Manuel,

Je crains de "quitter" un peu le sujet sur "FOUGAS MALDOROR" mais après tout, il s' agissait d'une dégustation "comparative" à l' AVEUGLE du millésime 1996 et il peut être intéressant de "situer" la valeur de ce vin par rapport à quelques grands noms du Bordelais...

Mon ordre de "préférence" et de celui de la majorité des dégustateurs présents (16) fut celui-ci:

Grand Puy Lacoste , sombre, fruits rouges bien mûrs, cassis, puissant, fin, tanins commençant à se fondre, long, noté 17,50 (moyenne de mes notes de ce millésime de GPL: 16,50)

Lagrange St Julien, robe très jeune, fin, puissant, élégant et très long, noté 17,50 également (moyenne: 16,50)

Trotanoy , plus évolué, cuir, violette, rond, fin et harmonieux, noté 16,50 (=).

Poujeaux, fruité superbe, frais, note mentholée, puissant, tannique et long, noté 16+ (moyenne: 16,25).

Grand Mayne, un peu plus évolué, fin, fruité, réglisse, riche et équilibré en bouche, long, noté 16 (moyenne 15,75).

FOUGAS MALDOROR, fruité, cassis, note torréfiée "fondue" dans l'ensemble qui se montre rond, fin, élégant et long, noté 16 (=).

La Louvière, robe soutenue, jeune, nez vanillé, belle matière, mais les tanins restent quelque peu astringents, noté 15,50 (moyenne 14,88).

Domaine de La Horse, Fronsac très fruité, fin, belle rondeur en bouche, mais acidité un peu trop marquée, noté 15+ (moyenne 14,25).

Mondésir Gazin, premières côtes de Blaye , plus évolué, mais reste fruité, plus simple, bonne acidité, noté 15- (moyenne 14,45)...

En espérant ne pas avoir trop "perturbé" la rubrique sur ce très beau COTES DE BOURG qu'est FOUGAS MALDOROR (un des 3 meilleurs de l' AOC, faut-il le rappeler!?), merci Manuel de l' intérêt que tu portes à ce vin...

Bonjour à tous,

Fougas Maldoror 2004 (non carafé avant le service malheureusement) !

Le vin est encore un peu dominé par son élevage mais on sent qu'une certaine qualité est présente et pour environ 10 € c'est un bon rapport qualité prix !

***,86,15
Bien à vous tous

Vincent LUCIEN

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 1998

Je viens à l'instant de déboucher une deuxième bouteille de ce vin que j'avais eu l'occasion de goûter en octobre dernier.

L'impression en débouchant cette bouteille est la même que la première fois, mais cela vient peut être de mon manque d'expérience...

Je me demande si mes bouteilles de 1998 ne sont pas bouchonnées (quels sont les symptômes d'un vin bouchonné ?)



Sur cette photo, on voit que le bouchon est humide pratiquement jusqu'au 2/3, est ce normal ?

Ce vin, a une odeur très suprenante en fait, aux premiers abords, assez désagréable, limite animale, puis finalement intéressante. La couleur est un peu évoluée (contrairement à ce que je peux lire de la robe des 1996 ouvert en 2006). Et en goûtant, je trouve que ce vin se rapproche des vins comme le porto, le rivesaltes ou autre...

Cependant, cette fois ci, je vais le carafer, et son odeur me semble moins désagréable que la première fois (moins agressive), pour ce qui est du goût, je commence à l'aprécier et me dit qu'au fond, c'est un vin d'une gamme supérieure à ceux que j'ai l'habitude de boire, ce qui lui confère une certaine complexité qu'on doit apprendre à apprécier.

Merci à vous pour vos conseils et vos avis.

Benjamin Dufour

Benjamin,

ce vin a-t-il été bien conservé ?...n'aurait-il pas subi un "coup de chaleur" ?

Tes impressions sont tout de même assez étranges, ne correspondant pas vraiment à ce que je connais de ce vin...

Habites-tu dans le Bordelais ???

