Quand Bison Bourré envoie Gunthard dans les bouchons
Champagne Dom Pérignon 1996
Robe jaune dorée
Nez élégant, posé, sur un léger grillé et des notes de pierre chaude confortables.
Attaque étonnante par une perception de sucrosité et d'épaisseur qu'une acidité tonique vient relayer rapidement.
L'équilibre est plutôt sur l'ampleur et la richesse que sur la vivacité, avec une bulle titillante très légère, presque évanescente.
Finale agréable dotée d'une vraie présence.
Très bon. Mais peut être en phase descendante sur cette bouteille.
Cromesqui de pied de porc et foie gras
Champagne Billecart-Salmon, Le Clos St Hilaire, 1996
Robe bouton d’or.
Nez discret, sur la peau d’orange séchée, des notes d'évolutions épicées, sur les fruits secs. Mais rien de très causant, avec un petit côté austère.
Sensations semblables en dégustation avec une bouche ferme, dense, à l'acidité juste mais à la trame amère assez présente.
Sur le pied de cochon, le vin prend de l'enrobage et son équilibre vineux devient plus cohérent.
Finale sérieuse, plus en droiture carrée qu'en réel plaisir pour moi.
Bien.
Champagne Ulysse Colin, Blanc de Noirs Extra Brut, Les Maillons
Dégorgé le 15 février 2017
Robe finement dorée.
Nez magnifique, élégant, sur une première impression boisée qui s'intègre parfait dans un ensemble pur et franc de notes minérales et de fruits jaunes.
Très belle bouche structurée, à la fois puissante et dynamique, sur un point d'équilibre remarquable entre tension et capacité de relance sans morsure.
Finale redoutable de plaisir, portée par une bulle crémeuse et une structure sans faille toute en allonge.
Excellent !
Domaine des Comtes Lafon, Meursault-Porusots 1er cru, 2020
Bouchon Diam30 très long.
Robe délicate, sur un très léger jaune gris vert
Nez élégant, ultra précis, sur un très fin pierreux et des notes de tournesol.
Bouche riche en ampleur d'attaque, avec un beau volume tapissant mais nerveuse à la fois par une trame acide très bien intégrée.
Les goûts de cailloux chauds sont aussi précis que le nez et participent à ces belles sensations de délicatesse.
Finale facile et gourmande, à la fois bien mûre et dans des déliés très agréables sur le palais.
Très joli vin !
Le fond de bouteille terminée le lendemain est un modèle d'élevage bois maitrisé, d'une précision quasi horlogère pour un vin remarquable d'équilibre.
Domaine Albert Grivault, Meursault 1er cru Clos des Perrières, 2008
Bouchon parfait.
Robe sur un doré franc mais plutôt léger.
Nez discret et assez peu causant qui ne laisse passer que des notes de caramel au lait.
La même aromatique toffee marque l'attaque et crée un point gênant pour moi car je déteste ça.
Le vin possède néanmoins une belle trame, sur une grosse acidité motrice mais bien intégrée à un volume plein.
Dommage que le déroulé aromatique soit si marqué par le lactique car il y a du vin.
Finale salivante et pêchue mais pas d'une complexité folle et avec un peu d'amertume.
Bien+
Tartare de veau et gambas, coulis de tomates vertes
Domaine François Raveneau, Chablis grand cru Valmur, 2008
Robe très claire.
Nez élégant, sur une fine réduction hyper chablisienne, sur le praliné, l'huile d'arachide puis des notes florales.
Bouche précise, très bien positionnée, à la fois droite et pleine, avec une forme de richesse contenue par une acidité pointue très agréable.
Les goûts sont encore très jeunes même si le vin reste accessible et expressif.
Très belle structure et finale à la fois élégante et d'une vraie densité.
L'avenir lui est grand ouvert pour chercher plus de fondu et de complexité aromatique.
Très bien.
Maison Trimbach, Alsace Riesling, Frédéric Émile, 2008
Bouchon inquiétant car puant, sur des notes de vieille cave humide.
Robe discrète, sur un jaune légèrement vert.
Nez serré, sur le citron vert, un côté béton frais, le réchauffement dans le verre ramenant des notes plus agréables car fruitées.
