zapata écrivait:
Aux dernières nouvelles de Bordeaux, Poyferré 2005 serait bien supérieur à Barton, vendangé trop tôt...
wvd écrivait:
J' ai goutté Poyferré et Barton coté à coté et la difference est très assez grande. Barton à raté le plus grand millésime de Bordeaux!Poyferré est un des vins du millésime.
J'ai lu avec attention plusieurs posts desquels j'ai retiré ces deux commentaires. Je trouve personnellement qu'il est toujours très délicat d'imposer au public son jugement avec autant de force car il s'agit ici d'appréciations subjectives qui peuvent ne pas faire l'unanimité.
Concernant le problème de maturité évoqué si il est vrai que lors de la campagne on a pu entendre un petit groupe de dégustateurs animés par M. QUARIM évoquer une petite dureté dans les tanins signe selon lui d’une maturité moins aboutie chez Barton que chez Ducru Beaucaillou cet avis n’a pas recueilli la majorité des suffrages, loin de là. Et si il est encore vrai que Ducru brillait par la finesse de ses tanins il le doit avant tout à la qualité naturel de son terroir. Cette perception devenait caduque lorsque l’on comparait Barton et Las Cases. Le feu des critiques sur ce sujet précis fut très peu fourni et très peu d’experts s’en sont faits l’écho.
Par conséquent révéler au monde que Barton a raté le plus grand millésime du siècle sur la simple base d’une dégustation à un stade aussi précoce de la vie du vin, constitue je pense une offense injuste à l’endroit d’Antony BARTON dont nous connaissons tous ici la méticulosité et la passion. La qualité des dix derniers millésimes parle d’aileurs pour lui.
Si Quarim a été suffisamment sensible sur ce point pour mettre un bémol à sa notation cela n'engage que lui.
Il ne faut pas oublier qu’il a également écrit que ce problème de maturité devait être relativisé et qu’il était optimiste pour la suite puisque l’élevage devait gommer la dureté des tanins. Ce problème a été beaucoup plus criant à la même époque chez d’autres Châteaux, Montrose ou Comtesse, notamment (
)
Quand à la question de la date optimale des vendanges, il n'y a pas de vérité absolue tant chaque terroir est différent de part son exposition, la typologie de ses sols etc. Si bien qu'une date de vendange peut être optimale à Barton mais pas à Las Cases. Je crois que l'on peut se fier à l'expérience d'Antony BARTON sur ce sujet pour ne pas s’être trompé. Je ne le vois pas vendanger une semaine avant les autres. Je note également qu’ à l’unisson tous les dégustateurs, Quarim y compris, n’ont eu de cesse de louer la dimenson artistocratique et l’ampleur organoleptique de Barton. A aucun moment ils n’ont mentionné un nez de poivron qui aurait fait craindre effectivement un manque de maturité. Il ne faut pas oublier qu’une juste maturité permet une expression optimale de son terroir ce qui correspond au style de la maison Barton et préserver la classe du vin par une noble frâicheur. A contrarion une maturité trop poussée peut dominer le vin et limiter l’expression de son terroir et de sa classe. :
De récentes dégustations démentent d’ailleurs ce préjugé un peu trop vite monté en épingle. Un internaute a proposé ici même un CR suite à une très grande dégustation de 2005 aux Etats-Unis en présence des propriétaires (Lynch Bages, Cos d’Estournel, Haut Marbuzet, Barton, etc.). Sans écraser la concurrence, Barton a brillé par sa personnalité unique basée sur la pureté d'expression, la structure et la classe de son corps, sa puissance maîtrisée qui laisse place à la race de son terroir. Un vin sans fard, authentique à la longueur interminable. Le numéro spécial de septembre de la RVF allait également dans ce sens.
-D
Personnellement je ne suis pas aussi convaincu que vous sur la différence de qualité entre Poyféré et Barton 05. Je connais les qualités de Poyféré et même si le style s'est affiné ces derniers millésimes, il lui manque encore cette personnalité et cet race qui fait de Barton actuellement le vin le plus authentique de son appellation. Je me méfie d’autant plus de ces dégustations trop précoces que les mises étaient récentes et peuvent altérer le vin. Je ne comprends d’ailleurs pas vraiment le sens de ces dégustations car à ce stade les vins passent par des phases ingrates qui ne permettent pas d’émettre des commentaires définitifs. Il est par conséquent impossible de faire de cette expérience une vérité absolue et encore moins de descendre avec une telle autorité Barton. Cela s’apparente à un lynchage gratuit qui n’apporte pas grand-chose sauf peut être de rasséréner les quelques âmes qui n’auraient pu acquérir quelques bouteilles de ce cru. Seul le temps et l’évolution des vins dans le temps nous permettra de distinguer leque de ses cru aura le mieux réussit. :)o
Je maintiens ma confiance dans ce vin dont j’ai beaucoup apprécié les qualités et rejoins M. BARTON sur sa perception de ce vin qu’il considère comme le plus grand vin produit à ce jour par le domaine.