Christophe,

Je n'habite pas dans le Bordelais, à vrai dire j'en suis loin car j'habite en Lorraine...

Je commence à me demander si ce vin a été conservé dans de bonnes conditions car il me semble très évolué pour un millésime 98 (la couleur un peu orangée ainsi qu'un dépôt assez important qui va jusqu'à troubler quelque peu le vin).
Le goût de ce vin me rappelle le goût particuliers des vieux vins (j'ai en mémoire un St Georges St Emilion de 1982 qui avait un goût se rapprochant de mon Côtes de Bourg).

A quoi reconnaît on un vin qui a mal vieilli ? la mauvaise qualité du bouchon peut il être la cause ?

Merci

Côtes de Bourg Fougas-Maldoror 2001 : 15,5/20 – 12/2/07
Nez boisé, torréfié. En bouche, la matière est fine et fraîche, florale, fruitée (mûre, prune, cerise). Un vin bien parti dans la vie, à la rondeur agréable, qui devrait se donner son maximum dans 4 à 5 ans.

Ta remarque est intéressante, cela veut dire que ce vin sera à son apogée vers 2011, soit 10 ans après sa naissance. Globalement c'est quand même énorme si on rapporte cette bouteille à la catégorie où elle se trouve, c'est à dire plutôt milieu de gamme. (cedi dit j'en ai et j'adore !!!)

C'est une estimation.

Tayac prestige 98 m'a paru un peu époumoné, la semaine dernière.

Bu ce soir pour la première fois, un Fougas Maldoror 2003.
Un vin puissant, corsé, équilibré! Avec de beaux fruits noirs (mûres, myrtilles), des épices, des notes animales, du sang, une acidité qui tend superbement ce vin, des tannins très enveloppants, une trame veloutée.
Un diabolique rapport qualité-prix (vers les 11 euros).
Cordialement
Frédéric

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 2003
j'en avais acheté 3 dont une que j'ai offert à la personne m'ayant procuré ce trio.
Elle l'a bue mais n'a pu la finir trouvant le vin beaucoup trop fort...
Quelques semaines après je l'ai dégusté a mon tour et l'ai effectivement trouvé très puissant et au corsé affirmé.
Il n'empêche que c'était de bonne facture.
J'oublie le dernier échantillon pour voir...

Fougas Maldoror 2004

Je viens de reboire ce vin et je dois dire que j'ai été vraiment géné par le boisé qui cette fois ci était vraiment trop appuyé, presqu'une caricature !!

M@nuel.

Beaucoup de plaisir ce soir avec une bouteille du château Fougas Maldoror 2003.
Du fruit bien mûr, un boisé élégant et une petite pointe d'acidité en finale qui laisse augurer une belle garde. Un vin très riche et savoureux et, amha, un exceptionnel rapport Q/P (acheté 9,95€ en FAV).

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 2004

retour sur un achat de FAV en 06

à l'ouverture, le bois domine, et à l'aération aussi
quelques notes fruitées arrivent à percer après plus d'une heure et demie au contact de l'air, mais je ne les ai plus retrouvées le lendemain après une nuit au frigo

une déception, pas de plaisir

cordialement,
Patrice

Déçu également récemment avec un Fougas Maldodor 2001.
Quand je l'avais acheté il y a 3 ans, il était sur des arômes d'élevage assez marqués et une jolie matière qui pouvait laisser supposer une évolution favorable ("à La Maurianne" acheté en même temps et qui a magnifiquement évolué depuis). Ouvert une nouvelle bouteille la semaine dernière : l'élevage était intégré, mais la matière était très faible. Une décantation de 2 heures laissait apparaitre des arômes légers de champignon. Gros manque de matière et de concentration. Finalement un vin qui vaut son prix, mais pas plus. Tout dépend ce que l'on recherche. A prix équivalent, La Maurianne est 100 fois plus intéressant et évolue très nettement mieux

Ouvert un Château Fougas Maldoror 2005 le week-end dernier pour voir ce qu'il donnait.
A l'ouverture rien de bien emballant au nez, idem en bouche. Normal ou pas je n'en sais rien mais je ne l'ai pas rebouché et laissé jusqu'au lendemain soir dans ma cuisine. Et là, beau changement avec un boisé vigoureux mais bien agréable, des fruits rouges (j'ai pensé au cassis mais bon...) et une longueur en bouche sympathique. Très bien avec une bavette/échalottes en l'occurrence.