Mais la bouche est hyper stricte, citrique à en devenir raide, sans volume pour équilibrer son absolu sécheresse.
L'avenir dira si un bouchon très très fourbe a pu abimer ce vin qui m'a souvent emballé car j'ai quand même un petit doute sur les amers secs de la finale.
A revoir.
Château Cheval Blanc 1949, mise Vandermeulen
Robe bordeaux d'une jeunesse pas croyable quand j'apprendrai l'âge du vin.
Nez terreux et d'évidence abîmé par un léger liège qui voile l'ensemble.
Bouche un peu fatiguée, pas totalement bouchonné mais un peu aride, à la finale usée et asséchante.
ED
Thibault Liger Belair Sucesseurs, Corton Renardes, 2016
Robe jeune, pourpre
Nez magnifique de précision et de générosité, avec un côté Reynaud sans alcool, sur la cendre, l'épine de pin, les fruits noirs, l'olive. L'aération et le réchauffement fait rougir le fruit. C'est superbe !
Très belle bouche droite, dense et profonde, sur de beaux goûts floraux et là encore proposant toutes les qualités de vins plus sudistes sans la charge solaire ni alcoolique.
Finale longue et savoureuse, à la fois précise et d'une belle allonge tannique.
Très beau vin !
Côte de cochon ibérique au four, bouillon de porc
Domaine Comte Georges de Vogüe, Musigny, 2006
Je suis servi le premier. Mais à peine le nez posé sur le verre que les copains me regardent d'un air atterré.
Nooooooooon ?
Ben si, et pas qu'un peu....
Si le Cheval pouvait encore circuler d'une roue voilée dans les bouchons, là, c'est carambolage et sortie de route directe !
Ah nom di djiou de nom di djiou !
Et c'est là où le Gunthard, c'est plus fort que toi !
Car le dégustateur chevronné voyage toujours armé d'un back up.
C'est dingue la peur de manquer chez ces gars là...
Mais faut reconnaître que y'a rarement de plaintes à la fin.........
Château Cos d'Estournel, Saint-Estèphe, 1996
Robe chatoyante (font chmire ces bordelais avec leur machin de 30 ou 50 ans que je prends toujours pour des adolescents).
Nez très classique, sur le goudron, la petite pointe de bretts sur le cuir et le giboyeux qui va bien car apporte une complexité aux fruits noirs épicés sans non plus emporter les arômes du côté obscur de la boyauterie septique.
Bouche droite, aristocratique, avec un petit coté sévère en dégustation seule mais qui répond bien à ma cochonaille.
Les goûts à l’ancienne sont agréables, toujours sur cet équilibre ferreux, fruits épicés et créosote.
Même si j'aurais aimé un peu plus de chair, force est de constater que la finale est hyper longue, pointue sans être asséchante.
Plutôt très bien.
Valdespino, Jeres VOS, Medium Sweet Oloroso Blend, Solera 1842
Robe étonnante sur un marron grisonnant, avec un petit dépôt.
Nez passionnant, sur les fruits secs, la noix de pécan, le caoutchouc, le cacao café brûlé, les champignons séchés, des notes médicinales.
Bouche racée, hyper énergique, sur une tension qui tient une sucrosité modérée, sur une puissance motrice sur le palais accentuée par une très grande complexité aromatique épicée.
Finale d’une extrême persistance et d'une totale franchise, très tendue, sur la morille, le café, l’empyreumatique.
Très chouette et capable d'affronter le temps et une myriade d'accords possibles par son côté sucre sec.
Miam !
On y est tous passés un jour...
Mais faut reconnaître que certains soirs, le TCA, il vous ramone quand même le séant un peu plus qu'à l'accoutumée.
Dans ces moments là, on a vraiment intérêt à s'être retrouvés pour le plaisir de se rencontrer, enfin, de se retrouver, encore, et d'alimenter ensemble la boîte à souvenirs.
Pour tout ce qu'on aime sur LPV et qu'importe le prestige et les espoirs parfois déçus pour peu qu'on ait le plaisir et l'amitié qui restent à la fin du repas.
Passez tous et toutes de belles et reposantes vacances,
Et vivement de se revoir très vite quand la période des bouchons sera passée...
Bises
Oliv