit un classement de 16 grands crus, classés ou non. On retrouve dans la cave de l'avocat Hortensius 50000 amphores à sa mort en -50, classées par années et provenance.
J'ouvre ce topic sans question, pour la discussion, et si certains ont des infos sur les vins de cette époque, qu'ils soient les bienvenus !
Je crois avoir récemment lu un message d'Eric (corrige moi si je me trompe) qui disait en gros que les vins de l'Antiquité devaient avoir plus ou moins le goût du Beaujolais nouveau d'aujourd'hui (en caricaturant) puisque pas de méthode de conservation etc.
Je pensais aux vins en France du moyen-âge jusqu'au XVIIème siècle
La conservation dans l'antiquité se faisait de plusieurs façons
- ajout de résine
- ajout d'eau de mer
- récipients recouverts de naphte
- ajout d'épices
- chauffage (et réduction) du vin
Y a pas de secrets : le vin ne se conserve pas sans "manipulation" de celui-ci.
Disons qu'ils préféraient les boire purs. Mais il existait tout de même l'hypocras qui est un descendant des vins romains. Comme la France était recouverte de vignes du fait des monastères et églises qui avaient besoin de vins pour leurs offices, mais aussi pour la cour des seigneurs locaux, les vins n'avaient pas besoin de faire de longues distances. Il n'y avait donc pas besoin de les "bidouiller" pour résister à de longs transports.
Et le vin gallo-romain jaillit dans la lumière Fouilles préventives, archéobotanique et nouvelles approches en génétique révolutionnent nos connaissances sur les cépages antiques.
Si vous vous intéressez aux vins de l'Antiquité, je ne puis que vous conseiller vivement d'acquérir le Livre XIV de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (Editions Les Belles Lettres). Il est entièrement consacré à la vigne et au vin et est riche d'enseignements de toutes sortes. Le texte est en latin mais pas de panique, il est accompagné de sa traduction.
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Les recherches des scientifiques confirment ce que nous disait Pline :
A propos de la poix : "La poix d'Italie la plus estimée pour les récipients vinaires est celle du Bruttium. On la fait avec de la résine d'épicéa commun; celle des pins martimes d'Espagne a fort peu de valeur, car leur résine est amère, sèche et d'une odeur forte... Aux défauts déjà mentionnés s'ajoutent l'acidité ou l'amertume de la fumée et, pour la poix, le goût de brûlé. On reconnaît qu'elle est bonne si les morceaux sont brillants et se ramollissent sous la dent en laissant une agréable saveur piquante."
Quant au traitement des jarres à vin : "Il faut les poisser dès le lever de la Canicule, puis les rincer à l'eau de mer ou à l'eau salée, ensuite les saupoudrer de cendres de sarments ou d'argile, les essuyer et les parfumer à la myrrhe, ainsi qu'à plusieurs reprises les celliers eux-mêmes" (A votre santé !
)
Dans un autre passage, Pline nous parle de divers additifs et colorants ajoutés au vin et émet cette conclusion, hélas toujours d'actualité : " Tant de poisons pour le contraindre à plaire et nous nous étonnons de sa nocivité !"