P.S : indulgents, je vous demande d'être indulgents -D

Olivier

Nul besoin d'indulgence, il est très bien ce compte-rendu.
Merci à toi pour cet avis.

Luc

Bu hier soir ce Fougas Maldoror 2005 acheté aux FAV.
Nez très boisé qui s'est un peu estompé après une heure les épaules dégagées. Belle matière encore très compacte. finale assez asséchante.
Sur les trois bouteilles bues, 3 bouchons secs et fragiles.

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 2003
J'avais adoré ma première rencontre avec le 2003 il y a un peu moins d'un an. Légère déception avec les deux suivantes, aux alentours de Noël: Fougas Maldoror m'avait alors paru plus terne, un peu tristounet. Et ce soir, c'est à nouveau carrément superbe: belle attaque, belle persistance, complexité aromatique (fruits noirs, tabac, cèdre, épice douce, réglisse), finale assez baroque. J'avais acheté mes bouteilles en FAV, peut-être que les conditions de conservation expliquent cette irrégularité. Je dois avouer que le 2005 m'a un peu moins botté.
Cordialement
Frédéric

Ah,le 2003, j' ai q' une bouteille ( malheureusement...)
Je pense de l' ouvrir bientot parce que je doute que le vin dans un moment de sa vie va etre plus beau qu' aujourd'hui ( comme peut etre beaucoup de 2003)??

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 2003
Bu hier soir avec 2 amis en regardant Les Girondins contre les mauves de Bruxelles.
Et bien, les Bordelais, ils aiment le rouge!
Moi aussi, mais plutot dans ma verre...><

Ouvert 3 heures avant.
Juste après ouverture une explosion de fruits, un nez très très agreable avec une touche ( mais pas trop) de bois.
Dans la bouche le vin est rond, crémeux, beaucoup de matière, l' alcohol donne la chaleur ( pas dérangeant). Les tannins sont doux, a mon avie ils sont bien mur (contrairement a beaucoup d ' autres 2003). Très très charmeur! Ca me fait vraiment penser à le fantastique Cap de Faugeres 2003.
C' était difficile de ne pas boire un deuxième verre toute suite.

Trois heures plus tard, le vin se montre encore beau mais le fruit est beaucoup moins, on sent plus les odeurs et le gout de l' elevage,le café. Le vin a même des aromes un peu animal.
En fait, j' étais un peu déçu après la premiere sensation. Mais ca reste très bon quand même, surtout pour le prix.

Conclusion: Prochaine fois ouvrir et boire toute suite toute la bouteille.:)o

ps: Prochaine soirée contre Bayern on essaie le riesling...

Jo

Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 2003

Ce soir sur de petites paupiettes de veau, des légumes printaniers et quelques rosés des prés...
Vin ouvert 1/2 heure avant dégustation.

Le vin est toujours aussi beau, la robe est encore rubis foncée presque violine, très sombre.
Le nez est intense sur le cassis, la gariguette, le zan, le graphite. Tout ce qui me plaît...
En bouche, c'est magnifique, superbe équilibre, dense, voluptueux. On retrouve sur une finale souple, très longue, sans le moindre défaut le graphite et la fraise.
Il s'agit bien là du plus grand Côte de Bourg qu'il m'ait été donné de boire à ce jour, même si l'accord n'était pas des meilleurs, mais la bouteille me faisait de l'oeil depuis quelques temps...

Ma note : 16,5/20

Un travail remarquable, le potentiel est toujours là, donc pas d'inquiétude à avoir, 2003 est un millésime plein de surprises qui a encore de beaux jours devant lui, et qui a été enterré un peu trop tôt par beaucoup.

