Pour l'avoir goûté aussi, ce vin mérite un bon carafage pour s'ouvrir, peu de risque qu'il y perde. A mon avis l'idéal c'est simple débouchage 24h avant et carafe pas trop évasée mini 4h avant service.

La Cave Crus Paris à Châtelet a plusieurs millésimes jusqu'au 1995 pour un prix très correct aux alentours de 30 euros.

Adresse : 3 Rue du Plat d'Étain, 75001 Paris

Pour archive sur ce domaine, deux articles assez intéressants de la RVF qui en font éloge, alors qu'ils ne le citent même pas dans leur guide vert ce qui est tout simplement un scandale, mais tant mieux car comme ça il reste un vin de connaisseurs !

Au passage je partage totalement l'avis sur le millésime 1973 qui est très bon, même en 2017 !

Merci de cette intervention.
Mais attention quand même à respecter les droits d'auteur.
Les articles de la RVF sont sous copyright donc n'ont pas vocation à être scanné sur LPV.

Bonjour,
Pourriez-vous m'indiquer où trouver ce vin svp ?
Merci, mes cavistes n'en ont pas !

Bonjour,
Sur le site de vins étonnants.
Service toujours au top.
JL

Merci, je vais aller voir ! S'il y a d'autres sites ou cavistes.....

cavesbourdin il me semble (www.cavesbourdin.fr/)
tu n'as qu'à demander le catalogue en leur envoyant un mail.

C'est fait, merci !

Comme indiqué plus haut :

La Cave Crus Paris à Châtelet a plusieurs millésimes jusqu'au 1995 pour un prix très correct aux alentours de 30 euros.

Adresse : 3 Rue du Plat d'Étain, 75001 Paris

Château Bel Air Marquis d'Aligre 1995

Après un premier nez un peu ronchon, le vin se déploie, magnifique ! La robe évoluée correspond bien à ce qu'on trouve d'habitude sur ce vin, mais le nez est somptueux, complexe sur des notes de sous-bois, d'encens, un peu animal mais sans être complètement sur le tertiaire encore. Le fond de verre livre un superbe bouquet complexe, notes de viandox. La bouche est une caresse, fondue, souple et ferme en même temps, fraiche. J'adore

Thien

Tiens, c'est étonnant les hasards, mais j'ai bu ce vin ce week-end, associé à son grand frère le 99. Et bien, ma bouteille, elle, est restée ronchonne. Ouverte le matin pour le soir, le nez présentait comme une note dérangeante entre le caoutchouc brûlée et la piqure acétique. Je me dis qu'une fois aérée le vin perdra cette note. Le vin a même été carafé 2/3 heures avant le repas, et jamais cette note n'est partie. La robe est très évoluée, beaucoup plus que le 99, le vin reste enserré, fermé. Quelques notes de sous-bois, de champignon, de fruits rouges plutôt palots, les tannins sont un poil secs, bref rien de transcendant. Surtout en comparaison du 1999, lui plein d'énergie, de fruits délicats, de notes d'humus, aux tannins élégants et souples, bref un vin à maturité et à boire.

J'ai du avoir de la chance. Pas de faux goût, ni goudron ni plumes :-)
Pas de piqûre acétique non plus. Le vin est propre, net. Pas une énorme puissance mais belle complexité.

Thien

Château Bel Air Marquis d'Aligre 2000

Sans préparation (1h d'épaulage, autant dire rien)
Bien moins évolué que le 1998, à l'aveugle j'aurais pu partir sur un joli carbernet de Loire pas trop vieux.
Le nez poivronne un peu, mais ça reste élégant, avec un beau fruit par ailleurs (cassis/mûre...), un peu mentholé.
Des notes iodées se dissipent après 24h. La bouche fait encore très jeune, juteuse, précise, équilibrée. Matière fondue, d'une buvabilité remarquable. Une très jolie bouteille, encore dans les langes.
Par comparaison le 1998 avait quelque chose de plus aérien, de plus séducteur car déjà dans sa phase tertiaire, complexe, méditative.
Ce 2000 a plus de matière je pense. J'attendrai loooonngtemps avant la prochaine

