Je remets ici le post ouvert, en meme temps, sous une autre rubrique:
La relation decrite ci-dessous n'est pas forcement celle qui a appuye sur la gachette, et loin de moi l'idee de tout sensationalisme, mais je ne pouvais m'empecher de faire un parallelisme avec un certain critique de vins ce matin ......
De l'agence Reuters:
PARIS (Reuters) - La thèse du suicide est privilégiée mardi après le décès du chef Bernard Loiseau, trois étoiles au guide Michelin et seul cuisinier coté en Bourse.
Patron d'une chaîne de restaurants qui portait son nom, le chef de l'hôtel restaurant La Côte d'Or, à Saulieu, dans le Morvan, a été découvert mort lundi en fin d'après-midi dans sa chambre, apparemment tué d'une balle tirée avec son fusil de chasse, retrouvé à ses côtés. Il avait 52 ans.
Sa société, Bernard Loiseau SA, cotée sur le second marché depuis décembre 1998, a fait savoir qu'un communiqué serait publié "ultérieurement". La cotation de l'action, indiquée en forte baisse, a été suspendue peu avant le début de la séance boursière.
Une autopsie doit être pratiquée dans la journée, a-t-on précisé de source proche de l'enquête. Elle devrait permettre de confirmer ou non l'hypothèse du suicide. Le dossier dépend du procureur de la République de Dijon.
Dans le milieu de la gastronomie, cet apparent suicide a immédiatement été relié à la récente rétrogadation de Bernard Loiseau dans le guide Gault-Millau 2003, où sa note est passée de 19 à 17 sur 20.
Le restaurateur lyonnais Paul Bocuse a ouvertement accusé le guide gastronomique.
"Oui, Gault-Millau l'a tué, je crois", a affirmé Paul Bocuse mardi matin sur LCI. "Puisqu'ils veulent de la publicité pour relooker leur guide, là ils vont l'avoir."
"Hier midi, il (Loiseau) était très affecté de ça", a-t-il dit. "On a des métiers très fragiles, il faut être solide pour tenir. Vous savez, quand vous êtes en haut du cirque et que tout d'un coup on vous descend, on ne sait pas pourquoi, il en était affecté."
Le directeur général de GaultMillau a répondu dès lundi soir à ces accusations. "Je ne pense en aucun cas que GaultMillau et sa note puissent être pour quoi que ce soit" dans la mort de Bernard Loiseau, a déclaré Patrick Mayenob, également sur LCI, en ajoutant: "Nous avons une appréciation tout à fait favorable de sa table."
La société Bernard Loiseau, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros en 2001, connaissait des difficultés boursières. Le titre avait chuté en décembre avant de remonter au début de l'année et le cours évoluait depuis en dents de scie. La rétrogradation gastronomique pouvait faire craindre une dépréciation gênant la reprise du titre en Bourse.
"Je me rends compte que certaines choses m'échappent. J'arrive très bien à maîtriser mes grenouilles, mais je ne maîtrise pas la Bourse", avait déclaré le chef le 6 janvier dans une interview au Figaro.
"C'EST FACILE DE DESCENDRE DES IDOLES"
Interrogé mardi sur le système des notations des grands cuisiniers comme Bernard Loiseau, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a estimé sur Radio France Internationale que "ça doit être très stressant pour les grands chefs".
Le ministre a évoqué "un métier extrêmement difficile parce qu'on est sans cesse sous le regard des médias, des guides et qu'on ne vous loupe pas".
"Saulieu est orphelin, trois enfants sont orphelins aussi. Notre agriculture a perdu l'un de ses prescripteurs les plus talentueux et la France s'est appauvrie", a estimé lundi soir André Daguin, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH).
"Je ne sais pas à qui c'est la faute mais je sais que dans certains milieux, il est bon de critiquer très fort ceux qui réussissent sans bien se rendre compte qu'on peut les tuer. C'est peut-être ce qui s'est passé", a-t-il dit sur LCI. "C'est assez facile de descendre des idoles pour se mettre en valeur et si c'est ça, j'espère que ceux qui ont fait ça ne vont pas dormir pendant longtemps, on y veillera.
Marc Veyrat, chef de La ferme de mon père, à Megève et de L'auberge de l'Eridan, à Annecy, a parlé d'un "véritable tremblement de terre dans la gastronomie et dans le monde de l'amitié qui réunit tous les chefs".
Marc Veyrat, qui s'est vu attribuer 20 sur 20 par le Gault-Millau 2003, a déclaré sur France-Info que Bernard Loiseau "était très, très affecté" par sa rétrogradation. Il a estimé que "le problème des guides, c'est que la gastronomie a été confectionnée de cette manière (...) on a des juges au-dessus de notre tête".
Député de la Côte-d'Or et vice-président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, François Sauvadet s'est dit "bouleversé par l'annonce de la disparition si brutale de Bernard Loiseau." "C'était un homme authentique, d'une grande simplicité, qui avait su redonner son sens à de vraies valeurs, les valeurs de nos racines, de nos terroirs".
Bernard Loiseau, apprenti chez les frères Troisgros de 1968 à 1971, avait acheté son restaurant de Saulieu en 1982 et obtenu en 1991 ses trois étoiles au Michelin.
Outre ses restaurants parisiens, les trois Tantes (Tante Louise, Tante Marguerite et Tante Jeanne), sa société s'est diversifiée avec une boutique et des articles siglés, des partenariats pour la vente de plats cuisinés, des livres publiés en France comme à l'étranger.
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