Ce qui m'étonne le plus dans ce millésime essentiellement dans le bordelais, c'est probablement que les vins se présentent souvent avec une trame tannique qui semble assez faible et un déficit flagrant d'acidité, une grande souplesse. Ils font preuve de suite d'un grand équilibre. Mais je suis de plus en plus persuadé qu'ils iront beaucoup plus loin qu'ils n'y paraissent... Je suis maintenant presque sûre que 2003 ne sera pas un nouveau 76... Mais les méthodes de travail sont bien évidemment aujourd'hui différentes...

Cdlt,

Jean-Aubert

Bonsoir,
bu il y a quelques semaines un Fougas Maldoror 1999, qui avait trés bien tenu les années.
je fus surpris par les qualités de cette bouteille, vraiment une belle découverte.

Philippe

Fougas Maldoror 2001 en 37.5cl. Il a bien tenu.

Le nez vanillé... En bouche c'est sympa, mais le bois trop présent. Pour le prix de la 1/2 bouteille... 11 euros, un peu déçu.

Fougas Maldoror 2006

Une envie de Bordeaux (c'est rare) m'a fait ouvrir cette bouteille que je ne connais absolument pas.

Le nez est en premier lieu sur le fruit. Myrtille, mure. Puis une légère note de fumé, mais derrière le fruit.
En bouche, l'attaque est sur ce joli fruti que l'on avait au nez, c'est soyeux, équilibré, l'élevage bien intégré et la longueur est jolie et fraiche.
TBien -

Je ne sais pas ce que le temps fera gagner à ce vin, mais vrai Bordeaux de plaisir, à un prix raisonnable pour cette qualité. Je n'hesiterai pas a en mettre en cave si j'en ai l'occasion.

Manu

J'avais acheté une boutelle de Fougas Maldoror, je ne suis plus sûr du millésime (je pense que c'était un 2006), mais j'ai été fort gêné par un boisé omniprésent, et le manque de fruits pour contrebalancer un minimum... Je n'ai depuis plus retenté l'expérience.

Elevage non maîtrisé ou aurait-il mérité de reposer un peu en cave? Je ne sais pas...

Je t'avoue que j'avais lu les avis concernant ce vin, tout le monde parlé de boisé excessif. Je ne l'ai pas retrouvé dans le verre

Manu

Fougas Maldoror - 2007 - Côtes de Bourg
75% merlot 25% cabernet-sauvignon

En consultant ma mémoire de cave, j'avais assez bien noté FM dans les millésimes 2004 et 2005, mais sans plus. J'ai donc ouvert cette bouteille avec le sentiment d'entamer un tête à tête avec une erreur d'achat, 2007 n'ayant pas la cote dans le tableau des millésimes de LPV.

J'avais tort de préjuger aussi bêtement cette cuvée. Le vin est parfaitement équilibré, un bois exemplaire de retenu, avec du cèdre et des notes mentholées. Le fruit noir s'exprime dans une matière élégante et généreuse, toute en rondeur, belle signature de merlot. Ce 2007, sans aucune aspérité tannique, est à point, et il fait de l'ombre aux millésimes sus-cités. Et pour tout vous dire, j'avais succombé à une offre promotionelle de grande distribution !

Belle bouteille d'un domaine qui a fait le choix de la bio-dynamie, après avoir démarré l'aventure biologique en 2007 précisément !

[size=x-small]prix: € 8,49 12/10 gms[/size]

Fougas Maldoror 2010

Bu avec de la charcuterie simple.
Très beau vin, encore jeune mais juste un peu trop de tannin. Dans quelques années (2 ?) il devrait être parfaitement fondu.
Beaucoup de fruit noir, belle complexité et belle longueur.