Ce club bien connu de la région de Genève ... surtout de ses membres s’est retrouvé pour sa réunion annuelle mais Jérôme l'avait exceptionnellement décalée pour la faire coïncider avec mon anniversaire, j’apprécie l’attention .
Une séance annuelle donc, en général pour une verticale , cette année consacrée au château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE


Les quelques infos retenues du speech d’intro :

Un domaine de 7ha, encépagement 30% Cabernet Sauvignon, 30% Merlot, 30% Cabernet Franc et 10% Petit Verdot, terroir gélif
Propriété de Mr BOYER depuis 1950
Vins qui ne voient pas le bois, réputés pour de longs élevage en cuve béton


On attaque la dégustation, vins dégustés par paire sauf exception, à l’aveugle avec découverte après chaque série

tout seul :

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 2012

Joli nez fruité bien que légèrement poussiéreux. La bouche qui marque d’abord par son amertume et fluide sans être maigre, fruitée avec des notes de prune, un peu de vert de poivron ; belle acidité, astringence et amertume ; très digeste, note végétale
B+(+)

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 2001

Nez très marqué par le poivron vert avec du fruit derrière et aussi des notes de vielle futaille ou de vert qui polluent un peu. La bouche est fluide, plus légère que le 2012, on retrouve l’amertume marquée derrière ; la finale est marquée par des notes végétales, un peu poivron, un peu rafle ; l’acidité est plus marquée (moins enveloppée). A y regoûter, la matière n’est pas si maigre qu’à la première impression ; semble un archétype du BAMA selon la littérature
B

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 2004

Nez sur le yaourt (diminue avec l’aération) et la viande (qui augmente). Bouche fluide mais charnue, tanins très fondus, caractère végétal en retrait, superbe buvabilité
TB+

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1995

ED - bouchon au nez et en bouche aussi


MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1999

Nez peu expressif. Bouche assez acide, riche en fruits rouges, belle complexité, assez astringent mais ça revient sur le fruit en finale comme un beau vin jeune…
TB

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1964

Robe tuilée, très claire, nez madérisé, notes de pruneau ; la bouche est fluide, acide, adoucie par des notes de pruneau, de cranberrie comme un rouge acide, épices douces aussi, finale madérisée avec un poil d’alcool ; il y a encore du vin
B++

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1989

Nez méphitique et chloré… bouchon ! s’améliore pourtant un peu à l’agitation avec la réduction en moins , un peu fruité mais très astringent ED


MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1985

Nez peu expressif, bouche attaque sur le cassis, fluide mais pas maigre, acidité assez marquée, énergique, percutant (acide + alcool), finale sur la liqueur de cassis, la viande séchée, la fumée ; intense et persistant avec une astringence finale.. jeunesse légendaire de bama...
TB++

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1996

Nez sur la vieille futaille, le vert de poivron, la viande, le cuir
Bouche attaque en souplesse, sensation d’acidité qui s’installe, belle matière pas si maigre, très bon dommage que la finale soit bloquée par l’astringence, punch de l’intensité alcoolique
TB


MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 1998

Bouche plus fruitée, fluide, moins agressif en bouche, souple, tannins encore très astringents et alcool perceptible
TB+

---

MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 2003

Nez peu expressif, attaque souple, beau volume sur trame acide, confiture de fruits rouges qui enrobe la trame tannique bien présente, intense, long et complexe (j’ai pensé à 2008)
TB++


MARGAUX château BEL AIR MARQUIS d’ALIGRE 2000

Nez sur le viandox, la fumée. Très belle bouche, fruitée++ , trame acide, tannins très marqués mais enrobés bien qu’astringents. J’ai noté « énorme ! gros impact du volume, plus acide/alcool ; un poil austère mais potentiel énorme
EXC (et +) [étonnant en 2013 je l’avais bu plus gracile avec LPV Léman]

Merci Chris pour ce CR, ça fait envie, tellement envie que ma dernière 1998 ne devrait pas voir février
Peux-tu nous préciser comment on été préparées les bouteilles, ouvertes combien de temps à l'avance, carafages éventuels, etc?
Merci

Philippe
Mon profil Vivino

2 bouchonnées sur 12 flacons, c'est surprenant non ???

Sur 1995, c'est hélas très courant. Apparemment, un des lots de bouchon était contaminé. Lorsqu'on tombe dessus, c'est mort...

Merci pour ce récit Chris (observez l'allitération) mais au contraire des autres intervenants, je trouve que tes commentaires ne donnent pas spécialement envie ! Astringence et alcool reviennent très souvent.
Pourtant tes appréciations sont plutôt flatteuses. B++ pour un vin madérisé, je n'ai pas compris par exemple.

D'accord avec Michel, ces bouteilles ne semblaient pas tout à fait de ton goût.

Et je suis surpris que tu aies systématiquement retrouvé de l'astringence sur ce cru, à toutes époques. Es-tu sûr du mot ?
l'essence-même de BAMA (ou des BAMA que j'ai bus), c'est d'avoir une matière beaucoup moins marquée par les tanins que n'importe quel autre vin du coin. Tu as d'ailleurs relevé un côté fluide. C'est donc en finale que ça se gâtait ?

Comme Philippe ci-dessus, je suis curieux de connaître les conditions d’ouverture et de préparation des bouteilles.
Pour BAMA, le carafage me semble indispensable quelque soit le millésime.
Aussi, la donnée me semble pertinente.
Merci d’avance !

Pour la préparation, j'espère que Jérôme notre président factotum passera par là car c'est lui qui s'est occupé de tout.
Mais j'ai plutôt bien noté donc sachant que ce vin est souvent revêche par manque d'aération ça a dû être bien aéré.

Sinon je persiste pour l'astringence, merci pour le modeste cours de dégustation.

Et j'ai été plutôt satisfait de cette séance, disons globalement "déçu en bien" quand je m'attendais à des vins maigres comme des bordeaux à l'ancienne , ce qui soit dit en passant n'est pas totalement rédhibitoire dans ma culture du plaisir oenophile.
Je préfère boire les vins à table que les goûter en dégustation marathon où les plus flatteurs, gras, ronds, riches en alcool et en matière ressortent souvent positivement mais fatiguent après plusieurs gorgées (oui il y a des exceptions) . Bien souvent ce type de vin "fluide et astringent" s'assouplit sur une bonne viande donc quand je goûte un vin à l'astringence passagère qui ne séche pas la fin de bouche, cela n'affecte pas ma notation plus que cela. J'anticipe le plaisir du repas.

chrisdu74 écrit: un vin à l'astringence passagère qui ne séche pas la fin de bouche.

J'ai donc bien fait de demander...

Lancé dans une version apocryphe de la daube au vin blanc plutôt Olla Podrida, j'hésite à étrenner la première bouteille d'une des séries de vin ibère récemment encavée mais au vu des contributions LPV récentes (merci chrisdu74), je me décide pour :

Château Bel Air Marquis d'Aligre, Margaux, 2004.

Bien m'en prends! Le vin est ouvert une vingtaine d'heures à l'avance (le nez s'ouvre après une douzaine d'heures) sans carafage aucun. Bouchon liège de qualité marquages complets, faiblement teinté. Servi à 16-20°. Robe rouge foncée avec de la transparence. Le nez est doux et fruité. En bouche le vin est très séduisant et fait parfaitement honneur à la réputation de finesse margalaise. Tannique avec de la fraîcheur et de la légèreté. Pas plus de tertiaire que de précocité, le vin présente un équilibre très convainquant. Je subodorais un vin massif, assez brut de décoffrage. Eh bien non, c'est bien autre chose et le parti pris de se passer d'un goût de barrique somme toute intempestif se tient plutôt très bien sur l'appréciation de cette bouteille. Une finesse qui contraste avec le gras du bœuf plat de côtes et légumes. Eclair au café et marrons glacés.