Fougas Maldoror 2006
Bu hier, un vin très plaisant, avec des notes de fruits noirs, de tabac et de cèdre. L'élevage s'intègre joliment à ce vin sapide qui délivre aussi des notes d'oranges sanguines, à mon plus grand plaisir. Ce 2006, un "petit" millésime, devrait réconcilier les grincheux qui boudent les Bordeaux. La bouteille est à 12 euros et des copeaux...
Cordialement
Frédéric

Rencontre avec Michèle et Jean-Yves Béchet, Château Fougas Maldoror, Côtes de Bourg, 15 juin 2013

Si demain la conscience rejoint le bon sens, l’évidence conduira le consommateur vers des vins issus d’une viticulture respectueuse de l’histoire naturelle des terroirs. « Histoire naturelle », quelle jolie expression associant deux mots lui conférant une connotation certes pléonastique, mais évoquant avant tout la nécessité d’apprendre la relation entre le temps et la nature. Une association appelant une attention minutieuse de l’homme qui peut l’accompagner, mais parfois aussi la dérégler, voire la détruire notamment lorsqu’il veut trop accélérer la première composante de l’expression ou plastifier la seconde.

Pour une histoire naturelle de la vigne et de ce qu’elle produit, les adeptes de l’agriculture biologique redeviennent paysans, ceux de la biodynamie le sont, avec toutes les croyances que certains rangeront dans l’occultisme, que d’autres lieront au terroir et au savoir transmis. Michèle et Jean-Yves Béchet ont suivi un chemin les ayant conduit, après une conversion à l’agriculture biologique, à la biodynamie. Ils sont désormais paysans, après avoir été viticulteurs. Michèle s’amuse avec cette petite provocation. Elle veut dire que le couple ne veut plus être ouvrier de la vigne suivant un rythme cadencé par le calendrier des chimistes industriels. Il veut écouter la nature et, ici, la vigne lui parler. Cette conception semble aux antipodes du management moderne, où le « time pacing » (calendrier qu’une firme peut s’imposer pour avoir un tour d’avance notamment dans les environnements hyper compétitifs où l’innovation permanente est la règle du jeu) prend le pas sur l’ « event pacing » (où l’intervention découle d’une observation conduisant à devoir agir). Bref, il s’agit de redevenir sage pour sortir le consommateur du stress qu’il vivrait le jour où sa conscience l’alertera des dangers de l’utilisation des produits phytosanitaires industriels.

Le moment passé avec Michèle et Jean-Yves Béchet n’a, à aucun moment, donné l’impression d’être en présence d’hurluberlus tendant la main, yeux fermés, pour ressentir quelques vibrations prophétiques. Michèle, qui a guidé la visite du matin alors que Jean-Yves travaillait dans la vigne (il nous a rejoint pour le repas), serait même plutôt rationnelle, voire cartésienne. Son doctorat de sociologie n’est pas sans lui avoir apporté une méthode de raisonnement dans laquelle l’expérimentation tient bonne place. Elle nous a raconté quelques essais dont les résultats ont finalement convertis le couple Béchet dans cette voie, cette philosophie, ou ce sacerdoce ; sans jamais oublier le bon sens évoqué au début de ce billet, mais en acceptant l’idée que la nature ne laisse pas encore la science tout révéler. Que l’amateur de vin y croit ou n’y croit pas, peu importe ; deux éléments sont primordiaux. Le premier est d’éviter au consommateur d’avaler des produits peu recommandables. Le second réside dans la qualité des produits. Sur ce point, l’équipe d’escapadoephiles présents ce 15 juin 2013 a aimé les vins du Château Fougas Maldoror.

Lorsque nous arrivons au Château,en cette journée où la météo annonce la pluie, Jean-Yves Béchet se prépare à travailler la vigne. Michèle nous accueille et nous emmène près des vignes pour évoquer la conception locale du travail. On remarque que les espaces se livrent aux herbacés et qu’un rang sur deux voit ces dernières aplaties, pas coupées de sorte à ce que les graines puissent tomber pour réensemencer un sol ainsi drainé par les racines. Le drainage est également aidé par deux ruisseaux, chacun à une extrémité de la propriété de 17 hectares.