Château Bel Air Marquis d'Aligre 1995

Bouteille est mise en carafe le matin pour le soir (recommandé par monsieur Boyer).
Le nez sur le Kirch, pruneau, liqueur.
Bouche fraîche, pas très puissante mais de belles notes évoluées (cuir, le pruneau toujours présent).
Encore un petit fond dans la carafe pour le lendemain et vin toujours frais, ce qui laisse penser que ce vin en a très largement sous la pédale.

La curiosité et la réputation de ce domaine me pousse à acheter un :

Bel Air Marquis d'Aligre 1998 :

Premier contact avec ce domaine, sur un millésime de 20 ans d'âge au prix doux (de mémoire une trentaine d'euros). Dégustation sans aucun à priori, à part celui positif sur l'appellation Margaux, bouteille débouchée et servie dans la foulée, bue pour elle même sans manger.

La robe est grenat aux reflets tuilés, évolution déjà bien visible, tirant sur le jus de pruneau.

Le nez est modéré, subtil, changeant. Il exprime le fruit macéré, le kirsch, la groseille, puis le sous bois, le pot-pourri, le cuir, l'épice douce, le champignon. Les arômes se croisent, disparaissent, puis reviennent dans un ballet aérien. C'est complexe et fin, captivant. On s'y attarde.

La bouche est souple avec une fraicheur étonnante pour un vin si âgé, tanins fondus, trame fine retro sur l'humus, la confiture de cassis, la champignon, l'humus. La finale est moyenne, légèrement saline, sur la purée de fruit rouges, une note de sauge. Le vin passe comme un ange. Il semble à son apogée, sans toutefois paraitre le moins du monde fatigué. En équilibre dans le temps et dans l'espace.

Un vin surprenant, atypique, méditatif... Assez loin de tout ce que j'ai pu goûter jusque là, et il y en a eu du Bordeaux de tous les âges et de toutes les appellations !

C'est très bon, mais je n'ai pas envie de lui donner une note. Difficile de noter une émotion, mais ce vin, en plus d'être délicieux dans son style très épuré, m'a projeté en arrière dans l'année 1998. A l'époque, je buvais plutôt des bières avec plein de numéros dessus, je n'y connaissais rien au vin et ça ne intéressait pas. Je mesure le chemin parcouru depuis 20 ans.

C'est un vin qui fait comprendre pourquoi on aime le vin, et pourquoi la dégustation d'un vieux vin à maturité est toujours un moment à part.

Dans ce sens, ce fut pour moi une superbe bouteille. De celles pour lesquelles on assume de manquer complètement d'objectivité !

Surpris que le vin se soit livré aussi vite sans aération préalable, surtout le nez ! Il n'a pas resté un fond de bouteille pour voir ce qu'il donnait le lendemain ?

Sinon merci pour ce beau CR qui me confirme que j'ai bien fait d'acheter du 98 et que, décidément, il va falloir que j'aille faire un tour à la source pour préparer l'avenir, surtout que le monsieur ne sera pas éternel...

Pour avoir eu plusieurs fois M. Boyer au téléphone et être passé au domaine à une reprise, je me contente maintenant de courir les ventes aux enchères. C'est bien plus efficace et reposant tant le monsieur est, disons le poliment, extrêmement fatigant.

Cordialement,

Hervé

C'est bien plus efficace et reposant tant le monsieur est, disons le poliment, extrêmement fatigant.

Je vois bien ce que tu veux dire Nous sommes amenés à l'appeler une dizaine de fois par an pour nous réapprovisionner – impossible de lui envoyer un mail – et cela dure au bas mot à chaque fois 30 mn... Et c'est, disons le poliment, assez répétitif.

Forcément, un mohican affranchi de la pendaison au portable, ça fait des jaloux et désordre.

Vinifié et commercialisé à son rythme et à sa façon, ça doit le faire marrer ceuske ki prétendent lui apprendre à vivre.

C'est vrai, il n'y a pas que la gestion dans la vie, et dans les affaires aussi.