Dans le propos de Michèle, les détails s’enchainent sans jamais nous lasser. La dégustation s’est faite sur la verticale suivante : 2000, 2003, 2005, 2008, 2009, 2010. Chaque bouteille a été débouchée devant nous, dans les chais. Sur l’ensemble, on retrouve un style, loin de la puissance qu’on m’a décrite. Certes, la matière est présente, mais le vin est plutôt suave, les tanins et le grain plutôt fins (ce qui n’est pas antinomique avec la matière présente, juteuse). Le fruit est joli, témoignant un beau travail à la vigne, certes accompagné techniquement au chai. Sur ce point, il me faudra compléter ultérieurement ce billet en discutant à nouveau avec les propriétaires pour comprendre la compatibilité entre la viticulture en biodynamie et ce qu’elle autorise techniquement aux chais. En effet, après avoir discuté une bonne heure et demie de la viticulture, nous sommes passés peut-être un peu rapidement au chai pour aller à la dégustation, gourmands que nous sommes.

Comme habituellement lors de ce type de sortie, les commentaires qui suivent ne sont que des premières impressions. A l’ouverture de la première bouteille, le 2000, et dès que le vin est versé dans les verres, j’en perçois les arômes. Les 2000 et 2003 ont un nez riche ; celui du 2003 offre une complexité accrue, ce millésime est d’une belle densité, pas trop mûr, il a beaucoup plu. En fait, tout était bon, hormis le 2005 où la bouteille était un ton en dessous ; il aurait fallu en gouter une autre. A avoir apprécié les 2000 et 2003, on peut sans risque certifier que les vins peuvent être conservés une décennie. Le 2008 possède une robe sombre. Il est un peu gras tout en étant droit. Il me semble dans une phase un peu fermée et nécessite sans doute d’être attendu pour s’en régaler car à nouveau on sent le beau fruit. Ce dernier a été sublimé avec le millésime 2009 où l’entrée en bouche satisfait une gourmandise que le nez a préparé. Une belle longueur. C’est très bon. Quant au 2010, je le mets sur la première marche du podium de cette dégustation notamment grâce à une acidité mesurée caractéristique du millésime, mais doux en bouche. C’est déjà très bon aujourd’hui, dans une phase fruitée, on s’en régale. Et que dire de la cuvée spéciale Organic Premium ou Forces de Vie (il faudra sans doute faire un choix dans le nom). Dans ce même millésime 2010, il est issu d’une parcelle qui révèle un vin plus élégant, au toucher de bouche velouté, doux, très bon. Il est hors concours ... Au déjeuner Jean-Yves Béchet en a mis quelques-unes à table, ayant vite perçu qu'il nous enthousiasmait. Si on leur ajoute les bouteilles (celles de la dégustation) que son épouse nous avait fait emporter du chai à la salle à manger où le pique-nique que nous avions prévu s’est finalement tenu (conditions météos), il a fallu remplir le bol alimentaire en conséquence…

Quel beau moment passé au Château Fougas, où Michèle et Jean-Yves Béchet nous ont ouvert les portes d’une propriété sympathique, dirigée par des passionnés, respectueux. N’hésitez pas une seconde pour les rencontrer. Ils prouvent que cette appellation Côtes de Bourg, qui regroupe une quinzaine de communes autour de Bourg sur Gironde (par ordre alphébétique : Bayon-sur-Gironde, Bourg, Comps, Gauriac, Lansac, Mombrier, Prignac-et-Marcamps, Pugnac, Saint-Ciers-de-Canesse, Saint-Seurin-de-Bourg, Saint-Trojan, Samonac, Tauriac, Teuillac et Villeneuve), mérite toute notre attention. N’oublions pas que celle-ci a grandement rayonné par le passé, et après une phase endormie, certains domaines la replacent parmi les meilleurs rapports qualite/prix que l’amateur puisse trouver. A ce titre, mettez du Fougas Maldoror dans votre cave et amusez-vous à le faire déguster à l’aveugle à vos amis amateurs.

Fougas Maldoror 75% Merlot + Cabernet Sauvignon ; Organic Premium 90% Merlot.

Le primeur 2012 est à 11.50 euros TTC